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études-coloniales

28 mars 2007

Madagascar, photos à identifier (appel à expertise)

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Madagascar, photos à identifier

appel à expertise, Frédéric RIPOLL

 

Bonjour,

Je suis responsable au sein du Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse de l’ensemble des fonds photographiques parmi lesquels un fonds ancien prestigieux qui vient d’être traité après 5 ans de travail.

Dans ce fonds, constitué au tournant du siècle dernier par Eugène Trutat (1840-1910), figurent des lots assez mystérieux qu’on ne peut lui attribuer, entre autres un ensemble important de plaques négatives au format 13X18 présentant pour la plupart des portraits de malgaches.

Seule mention : «Madagascar. Femme (ou Homme ; enfant…. ). M.Jullien»

Je serais heureux de pouvoir identifier l’auteur des images de Madagascar qui sont magnifiques, afin de lui rendre un juste hommage.

Frédéric Ripoll
photographe
Département information et réseaux
Muséum d'Histoire naturelle de Toulouse

Clocher_et_mur_courbe1_copyright_MHNT2



 

 

 

contact :Frederic.RIPOLL@mairie-toulouse.fr

 

138_B60_010
Madagascar, homme

 

138_B60_049
Madagascar, femme

 

138_B60_055
Madagascar, enfants

 

138_B60_024
Madagascar, Monsieur Jullien

 

_________________________________________________

- référence à Eugène Trutat sur le site Gallica.bnf avec nombreuses photos

- mention du fonds ancien de la photothèque du Musée de l'Homme avec des cotes consacrées à Trutat et à Madagascar

Michel Renard

_________________________________________________

Commentaires

Je tiens un blog sur Madagascar, et ce jour de 29 mars est pour moi l'occasion de découvrir ce blog, étonnant pour moi qui d'habitude n'ai pas beaucoup de patience sur le thème de l'histoire. Impossible de ne pas s'arrêter sur ces photos, est-ce possible que je relaye l'info sur mon blog ?

Posté par Tattum, jeudi 29 mars 2007 à 22:05

 

 

Réponses

Bien sûr. À charge de nous informer en cas de découvertes...
Merci.
Études Coloniales

jeudi 29 mars 2007 à 22:53

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27 mars 2007

"L'insurrection de Madagascar du 29 mars 1947"

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"L'insurrection de Madagascar

du 29 mars 1947"

exposition, débats, vidéos à Metz le 29 mars 2007


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L'initiative "insurrection de Madagascar du 29 mars 1947" se déroulera le 29 mars 2007 à Metz (57) avec exposition, projection vidéo, débats et échanges.

Pour plus d'information :
Association Dodol Océan Indien (ADOI)
E-Mail : dodol_ocean@yahoo.fr

http://radiovazogasy.com/?rub=news/news&newsid=n45fd66c94c2e2

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élections du 17 juin 1946 à Madagascar (source : Caom, base ulysse)


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Madagascar 1947, armée


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26 mars 2007

Ali Boumendjel, un homme dans son temps

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EN COMMEMORATION DU CINQUANTIEME ANNIVERSAIRE DE L’ASSASSINAT DE MAITRE ALI BOUMENDJEL – LE 23 MARS 1957 PENDANT CE QU’ON APPELLE «LA BATAILLE D’ALGER» - SOUS LE REGNE DE LA LOI FRANCAISE PORTANT «LES POUVOIRS SPECIAUX A L’ARMEE FRANCAISE EN ALGERIE»

nous vous présentons le programme du colloque :


Ali Boumendjel

un homme dans son temps


que nous projetons d'organiser à :

L’AUDITORIUM DE LA MAIRIE DE PARIS

le vendredi 30 mars 2007

de 14H30  à   19H00



Il sera présidé par Mme PARIS de BOLLARDIERE (femme du Général Paris de BOLLARDIERE à qui nous voulons ici rendre un vibrant hommage, car par son comportement courageux en ce temps là, il rendait dignité à l’armée républicaine dont il se référait…).

Elle donnera la parole à divers intervenants qui nous ferons des communications sur les sujets qui suivent.

Intervenants :

Malika RAHAL (historienne) - «la biographie de l’homme Ali BOUMENDJEL»,

Benjamin STORA (historien) – La situation politique de la France 54/58

Mohamed HARBI (historien) – La situation politique du Nationalisme algérien 54/58,

Noël MAMERE (député de Gironde au Parlement Français) - le vote et les conséquences de la loi portant «les pouvoirs spéciaux à l’armée coloniale»,

Christiane TAUBIRA (députée de Guyane au Parlement Français) - «le colonialisme français, la décolonisation et ses conséquences de nos jours en France, et dans ses conséquences sur ses relations avec les anciennes colonies…»

Olivier LE COUR GRANDMAISON (politologue) – «…du retour du discours colonial aujourd’hui en France…»

Florence BEAUGÉ (journaliste) – Remémoration de «l’affaire Aussarresses»,

Antoine COMTE (avocat conseil de la Famille BOUMENDJEL) - «la justice française dans la colonisation»

Smaïl GOUMEZIANE (ancien ministre algérien du Commerce) - réflexions sur les «biens faits économiques de la France coloniale»,

Ghazi HIDOUCI (ancien ministre algérien de l’Economie) - Quelles réflexions globales sur hier et pour aujourd’hui….

Conclusions

1957


La famille de Maître Ali BOUMENDJEL, tient, à cette occasion, à rendre un vibrant hommage à des personnalités ou des représentants de personnalités exceptionnelles qui se sont mises debout dès les premières heures douloureuses de ce que fût «la guerre d’Algérie», qui sont souvent restées dans l’ombre après l’indépendance algérienne, et qui ont eu à en pâtir dans leur vie familiale sociale et professionnelle, tout au long de «ces années d’oubli imposé».
Qu’ils n’en attendent pas de l’ingratitude de notre part, comme il est d’usage aujourd’hui, mais par contre, une profonde et sincère reconnaissance….. que leurs prédécesseurs familiaux en soient aujourd’hui honorés….

Avec comme,

Invités d’honneur   M. Hocine AIT AHMED
                               M. Abdelhamid MEHRI
                               M. Olivier PHILIP
                               Mme Marie CAPITANT
                               M. David CAPITANT
                               Mme Alice GADOFFRE

Témoins d’honneur :  Henri ALLEG
                              Josette AUDIN
                              Nicole DREYFUS
                              Francis JEANSON
                              Sadek HADJERES

Que celles et ceux dont nous avons omis la citation ou même l’invitation aujourd’hui, sachent demain nous pardonner nos manquements, sans s’en offusquer….

les organisateurs

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25 mars 2007

la maternité maréchale Lyautey à Rabat

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Rabat, la maternité

 

la maternité maréchale Lyautey

de Rabat

réponse à une question posée par "rakkouch"

 

Sous forme de commentaire à un article de ce site, une question nous a été posée par "rakkouch", le vendredi 23 mars 2007 :

naissance

Marocaine d'origine, je suis née à Rabat entre 1958 et 1960 ??? Je vis dans la région toulousaine. Je voulais vous demander si à Rabat à cette époque là, a existé un hôpital Lyautey et quelle était sa fonction principale. Je vous remercie d'avance de votre réponse qui a beaucoup d'importance pour moi.

Nous remercions Marie-Claire Micouleau-Sicaut, auteur du livre Les médecins français au Maroc, combats en urgence (1912-1956) et d'un article récent ici-même, de bien vouloir répondre à cette question :

 

___________________________________________

 

Bonjour et merci de votre courrier.

Il n'existe pas à ma connaissance d'hôpital Lyautey à Rabat mais bien une MATERNITE MARECHALE LYAUTEY  que la maréchale avait créée dans les années 30 et à laquelle elle avait ajouté un orphelinat mixte (toutes confessions et origines)

L'oeuvre sociale de la Maréchale Lyautey n'est pas très connue et pourtant elle a fait beaucoup développer l'action sanitaire au Maroc, en coordination avec la Direction de la Santé Publique  du Maroc.

Le colonel Geoffroy, qui préside l'association Maréchal Lyautey, sise à Thorey-Lyautey a écrit un article biographique sur cette personnalité peu connue et il est en train d'ouvrir une salle Maréchale Lyautey au château de Thorey qui est devenu le musée Lyautey.

Je vous joins son article qui me parait très intéressant pour faire découvrir cette femme remarquable dont le souvenir est un peu oblitéré par celui de son illustre mari. Je vous joins aussi une photo.

Bien cordialement.

Marie-Claire Micouleau-Sicault

 

 

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Madame la maréchale Lyautey

 

la Maréchale Lyautey

colonel Pierre GEOFFROY

 

Inès de Bourgoing est née à Paris, le 5 janvier 1862. Elle fut une grande dame et le recul du temps nous permet de mieux mesurer l'étendue de son action généreuse et humaine peu connue en raison de sa grande discrétion. Il est certain qu'elle a fait œuvre de pionnier et a ouvert la voie à bien des évolutions.

Veuve en 1900 du colonel Fortoul, elle a initié au début du siècle des actions qui, dans le domaine humanitaire et social, ont devancé des actions plus structurées du type "Infirmières sans frontières". Après son mariage, en 1909, avec le général Hubert Lyautey, son champ d'activités se trouve élargi. Épouse dévouée autant que femme d'action, elle a harmonieusement complété au Maroc l'œuvre du Résident Général, qui disait volontiers qu'elle était "son meilleur collaborateur".

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Présidente du Comité central des dames de la Croix Rouge Française, cette filleule de l'Impératrice Eugénie fut la première femme à être élevée au grade de Grand Officier de la Légion d'Honneur pour récompenser son œuvre sociale, ainsi qu'au grade de Grand Officier de l'Ordre du Ouissam Alaouite en reconnaissance de son œuvre au Maroc.

Son père, le baron Philippe de Bourgoing (1827-1882), d'une vieille famille du Nivernais, fut, comme officier, le grand écuyer de Napoléon III, avant de devenir Inspecteur du Service des Haras. Il fut élu cinq fois député de la Nièvre. Sa mère, Anne-Marie Dollfus (1837-1917), était d'une ancienne famille noble de la République de Mulhouse, rattachée à la France en 1798. Elle était la petite fille de Johannès Dollfus, dernier bourgmestre de cette ville libre. Dame d'honneur de l'Impératrice Eugénie, elle lui demanda à la naissance d'Inès, la faveur d'être la marraine de l'enfant, dont le frère aîné a été l'aide de camp du Maréchal Canrobert.

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Anne-Marie Dollfus (1837-1917), la mère
d'Inès de Bourgoing

Inès, élevée aux Tuileries, reçut l'éducation très stricte des jeunes filles destinées aux cérémonies de la cour. Elle en garda le sens du devoir, celui qui fait passer au second plan les problèmes personnels et une faculté d'adaptation face aux situations les plus variées et les plus délicates.

En 1880, à l'âge de 18 ans, elle épouse le capitaine d'artillerie Joseph Fortoul, fils du ministre de l'Instruction publique et des Cultes de Napoléon III. Ce jeune officier, entré à l'École Polytechnique en 1867, avait combattu pendant la guerre de 1870, puis avait fait partie de la mission envoyée au Japon pour organiser la nouvelle armée du Mikado. Le temps de suivre à Paris les cours de l'École Supérieure de Guerre, d'épouser Inès de Bourgoing et il partait en Indochine d'où il revient grièvement blessé. À 53 ans, alors qu'il commande le 3ème Régiment d'Artillerie à Castres, il décède subitement, le 1er octobre 1900, d'un accident cardiaque.

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Castres, un régiment d'Artillerie (le 9e, pas le 3e...) au début du siècle

À 39 ans, Inès Fortoul se retrouve veuve avec deux fils déjà adultes. Antoine (1881-1963), aspirant de marine participe à la guerre des Boxers en Chine et Mathieu (1882-1969), sur le point d'entrer à l'École de Cavalerie de Saumur, sert au 3ème Dragons à Nantes. Leur petite soeur, Victoire, était décédée, en août 1888, à l'âge de 20 mois.

Portée vers le service des autres, elle va désormais leur consacrer tout son temps. Elle songe à aller soulager la misère dans les colonies, mais il lui faut une formation et une expérience. Aussi décide-t-elle de de suivre les cours d'infirmières. Son diplôme acquis en 1901, elle entre à la Société de Secours aux Blessés Militaires (S.S.B.M.), composée uniquement de bénévoles. Après quelques années de service à l'hôpital Beaujon, à Paris, un champ d'action répondant à son attente et à son besoin d'action va s'offrir à elle.
En août 1907, en effet, le détachement du Général Drude a débarqué au Maroc et se maintient difficilement à Casablanca. Dans le domaine sanitaire, tout est à faire. Madame Fortoul, devenue infirmière-major, part à la tête d'une équipe d'nfirmières volontaires expédiée en hâte par la S.S.B.M. Les conditions de vie et de travail sont précaires et le service est particulièrement dur.

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infirmières de la Société de Secours aux Blessés Militaires à Casablanca, 1907-1908

Comme il est difficile de les soigner à Casablanca, les blessés et malades graves, sont évacués par la marine nationale et accompagnés par des infirmières jusqu'à Oran, où le général Lyautey commande la Division. Celui-ci, envoyé en mission au Maroc en octobre 1907, accepte de prendre à bord du torpilleur qui l'emmène trois de ces infirmières C'est au cours de la traversée qu'il va faire la connaissance d'Inès de Bourgoing qui allait devenir sa femme.
Inès, à peine rentrée en France, repart à la tête d'une équipe à Messine où, le 28 décembre 1908, un tremblement de terre a enseveli sous les décombres plus de 80.000 habitants. Leur dévouement et leur compétence font l'admiration du corps de santé italien et leur valent décorations et reconnaissance émue de la Reine et de la Duchesse d'Aoste (princesse Hélène d'Orléans).

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Ambulance de l'Hôpital de Casablanca. Le brigadier
de Spahis salue une infirmière du Comité de Nancy
qui l'a soigné à Casablanca, 1909

Aprés leur mariage célébré à Paris le 14 octobre 1909, Hubert Lyautey âgé de 55 ans et sa femme Inés, de neuf ans sa cadette, rejoignent l'Algérie où le Général commande toujours la Division d'Oran. Fin 1910, il est promu au commandement du Xème Corps d'Armée à Rennes. En mars 1912, le voici nommé Résident Général de France au Maroc. Tous deux, en parfaite harmonie, vont marquer l'évolution et le développement de ce pays d'une empreinte indélébile.

Au Maroc, le nom de Madame Lyautey demeurera indissolublement lié à la création et à l'organisation de la majorité des œuvres d'assistance à l'enfance : gouttes de lait, pouponnières, crèches, orphelinats, jardins de soleil. La "Maternité Maréchale Lautey", première maternité du Maroc comprend aussi pouponnnière, crèche, garderie, goutte de lait et consultation infantile, un modèle du genre qui a conquis d'éminents maîtres de la puériculture francais et étrangers. C'est à la maréchale Lyautey que l'on doit aussi les premiers dispensaires antituberculeux, les premières colonies de vacances du Maroc ainsi que les écoles d'infirmières.

Douée d'une prodigieuse et inlassable activité, voyant droit et juste, appréciant aussi rapidement les possibilités matérielles que la valeur des collaborations qui s'offrent à elle, la maréchale Lyautey manifeste au Maroc les qualités maîtresses des grandes réalisatrices. Son œuvre sociale ne se limite pas à l'enfance. Fille, femme et mère de militaires, c'est tout naturellement sur la troupe aussi que se penche sa sollicitude, singulièrement sur les merveilleux combattants que furent les Tirailleurs et Spahis marocains, et sur la Légion Étrangère. Avec l'aide de la Croix-Rouge elle fonde la Maison de convalescence de Salé, près de Rabat, aussi plaisante que confortable, destinée aux légionnaires et soldats convalescents privés de famille. En complément, elle leur crée, à la Balme-les-Grottes dans l'Isère, une maison de retraite Elle reçut le titre envié et peu courant de "1ère classe d'honneur de la Légion Étrangère".

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Maison de convalescence de Salé, fondée par la maréchale Lyautey

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Maison de convalescence de Salé, peinte par Tranchant de Lunel, 1913

Rentrée en France avec le Maréchal en octobre 1925, tous deux sont tantôt dans leur château à Thorey où ils ont fait contruire pour le village un dispensaire familial et une maison pour les jeunes, véritable MJC avant la lettre, tantôt à Paris. Elle déploie une inlassable activité et devient, en 1926, présidente du Comité Central des Dames de la Croix Rouge Française.

Après la mort du Maréchal, le 27 juillet 1934, partageant sa vie entre la France et le Maroc elle continue à faire preuve d'un légendaire dévouement. À Paris, la Maréchale, s'intéresse au sort des Marocains, étudiants en particulier, à la vie de l'lnstitut musulman de la Mosquée de Paris, aux malades de l'Hopital musulman de Bobigny. Au Maroc, elle prend part aux travaux de la C.R.F. présidant les Assemblées générales de tous les Comités aux œuvres, aux initiatives desquelles elle ne cesse de s'intéresser. En 1938, elle résilie ses lourdes fonctions à la tête de la Croix Rouge Française pour pouvoir se rendre plus souvent au Maroc.

porte
entrée de la Maison de l'Asnée (Villiers-les-Nancy)

En 1939 - elle allait sur ses 78 ans -  elle assume, dès la mobilisation, la direction du service de 300 lits pour les grands blessés de la tête et la moëlle à l'hopital militaire de l'Asnée à Nancy, où le professeur Fontaine, médecin-chef, devait dire : "Je considère comme un honneur tout particulier et comme une des plus grandes satisfactions de ma carrière chirurgicale d'avoir eu la joie de pouvoir compter sur une aussi précieuse collaboration »

Aprés l'armistice de juin 1940, elle n'oublie pas "ses chers Marocains", organisant des collectes pour que leurs prisonniers de guerre reçoivent des colis et réconfortant les familles au Maroc où elle se rend régulièrement.
Bloquée en France à partir de l'invasion de la zone libre par les troupes allemandes en novembre 1942, elle pense toujours aux combattants nord-africains et crée à Paris plusieurs ouvres destinées à leur venir en aide, en particulier des foyers où les blessés, les convalescents, les évadés de captivité sont assurés de trouver accueil, aide matérielle et caches pour échapper à l'occupant allemand. Au plus fort de l'hiver 1944, elle n'hésite pas à se rendre dans les Vosges pour apporter aux troupes marocaines qui livrent de rudes combats au sein de la lère Armée Française son réconfort et ses encouragements. La Libération de la France et la Victoire de mai 1945 lui permettent de retourner régulièrement passer plusieurs mois par an au Maroc où elle ne compte que des amis et elle continue malgré son grand âge, à se dévouer pour "servir".

Le 9 février 1953 à la suite d'un de ces accidents que l'âge ne permet guère de réparer la Maréchale Lyautey, qui venait d'avoir 91 ans, décède à Casablanca. Elle reposa à côté du Maréchal au mausolée de Rabat. Lorsque la dépouille du Maréchal fut transférée à Paris sous le Dôme des Invalides le 10 mai 1961, elle fut inhumée au cimetière du village de Thorey - devenu à la demande de ses habitants Thorey-Lyautey - pour conserver le souvenir du Maréchal Lyautey et de son épouse qui, chacun dans leur domaine, ont marqué le XXe siècle.

colonel Pierre Geoffroy

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colonel Pierre Geoffroy (à droite) en discussion avec Mostafa Basso,
ministre plénipotentiaire de l'ambassade du Maroc à Paris
photographie Jeune Pied-Noir ©

 

 

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24 mars 2007

Partis, organisation et travail politique en situation coloniale (29 mars 2007)

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Partis, organisation et travail politique

en situation coloniale

Malika RAHAL, Éric SORIANO

 

Journée d’étude organisée par le GRHISPO et l’IHTP

jeudi 29 mars 2007 de 10h à 17h

à l’IHTP, 59-61 rue Pouchet, 75849 Paris

renseignements :

rahal@ihtp.cnrs.fr
ou
eric.soriano@univ-montp3.fr

 

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meeting de l'U.D.M.A. en 1946

 

Dans les colonies aussi, les années d’après-guerre constituent «l’ère des partis». L'extension progressive du suffrage aux populations colonisées se conjugue à la création spectaculaire de nouvelles organisations (MTLD et UDMA en Algérie, RDA en Afrique de l’ouest…) et à l’apparition de représentants spécifiques au Parlement français. Cette période voit ainsi l’émergence du parti comme forme d’organisation privilégiée de la vie politique pour ceux que la loi Lamine-Gueye a rendu, théoriquement, citoyens – même si la visibilité de certains exemples connus ne doit pas faire conclure trop rapidement à la généralisation du phénomène –.

Pourtant, l'historiographie classique privilégie d'abord des études en termes «d’agitations» ou de «vagues» nationalistes comme pour désigner le caractère simplement réactif, spontané des mobilisations qui prennent corps durant cette période. Elles n'entrevoient pas toujours ou ne rendent pas compte de la dimension organisée, institutionnalisée des mouvements politiques qui se structurent progressivement (tout en n'étant d’ailleurs pas nécessairement nationalistes).

délégitimation des formes de la vie politique des colonisés

En outre, les pratiques et les discours des nouveaux et/ou futurs dirigeants issus des sociétés colonisées contribuent à accentuer l'illisibilité des organisations politiques en formation. En fondant leur organisation sur le parti, les sections, les militants, les adhérents, les sympathisants, leurs activités laissent parfois le sentiment d’une simple «importation» ou «imitation» des formes d’organisation considérés comme légitimes en métropole. Dans bien des cas, ces nouveaux dirigeants sont tentés au contraire de cantonner le politique dans des formes résolument étrangères au colonisateur, afin de se soustraire à son regard (autorités religieuses, néo-traditionnelles, parenté, magie…), voire à exacerber la rupture avec les modes de validation de l'État colonial. Il est dès lors aisé pour leurs adversaires de chercher à les délégitimer par la critique ou la dérision afin de minimiser leur impact sur la société colonisée.

Cette délégitimation des formes de la vie politique des populations colonisées s’exprime de façon particulièrement outrée dans les archives de surveillance administrative et policière, qui constituent une source privilégiée pour l’historien. Mais on en trouve également parfois des traces dans des travaux scientifiques qui, se fondant sur les définitions classiques des partis politiques, se demandent, parfois pesamment, si l’on a affaire, dans les colonies, à de «véritables» activités partisanes. Leurs approches se déclinent souvent en termes d’activités «pré-politiques», ou au moins «pré-partisanes», imposant une vision à la fois développementaliste et culturaliste fondée sur une opposition entre pratiques politiques modernes et survivances de pratiques traditionnelles. Cette vision n’est évidemment pas exempte d’arrière-pensées ou, tout du moins, d’impensés quant aux présupposés qu’elle renferme. Elle recoupe en partie, et à une autre échelle, la perspective par «l'apprentissage de la politique» développée par certains politistes et historiens de la politisation des campagnes françaises au XIXème.

En conséquence, le débat autour du caractère «réellement partisan» ou «réellement politique» des pratiques qui se mettent en place à l'initiative de nouveaux dirigeants et dont la vocation principale est notamment d'assurer la sélection de représentants (ainsi que leur possible professionnalisation), nous semble ici une impasse méthodologique. Nous voudrions plutôt revenir sur le «travail politique» réalisé par des cadres politiques émergeants, souvent issus de nouvelles couches sociales, et consistant notamment à "se construire" une légitimité, entre administration coloniale et sociétés colonisées.

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En effet, l’activité partisane en situation coloniale se heurte à plusieurs contraintes qui en modifient la nature et les évolutions par rapport aux formes identifiées par les historiens et politistes du contexte européen. La première tient à la nature du régime colonial, entendu comme une configuration socio-politique, et qui constitue le cadre du développement de l’activité politique. Souvent considéré comme jouant un rôle dans l’émergence des partis dans les pays occidentaux, l’élargissement du suffrage varie au gré des situations coloniales particulières et des stratégies des administrations locales. Pour autant, la pluralité des situations donne lieu à de multiples usages de cette technologie démocratique, les dirigeants n’hésitant pas à s’emparer des ressources institutionnelles pour créer les conditions d’une mobilisation des populations colonisées.

Limité et surtout contrebalancé par des pratiques antidémocratiques dans certains cas (l'Algérie…), l'activité partisane peut être un lieu de consensus favorisant le contrôle social des populations colonisées dans d'autres situations (la Nouvelle-Calédonie…). Dès lors, si dans certains contextes, les partis doivent se créer et se maintenir, malgré un jeu électoral biaisé et la surveillance constante de l’administration, ils ne sont pas nécessairement perçus comme contradictoire avec l'imposition coloniale dans d'autres. La pluralité des configurations coloniales conditionne, pour partie, la forme donnée aux nouvelles organisations, en favorisant éventuellement le développement de pratiques clandestines ou semi-clandestines.

Par ailleurs, la prégnance d'une lutte contre l'État colonial crée, dans bien des cas, les conditions d'un unanimisme nationaliste qui peut s’opposer au travail de construction d’identités partisanes multiples. Cet unanimisme est d’autant plus puissant qu’il est considéré comme une arme contre un régime colonial refusant la réforme. Le régime de parti unique des post-indépendances peut d’ailleurs être lu comme une victoire de l’unanimisme nationaliste, trempé dans la lutte pour l’indépendance (surtout lorsqu’elle est armée) contre la pluralité des identités partisanes. Dans d'autre cas, ce sont au contraire les mécanismes de l'intégration et/ou de l'imposition coloniale qui jouèrent à plein pour créer les conditions d'une adhésion électorale à l'ensemble français lors du référendum de 1958.

contrainte coloniale et unanimisme nationaliste

La prégnance de ces deux formes de contraintes, contrainte coloniale et unanimisme nationaliste, qui conditionnent également la production des sources nécessaires au travail des historiens, justifie à elle seule une réflexion spécifique autour de plusieurs séries de problématiques :

- Tout d'abord, dans un contexte où apparaissent des formes de citoyenneté limitées et variables d’un territoire à l’autre, comment les acteurs font-ils évoluer les organisations politiques vers une institutionnalisation accrue et vers une forme partisane ? En particulier, peut-on identifier les groupes sociaux porteurs des différents projets partisans ? Si oui, quelles ont été les modalités de leur(s) socialisation(s) politique(s) ? Quels sont les modèles dont ils s’inspirent pour créer et imposer un corps de règles, une discipline militante ?

- Ensuite, afin de mobiliser, le projet partisan «travaille» le tissu social de manière différente selon les lieux et les milieux. Il investit, et se nourrit de dynamiques sociales faites de rapports de parenté, du respect de rituels et de cadres de domination spécifiques. D’autres instances de socialisation, comme l’école, l’association, les syndicats, certaines pratiques religieuses ou formes de sociabilité peuvent préparer le terrain au développement du parti. Les partis se constituent autour du recyclage ces expériences, devenues autant de leviers de la mobilisation politique.

- Dès lors, quelles sont les pratiques qui naissent sur le terrain ? Comment l’organisation partisane parvient-elle à valoriser des réseaux et des pratiques lui préexistent ? Certaines pratiques ou formes d’organisation sociale sont-elles au contraire plus résistantes à l’imposition d’un projet partisan (notamment chefferies traditionnelles, notabilités nouvelles liées à l’administration coloniale, communautés religieuses, associatives, syndicales diverses) ? Il nous semble intéressant d’ouvrir la discussion, même s’il s’agit d’un puits sans fond, sur le politique qui se loge ainsi dans les pratiques associatives, religieuses, magiques ou familiales.

- Au final, dans ce contexte d’émergence des partis politiques, qu’est-ce que faire de la politique en milieu colonial ? Que signifie, pour des adhérents comme pour des dirigeants, de militer, d’appartenir, de s'engager dans un processus de construction partisane ?

Malika RAHAL (IHTP) et Éric SORIANO (CSU)


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Programme de la journée


10h - Introduction de la journée, E. Soriano et M. Rahal.

10h15 - Catherine Atlan (CEMAF) : L'invention de la politique au Sénégal : contrainte coloniale et pratiques partisanes dans les Quatre Communes avant la Seconde guerre mondiale.
10h50 - Estelle Richard (Université de Montpellier) : Une professionnalisation cosmopolite. La trajectoire politique de Marcel Henri dans l'archipel des Comores.
11h30 – Interventions des discutants, Michel Offerlé et Fabrice d’Almeida, et débats.

12h30-14h - Pause déjeuner.

14h - Malika Rahal (IHTP/CERMA) : «L'UDMA a-t-elle existé?» Un projet partisan entre répression coloniale et unanimisme nationaliste (Algérie, 1946-1956).
14h40 - Éric Soriano (CSU) : Un régime de fidélités. Les logiques du recrutement politique mélanésien en Nouvelle Calédonie (1946-1969).
15h20 – Interventions des discutants, Jérôme Heurtaux et Laure Pitti, et débats.

16h20 – Romain Bertrand (CERI) : Conclusion de la journée.


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23 mars 2007

Les entreprises et l’outre-mer français, 1939-1945 (colloque novembre 2008)

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Les entreprises et l’outre-mer français

pendant les années 1939-1945

Appel à communications

pour le IXe colloque du groupement de recherche (GDR)

Les entreprises françaises sous l’Occupation



Organisé à Bordeaux (Gironde)
les jeudi 20 et vendredi 21 novembre 2008

par la Maison des sciences de l’homme d’Aquitaine, le GRETHA-UMR CNRS 5113) (programme Identité & gouvernance des places en économie ouverte sur les outre-mers)-Université Montesquieu Bordeaux IV et l’Université Michel de Montaigne-Bordeaux 3

Responsables scientifiques du colloque :

- Hubert Bonin, professeur à Sciences Po Bordeaux, GRETHA;
h.bonin@sciencespobordeaux.fr

- Christophe Bouneau, directeur de la Maison des sciences de l’homme d’Aquitaine et professeur à l’université Michel de Montaigne-Bordeaux 3-Centre d’études des mondes moderne et contemporain-CEMMC ; christophe.bouneau@msha.fr


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1943


Dans le cadre du programme pluriannuel du GDR Les entreprises françaises sous l’Occupation, il nous est apparu important de consacrer un colloque spécifique à la question de l’activité des entreprises françaises dans l’outre-mer, question qui constitue l’un des six axes affichés en 2002 lors de la création du GDR et qui n’avait pu jusqu’à maintenant qu’être traité dans de trop rares communications isolées.

Le colloque s’attachera à reconstituer la stratégie, les activités et les performances des entreprises françaises insérées dans l’outre-mer impérial, qu’il s’agisse d’entreprises locales, d’entreprises métropolitaines actives en outre-mer ou même d’entreprises étrangères. Les comportements des différents acteurs impliqués, patronaux aussi bien que salariés, et la manière dont ils ont pu être appréciés après la guerre seront également appréhendés.

Le questionnement pourrait notamment porter sur les thèmes suivants :

•    les sources de l’histoire des entreprises outre-mer pendant cette période : évolution et accessibilité ;
•    la stratégie des entreprises face à l’état de guerre ;
•    la stratégie des entreprises face à la division entre métropole et empire ;
•    la stratégie des entreprises au sein de l’empire rattaché à la France libre ;
•   les choix idéologiques, politiques, militaires, personnels, des dirigeants et cadres des entreprises actives outre-mer ;
•    les questions de main-d’œuvre, de politiques de l’emploi et de conditions de travail dans les entreprises d’outre-mer ;
•   les problèmes matériels de liaison entre l’empire et la métropole : navigation, télécommunications, liaisons aériennes, etc. ;
•    le devenir des entreprises allemandes actives en 1939 dans l’outre-mer français ;
•    les débouchés des entreprises impériales coupées de la métropole ;
•    les liens entre les entreprises actives outre-mer et les armées (commandes, etc.) ;
•   les réseaux d’influence des entreprises actives outre-mer au sein de la France libre ou auprès des autorités anglo-américaines, tant en Angleterre que dans les territoires coloniaux libérés ;
•   les relations entre les entreprises françaises et les entreprises étrangères (anglaises, belges, portugaises, espagnoles, etc.) sur les territoires coloniaux : compétition, coordination ?
•   essai de comparaison avec la situation des entreprises étrangères actives dans les autres empires coloniaux pendant la même période ;
•    les circuits de l’argent, du crédit, du change pour les entreprises ultramarines ;
•   le devenir des entreprises actives outre-mer et confinées dans les ports et places métropolitains (quid des problèmes d’approvisionnements et de débouchés ? etc.) ;
•    les activités des ports tournés vers l’empire avant et après la coupure de novembre 1942 (Marseille, Le Havre, notamment) ;
•    Les entreprises de négoce et l’approvisionnement des populations autochtones pendant la guerre ;
•    la préparation de l’après-guerre pour la stratégie des entreprises ultramarines : des plans d’action ? quel empire ? au sein de l’aire économique du Reich ? puis surtout ou sein de l’aire du monde libre ?
•    les Antilles entre métropole vichyste, France libre et monde anglo-américain : quels débouchés ? quels réseaux économiques ?
•    les entreprises en Indochine (et à Shanghai) entre métropole vichyste et occupation japonaise : quel destin ?
•    les entreprises dans l’Afrique et le Proche-Orient libérés : quelles relations avec les Alliés ?
•   les entreprises dans les territoires sous autorité vichyste : quel positionnement politique éventuel ? quelle insertion dans les schémas et projets d’intensification de la «mise en valeur» de l’empire ? quelle place dans l’aire d’influence nazie ?
•    l’évolution des élites et des hommes d’influence au sein du monde des affaires ultramarin pendant et de part et d’autre de la guerre et de Vichy (mutations, continuité ?) ;
•    l’épuration dans le monde des affaires ultramarin.


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Sélection des communications
Les propositions de communication, d'une page au maximum, comprenant les titres et qualités des auteurs et le rappel de leurs récentes publications, seront reçues jusqu'au 1er octobre 2007 à l’adresse électronique
gdr2539@ish-lyon.cnrs.fr

Le comité scientifique fera connaître son avis aux auteurs des propositions au plus tard le 30 novembre 2007.
Les interventions orales seront limitées à vingt minutes. Elles pourront être présentées en français ou en anglais.
Les actes du colloque feront l’objet d’une publication en volume aux Publications de la SFHOM. Les textes définitifs des interventions devront être remis avant le 1er mars 2009.
Les frais engagés par les intervenants au colloque pour assurer leur déplacement et leur hébergement seront pris en charge par les organisateurs.

 

Comité scientifique

- Hélène d’Almeida-Topor, professeure émérite à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne et présidente de la SFHOM ;
- Dominique Barjot, professeur à l’université Paris IV Paris-Sorbonne, Centre Roland Mousnier, membre du conseil scientifique du GDR ;
Catherine Coquery-Vidrovitch, professeure à l’université Paris VII-Denis Diderot, SEDET ;
- Martine Cornède, conservatrice générale du patrimoine, directrice des Archives nationales de la France d’outre-mer, Aix-en-Provence ;
- Hubert Bonin, professeur à Sciences Po Bordeaux et au GRETHA ;
Christophe Bouneau, professeur à l’université Michel de Montaigne-Bordeaux 3, membre du conseil scientifique du GDR ;
- Jacques Frémeaux, professeur à l’université Paris IV Paris-Sorbonne, Centre Roland Mousnier ;
- Patrick Fridenson, directeur d’études à l’EHESS, CRH, membre du conseil scientifique du GDR ;
- Catherine Hodeir-Garcin, enseignante à l’université de Picardie-Jules Verne, Amiens, IDHE ;
- Hervé Joly, chargé de recherche CNRS-LAHRHA-Lyon 2, directeur du GDR ;
- Jean-François Klein, maître de conférences à l’INALCO et Centre Roland Mousnier ;
- Daniel Lefeuvre, professeur à l’université Paris VIII Vincennes-Saint-Denis, IDHE, membre du conseil scientifique du GDR ;
- Michel Margairaz, professeur à l’université Paris VIII Vincennes–Saint-Denis, IDHE, membre du conseil scientifique du GDR ;
- Guy Pervillé, professeur à l’université de Toulouse II-Le Mirail ;
- Philippe Verheyde, maître de conférences à l’université Paris VIII Vincennes Saint-Denis, IDHE, secrétaire général du GDR.

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22 mars 2007

Visiteurs de ce blog jeudi 22 mars 2007 à 9 h 40

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carte du Vanuatu, ex-Nouvelles-Hébrides,
indépendant depuis 1980

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18 mars 2007

l'Occidentalisation de la personne

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l'Occidentalisation de la personne

journée d'études, E.N.S. Lyon, 21 mars 2007


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mercredi 21 mars


à l'École Normale Supérieure, Lyon


à partir de 9 heures


salle R 143



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17 mars 2007

J'avais 19 ans lorsque je suis arrivé en Indochine en 1951 (Claude Pierré)

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J'avais 19 ans

lorsque je suis arrivé en Indochine

en 1951

un commentaire de Claude PIERRÉ

 

Indochine

J'avais 19 ans lorsque je suis arrivé en Indochine en 1951, comme militaire, sous-officier. J'ai donc participé à cette guerre, avec des supplétifs, ou je combattais dans le sud une guérilla, en employant les mêmes méthodes que l'ennemi. Une guerre féroce ou dans chaque camp on ne faisait pas de prisonniers.

Pourtant, maintenant avec le recul, on se rend compte que ce pays est magnifique, sa population courageuse et généreuse. Jamais nous n'aurions dû nous faire la guerre. Tous mes camarades militaires, sans exception, ont la nostalgie de ce pays. Non seulement du pays, mais aussi de sa population. Nous étions faits pour nous entendre et travailler ensemble. Ces gens, lorsqu'ils vous donnent leur amitié, c'est sans arrière pensée, et sincère. Aucune rancune, ni d'un coté ni de l'autre.

Personnellement, je connais ici, en France, de nombreux Vietnamiens. Ce sont mes meilleurs amis, et depuis de très nombreuses années. Avec eux, l'amitié ne s'émousse jamais. L'amitié est à vie.

Je ne suis jamais retourné au Vietnam, mais j'ai bien l'intention d'y aller un jour ou l'autre. Je pourrais parler de ce pays et des Vietnamiens pendant des heures, et si nous devons aider un pays, c'est bien celui-là.

Posté par Claude Pierré,
samedi 17 mars 2007 à 22:34

 

Vietnam_femmes_assises
Je ne suis jamais retourné au Vietnam...

 

 

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16 mars 2007

réplique à un argument de Catherine Coquery-Vidrovitch

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réplique à un argument de Catherine Coquery-Vidrovitch

un historien peut-il faire dire ce qu'il veut

aux statistiques ?


Michel RENARD

 

Dans un texte particulièrement virulent - mais c'est la règle du jeu puisque l'ouvrage de Daniel Lefeuvre7171747 l'était lui aussi...- l'historienne Catherine Coquery-Vidrovitch, grande spécialiste de l'Afrique coloniale, réplique au livre Pour en finir avec la repentance coloniale. Daniel Lefeuvre lui répondra certainement. En attendant, je souhaite réagir à l'un de ses arguments qui me semble le moins rigoureux. Il s'agit de cette assertion :
- "Faut-il rappeler à notre historien économiste que l'on peut faire dire aux statistiques ce que l'on veut, en particulier lorsqu'il s'agit de moyennes générales..."
Oui, on peut
faire dire aux statistiques ce que l'on veut, si l'on n'est pas un historien honnête. Mais Catherine Coquery-Vidrovitch ne se situe pas à ce niveau de polémique puis qu'elle gratifie son interlocuteur du titre "d'historien économiste distingué".

Elle aurait dû alors renoncer à ce genre d'affirmation qui relève d'un anti-positivisme (en vogue aujourd'hui) fleurtant avec un relativisme récusant toute vérité historique au profit de "points de vue", de "vécus", de "subjectivités fragmentaires"...

L'historien britannique Christopher Bayly vient de s'en prendre à certaines prétentions "soupçonnantes" du 6873142_pcourant post-moderniste ou post-colonial : "Il n'y a aucune raison justifiant que toutes les sciences humaines adoptent la même méthodologie. Ce genre de controverse peut se révéler tout à fait constructif. L'histoire a toujours quelque chose à gagner dès lors que l'on trouve sur un seul et même rayonnage des manières différentes d'écrire la même histoire, et dès lors que des questions du type : «que s'est-il passé ?» se voient opposer des questions comme : «qui l'a dit ?» ou «qu'est-ce que cela signifiait ?». (...) Pourtant une chose est claire. Même quand ils décrivent l'expérience spécifique des pauvres, des femmes asservies ou des «autochtones», les historiens post-modernes ou post-coloniaux font constamment référence à l'État, à la religion, au colonialisme, c'est-à-dire à des phénomènes très généraux et tenus pour tels dans leurs propres écrits. Par conséquent, les travaux post-modernes passent généralement sous silence le «métarécit» spécifique qui leur est sous-jacent, lequel est politique et moralisateur tant par ses origines que par ses implications" (La naissance du monde moderne (1780-1914), éd. de l'Atelier, janv. 2007, p. 28-29).

La question «que s'est-il passé ?» sera toujours posée à l'historien. Et il devra y répondre, comme ont tenté de le faire "l'école positiviste" et "l'école méthodique", par l'établissement d'une probabilité de vérité historique - "probabilité", parce que la "science historique" n'est pas une science exacte, même si elle se veut rigoureuse par ses méthodes. Ce qu'a fait Catherine Coquery-Vidrovitch tout au long de son oeuvre.

Alors pourquoi cet accent anti-positiviste contre les statistiques et leur traitement historien ? Jean Bouvier se retournerait dans sa tombe en entendant Catherine Coquery-Vidrovitch. Lui qui, sans faire des chiffres sa religion, les considérait comme la caractéristique de l'histoire économique, même si ils sont utilisables par d'autres branches de l'investigation historienne :
- "L'histoire économique a, en effet, ses méthodes propres. Elle est très souvent une histoire chiffrée. Elle vise à être quantitative, à mesurer les phénomènes qu'elle décrit, à dénombrer, à calculer des proportions, à établir des taux (...)". Ce que fait notamment Daniel Lefeuvre dans
Pour en finir avec la repentance coloniale.

t_bouvier_initiation1Dans son plaidoyer raisonné pour l'histoire chiffrée, Jean Bouvier ne l'idéalisait pas non plus : "En vérité, ces procédés ne sont à considérer que comme des moyens de travail et de recherche, procédés nécessaires d'enquête, de présentation, d'exposition. Les chiffres en eux-mêmes ne signifieraient rien si, derrière eux, on ne voyait les hommes (...)". Ce à quoi s'astreint Daniel Lefeuvre qui, en toute banalité historienne, s'attache à "établir les faits, (à) les replacer dans l'environnement qui les a produits, (à) en hiérarchiser l'importance, (à) en comprendre la portée", et "tant pis, dit-il, si cette affirmation me vaut d'être accusé de défendre une conception positiviste, pire, ringarde, de l'Histoire" (Pour en finir avec la repentance coloniale, p. 14).

Les statistiques ne sont donc qu'un élément de l'appareil de preuves chez Daniel Lefeuvre. Fidèle en cela à son maître Jean Bouvier pour qui : "La méthode quantitative, l'appareil statistique ne sont donc pas le privilège de l'histoire ni de l'analyse économique. Ils tendent à être les instruments d'investigation de l'histoire totale, et des sciences humaines en général" (Jean Bouvier, Initiation au vocabulaire et aux mécanismes économiques contemporains (XIXe-XXe siècle), Sedes, 1972, p. 23-24).

Les historiens rigoureux qui recourent aux statistiques ont dû définir leurs méthodes et circonscrire leurs fonds d'archives pour que, précisément, on ne fasse pas dire n'importe quoi aux séries chiffrées. Jacques10322687_p Marseille le notait en appendice méthodologique de sa thèse : "Source essentielle de cette étude, les sources statistiques constituent un ensemble particulièrement hétérogène qui exige du chercheur persévérance et prudence dans l'interprétation". Plus encore, J. Marseille explique comment il a dû constituer son propre fonds d'archives : "il nous a donc fallu «inventer» nos sources, reconstituer empiriquement un fonds «impérial» en cherchant dans les papiers des différents ministères de tutelle les fils directeurs permettant d'éclairer les stratégies des milieux d'affaires d'une part et la nature de leurs relations avec les pouvoirs publics de l'autre" (Empire colonial et capitalisme française. Histoire d'un divorce, (1984) éd. Points-Seuil, 1989, p. 427). Catherine Coquery-Vidrovitch disait elle-même quelque chose de semblable dans l'introduction de sa thèse.

 

 

Ce que disait Catherine Coquery-Vidrovitch en 1972

Comme tous les historiens qui ont abordé le matériau économique, Catherine Coquery_Vidrovitch_couvCoquery-Vidrovitch relevait, dans l'introduction de sa thèse le "gros écueil" que constitua "l'imprécision des sources" : cartographie et statistiques. À propos de ces dernières, elle écrivait :

- "Toutes les sources de la période sont sujettes à caution. Les séries fondamentales sont constituées par les statistiques annuelles d'importations et d'exportations, en valeur et en tonnage, regroupées dans deux publications : les Statistiques coloniales pour l'année..., 1890 à 1914 et 1931, et les Renseignements généraux sur le commerce des colonies françaises, 1914-1918 (2 vol. succincts) et 1920-1928. Aucune publication spécialisée ne semble avoir couvert les années suivantes, et il faut se reporter, pour le détail, au Supplément statistique du J.O.A.E.F. (1924-1926), au Bulletin économique de l'A.E.F. ou, pour une vue d'ensemble, à la Statistique générale de la France et à l'Annuaire statistique de l'A.E.F. Nous avons relevé, par année et par produit, les principaux chiffres. Mais les problèmes furent innombrables.

Les valeurs en francs se sont avérées inutilisables : calculées à partir des cours approximatifs de l'année précédente, elles étaient le plus souvent falsifiées - généralement sous-estimées - puisqu'elles servaient à établir le montant des droits de douane. En fonction de ces chiffres, les fluctuations de prix à l'unité apparaissent, d'une année sur l'autre, aussi importantes qu'inexplicables. Quant aux estimations en tonnage, elles restent approximatives. Outre d'évidentes «coquilles», on rencontre parfois des incohérences. Tantôt le chiffre correspond au volume des produits fournis par la seule colonie, tantôt à celui des exportations ayant transité par le territoire (cette remarque est surtout valable pour le Gabon et, dans une moindre mesure, pour le Moyen-Congo). D'une année sur l'autre, les colonnes changent, les regroupements par colonies ou par produit également (l'Oubangui-Chari est parfois joint au Moyen-Congo, parfois confondu avec le Tchad ; l'okoumé fait partie tantôt des «bois communs», tantôt des «essences précieuses»...).

Comme les limites administratives ont varié, il faudrait opérer, chaque fois, une pondération (par exemple lorsque, après 1922, la côte méridionale du Gabon fut cédée au Moyen-Congo). Seuls les chiffres concernant l'ensemble de l'A.E.F. présentent une certaine continuité. Mais, là encore, le moindre regroupement fait problème. L'entreprise paraissait parfois désespérée, tant les résultats étaient contradictoires, tant les documents d'époque eux-mêmes s'accordaient pour souligner le caractère approximatif des évaluations disponibles. Un rapport de 1928 constatait déjà ces difficultés : la confrontation aux statistiques générales, des renseignements fournis par les états mensuels des produits du cru exportés par la colonie, quand ils étaient disponibles, se soldait presque toujours par des différences. Le défaut d'archives à la Direction du Service des Douanes interdisait déjà toute vérification. Quant à la confrontation entre l'activité concessionnaire et celle du commerce privé, elle est impossible de façon régulière, aucun service central n'étant alors chargé de collecter ces données.

Il n'empêche qu'à force de mettre en regard toutes nos sources (recueils imprimés, rapports locaux, renseignements fournis par les entreprises intéressées, etc.), nous pensons avoir pu donner des activités de l'Afrique équatoriale une image aussi proche que possible de la réalité et redresser, autant que faire se peut, les erreurs résultant de la méconnaissance profonde que les Européens de l'époque avaient du pays." (Le Congo au temps des grandes compagnies concessionnaires, 1898-1930, (1972) rééd. EHESS, 2001, p. 19-20).

Magnifique critique méthodologique pour un usage rigoureux des statistiques. C'est à ce prix - acquitté par Catherine Coquery-Vidrovitch, comme par Jacques Marseille et Daniel Lefeuvre - qu'on ne fait pas dire "ce qu'on veut" aux statistiques.

Michel Renard

 

Coquery_Vidrovitch_couv
la thèse de Catherine Coquery-Vidrovitch (1972,
rééditée en 2001 par l'EHESS

 

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