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études-coloniales
5 novembre 2013

Daniel Lefeuvre (1951-2013)

Daniel 2007Daniel Lefeuvre en 2007, dans sa maison de la Creuse (photo M.R.)

 

la disparition de l'historien Daniel Lefeuvre

spécialiste de l'Algérie coloniale

 biographie - iconographie - hommage - réactions

 

I - Décès de Daniel Lefeuvre

Daniel Lefeuvre, historien de l'Algérie Coloniale, est mort le lundi 4 novembre 2013 à 23 heures dans une chambre de l'hôpital Saint-Louis à Paris. À l'âge de 62 ans. Prennent ainsi fin trois années d'une maladie dévastatrice dont il savait l'issue inéluctable. Et pourtant, jamais, il n'a renoncé, supportant courageusement tous les traitements sévères prescrits par le médecin très compétent et très attentionné qui s'occupait de lui.

Jamais il n'a renoncé à préserver les siens, son épouse et ses deux fils, ses proches et tous ceux qu'il côtoyait, des douleurs qu'il endurait. Il a gardé, jusqu'au bout, une belle allure et l'envie de chercher, d'écrire, de combattre et d'aider les jeunes chercheurs.

Jamais Daniel n'a abdiqué. Il a toujours répondu aux sollicitations de conférences, de débats, de publications, de projets, de responsabilités. Dernièrement, en juin 2013, il était devenu président du Conseil scientifique de la Fondation pour la mémoire de la guerre d'Algérie, des combats du Maroc et de Tunisie. Il avait été élu, l'année dernière, membre de l'Académie des Sciences d'Outre-mer.

La douleur, la peine, le chagrin de sa famille, de ses amis, de ses collègues, de ses nombreuses connaissances, sont immenses. Chacun perçoit l'injustice devant le départ prématuré d'un homme si plein d'humanité, de gentillesse, d'humour, de dévouement et d'abnégation.

Je connaissais Daniel depuis près de quarante ans. On me pardonnera cette incursion personnelle. Nous avons partagé tant de moments et de défis intellectuels, professionnels et personnels. Témoin de mariage, parrain de mon deuxième fils aujourd'hui âgé de 9 ans.
Cheminement parallèle dans la rédaction de nos mémoires de maîtrises (Daniel, avec Jean Bouvier) et de DEA, préparation des concours, réussite au Capes. Nos parcours universitaires ont, par la suite, divergé. Daniel a mené, sans se laisser distraire, les recherches minutieuses qui l'ont conduit à sa thèse de doctorat, sous la direction de Jacques Marseille (décédé lui aussi prématurément le 4 mars 2010), L'industrialisation de l'Algérie (1930-1962), soutenue en 1994.

 

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Devenu, en 1994, maître de conférence à l'université Saint-Denis/Paris VIII, à laquelle il est resté fidèle, il passe son H.D.R. (habilitation à diriger des recherches), en salle Duroselle à la Sorbonne, le 18 décembre 2001. Le jury est composé de Jacques Marseille, de Daniel Rivet, de Jacques Frémeaux, de Marc Michel, de Benjamin Stora et de Michel Margairaz.

À la fin des années 1990, il s'implique dans la relance de la Revue Française d'Histoire d'Outre-mer, avec la connivence de Pierre Brocheux.

RFHOM 1999

 

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Accédant au rang de professeur des universités en 2002, il anime des séminaires sur l'histoire coloniale, il devient même, un moment, directeur du Département d'Histoire à Paris VIII.
Daniel prend des initiatives - auxquelles il m'associe souvent - comme ces sessions de formation à l'histoire de l'islam et de la laïcité. Il dirige le travail de nombreux étudiants en les incitant toujours à la rigueur du chercheur. Daniel Lefeuvre a été un infatigable prescripteur de recherches en archives dont il connaissait de très nombreux centres.

En 2006, nous fondons avec Daniel Lefeuvre, Marc Michel et moi-même, l'association Études Coloniales. Puis le blog homonyme, espace hybride entre la revue et le magazine, lieu d'informations, de contacts et de confrontations, ressource à laquelle ont puisé des chercheurs de dizaines de pays à travers le monde.

Tout en poursuivant inlassablement ses propres recherches dans de multiples dépôts d'archives - dont de nombreux résultats, hélas, ne donneront pas lieu à des publications scientifiques -, Daniel publie le retentissant Pour en finir avec la repentance coloniale (Flammarion, 2006).
 

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Les controverses sur cet ouvrage n'ont pas toujours été honnêtes. On trouvera sur ce blog les échanges polémiques de Daniel Lefeuvre avec quelques-uns de ses contradicteurs. En d'autres occasions, il a pu s'exprimer sereinement et infliger une leçon de rigueur historique à l'ancien ministre Jack Lang.
http://www.dailymotion.com/video/xi5ds_chez-f-o-g-jack-lang_news

2006 chez FOG

 

En 2008, nous écrivons ensemble Faut-il avoir honte de l'identité nationale ? (Larousse) pour montrer à tous les détracteurs ingorants du passé intellectuel de notre pays, que l'essentiel de l'historiographie française - à commencer par les plus grands (Michelet, Lavisse, Seignobos, Mathiez, Bainville, Marc Bloch, Braudel, Duby, Mandrou, Girardet, Chaunu, Agulhon, Zeldin, Colette Beaune, Nora, Burguière, etc.) - parlait de l'identité française sans xénophobie, sans collusions barrésiennes ni maurassiennes.
Reçus par un ministre, à Paris, en avril 2009 pour évoquer les idées de cet ouvrage, nous sortons sans trop d'illusions.
Daniel venait d'acheter L'Identité malheureuse de Finkielkraut qu'il comptait lire lors du prochain séjour projeté dans sa chère maison creusoise. Il s'apercevait que nous en avions déjà beaucoup dit sur le sujet.

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Sorbonne 9 avril 2009à Paris, sortant d'un ministère, dans la cour de la Sorbonne, le 9 avril 2009

 

En 2008, également, il organise avec le professeur Olivier Dard, à l'université de Metz, un colloque international intitulé L'Europe face à son passé colonial.
Daniel Lefeuvre termine sa propre communication par les propos suivants : "C'est pourquoi on peut gager que le passé colonial ne disparaîtra pas prochainement de l'actualité française. Mais, dans ces conditions, il revient aux historiens de s'arc-bouter sur les principes et les pratiques consacrés de leur discipline, afin qu'un savoir frelaté ne se substitue pas aux connaissances accumulées depuis plusieurs décennies et que de nombreuses nouvelles recherches savantes ne cessent d'enrichir. C'est, en tant que tel, leur seul devoir civique" (éd. Riveneuve éditions, 2008, p. 377).

 

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En 2009, il est associé au projet de déménagement des Archives nationales quittant ainsi le centre de la capitale. Il participe à la pose de la première pierre avec Isabelle de Neuschwander, conservateur du patrimoine, chargée du projet de nouveau centre à Pierrrefitte-sur-Seine.

get-attachmentpose de la première pierre
du nouveau Centre des Archives nationales à Peyrefitte

 

En 2010, il collabore au colloque organisé par Serge Cantin et Olivier Bédard, L'histoire nationale en débat. Regards croisés sur la France et le Québec, publié par Riveneuve éditions.

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En 2004, je découvre aux Archives d'Outre-mer le dossier racontant l'histoire de l'édification de la kouba de Nogent-Sur-Marne, dédiée aux combattants musulmans décédés en métropole (1919), mais entièrement disparue depuis. Il nous apparaît, à Daniel et à moi que ce témoignage d'histoire et de mémoire méritait d'être relevé.
Après plusieurs années de démarches après des ministères, des organismes d'anciens combattants, des communes et départements - combats politiques, financiers et épistolaires menés avec persévérance par Daniel -, le projet voit le jour. La kouba est reconstruite et inaugurée le 28 avril 2011.

kouba 28 avril 2011inauguration de la kouba du cimetière de Nogent-sur-Marne reconstruite

 

En 2013, Riveneuve éditions publie les actes du colloque organisé par Daniel, Jean Fremigacci, spécialiste de l'histoire malgache et Marc Michel, africaniste, tous trois amis de longue date : Démontages d'empires.

 

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Daniel avril 2012Daniel Lefeuvre, avril 2012

 

Nous reviendrons sur le bilan scientifique de son oeuvre. L'heure est à l'affliction. Nous pensons à toi, Daniel.

 

Philippe Conrad et couv DANIEL
une évocation de Daniel Lefeuvre dans une émission de Philippe Conrad
avec Jean Monneret en 2021

 

Michel Renard

 

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II - quelques images de Daniel, notre ami

 

Union dans les luttes 2Jean-Charles Venturini, Daniel Lefeuvre, Michel Renard, mai 1981 (© Denise Arias)

 

Union dans les luttes 1vente militante de journal Union dans les Luttes, mai 1981 à Paris (© Denise Arias)

 

Daniel Creuse 19821982, dans la Creuse

 

Daniel Creuse 1982 avec Pierrot1982, dans la Creuse, avec mon fils Pierre

 

Daniel Creuse août 82
1982, dans la Creuse, avec mon fils Pierre

 

avec Maurice Creuse 19831983, dans la Creuse, avec le paysan, Maurice, (mort le 11 octobre dernier)
et mon fils Pierre

 

3 juillet 20043 juillet 2004

 

Daniel à la cuisine 23 oct 2005Daniel... rabelaisien généreux, 23 octobre 2005

 

m_Dany3à Paris, XVIIIe arrondissement, en 2005



Daniel 2006Daniel Lefeuvre à Paris, en 2006

 

Daniel portant ÉmileDaniel et son filleul Émile, dans la Creuse, juillet 2007

 

IMG_1448_1 copieessai d'une nouvelle tenue professorale pour la rentrée 2007...

 

24 juin 200824 juin 2008, dans son bureau

 

7 avril 20097 avril 2009, avec son filleul

 

8 avril 20098 avril 2009

 

Daniel 2011Daniel à i-télé, le 9 mai 2011 (source)

 

avril 2012 rue Simartavril 2012, chez lui

 

 

DSCN0486 - Version 2le 17 mars 2013 à Saint-Chamond/Saint-Étienne

 

juin 2013 resto (1)en juin 2013, Paris, avec André Fontaine, médecin, et Michel Renard

 

juin 2013en juin 2013, Paris, avec André Fontaine, médecin, et Pierre Renard

 

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III - la bibliothèque de travail de Daniel Lefeuvre

 

bibliothèque 3 24 juin 200824 juin 2008

 

bureau Daniel 24 juin 2008 (1)24 juin 2008

 

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IV - Hôpital Lariboisière, le mardi 12 novembre 2013

 

faire-part Mondefaire-part du Monde, 9 novembre 2013

 

faire-part Figarofaire-part du Figaro, 8 novembre 2013

 

IMG_7986-630x350hôpital Lariboisière, Métro "Gare du Nord" ou "Barbès-Rochechouart"

 

1472772_10201681314288086_1992170892_nGuy Konopnicki (journaliste, écrivain) et Gérard Molina (agrégé de philosophie)
le 12 novembre 2013, évoquant le souvenir de Daniel, leur ami

 

Néness et Konop (1)Jean-Pierre Janesse, dit "Nénesse" et Konop, la force des souvenirs

 

André, Malika, 12 nov (3) 2013Malika et André Fontaine, amis de Daniel


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V - Hommage, le mardi 12 novembre 2013


Quatre allocutions ont été prononcées lors de la cérémonie d'hommage, en présence de plus de cent cinquante personnes, avec Denise Lefeuvre, son épouse, et Guillaume et Louis, ses deux fils.

Michel Renard, Michel Margairaz, Marc Michel et Jean Fremigacci se sont exprimés.

Michel Margairaz            Marc Michel
Michel Margairaz                                                     Marc Michel

   

in memoriam Daniel Lefeuvre (1951-2013)

Michel Renard, 12 novembre 2013

La vie de Daniel Lefeuvre, son parcours, sa pensée n’appartiennent à personne. Ils les emportent avec lui.

Mais chacun, ici, en gardera des moments, des fragments, le souvenir de discussions vives dont on ressortait plus lucide, le souvenir de l’extraordinaire humanité de Daniel, de son humour sarcastique mais toujours fraternel, de son dévouement gratuit, de la modestie qui ne sied qu’aux grands esprits, et bien sûr de son incontournable œuvre d’historien.

Je livrerai quelques fragments du Daniel que j’ai connu. En espérant que Denise, son épouse, Guillaume et Louis, ses deux fils y trouveront le témoignage de ma fidélité et de mon admiration pour leur mari et pour leur père, mon ami.

22 juillet 2007 Daniel et ÉmileDaniel Lefeuvre et son filleul, 22 juillet 2007

Daniel Lefeuvre est issu d’un milieu socialement modeste. Son père était fossoyeur au cimetière de Pantin et Daniel en parlait toujours avec vénération. Cet ouvrier, d’origine bretonne, est décédé l’année où son garçon passait son Bac à 18 ans.

Louis, le fils cadet de Daniel perd aujourd’hui son papa, à l’âge où son propre père perdait le sien. Triste symétrie d’un crève-cœur familial.

cimetière Pantincimetière parisien de Pantin

La mère de Daniel, Irène, que nous sommes plusieurs à avoir connue, était ouvrière. Je salue avec affection sa mémoire. C’était un «cœur simple» comme aurait dit Flaubert, mais avec plus de liberté acquise dans sa destinée.

Son petit pavillon de banlieue, à Bondy, était ouvert et d’une inoubliable hospitalité. On y était reçu avec spontanéité et générosité.

Il a manqué un Willy Ronis pour fixer avec poésie l’image de ces instants de «bonheur modeste» qu’Irène dispensait à tous les amis de Daniel qui devenaient immédiatement les siens.

La scolarité et les études de Daniel Lefeuvre ont été marquées par les convictions politiques et les engagements militants de l’époque. Son milieu familial ouvrier et les rencontres loyales qui accompagnèrent sa jeunesse l’orientèrent «naturellement» vers le communisme, les Jeunesses communistes au lycée, l’Union des étudiants communistes (UEC) à l’université, parallèlement au syndicalisme étudiant au sein de l’UNEF.

Il sacrifia une partie de son cursus universitaire à son volontariat partisan. Y contractant des amitiés indéfectibles et y croisant des individus dont la carrière ultérieure put lui sembler une trahison.

 

les amitiés fécondes

Au chapitre des amitiés fécondes, il y aurait une belle brassée de figures.

Parmi les plus anciennes, il faudrait citer Jean-Pierre Janesse, dit «Nénesse», avec qui Daniel effectua un mémorable tour d’Europe en moto et avec peu d’argent… ; Daniel Milekitch et Denis Maresco, étudiants à Villetaneuse, l’université des fils de banlieue, que j’ai connue quelques années après eux ; André Fontaine, notre ami médecin, et son épouse Malika, amis ultimes ; la haute stature de Gérard Vaugon, dit «Bakou», disparu en 2003 ; la culture littéraire et le sens politique de Guy Konopnicki, dit «Konop» ; l’exceptionnelle intelligence de Gérard Molina.

Entrée de VincennesParis VIII, à Viincennes

Et dans cette université de Paris VIII, à Vincennes, c’est là qu’il rencontra Denise, élève de l’historienne Germaine Willard, qui devint la compagne de toute sa vie.

J’ai rencontré Daniel, la première fois, à Villetaneuse, avec Bakou à la rentrée universitaire 1974. Bakou, inimitable Mirabeau des campus, le verbe étincelant et le charisme rayonnant. Daniel, véritable boule de révolte, en guerre avec tout ce que le monde avait fait naître en lui de déceptions et de désillusions.

Tous les deux fondèrent, peu après, une librairie dans un local de la cité HLM «Allende», à la sortie du campus de Villetaneuse. Ils croyaient en la diffusion de la culture. Pour eux, l’université devait être une grande prêtresse du livre. Ils en seraient les officiants.

Auparavant, comme élu national étudiant, Daniel fut membre du CNESER. Et il y a quelque ruse de l’histoire à ce qu’il fût devenu, il y a quelques années, membre du CNU, ayant à examiner la qualification des futurs maîtres de conférence et professeurs des universités.

 

Entre-temps, son trajet le conduisit, plusieurs années durant, à la vente du livre, de manière itinérante d’abord sur les campus universitaires, puis dans une librairie ouverte dans la Zup d’Argenteuil et intitulée «La halte des heures».

Il s’y dépensa avec Denise pour tenter d’offrir une vraie littérature à tous et des conseils de lecture pour les enfants.

Zup Argenteuilune dalle de la Zup d'Argentueil

Puis il reprit le chemin des études et des concours. En commençant par le professorat, en tant que maître-auxiliaire, dans les LEP. Et par la préparation du Capes-Agrégation à la Sorbonne où nous suivîmes les cours passionnants de Michel Vovelle, de Robert Fossier, de Michel Zimermann, de François Hincker, de François Rebuffat et de Joël Cornette dont Daniel, plus tard, devint le collègue à Paris VIII Saint-Denis.

 

la recherche historienne en histoire coloniale

Il engagea parallèlement ses recherches en archives, sous la direction de Jacques Marseille dont la lecture de Empire colonial et capitalisme français l’avait convaincu des illogismes de nos simplistes convictions de jeunesse en matière d’histoire coloniale.

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Daniel Lefeuvre eut le courage intellectuel de renoncer à celles-ci et de se confronter à la rigueur de l’histoire positiviste, particulièrement en matière économique.

Son souci de l’exactitude factuelle et de la méthodologie historienne le poussèrent, à travers l’investigation archivistique de sources nouvelles, à réfuter quelques mythes, plus politiques qu’historiens d’ailleurs.

Il retrouvait, renouvelait et prolongeait une historiographie française attachée à la neutralité axiologique qu’avait illustrée, en 1960, Henri Brunschwig dans Mythes et réalités de l’impérialisme colonial français, 1871-1914.

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La thèse de Daniel, parue en 1997 sous le titre amphibolique de Chère Algérie, 1930-1962, suscita des débats mais aucune réfutation étayée.

La colonisation, qu’elles qu’en furent les affres militaires, ne fut jamais un «pillage».

Oui, Daniel doit à Jacques Marseille. Mais il édifia son propre cheminement historien et ne suivit pas ce dernier dans l’éloge du libéralisme.

Il resta un historien libre qu’aucun «camp» ne put jamais s’approprier.

Ni les nouveaux adeptes des «études post-coloniales», qui ne voient qu’«images» et «discours» comme démiurges d’une réalité dont ils ignorent l’épaisseur sociale ; ni les nostalgiques a-critiques de l’Algérie coloniale qui oublient les injustices et inégalités de la domination des conquérants.

À distance de toutes les reconstructions mémorielles, l’historien ne sombra jamais ni dans l’anachronisme ni dans la téléologie.

Il faut dire que Daniel Lefeuvre était un infatigable lecteur en archives, acceptant ce qu’elles pouvaient lui apprendre et ce qui pouvait le surprendre. Cela le préserva de tous les dogmes partisans.

 

Caom 20 juillet 2004 copiesalle de lecture du Caom

Nous nous sommes maintes fois retrouvés au Centre des archives d’Outre-mer à Aix-en-Provence, présents à la première heure et derniers partis, en négligeant souvent le repas.

Le soir, nous retrouvions notre ami, le conservateur André Brochier, et d’autres passionnés de la recherche, comme Jean-Louis Planche et Jean Fremigacci, qui ne pouvaient se satisfaire des huit petites heures quotidiennes à compulser les papiers sortis des célèbres et épais cartons gris.

 

André Brochier 6 août 2004André Brochier, 6 août 2004

C’est dans ce scriptorium des temps modernes, et dans une multitude d’autres, que Daniel découvrit et analysa les données qui constituèrent son œuvre historienne.

Je ne dirais pas qu’il avait la religion de l’archive, parce que son esprit critique, son positivisme analytique et son sens de la problématisation l’interdiraient. Mais il avait la «passion de l’archive», comme le formula un jour l’historienne Arlette Farge.

Cette passion de l’archive et de la rigueur historienne lui fit écrire l’éclatant Pour en finir avec la repentance coloniale (2006) qui, sous une forme ramassée et d’apparence polémique est d’abord un livre de démonstration historique.

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Par son expérience politique et sa connaissance de l’histoire, Daniel Lefeuvre savait très bien qu’on ne peut jamais vraiment «en finir» avec les préjugés et les idéologies partisanes, mais à ne pas le tenter on se montrerait infidèle aux vertus du savoir comme à l’éthique du savant.

En 2006, nous fondons, Daniel Lefeuvre, Marc Michel et moi-même l’association Etudes Coloniales. Puis le blog homonyme, espace hybride entre la revue et le magazine, lieu d’informations, de contacts et de confrontations, ressource libre à laquelle ont puisé des chercheurs de dizaines de pays à travers le monde. Daniel y répondit, avec précision, caractère et courtoisie, à ses contradicteurs.

Dans la foulée est mis en ligne le Répertoire des historiens du temps colonial, comportant ce jour 225 notices auxquelles Daniel contribua largement.

 

l'identité nationale

J’ai partagé avec Daniel, la joie et la stimulation intellectuelle d’écrire Faut-il avoir honte de l’identité nationale ? (2008).

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Il ne s’agissait pas d’une histoire de l’identité française, seulement d’une réaction contre une logomachie honteuse du passé national mais ignorante de celui-ci, d’une réaction contre les ponts-aux-ânes d’un militantisme de slogans.

Il fallait rappeler l’extraordinaire bilan de l’école historique française, et anglo-saxonne, qui sut définir l’identité française sans jamais sombrer dans aucun barrésisme, dans aucun maurrassisme ni dans une quelconque xénophobie.

Historien de l’Algérie coloniale, ayant voyagé en Algérie et au Maroc, Daniel avait fait de la Creuse son havre de ressourcement. Il y retrouvait le paysan Maurice, son complice, disparu le mois dernier à l’âge de 84 ans.

Il y retrouvait aussi les traces de la longue histoire agraire de la France. Un  moment, Daniel avait envisagé de racheter la maison creusoise de l’immense historien médiéviste, Marc Bloch : «ça aurait de l’allure !», disait-il…

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Daniel Lefeuvre avait «sous le coude» et dans les innombrables fichiers de son ordinateur des centaines de pages destinées à la rédaction de plusieurs livres que la maladie lui a interdit de mener à terme.

Mais il est une entreprise qu’il eut la force d’accompagner jusqu’à sa réalisation concrète et à l’égard de laquelle il éprouva un indéniable amour-propre, ce fut la reconstruction de la kouba de Nogent-sur-Marne.

Cette initiative, selon nous, symbolisait la fusion du savoir historique et de l’hommage mémoriel.

En 2004 – pardonnez-moi de dire «je» en ce jour -, je découvre aux Archives d'Outre-mer le dossier racontant l'histoire de l'édification de la kouba de Nogent-sur-Marne, dédiée aux combattants musulmans décédés en métropole et inaugurée en 1919, mais entièrement disparue depuis 1982.

C'est principalement à Émile Piat, consul général, attaché au cabinet du ministre des Affaires étrangères et chargé de la surveillance des militaires musulmans dans les formations sanitaires de la région parisienne, que l'on doit la construction de cette kouba.

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Le monument fut édifié à la fin de la Première Guerre mondiale grâce à une conjonction d'initiatives qui importait à Daniel : la politique de gratitude et de reconnaissance de l'institution militaire à l'endroit des soldats venus du domaine colonial, l'empathie d'un consul entreprenant et l'entremise d'un officier des affaires indigènes en poste à Alger, le soutien d'un édile communal et la générosité d'un marbrier. Cette osmose dépassait toute politique d'intérêts au sens étroit.

C'est ce surplus de signification, le signe d'une mutuelle reconnaissance, qui avaient toutes raisons d'être rappelés malgré le temps passé.

Après plusieurs années de démarches après des ministères, des organismes d'anciens combattants, des communes et départements - combats politiques, financiers et épistolaires menés avec persévérance par Daniel tout seul -, le projet voit le jour. La kouba est reconstruite et inaugurée le 28 avril 2011.

Daniel disparaît alors que débutent toutes les commémorations du centenaire de la Grande Guerre. Il y aura magnifiquement participé avec la renaissance de la kouba, au sein du carré musulman du cimetière de Nogent-sur-Marne.

 

un testament d'historien

En 2008, il avait organisé avec le professeur Olivier Dard, à l'université de Metz, un colloque international intitulé L'Europe face à son passé colonial.

Il terminait sa propre communication par les propos suivants qui, aujourd’hui, résonnent comme un testament d’historien :

"C'est pourquoi on peut gager que le passé colonial ne disparaîtra pas prochainement de l'actualité française. Mais, dans ces conditions, il revient aux historiens de s'arc-bouter sur les principes et les pratiques consacrés de leur discipline, afin qu'un savoir frelaté ne se substitue pas aux connaissances accumulées depuis plusieurs décennies et que de nombreuses nouvelles recherches savantes ne cessent d'enrichir. C'est, en tant que tel, leur seul devoir civique".

Daniel 6 juin 2013Daniel Lefeuvre, 6 juin 2013

Daniel affectionnait la lecture du Journal de Jules Renard. J’y puise cette dernière formule, dont la presque inconvenance n’aurait pas, je crois, déplu à Daniel : «On ne s’habitue pas vite à la mort des autres. Comme ce sera long quand il nous faudra nous habituer à la nôtre ! ». Sans toi, Daniel…

Et ainsi que tu ponctuais souvent la fin de nos innombrables discussions : Kenavo, mon ami !

 Michel Renard

 

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VI a - L'article de l'historien Guy Pervillé

- lire ici

Conference-Guy-Perville--n--1-25-09-2012

 

VI b - L'hommage de l'historien Olivier Dard

Olivier Dard pour Daniel Cercle algérianiste
publication du Cercle Algérianiste

Olivier Dard
Olivier Dard

 

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VII - Articles de presse et liens vers des sites

Figaro 11 nov 2013 articleLe Figaro, 11 novembre 2013

 

Le monde 0
Le Monde 1
Le Monde 1_2

Le Monde, 12 novembre 2013

 

- département d'histoire de l'Université Paris VIII / Saint-Denis
http://www2.univ-paris8.fr/histoire/?p=5258

- Cril 17 info
http://cril17.info/2013/11/09/in-memoriam-daniel-lefeuvre/

- articles et vidéos où apparaît Daniel Lefeuvre
http://www.fdesouche.com/429527-lhistorien-daniel-lefeuvre-est-mort

- autres vidéos sur le site Prêchi-Prêcha
http://www.prechi-precha.fr/colonisation-de-lalgerie-rappel-historique-avec-daniel-lefeuvre-video/

- "Comment la France s'est ruinée en Algérie : hommage à Daniel Lefeuvre", par Bernard Lugan
http://bernardlugan.blogspot.de/2013/11/comment-la-france-sest-ruinee-en.html

- le site Boulevard Voltaire a relayé l'article de Bernard Lugan
http://www.bvoltaire.fr/bernardlugan/daniel-lefeuvre-un-africaniste-libre,40719

- le site Noix Vomique
http://noixvomique.wordpress.com/2013/11/13/daniel-lefeuvre-1951-2013/

- "Hommage à Daniel Lefeuvre qui vient de nous quitter", sur le site Agora Vox
http://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/hommage-a-l-historien-daniel-41684

- "Hommage à Daniel Lefeuvre", par Pierre Cassen sur le site Ripsote Laïque
http://ripostelaique.com/hommage-a-daniel-lefeuvre-auteur-de-faut-il-avoir-honte-de-lidentite-nationale.html

- Nicolas Marty sur le site de l'Association française d'histoire économique
http://afhe.hypotheses.org/3510

- le site Enquête et débat, Jean Robin
http://www.enquete-debat.fr/archives/hommage-a-lhistorien-daniel-lefeuvre-qui-vient-de-nous-quitter-20188

- "Disparition de Daniel Lefeuvre", sur le site Bir-Heicheim, le rombier
http://www.bir-hacheim.com/disparition-de-daniel-lefeuvre/

- "Daniel Lefeuvre est mort" sur le blog de l'histoire
http://blog.passion-histoire.net/?p=13776

- "Daniel Lefeuvre", sur le site Le coin du Popodoran
http://popodoran.canalblog.com/archives/2013/11/06/28371538.html

- le site de l'APHG (Association des professeurs d'histoire-géographie), l'article nécrologique préparé par Hubert Bonin
http://popodoran.canalblog.com/archives/2013/11/06/28371538.html

- le même article sur le site de la SFHOM (Société française d'histoire d'outre-mer)
http://sfhom.free.fr/daniellefeuvre.pdf

- "un historien courageux au service de la République", site Apolocalisse laica
http://apocalisselaica.net/index.php?option=com_content&view=article&id=195393%3Adaniel-lefeuvre-un-historien-courageux-au-service-de-la-r%C3%A9publique&catid=226%3Aestero&Itemid=222

 

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VIII - Réactions, messages et condoléances

 

Daniel 30 sept 200630 septembre 2006

 

1) Messages reçus

 

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Bien chers amis,

C'est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris le décès, hier soir, de notre ami Daniel Lefeuvre qui luttait depuis trois ans déjà contre la maladie.
Daniel était très proche du cercle qu'il avait rejoint, il devait à nouveau intervenir devant les congressistes le week-end end prochain à l'occasion de notre congres national.
Son fils Guillaume qui m'apprenait cet après-midi la triste nouvelle me disait combien son père se sentait bien parmi les algérianistes lui qui nourrissait plein de projets avec le cercle Algérianiste. Il me disait aussi l'émotion qui étreignait son père lorsque le chant des africains retentissait parmi les nôtres.
Merci à Daniel pour son soutien, pour sa compréhension de nos drames, pour avoir eu le courage de dire au sein du monde universitaire bien trop souvent monolithique une autre vérité.
Un hommage lui sera rendu samedi prochain lors du 40e anniversaire du cercle à Perpignan.
Avec mes fidèles amitiés

Thierry ROLANDO
5 novembre 2013

 

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Cher Monsieur,

Je n'ai pas eu le temps de vous répondre hier, pardonnez m'en.
La nouvelle que vous m'avez apportée m'a touché. Je connaissais peu Daniel Lefeuvre personnellement, mais chacun de nos contacts avait été simple et direct. Je crois qu'il s'est battu courageusement contre la maladie. C'est une perte douloureuse pour ses proches et ses amis, dont vous êtes, mais aussi pour l'histoire.
Le prochain numéro du Figaro Histoire (sortie fin novembre) lui rendra hommage.
Bien cordialement

Jean SÉVILLA
6 novembre 2013

 

Fondation Algérie

 





Monsieur le Président, Madame, messieurs les administrateurs, madame, messieurs les conseillers scientifiques,  Nous apprenons avec une très grande tristesse le décès de notre ami le Professeur Daniel Lefeuvre, survenue le 4 novembre. Homme d'un dévouement exceptionnel, historien de très grande qualité, Daniel Lefeuvre, était un universitaire rigoureux et respecté, d'une grande honnêteté intellectuelle.
Il avait accepté avec courage d'être  le président du conseil scientifique de la Fondation à laquelle il a immédiatement apporté un soutien éclairé. Sa présence et sa bonne  humeur vont nous manquer.  La Fondation adresse à sa famille ses condoléances les plus sincères.

Paul MALMASSARI Directeur de la FM-GACMT
6 novembre 2013

 

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Cher Michel,
Je viens d’apprendre par un message de Hubert Bonin, la triste nouvelle, le décès de Daniel Lefeuvre. Je sais combien vous étiez proches tous les deux, et devine la peine qui doit être la tienne. Je connaissais Daniel depuis le début des années 1990 à Paris 8, et j’avais participé à son jury d’habilitation. Nous nous étions opposés ces dernières années, notamment à propos des ouvrages sur “la repentance coloniale” et “l’identité nationale”, ou sur le documentaire La déchirure.  Mais je crois pouvoir dire que nous avions un respect mutuel pour chacun de nos travaux.
Je présente à sa famille mes plus sincères condoléances.
Bien à toi.

Benjamin STORA
7 novembre 2013

 

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J’ai appris avec tristesse le décès de Daniel Lefeuvre. C’était un homme sympathique, plein d’humour et de joie de vivre. Il avait toujours plein de projets à soumettre à son entourage. Je le connaissais depuis peu de temps. Après notre rencontre de septembre 2008, nous nous sommes revus régulièrement et à chaque fois c’est avec beaucoup de plaisir que nous avons pu échanger sur bien des sujets, et pas seulement sur l’Histoire .
Le bel hommage que Michel Renard  - son complice de toujours - lui rend sur le site d’Études Coloniales mérite d’être lu. Daniel Lefeuvre a écrit sur des sujets difficiles, pas toujours politiquement conformes, avec une grande rigueur, sans langue de bois, ce qui lui a attiré des critiques pas toujours très honnêtes. C’est un grand historien qui nous quitte, nous ne l’oublierons pas.

Roger VETILLARD
8 novembre 2013

 

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Pour Daniel Lefeuvre
Pourquoi avais-je de l’estime pour l’historien Daniel Lefeuvre ?
Après avoir servi la France comme officier SAS du contingent pendant les années 1959-1960, et cru, à un moment donné, court, aux chances d’une communauté franco-africaine, je m’étais imposé une sorte de «jeûne» colonial.
C’est en reprenant contact avec l’histoire coloniale, plus de trente années plus tard, que j’ai découvert dans l’air du temps toutes sortes de nouveaux romans «nationaux», qui valaient bien celui de notre Lavisse national, porté aux nues d’une nouvelle histoire coloniale tout à la fois anachronique, médiatique, «entrepreneuriale», et à la fin, repentante.
Et dans tout ce tumulte plus idéologique qu’historique, le flux montant et renouvelé des histoires ou des mémoires de la guerre d’Algérie, et de l’Algérie elle-même, des histoires ou des mémoires dont j’avais eu soin de me garder, tant elles envahissaient tout le champ de l’histoire coloniale, en même temps qu’elles faisaient aussi top belle part à l’émotion, à la passion, et au cas personnel.
Les ouvrages de Daniel Lefeuvre m’ont sorti de cette sorte d’exil historique intérieur parce qu’elles s’inscrivaient dans le type d’histoire qui seul à mes yeux en a les caractéristiques, c’est-à-dire le respect de la chronologie et des faits, mais en même temps, et ce qui n’est pas si courant dans l’histoire coloniale, l’analyse des faits sous leur angle statistique, économique et financier, au-delà donc des histoires des idées seules beaucoup plus malléables.
Au fin du fin, l’exemple d’un historien authentique qui pratiquait son métier à contre-courant, contre toutes les dérives de notre temps.

Jean-Pierre RENAUD
9 novembre 2013

 

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J’ai connu assez tard Daniel Lefeuvre, un printemps, aux Centre national des archives d’Outre-Mer à Aix-en-Provence où il travaillait avec le rythme soutenu de ceux qui savent où ils vont, et que le chemin sera ardu. Conduit par la nécessité à suspendre un temps ses études, jeune père de famille, il entendait ne gaspiller ni un instant ni un centime. Le seul loisir qu’il se soit accordé, à la veille de son départ, fut un détour par le centre-ville pour acheter un modeste cadeau à l’intention de ses deux garçons.

Le sujet de thèse qu’il avait choisi n’était pas non plus au demeurant des plus faciles. Il entendait démontrer par l’étude du cas de l’Algérie que l’abandon par la France de ses colonies, au tournant des années soixante, avait été dicté par un raisonnement financier bien compris : le coût en était devenu bien supérieur au rapport. Il suffit de se rappeler le gouffre financier que provoquait la guerre d’Algérie, au moment où en Afrique noire des groupes armés commençaient de se constituer dans la brousse. La France qui entrait dans le Marché commun se retrouvait en concurrence face à une Allemagne, une Italie et une Hollande, débarrassées de leurs charges coloniales.

Tout, certes, ne se monnaye pas. Comment comptabiliser l’apport au rayonnement de la France qu’avait apporté un auteur comme Albert Camus ? Comment estimer la profondeur stratégique que conférait l’Algérie et qui explique le choix par les Anglo-américains en 1942 d’amorcer par leur débarquement la reconquête de l’Europe, Alger devenant du coup la capitale de la France en guerre, et le siège du gouvernement de la République ?

Cependant Chère Algérie, 1930-1962, ouvrage que Daniel Lefeuvre tira de sa thèse, provoqua parmi les progressistes et les marxistes étriqués un tollé. Il fut d’autant plus vif que la démonstration par le cas algérien venait conforter l’étude générale menée par son directeur de thèse, Jacques Marseille, sur le poids qu’était devenu pour la France son empire colonial.
On parla d’un renouveau de «cartiérisme», rangeant Daniel Lefeuvre et Jacques Marseille parmi les héritiers du journaliste Raymond Cartier, anticolonialiste conservateur, célèbre un moment pour sa phrase «plutôt la Corrèze que le Zambèze».

Mais le fait que l’Algérie soit toujours aujourd’hui le premier client de la France, et que la ville de Marseille, seconde ville de France, lui doive de garder son rang de premier port de Méditerranée, sans sombrer dans une misère totale, prouvent qu’ils savaient raison garder. Si être marxiste est d’abord faire l’analyse réelle de faits réels, Daniel Lefeuvre, accusé comme Jacques Marseille par les «bien-pensants» d’avoir trahi, restera un auteur incontournable.

Jean-Louis PLANCHE
10 novembre 2013

 

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Roger SABOUREAU (association Secours de France) n'a pas laissé de message écrit mais plusieurs témoignages oraux lors de conversations téléphoniques. Je puis en témoigner. Les signes de son attachement à l'humanité et à l'intelligence historique de Daniel ont été touchants et sincères. Il l'a plusieurs fois reçu sur Radio Courtoisie. Une complicité était née entre entre eux. Roger Saboureau est un homme droit qui a su écouter Daniel et lui prodiguer, dans les derniers temps, les soutiens et aides nécessaires, sur nombre de projets en cours et notamment sur le dossier de la Kouba de Nogent-sur-Marne. (M.R.)
- "Daniel Lefeuvre nous a quitté !" sur le site de Secours de France
http://www.secoursdefrance.com/content/view/1311/9/

 

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À Monsieur Michel RENARD
Cher Monsieur,
C'est avec une très grande tristesse - immédiatement exprimée sur le site www.clan-r.fr - que j'ai appris le décès de Daniel Lefeuvre pour qui j'avais beaucoup d'estime et même de l'amitié. Nous nous connaissions assez bien. Il était mon confrère à l'Académie des Sciences d'Outre-Mer où il présidait le conseil scientifique du Centenaire et nous siégions ensemble au conseil scientifique de la Fondation dont il était le Président.
Compétent, rigoureux, courageux, Daniel avait d'immenses qualités humaines et morales qui le faisaient apprécier d'un très grand nombre.
Il va laisser un énorme vide mais son oeuvre subsistera, je dirais même se poursuivra ; vous allez la faire vivre, nous allons tous la faire connaître et elle va assurément être à l'origine de vocations.
L'Académie des Sciences d'Outre-Mer lui rendra hommage vendredi prochain, le 22 novembre à 15 heures ; il serait bien que vous-même et ceux qui vous entourent à l'Assocation puissiez être présents.
Je vous prie d'agréer, cher Monsieur, l'expression de ma profonde sympathie.

Denis FADDA
Président (h) de l'Académie des Sciences d'Outre-Mer
18 novembre 2013

 

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2) Commentaires sur Daniel Lefeuvre (1951-2013), postés sur le blog

 

Habib-Kazdaghli

 





- J'adresse toutes mes condoléances à sa famille, à ses amis et à ses collègues. C'est un collègue généreux et disponible, à chaque fois que je l'ai rencontré à Paris 8, j'ai gardé une très bonne impression. Paix à son âme.
Habib Kazdaghli, professeur d'Histoire contemporaine
Doyen de la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de Manouba-Tunisie.
Posté par Habib Kazdaghli, 5 novembre 2013

- Je m'associe à la peine de ceux qui ont côtoyé Monsieur LEFEUVRE historien émérite sur l'Algérie. J'ai rencontré le général Maurice FAIVRE et Monsieur Jean MONNERET, tous deux historiens dans le même domaine, mais je n'ai jamais eu l'opportunité de rencontrer Monsieur LEFEUVRE. En revanche, je serai heureux de pouvoir rencontrer Monsieur Michel RENARD qui doit habiter à Saint Chamond. Personnellement, je réside à St Jean Bonnefonds.
Posté par anicaud, 5 novembre 2013

- Toutes mes très sincères condoléances à sa famille, a ses amis.
Il reste une Œuvre et pour cela nous le remercions; mais nous le remercions surtout, pour sa recherche de la vérité , qui demandait le vrai courage d'aujourd'hui : le courage intellectuel.
JLF
Posté par JLf, 6 novembre 2013

- Je ne connaissais pour ainsi dire pas Daniel Lefeuvre, croisé seulement quelques fois dans des séminaires parisiens, mais j'ai toujours eu beaucoup d'estime pour le combat qu'il menait à juste titre contre ce que vous appelez le "savoir frelaté". Sur ce point tout particulièrement je partage votre analyse.
J'essaye, à ma mesure, autant que l'Université veuille bien m'en donner la possibilité de mener moi aussi ce même combat qui est, après le combat pour la vie, le seul qui vaille vraiment la peine.
Toutes mes condoléances à la famille de Daniel Lefeuvre. Très sincèrement.
J.A.
Posté par J.A., 6 novembre 2013

- Une nouvelle bien triste et des photos profondément touchantes. Mes plus sincères condoléances vont à la famille et aux proches de M. Lefeuvre.
Posté par Benjamin, 6 novembre 2013

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- Une vieille amitié nous liait, remontant à Jacques Marseille. Nous ne nous sommes pas fait mutuellement de cadeau dans le domaine historique, ayant assez souvent des interprétations divergentes depuis quelques années. Mais nous avions, je crois pouvoir le dire, une sincère affection l'un pour l'autre, faite de respect mutuel, sensible à chacune de nos rencontres. Je présente à sa famille mes plus sincères condoléances.
Catherine Coquery-Vidrovitch
Posté par Catherine C. Vid, 6 novembre 2013

 

Badr Maqri













- Mes sincères condoléances à sa famille, ses proches et ses ami(e)s.
Badr Maqri / Université Mohammed I / Oujda / Maroc
Posté par Maqri, 7 novembre 2013

Jean-François Paya













- Profondement touche j’ai eu l'honneur de rencontrer plusieures fois le professeur Lefeuvre lors de colloques et conférences dont une à notre cercle Algerianiste de Poitiers où il m’avait vivement en courage à poursuivre mes recherches sur les massacres du 5 juillet 62 à Oran, contre vents et marées, en m’affirmant que l’Histoire n’était pas le privilege des universitaires, sa vision de notre histoire algérienne reste lumineuse et toujours présente, impérissable. Merci cher Professeur.
Jean Francois Paya AC/ Algérie classe 54/2
Posté par JF PAYA, 7 novembre 2013

- Une mémoire s’en va, un drame pour notre pays au moment où nous aurions besoin de tant de tolérance
Posté par Mogondi, 7 novembre 2013

- C'est avec tristesse que j'apprends la mort de mon cher professeur. Il a été mon directeur de recherche pour ma maitrise et mon DEA.
J'ai toujours apprécié sa liberté de pensée hors des cadres dogmatiques et son exigence intellectuelle qui le caractérisait. Je prenais énormément de plaisir à assister à ces cours et à nos rencontres de suivi de travaux. Je garde le souvenir d'un homme profondément humain, sans prétention, dans ses rapports avec ses étudiants.
Toutes mes condoléances à sa famille et à ses proches.
Rodolphe Belmer
Posté par Rodolphe, 7 novembre 2013

- J'ai eu l’honneur de connaître le professeur Daniel Lefeuvre et de travailler avec lui de 2008 jusqu'à son départ. Il était mon directeur de recherche pour mon Master2 (2008-2009) et dirigeait ma thèse en cours. Je demeure très reconnaissant à son égard pour ses qualités humaines et scientifiques, son humilité, ses conseils et son accompagnement dans des conditions extrêmement difficiles et particulières.
Son départ est une grande perte pour les étudiants, les chercheurs et pour le domaine de l'histoire.
Je présente toutes mes condoléances pour ses proches et ses amis. (Tu nous a quitté mais nous ne t'oublions pas).
MARGHICH Moussa
Posté par MARGHICH, 7 novembre 2013

- Bonsoir,
j'avais dévoré son livre sur la repentance coloniale
j'apprends sa disparition sur "Enquête et Débat"
j'adresse toutes mes condoléances à sa famille
je prie pour son âme sans connaitre ses convictions religieuses et/ou sa foi
Je suis très triste car il a y a bien peu d'hommes capables comme lui de défendre la vérité historique à partir de quoi se construit la mémoire et l'identité.
Bref je pleure la disparition de cet homme que je ne connaissais pas personnellement
RIP
Posté par WOILLEMONT, 7 novembre 2013

 

Maxime Gauin







- Un historien aussi rigoureux que courageux, et un homme plein d'humanité. Sa mort est une perte à tous égards. Je renouvelle ici mes condoléances.
Posté par Maxime Gauin, 7 novembre 2013

En souvenir des années militantes à Paris XIII-Villetaneuse. Mes condoléances les plus attristées à sa famille et à ses proches.
Posté par christophe93200, 7 novembre 2013

- La lutte contre le politiquement correct et l'histoire frelatée, contre les bien-pensants démagos et les réflexions binaires blancs mauvais noirs gentils, basée sur le socle de la vérité vient de perdre son plus grand serviteur.
Je m'amuse encore très souvent à regarder M. Lefeuvre "moucher" quelques énergumènes du genre en direct à la télévision, sur youtube… sincères condoléances….
Posté par GAULMIN, 8 novembre 2013

 

Jean Pavée









- Professeur d'histoire dans un lycée de la banlieue de Nancy, militant et contributeur à Riposte Laïque, je remercie Daniel Lefeuvre pour m'avoir éclairé grâce à la lecture de "Pour en finir avec la repentance coloniale" et de "Faut-il avoir honte de l'identité nationale ?".
Merci à sa rigueur et à son courage.
Jean Pavée
Posté par Jean Pavée, 8 novembre 2013

- La France a perdu en la personne de Daniel Lefeuvre un très grand bonhomme, un très grand historien.
Je vous salue M .Lefeuvre. Condoléances à la famille.
Posté par lanceur, 8 novembre 2013

- Étudiant à Paris 8 il y a un peu plus de 10 ans, j'ai connu brièvement M. LEFEUVRE. Sa disparition m'attriste beaucoup. Toutes mes condoléances à sa famille.
Posté par Cyril, 9 novembre 2013

- Pour être un grand historien comme M. Lefeuvre il faut être habité par le doute et obsédé par la vérité.
Toutes mes condoléances à sa famille.
Posté par bernard, 10 novembre 2013

- C'est grâce à l'enseignement de Daniel Lefeuvre que j'ai appris ce qu'est la recherche en Histoire. Sa culture historique, sa connaissance des archives et sa rigueur resteront pour toujours un modèle. C'est aussi l'homme bienveillant et généreux que j'ai découvert au fil de ces années.
J'ai une pensée pour sa famille pour laquelle j'adresse mes sincères condoléances.
Monsieur Lefeuvre, je ne vous oublierai jamais.
Posté par DH, 10 novembre 2013

- Ma fille a été une de ses étudiantes il y a quelques années. J'ai le souvenir d'un enseignant extrêmement attentif et bienveillant, qui donnait beaucoup de conseils avisés, et mettait les mains dans le cambouis pour aider ses étudiants. Je l'ai vu malmené dans des émissions, plus ou moins accusé de relents colonialistes, alors qu'il ne faisait que dire la réalité des choses, j'en avais ressenti un profond malaise.
Mais dans ce pays, lorsqu'on s'éloigne du politiquement correct, on est sanctionné et rudoyé. Tout mon soutien à sa femme et ses enfants. C'était un monsieur bien, très bien, un honnête homme, et il y en a peu, finalement.
Posté par Dominique, 11 novembre 2013

- Simple lecteur de ses ouvrages et de ce blog, j'en apprécie la volonté de rigueur sur la période coloniale, traitée de manière historique et non manichéenne.
Il était aussi intervenu à l'émission C dans l'air, lors de la visite de F. Hollande en Algérie l'an dernier ; j'apprends donc qu'il se savait gravement malade à cette date.
Mes condoléances à ses amis et à sa famille.
Posté par ted, 12 novembre 2013

- C'est bien d'avoir posté ces photos personnelles. Elles montrent que ce n'est pas qu'un chercheur et un historien qui disparaît (et dont les commentaires déplorent avec raison la disparition) mais aussi un homme qui laisse un vide douloureux chez ses proches. De tout coeur avec vous et sa famille.
Posté par Sisyphe, 12 novembre 2013

 

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- Nous avions participé à un colloque ensemble et j'avais admiré son propos courageux car à contre courant d'une pensée dominante. C'est une grande perte pour la recherche historique. Toutes mes condoléances à sa famille.
Posté par G. Crespo, 12 novembre 2013

- je m'associe aux condoléances de tous ceux pour qui le savoir est plus important que le pouvoir ...
Posté par emmanuel, 15 novembre 2013

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- Très touché par sa disparition, je tiens à saluer Daniel Lefeuvre pour ses grandes qualités humaines, son ouverture d'esprit et son honnêteté intellectuelle. Il m'a permis de publier mon premier article et m'a donné confiance en moi.
Toujours disponible pour échanger à la fin d'un séminaire. Courageux de se montrer à contre-courant de la pensée dominante et toujours critique dans ses démarches. Boycotté par les médias traditionnels car pas assez "politisé" dans le "bon sens".
Il va nous manquer.
Mes condoléances à ses proches et l'assurance de tout mon soutien.
Posté par Olivier Berger, 15 novembre 2013

- Merci pour le partage. Il était une source d'inspiration.
Posté par emmanuel, 22 novembre 2013 

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- Ces photos de Daniel publiées en son hommage suscitent l'émotion et ravivent la douleur de sa perte. Ce fut un honneur que de travailler avec lui ; ce fut un honneur que de l'avoir comme ami. À Daniel qui continuera d'accompagner nos pensées.
Posté par Diane Sambron, 23 novembre 2013

 

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3 novembre 2013

HUỲNH KHƯƠNG AN dit LUISNE (1912-1942)

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un hommage a été rendu à

HUỲNH KHƯƠNG AN dit LUISNE

7 avril 1912  -  22 octobre 1941

 

Huynh-Khuong An, dit Luisne est né en 1912 à Saïgon (Indochine française).

Ainsi que le précise Emmanuel Dang Tran, lors de l'hommage : "Il avait une spécificité, celle d’être Vietnamien, Indochinois comme on disait alors improprement, Annamite comme il est écrit, également improprement, sur cette plaque même. (...) Il avait été envoyé tôt poursuivre ses études en France, jeune mais déjà imprégné par sa famille du sentiment patriotique et anticolonialiste".

Secrétaire de l’Union des étudiants communistes (UEC) à Lyon en 1936, il devient professeur de Lettres à Paris et au lycée de Versailles. Il est un militant communiste très actif.

Selon Võ Thành Thọ JJR 68, Huyn-Khuon An "était le fils du directeur d’un établissement scolaire à Saïgon, le professeur Huỳnh Khương Ninh. An est venu à Lyon pour poursuivre ses études. Il y a connu Germaine Barjon qui est devenue sa compagne et avec laquelle il a eu un enfant. En 1938, il prépare l'agrégation et en 1940, il est nommé professeur stagiaire au lycée de Versailles".

Selon le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, dit le Maitron : "À la déclaration de guerre, il participa à la vie clandestine du Parti communiste. De son côté, pour les Amis de l'Union soviétique, Germaine Barjon [la compagne de Huyn] rétablit les liens entre Paris et la province. Huynh Khuong An qui écoutait Radio-Moscou fournissait à Germaine Barjon des éléments permettant la parution illégale de Russie d'aujourd'hui, l'organe des Amis de l'Union soviétique. En 1940 il obtint un poste de professeur stagiaire au lycée de Versailles".

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Russie d'aujourd'hui 1939

 

Arrêté le 18 juin 1941 pour participation à la reconstitution du Parti Communiste dissout par le gouvernement français en 1939.

Arrêté par mesure de sûreté puis livré aux Allemands, il fut interné comme otage au camp Choisel à Châteaubriant (Loire-Atlantique)

Fusillé par les Allemands le 22 octobre 1941 ainsi que 26 de ses camarades communistes internés dont Guy Môquet au titre de représailles contre l’attentat du lieutenant colonel Karl Hotz abattu le 20 octobre 1941 par la Résistance. Il avait 29 ans.

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L'hommage a eu lieu le samedi 26 octobre 2013 à 14 h au cimetière du Père Lachaise, 97ème section, monument érigé à la mémoire des martyrs de Chateaubriand.

 

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témoignage de Pierre Brocheux

Le père de Huynh Khuong An, avait ouvert et dirigeait une école privée situé rue d'Ariès, baptisée Huynh Khuong Ninh après l'indépendance, dans le quartier de Dakao.
L'école était située à proximité du cimetière principal de Saïgon, rasée après 1980 pour faire place à un parc municipal accolé à une base de télécommunications.
Dans la même rue, habitait une famille où, en 1958, séjourna Lê Zuân, secrétaire général du parti communiste, venu clandestinement et brièvement se rendre compte de la situation au sud Vietnam, avant de relancer la lutte armée.
Mes grands-parents maternels puis mes parents étaient domiciliés dans cette rue jusqu'en 1970.

P-S : sans vouloir faire le pion, je fais remarquer que les mots indochinois et annamite sont les termes de l'époque ; ils étaient utilisés par les Vietnamiens eux mêmes, réformistes, communistes, indépendantistes confondus.
Lorsque l'empereur Gia Long réunifia la royaume du Dai Viêt en 1802, il l'appela Viêt Nam.
Pour des raisons politiques évidentes, les conquérants français tronçonnèrent le royaume en trois pays avec des régimes administratifs différents : Cochinchine, Annam, Tonkin.
Vietnam ne fut pas une appellation interdite (contrairement à ce qu'écrivent certains ignorants), mais il n'était pas d'usage surtout officiellement, Pendant la Seconde Guerre mondiale, il réapparut fréquemment d'autant que l'amiral-gouverneur général vichyste Jean Decoux donna son aval à l'usage du terme. (je me permets de vous renvoyer à mon dernier livre: "Viet Nam. la nation résiliente").

 

9782213661674FS

 

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le Saïgon qu'a peut-être connu Hyun An dans son enfance ;

cartes postales anciennes antérieures à la Premère Guerre mondiale

Saïgon pont messageries

 

Saïgon cpa 8 juin 1913

 

Saïgon palais Gouv

 

Saïgon rivière

 

Saïgon rue Catinat

 

JSaïgon Jardin botanique

 

 

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2 novembre 2013

les troupes coloniales et la Grande Guerre

colloque Reims

 

colloque international

les troupes coloniales et la Grande Guerre

Reims, 7 et 8 novembre 2013

 

Marocains à Compiègne

 

«Les Troupes coloniales et la Grande Guerre»

Colloque international

Reims, Salle Clovis, Centre des Congrès

7 et 8 novembre 2013

Organisé par le Centre d’Études et de Recherche en Histoire Culturelle

(CERHIC) de l’Université de Reims Champagne-Ardenne

Avec le soutien financier de Reims Métropole et du CERHIC

 

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Séance inaugurale

8 h 30 – Accueil des participants

9 h 00 – Introduction par Jean-Jacques Becker (Université Paris X-Nanterre)

 

Première partie. Combattre

9 h 30 – Lancelot Arzel (Centre d’Histoire de Sciences-Po),

«La Force Publique dans l'État indépendant du Congo : à la pointe de la violence coloniale ? (1885-1908)»

9 h 50 – Julie d'Andurain (École militaire – CDEF),

«La genèse de la Force noire, au détour de la correspondance Gouraud-Mangin et de la littérature coloniale (1900-1920)»

10 h 10 - Antoine Champeaux (Lieutenant-colonel, officier adjoint du général délégué au patrimoine de l’armée de terre),

«Les tirailleurs sénégalais dans la Grande Guerre : instruction, entraînement, emploi»

10 h 30 - Richard Fogarty (Université d’Albany, États-Unis),

«Les “bons musulmans” : la propagande allemande en direction des prisonniers de guerre nord-africains» des troupes coloniales françaises»

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10 h 50 – Discussions

11 h 00 – Pause-café

11 h 10 - Julien Fargettas (Institut d’Études Politiques d’Aix-en-Provence),

«La bataille du Dobro Polje, les troupes coloniales françaises et le front d'Orient»

11 h 30 - Laurent Jolly (Université de Pau, LAM),

«Les tirailleurs africains de Djibouti»

11 h 50 - Bastien Dez (Chercheur en Histoire),

«La mutinerie du 61e BTS en 1917»

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12 h 10 – Discussions

12 h 30 – Déjeuner

14 h 10 - Colette Dubois (Université d’Aix-Marseille),

«Les occultés de la Grande Guerre en Afrique : les porteurs de la Campagne du Cameroun (1914-1916)»

14 h 30 - Daniel Lefeuvre (Université Paris VIII-Saint-Denis),

«L’hôpital militaire colonial de Nogent-sur-Marne pendant la Grande Guerre»

14 h 50 - Michaël Bourlet (Commandant, Chef du cours histoire militaire, Écoles militaires de Saint-Cyr Coëtquidan),

«La promotion des Africains aux grades d'officier»

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15 h 10 – Discussions

15 h 25 – Pause-café

15 h 40 - Anne Samson (Independent Historian),

«The diversity of troops in the South, Central and East African campaigns»

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Deuxième partie. Politique et polémiques

16 h 00 - Vincent Joly (Université de Rennes II),

«Le concept de "races guerrières" dans les armées coloniales européennes»

16 h 20 - Romain Rainero ((Université de Milan, Italie),

«Le refus italien d’utiliser les troupes coloniales»

16 h 40 - Discussions

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— Vendredi 8 novembre —

8 h 30 - Michel Bodin (Chercheur en Histoire),

«Les troupes coloniales et la présence impériale française en Indochine durant la Première Guerre mondiale»

8 h 50 - Jean-Charles Jauffret (Institut d’Études Politiques d’Aix-en-Provence),

«La Grande Guerre, Indochine et front Ouest, vue par le chef de bataillon d’infanterie coloniale Maurice Darnault : journal de marche d’un grand témoin»

9 h 10 - Gilbert Meynier (Université de Lorraine),

«Les Algériens et la Première Guerre mondiale»

9 h 30 - Michel Renard (Université Paris VIII),

«Le fait religieux musulman et l’armée française»

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Diffa (3) Nogent 1918diffa du 16 septembre 1918 organisée dans le Jardin Colonial de Nogent-sur-Marne

 

9 h 50 – Discussions

10 h 15 – Pause-café

10 h 30 - Catherine Nicault (Université de Reims Champagne-Ardenne),

«Le détachement français de Palestine (1917-1918)»

10 h 50 - Dominique Chathuant (Chercheur en Histoire),

«La question des races, source d'un malentendu dans la relation franco- américaine (1918-1919)»

11 h 10 - Pap Ndiaye, (Centre d’Histoire de Sciences-Po),

«Le pari de la dette de sang’ : W.E.B. Du Bois, Blaise Diagne et Gandhi pendant la Première Guerre mondiale»

11 h 30 - Marc Michel (Université d’Aix-Marseille),

«La Force noire et la ‘chair à canon’, Diagne contre Mangin, 1917-1925»

11 h 50 – Discussions

12 h 15 - Déjeuner

Sénégalais Toulouse

 

Troisième partie. Mentalités et représentations

14 h 15 - François Cochet (Université de Lorraine),

«D'un mythe à l'autre : de l'invincibilité à la fragilité. La perception des troupes coloniales (1914-1917)»

14 h 35 - Jérôme Buttet (Université de Reims Champagne-Ardenne),

«Des identités militaires d’outremer ? Le point de vue des graffiti»

14 h 55 - Jean-Yves Le Naour (Université de Toulouse II),

«Inverser le regard : la France et les Français vus par les tirailleurs coloniaux (1914-1918)»

15 h 15 - Joëlle Beurier (Université de Reims Champagne-Ardenne),

«Les troupes coloniales dans les presses illustrées européennes»

caricature anti-allemande

15 h 35 – Discussions

15 h 50 – Pause

16 h 00 - Pieter Lagrou (Université libre de Bruxelles, Belgique),

«Dick van Galen Last et la Honte noire»

16 h 20 - Sandra Maß (Université de Bielefeld),

«Schwarze Schmach : Gender, Race and the Nation in Post-War Germany, 1918-1923»

Diapositive1

 

16 h 30 - Cheikh Sakho (Université de Reims Champagne-Ardenne),

«La mémoire de pierre et d'airain des troupes africaines»

16 h 50 - Discussions

17 h 10 - Philippe Buton (Université de Reims Champagne-Ardenne), Conclusions

17 h 30 - Clôture du colloque

spahis marocains Verberie

 

Comité scientifique

- Pr. Jean-Jacques Becker, Professeur émérite d’Histoire Contemporaine à

l’Université Paris X-Nanterre, président du Centre de recherche de l’Historial de la Grande Guerre à Péronne

- Pr. Philippe Buton, Professeur d’Histoire Contemporaine à l’Université de Reims Champagne-Ardenne

- Pr. Tony Chafer, Professeur d’Histoire Moderne à l’Université de Portsmouth

- Pr. François Cochet, Professeur d’Histoire Contemporaine à l’Université de Lorraine

- Pr. Colette Dubois, Professeur d’Histoire Contemporaine à l’Université d’Aix- Marseille

- Pr. Richard Fogarty, Professeur d’Histoire Moderne à l’Université d’Albany (États-Unis)

- Pr. Jacques Frémeaux, Professeur d’Histoire Contemporaine à l’Université Paris-Sorbonne

- Pr. Jean-Charles Jauffret, Professeur d’Histoire Contemporaine à l’Institut d’Études Politiques d’Aix-en-Provence

- Pr. Vincent Joly, Professeur d’Histoire Contemporaine à l’Université de Rennes II

- Pr. Gerd Krumeich, Professeur d’Histoire Contemporaine à l’Université de Düsseldorf (Allemagne)

- Pr. Peter Lagrou, Professeur d’Histoire Contemporaine à l’Université libre de Bruxelles

- Pr. Marc Michel, Professeur émérite d’Histoire Contemporaine à l’Université d’Aix-Marseille

- Pr. Romain R. Rainero, Professeur émérite à l’Université de Milan (Italie)

- Pr. Janos Riesz, Professeur émérite de Littérature comparée à l’Université de Bayreuth (Allemagne)

blessé allemand soigné

 

Comité de pilotage

- Dr. Joëlle Beurier, Université de Reims Champagne-Ardenne

- Pr. Philippe Buton, Professeur d’Histoire Contemporaine à l’Université de Reims Champagne-Ardenne

- Pr. Marc Michel, Professeur émérite d’Histoire Contemporaine à l’Université d’Aix-Marseille

- Cheikh Sakho, Université de Reims Champagne-Ardenne

 

Sénégalais Toulouse 2

 

Contact et inscriptions

Marie-Hélène Morell – Ingénieur d’Études

Tél. : 03.26.91.36.75

Mail : mh.morell@univ-reims.fr

Gratuité pour tout le monde mais inscriptions obligatoires auprès de Marie-Hélène Morell

 

tombe soldat 36e Colonial

 

Saint)-Raphaël camp Sénégalais

 

Sénégalais traversant une ville

 

Goumiers caïds Toulouse

 

blessé marocain conduit ambulance

 

blessé marocain transporté

 

Hindous parc Borély Marseille

 

spahis marocains Ribécourt

 

spahis pont de bateaux Compiègne

 

Villers-Cotterets officier

 

zouaves soupe Compiègne

 

goumiers halte-repas

 

Sénégalais blesséTirailleurs sénégalais au dépôt de convalescents de Saint-Gaudens

 

 

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