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études-coloniales
28 octobre 2010

Maghrébins dans le cinéma en France

affiche_sanslogos20101011_copie

 

Dans le cadre des rencontres cinématographiques du "Maghreb des films",

Génériques a le plaisir de vous inviter

aux journées d'études intitulées

"Images et représentations

des Maghrébins dans le cinéma en France"

les 15 et 16 novembre 2010

à la Mairie du 2e arrondissement,

8 rue de la Banque à Paris (Métro Bourse/ Grand Boulevard),

de 9h30 à 17h00

(voir le programme en pièce jointe).

Bien cordialement,

Sarah Clément

_____________________________________________________


1191826521_11
"L'ennemi intime"

 

5
"La bataille d'Alger"


18673
"Le porteur de cartable"

choix iconographique : Michel Renard

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23 octobre 2010

empires coloniaux au XXe siècle

EU1900COLONCARTE001


les empires coloniaux au XXe siècle

 

demande d'info

Bonjour,
Je suis prof et cherche les superficies et population des empires coloniaux européens entre 1850 et 1939.
Possédez-vous ce type de documentation ou savez-vous où je peux le trouver ?
Je vous remercie
Cordialement
EA

Posté par Aujas, jeudi 21 octobre 2010 à 21:13

 

empires coloniaux

En 1939, la GB possédait un empire de 34 363 000 de km2 avec une population de 500 000 000 d'habitants.
La France en 1935 : 11 841 000 km2 et 66 M. d'hab.
La Belgique en 1937 : 2 385 000 km2 et 10 M. hab.
Les Pays-Bas en 1936 : 2 070 000 km2 et 66 M. hab. (comme la France)
Le Portugal en 1936 : 2 098 000 et 10 M. hab.
Cf. Les empires coloniaux dans le processus de mondialisation, Jacques Frémeaux, éd. Maisonneuve & Larose, 2002, p. 24.

Michel Renard


EU1900COLONCARTE001

EU1900COLONCARTE001


 

- cf. "Les empires coloniaux : la question territoriale", Jacques Frémeaux

extraits

L’édification des empires coloniaux, dont on ne souhaite ici qu’indiquer les grand traits, apparaît, lors de leur apogée dans les années 1930, comme le résultat d’un processus plusieurs fois séculaire. En 1934, par exemple, le Portugal commémore (avec quelques années de retard) le cinquième centenaire du premier acte de son épopée coloniale, le débarquement de Ceuta, sur la côte méditerranéenne de l’actuel Maroc (1415). La France célèbre, en 1935, le tricentenaire des Antilles françaises.

Mais toutes les puissances coloniales européennes qui existent alors auraient pu faire remonter aussi haut les dates de leur histoire coloniale, tant sont nombreux les épisodes qui les ont amenées, fût-ce provisoirement, à prendre possession d’une terre africaine, américaine, ou asiatique jusque-là indépendante, pour la placer de manière définitive, peut-on croire, sous domination de l’Europe.

Cette expansion, il est vrai, n’a pas connu une progression régulière et stable : d’abord, loin de recouvrir, du début à la fin, des espaces qui se seraient étendus peu à peu, la zone de domination européenne s’est déplacée à la surface du globe, libérant certains pays, et en occupant d’autres ; par ailleurs, si le mouvement d’ensemble paraît irrésistible, il a connu, pris dans le détail, de nombreuses vicissitudes, le partage du monde qu’il impliquait ayant subi d’incessants remaniements.

Tour à tour, des empires ont été gagnés et perdus par la plupart des puissances, si bien que l’état de fait qu’on peut constater dans les années 1930 ne constitue que le cliché instantané d’une réalité fugitive, et la mémoire ne le privilégie que parce qu’il correspond, ce qu’on ignorait bien sûr à l’époque, à l’instant qui précède le reflux ; de même, les cartes de l’Empire romain les plus fréquentes représentent celui-ci au IIe siècle de notre ère, lors de sa plus grande expansion.

L'empire britannique et l'empire français

Loin d’être l’histoire d’une progression linéaire, le récit de la formation et de la transformation des empires européens est celle d’un labeur sans cesse repris. L’Empire britannique lui-même, le plus illustre et le plus puissant de tous, n’a pas connu une irrésistible ascension : les historiens opposent souvent au «vieil Empire», essentiellement fondé sur les Amériques, et largement perdu avec l’indépendance des États-Unis, l’ «Empire moderne» fondé au XIXe siècle en Asie, en Afrique et dans le Pacifique. Il en va de même d’autres grandes puissances coloniales.

C’est véritablement un nouvel Empire colonial français qui se crée au XIXe siècle et au début du XXe. La France ne conserve de son Empire d’Ancien Régime que les «vieilles colonies» qui remontent au XVIe ou au XVIIe siècle : Saint-Pierre-et-Miquelon, Antilles, Guyane, île de la Réunion, les Comptoirs de l’Inde, soit moins de 100 000 km² et un peu plus d’un million d’habitants, ce qui représente moins de 1 % de la superficie et environ 1,5 % de la population totale de l’Empire.

La même constatation peut se faire pour le Portugal. Pour les historiens portugais, l’Empire, essentiellement africain, fondé sur l’occupation de l’Angola et du Mozambique dans les années 1895, est le «troisième Empire», le premier ayant été celui des Indes orientales, conquis par les Hollandais, et le second celui du Brésil, devenu indépendant en 1880. Des immenses territoires occupés dans les siècles précédents en Asie ne subsistent que des lambeaux (outre Goa, en Inde, la partie orientale de l’île de Timor, partagée avec les Indes néerlandaises, et Macao, en Chine) : au total, 1 % de sa superficie et 13 % de sa population vers 1930.

Si, du moins, pour ceux-ci, la nostalgie des territoires perdus est atténuée par les éclatantes réussites du présent, il n’en va pas de même pour d’autres, auxquels le présent ne fait pas oublier le passé et appelle à des reprises futures. Des immenses possessions des origines, l’Espagne, privée en 1898 des Philippines, de Cuba et de Porto Rico par les États-Unis, ne conserve que quelques miettes, dont les présides de la côte marocaine (Ceuta, Mellila) remontant au XVe siècle.

Le reste n’a été acquis qu’au début du XXe siècle : le Rif, c’est-à-dire la côte méditerranéenne du Maroc, Ifni et le Rio de Oro, actuel Sahara occidental. Mais les milieux nationalistes espagnols ne perdent pas tout espoir de relancer, un jour, l’expansion en Afrique du Nord. D’autres pays, tout aussi revendicatifs, disposent de moyens plus convaincants pour faire aboutir leurs demandes : c’est le cas de l’Allemagne, privée de ses colonies au traité de Versailles, mais aussi de l’Italie, et du Japon, qui s’estiment insuffisamment pourvus par rapport à leurs aspirations à la puissance et à leurs besoins.

Cette situation n’apparaît pas aux observateurs plus avertis de l’époque comme un quelconque aboutissement, une quelconque « fin de l’histoire » coloniale. On y verrait plutôt une des étapes par lesquelles passe une histoire en perpétuel devenir. Georges Hardy parle ainsi d’une «stabilisation, au moins provisoire, du tourbillon colonial»[7] [7] G.  Hardy, La politique...

les empires coloniaux à la fin des années 1930

On peut reproduire ici un tableau des empires coloniaux à la fin des années 1930, qui correspond à leur plus grande expansion :

 

 

À l’exception des États américains, seule une poignée de peuples sont encore indépendants vers 1939. En Afrique, après l’occupation de l’Éthiopie par les Italiens en 1936, il n’y a plus que le minuscule Liberia (100 000 km2, sans doute moins d’un million d’habitants) pour échapper à l’emprise européenne. Encore cette exception n’est-elle due qu’à la protection des États-Unis et le pouvoir appartient-il aux descendants des Noirs américains installés dans le pays à partir de 1847 plus qu’aux autochtones.

En Asie occidentale et centrale, la Turquie, l’Iran et l’Afghanistan doivent leur liberté à des chefs énergiques, mais aussi à leur habileté à manœuvrer entre les ambitions de la Russie au nord et des Anglais au sud. Dans le monde arabe, l’Arabie Saoudite et le Yémen sont à peu près dégagés de la domination étrangère, mais ils restent très marginaux et vulnérables, soumis à la pression britannique, mais aussi aux ambitions italiennes, dont la confrontation leur sera, finalement, bénéfique. L’indépendance récente de l’Égypte (1936), comme celle de l’Irak (1932), impose à ces deux États de nombreuses contraintes, et maintient une tutelle britannique encore pesante.

En Extrême-Orient, la chance du Siam (qui prend en 1939 le nom de Thaïlande) a surtout été de constituer un État-tampon entre Birmanie britannique et Indochine française. Quant à la Chine, si ses dirigeants ont pu réduire les privilèges obtenus par les Européens depuis la «guerre de l’opium» de 1841 et la série de «traités inégaux» qui ont suivi, ils n’ont pu empêcher le maintien des points d’appui européens dont le symbole est le port de Hong Kong. Parmi les 45 canonnières qui croisent encore sur les grands fleuves du pays, et qui sont devenues comme le symbole d’un interventionnisme exercé au mépris de toute souveraineté, 26 sont européennes (dont 18 britanniques et 5 françaises), contre 10 américaines et 12 japonaises[8] [8] B.  Estival, «Les canonnières de Chine»

Des troupes européennes tiennent garnison dans les concessions jusqu’en 1937, où commence l’invasion du pays par les armées japonaises.

la vision idyllique d'une solidarité européenne

Selon l’historien Georges Hardy, les Européens aux colonies «se sont, en général, regardés comme des hommes d’une même race et des représentants d’une même cause. Ils se sont, en mainte circonstance, entraidés, naturellement secourus. Ils ont, par intervalles, oublié la rivalité pour s’opposer en bloc aux indigènes, comme des chasseurs de fauves. En un mot, ils ont, plus ou moins consciemment, établi et souvent observé les devoirs d’une solidarité européenne»[9] [9] G.  Hardy, Les Éléments de l’histoire coloniale...

Certes, il y a là une vision exagérément idyllique. Il n’en reste pas moins que, alors que les ambitions hégémoniques n’ont jamais manqué en Europe, les mondes d’outre-mer ont paru, très tôt, ouverts à un partage plus qu’à une exclusivité.
On peut faire remonter cette conception au traité de Tordesillas de 1494 qui partage le monde entre les deux couronnes ibériques selon une ligne nord-sud d’un pôle à l’autre. La politique coloniale est par excellence le domaine des arbitrages, dont le plus caractéristique est peut-être celui de la Conférence de Berlin de 1885, qui définit les conditions du partage de l’Afrique.

Même après ses victoires de 1815, l’Angleterre, maîtresse des mers, ne cherche pas à priver les autres puissances de leur domaine colonial, tout en s’employant à prendre le contrôle des zones jugées vitales pour ses intérêts. Avant 1914, l’affrontement colonial franco-allemand, en particulier à propos des affaires du Maroc, se règle toujours par des compromis. Le futur maréchal Lyautey, alors résident général au Maroc, déclare à ses officiers, en recevant la nouvelle de la déclaration de guerre en 1914 : «Une guerre entre Européens, c’est une guerre civile... C’est la plus grande ânerie que le monde ait jamais faite !»[10] [10] A.  Maurois, Lyautey, Plon, p.  165. ...

Jacques Frémeaux

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