les massacres d'Oran en juillet 1962
la responsabilité de "l'armée
des frontières"
dans les massacres d'Européens à Oran
le 5 juillet 1962 ?
Cher(e)s ami(e)s,
je vous prie de trouver, ci-dessus, la version sur les origines de la fusillade qui devait conduire aux massacres d'Européens, à Oran, le 5 juillet 1962, présentée par Gilbert Meynier, lors d'une journée sur "Paris et la guerre d'Algérie, Une mémoire partagée", le 19 mai 2009.
Cette hypothèse est présentée avec toutes les précautions nécessaires. Néanmoins, elle semble suffisamment crédible aux yeux d'un historien scrupuleux comme Gilbert Meynier pour qu'il ait souhaité l'annoncer publiquement. Cette version témoigne par ailleurs, et une fois de plus, de l'intérêt qu'aurait l'ouverture des archives de l'ALN et du FLN à tous les historiens. Sauf à ce que certains documents soient dérangeants pour l'histoire algérienne officielle !
Très cordialement vôtre
Daniel Lefeuvre
Cimetière juif d'Oran
Cimetière juif d'Oran
Bonjour,
J'aimerais savoir ci nous pouvons voir, en photo le cimetière juif d'Oran,car j'ai ma famille proche
parents, et soeur, peut-être qu'un jour je pourrai aller sur leurs tombes. J'espère toujours faire ce voyage en groupe.
Cela fait plusieurs fois que j'écris, aucune réponse.
Avec mes remerciements et mes salutations KTR
29 mai 2010
Réponse
Quelques mentions du cimetière juif d'Oran sur internet :
- délégation judéo-musulmane française de cinq membres, en 2005 (sur Bab el Oued story)
- le cimetière juif d'Oran : une réhabilitation souhaitée par tous (El Watan)
- le cimetière israélite d'Oran, un espace utile à l'extension du palais des Expositions
- les cimetières juifs d'Algérie (sur Judaïques Cultures)
- Collectif de sauvegarde des cimetières d'Oranie :
Concernant le cimetière juif d’Oran ce dernier est dans un état lamentable. Les autorités Algériennes ont amputé une partie de ce cimetière pour élargir la route de 4 mètres, conséquences : ils ont enlevé les pierres tombales qui sont empilées un peu partout dans le cimetière, et ont bitumé sur les sépultures qui sont donc sous la route !!!! En outre ce cimetière qui est laissé à l’abandon voit la végétation à hauteur d’homme, voire plus haut, envahir tout l’espace. Une toute petite partie est accessible. Les cimetières juifs étant la propriété du consistoire il leur appartient d’en assurer l’entretien. Paul Benguigui va se pencher sur ce problème épineux et surtout très douloureux.
- le cimetière juif d'Oran a été rasé pour moitié (constructions), même s'il m'avait été donné par les Oranais actuels comme rasé dans sa totalité (d'où ma non visite en 2002). (Jean-Pierre Rondeau)
- cimetière juif, 11 novembre (consulat de France à Oran)
recherche : Michel Renard
à propos du film "Hors-la-loi" de Rachid Bouchareb et d'une pétition d'historiens
Daniel LEFEUVRE
Une pétition de soutien au réalisateur du film Hors-la-loi, signée par quelques historiens, circule. Pourquoi, seuls quelques historiens, triés sur le volet, ont-ils été convié à cette avant-première ? Pourquoi n'avoir pas invité un nombre plus large et plus divers d'historiens. Si c'est faute de carnet d'adresses, je me serais fait un plaisir et d'autres avec moi, j'en suis sûr, de compléter les références des attachées de presse.
Ou bien, fallait-il ne montrer le film qu'à des amis pour obtenir leur imprimatur et délégitimer ainsi toute contestation ? En tout cas, le texte de cette pétition est un chef d'oeuvre de jésuitisme et de contorsion. D'une part, les signataires défendent, avec raison, la liberté de création, le droit d'utiliser un décor historique pour camper une fiction.
Mais alors, il faut être clair. Et les historiens auraient dû dire que le réalisateur a pris toute liberté avec l'histoire et que cette fiction n'a pas plus de valeur historique que La Vache et le Prisonnier ou que Papy fait de la Résistance.
Mais, dans le texte, d'autres affirmations contredisent la
nature simplement fictionnelle du film.
D'abord lorsque nos collègues estiment que "L'évocation
d'une page d'histoire tragique peut aussi bien passer par la fiction, avec ses
inévitables raccourcis, que par les indispensables travaux des
historiens.
Aussi bien par la fiction malgré les inévitables
raccourcis que par les travaux d'historiens !
de l'inutilité des historiens...!
Ainsi c'est bien d'une évocation historique dont il est question. Mais une évocation à laquelle des historiens accordent le droit de traiter les faits évoqués avec toute la licence qui plait au réalisateur, tout en mettant cette évocation "et ses inévitables raccourcis" sur le même plan que les travaux des historiens.
Mais alors, tout se vaut ! La fiction, le roman, comme le travail méticuleux des historiens s'attachant à serrer au plus près les faits, à les peser, à tenter de les interpréter, en évitant les inévitables raccourcis et les libertés que s'accordent les romanciers ou les cinéastes.
Rarement, un tel constat de l'inutilité de notre profession aura été dressé, et par des historiens ! Une bonne fiction, quelques raccourcis légitimes (par exemple sur l'heure des premiers assassinats et les origines des massacres qui ont ensanglanté Sétif et sa région en mai 1945), et tout est dit. Le spectateur saura ! En conclusion, les signataires de la pétition affirment enfin que "Le pire est à craindre quand le pouvoir politique veut écrire l'histoire que nos concitoyens iront voir demain sur nos écrans".
Mais alors, cher(e)s collègues, ce n'est plus d'une
fiction, d'un film de gendarmes et de voleurs dont il est question,
mais de l'écriture cinématographique d'une page d'histoire, dont vous
prenez la défense, même si vous évoquez, les quelques désaccords, non, pardon - le
mot est trop fort - "les réserves précises" sur certaines de ses
évocations du contexte historique de la période, émises par certains
d'entre vous. Réserves dont le texte ne dit rien.
la fiction n'est qu'un prétexte
Ce qui est projeté n'est donc pas, d'abord, l'itinéraire de trois frères, comme on veut nous le faire croire. La fiction n'est qu'un prétexte : elle permet de se dédouaner des critiques que le film suscitera : voyez mes ailes, je ne suis que le réalisateur d'un polar !
C'est bien une "histoire" que l'on veut montrer à nos concitoyens, celle de l'Algérie de la fin de la Seconde Guerre mondiale à l'indépendance, mais une histoire qui, d'après ses historiens-avocats, s'est accommodée "d'inévitables raccourcis" et sans doute aussi des silences, dont il faudra mesurer les conséquences sur l'honnêteté du film et qui permettront de mieux apprécier ses enjeux, non point artistiques, mais idéologiques et politiques.
Bien à vous, très amicalement.
Daniel Lefeuvre, 24 mai 2010