l'exposition "Algérie 1830-1962" au Musée de l'Armée
intérêts et failles d'une exposition sur
l'Algérie de 1830 à 1962
général Maurice FAIVRE
- lien officiel et : autre lien
intérêts et failles d'une exposition sur
l'Algérie de 1830 à 1962
général Maurice FAIVRE
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Rien ne peut excuser l’abandon
de ceux qui avaient fait le choix de notre pays
Nicolas SARKOZY, à Perpignan le 14 avril 2012
En fondant l’Association Secours de France, voici 50 ans, en plein drame algérien, Clara Lanzi s’était donné pour but de porter assistance à "toutes les victimes de leur foi en la Patrie, au premier rang desquelles figuraient les Harkis... Devoir de charité et de solidarité actives pour les survivants du génocide, leurs familles et leurs descendants. Devoir de vérité aussi, sur la trahison de la parole que la France leur avait donnée... Deux combats que le Secours de France n’a jamais abandonnés, et qui ont fini par porter leurs fruits. Le discours prononcé à Perpignan par le Président de la République Française ne laisse place à cet égard à aucune ambiguïté :
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"L’Algérie était devenue indépendante au terme d’une guerre qui avait duré plus de huit ans. C’était le choix de l’Histoire, ce n’était pas le choix des Harkis. La France se devait de les protéger de l’Histoire. Elle ne l’a pas fait. Elle porte désormais cette responsabilité devant l’Histoire. C’est cette responsabilité que je suis venu reconnaître, ici à Perpignan, au nom de la République Française. Une responsabilité historique qui, à quelques jours du cinquantenaire de la directive du 12 mai 1962 (1), devait être enfin officiellement reconnue. La France doit, comme elle l’a toujours fait, regarder son Histoire en face et assumer les erreurs qu’elle a pu commettre. En l’occurrence rien ne peut expliquer, ni encore moins excuser l’abandon de ceux qui avaient fait le choix de notre pays."
Un moment historique
"C’est un moment historique, commente Jeannette Bougrad, car aucun chef de l’État n’était jusque-là venu visiter ces camps de la honte. On a regroupé ces familles de soldats musulmans qui se sont battus pour la France et qu’elle a abandonnés en Algérie. Et quand ils sont arrivés en France, on a très mal accueillis ces frères d’armes qui se sont battus pour la France et qui ont tout perdu. Plusieurs dizaines de milliers de harkis ont été massacrés au lendemain des Accords d’Évian...
Aujourd’hui encore, les harkis ne peuvent toujours pas revenir ou être enterrés en Algérie. Alors que les anciens combattants du FLN qui ont com battu ou commis des attentats peuvent ve nir en France et y faire des conférences expliquant leur «combat pour la liberté». Les harkis croient en un idéal républicain. Ils sont Français. Ils sont patriotes. Et la France les a trop longtemps ignorés."
Un homme d’honneur
À Perpignan, le Président de la République est venu aussi rendre justice à un homme d’honneur, François Meyer, lieutenant de Harka au 23e Régiment de Spahis en 1962, qui a risqué la dégradation en contrevenant aux consignes officielles pour sauver ses hommes et leurs familles d’un massacre assuré. Jamais notre ami François Meyer ne regrettera d’avoir passé outre. Jamais non plus il ne cessera de se démultiplier, en France, pour aider à leur insertion, faire connaître leur histoire et plaider leur cause face aux autorités.
Secours de France
(1) La directive secrète du 12 mai 1962 fut signée par Louis Joxe, ministre des Affaires algériennes et négociateur des “Accords d’Evian”. Elle disposait notamment : "Les supplétifs débarqués en métropole en dehors du plan général de rapatriement seront renvoyés en Algérie. [...] Il conviendra d’éviter de donner la moindre publicité à cette mesure. [...] Les promoteurs et les complices de rapatriements pré- maturés seront l’objet de sanctions appropriées."
Ce qu’ont vécu les anciens supplétifs et les anciens engagés, tous soldats de la France, ne doit pas être éternellement caché, écrivait François Meyer. Les revendications des fils et des filles de harkis sont d’abord des exigences de considération et de dignité. Il n’y aura pas pour eux de paix sociale tant que l’opinion publique restera dans l’ignorance de ce qui s’est passé."
Actualités du Secours de France - Avril 2012
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- article de Mohammed Aissaoui dans le Figaro du 14 mars 2012
cliquer sur l'image pour l'agrandir
Oran, 5 juillet 1962 - Perpignan, 5 juillet 2012
une initiative du Cercle algérianiste des Pyrénes-Orientales
Le Cercle algérianiste, créé en 1973, a pour objectif de sauvegarder le patrimoine culturel né de la présence française en Algérie.
Il diffuse, par l'intermédiaire de ses Cercles locaux et de sa revue L'Algérianiste, les études, travaux, articles, textes littéraires permettant d'approfondir la connaissance de cette présence. Il rapporte les témoignages de ceux qui ont oeuvré en terre nord-africaine et met ainsi à la disposition de ceux qui s'intéressent au passé les éléments constitutifs de l'histoire de notre pays.
«Au Congo, les Blancs sont mes pires ennemis»,
lieutenant Clément (1902-1904)
Michel RENARD
D’abord, un beau livre. Comme on en éditait avant. Des pages à la reliure cousue et non seulement collée ainsi que la plupart des livres brochés qui au bout de quelques années se décollent… Une couverture cartonnée. Un cahier photo… Et le tout pour pour 19 euros seulement. Bravo à l’éditeur Pierre de Taillac. Ce livre m’enterrera... Ses acheteurs auront plaisir à le manipuler... et à le lire.
L’ouvrage Un marsouin au Congo, présenté par Bertrand Goy, est le témoignage d’un lieutenant des Troupes de Marine entre 1902 et 1904. Le destin de ce texte est étonnant. Il fut sauvé par Mme Monique Fayasson qui le recueillit, un jour de pluie, dans une vente "vide-greniers" dans les années 1980. Aujou'rd'hui, il est à la disposition de tous. Et c'est un incomparable document sur le "colonialisme"... ou plutôt la colonisation.
Congo, départ de caravanes, 1891 (source Anom)
Ce que montrent les récits du lieutenant Clément, c'est que le colonialisme ne fut vraiment pas un système. Il ne cache rien des atrocités commises par les uns et par les autres. Il décrit un imbroglio de motivations et de décisions contradictoires. Les militaires s'en sortent plutôt bien. Les administrateurs et les concessionnaires commerciaux (une quarantaine) à qui l'État à confié des milliers de kilomètres carrés d'exploitation, s'en sortent plutôt mal.
De nombreux historiens ont démonté le mythe du "pillage colonial". Henri Brunschwig, dans Mythes et réalités de l'impérialisme colonial français, 1871-1914, en 1960, prenait des précautions vis-à-vis de satistiques, selon lui, insuffisantes, mais affirmait avec suffisament de données : "Les colonies n'ont pas été pour l'industrie française un monopole profitable. Elles n'auraient pas pu l'être parce que l'industrie n'était pas en mesure de les fournir. Force leur fut donc de s'adresser à l'étranger, en dépit des tarifs douaniers qui renchérissaient ses produits" (p. 101).
factorie inondée au Congo français
Brunschwig décrit, en réalité, un autre mythe : celui de l'illusion coloniale, qu'on voit bien évoquée dans le récit du lieutenant Clément qui en a été un rouage honnête et souvent souffrant... Henri Brunschwig : "La politique d'expansion a sûrement coûté à la France plus qu'elle ne lui a rapporté. Est-ce à dire que ceux qui la prônaient auraient dû y renoncer ? Pas forcément, car ils pouvaient toujours espérer un bénéfice futur. C'est le propre de cette politique coloniale que de toujours miser sur l'avenir : on vote les crédits militaires parce qu'après la conquête viendra la mise en valeur ; on consent aux investissements parce que les chemins de fer et autres installations techniques permettront l'exploitation rationnelle ; on multiplie les hôpitaux et les écoles pour créer sur place une main d'oeuvre rentable ; on spécule sans cesse sur l'avenir et cette spéculation, en dernière analyse, conduit les colonisateurs à outiller les populations au lieu de les exploiter purement et simplement" (p. 101).
officiers en mission au Congo, mission Dymbovsy, 1891 (Source Anom)
La conscience de la réaction de "l'indigène" est très lucide chez le lieutenant Clément : "J'eus l'impression d'être en pays nouveau, inconnu, dont les habitants ne soupçonnaient pas encore que nous étions là pour les soumettre, les faire travailler à notre profit et lever l'impôt. Ils acceptaient le commerçant qui leur vendait des fusils et de la poudre, mais étaient tout prêts à s'en servir contre nous si on leur demandait autre chose qu'une toujours dangereuse hospitalité" (p. 66).
Mais ce dispositif n'est pas un "système". Les intérêts des militaires se heurtent aux ambitions financières des concessionaires : "Alors seulement je compris dans quel piège j'étais tombé. Je maudis ma sotte confiance. Je vis clairement le but de ces hommes qui avaient vu dans ma perte le moyen de relever leurs affaires en obtenant une indeminité du Gouverneur" (p. 85).
l'achat d'ivoire au Congo français, avant 1904
Dans le même temps, les Européens (français) adoptent, mi-forcés mi contensentants, les usages des lieux : "Nous avions acheté à Nila deux femmes "Pandis" pour la modique somme d'un kilo de sel chacune" (p. 91). "J'avais engagé mes tirailleurs à en faire autant, mais les quelques mariages qui se décidèrent alors furent remis à plus tard lorsque les tirailleurs auraient envoyé la dot qui pour eux était plus élevée" (p. 91).
l'optique militaire n'est pas la pire
L'avantage de la lecture des mémoires du lieutenant Clément au Congo, c'est qu'elle pulvérise pas mal de clichés sur la colonisation. L'optique militaire n'est pas la pire, même si elle a aussi provoqué des massacres, mais dans une dialectique d'affrontements aux comportement parfois opposés : "Je m'attendais à être lancé à la poursuite des fugitifs ; il n'en fut rien. Dupont [administrateur, ce n'est pas un militaire] voulait agir seul, sachant trop bien combien j'étais doux avec les indigènes qui ne se battaient pas, juste avec ceux qui me faisaient le plaisir de se battre. Il commença par faire tuer à coups de revolver les deux petits malades. Ils étaient en train de manger les papayes que je venais de leur envoyer avec des morceaux de biscuits de troupes. Cette nouvelle me causa la plus terrible colère que j'aie jamais eue, mes jambes tremblaient : certainement, j'aurais tué Dupont s'il avait été près de moi" (p. 139-140).
Les concessionnaires, à qui l'État a confié des territoires immenses pour leurs activités productives et commerciales, ne s'en sortent pas toujours bien. Ils tentent, en cas d'échec, de se faire rembourser par la puissance publique en dénonçant les impérities de l'armée. Le lieutenant Clément l'apprit à ses dépends.
Congo français, case abri pour Européens dans un poste de traitant
Le lieutenant Clément a dû subir quelques avanies dans l'évolution de sa carrière. Protégé par Harry Hallis, fondateur du Comité de l'Afrique française en 1890, il dut sûrement d'échapper à des sanctions plus sévères à la suite de ses démêlés avec l'administrateur Dupont.
Le récit est très suggestif. Toutes ces souffrances avec la fameuse adénite ou inflammation infectieuse de ganglions dont Clément cherche à se guérir lui-même. Ces amitiés, ces morts violentes, ces confiances et ces trahisons. Le lieutenant Clément écrit : "Le seul conseil que me donna mon camarade fut de me méfier de tout le monde et il ajouta quelques paroles tant de fois vérifiées : «Les Blancs sont ici nos pires ennemis»" (p. 63).
Un livre à mettre en relation avec Passions africaines, d'Albert Nebout (éditions de Paris, 1995), dont l'action se situe vingt ans plus tôt.
village indigène au Congo français, avant 1906
Albert Nebout dont je ne fournirai que cette citation : "(les indigènes africains de l'Oubangui) avouent leur anthropophagie sans gêne aucune, mais j'ai pu observer chez plusieurs de ces indigènes, de l'honnêteté, de la bonté et une certaine discrétion dans leurs rapports avec moi. L'anthropophagie n'en fait donc pas des bêtes féroces"... (p. 100).
Michel Renard
une étude historique minutieuse des massacres
du 20 août 1955 dans le Constantinois,
par Roger Vétillard
général Maurice FAIVRE
Originaire de Sétif, le docteur Vétillard, après avoir renouvelé l'histoire du 8 mai 1945, a fait une étude très approfondie sur les massacres du 20 août 1955, à partir de documents inédits de la ville de Philippeville, des archives de la gendarmerie et de l'armée, et des témoignages de 53 Français et 11 Algériens, dont 5 anciens de l'ALN.
Zighout Youssef, responsable FLN du Nord Constantinois, décide de lancer, le 20 août à midi, une attaque généralisée contre 40 localités, afin de venir en aide aux rebelles de l'Aurès qui sont aux prises avec les paras de Ducournau. Il dispose d'à peine 200 hommes armés qui devront soulever la population, laquelle ne s'engage pas dans la révolution.
12.000 musulmans sont mobilisés. Les objectifs de Zighout sont de récupérer de l'armement, d'éliminer les traîtres pro-français, et de provoquer des représailles irréparables. Ses propagandistes affirment que l'armée de Nasser et les Américains soutiennent ce soulèvement raciste. Dans la plupart des localités, les djounoud restent en retrait et poussent en avant les femmes et les enfants.
L'action la plus importante vise Philippeville, ville de 70.000 habitants, où des masses de civils, manifestement drogués, avancent dans les rues sans se soucier de lourdes pertes. L'armée et la police sont en effet alertées et bloquent brutalement les manifestants. En revanche, la mine d'El Halia et le village d'Ain Abid ne sont pas protégés, et les Européens y subissent d'horribles atrocités (1).
Le bilan, minutieusement vérifié, est de 133 Français d'Algérie (2), 53 militaires et policiers, et 36 Français-musulmans dont le neveu de Ferhat Abbas. La répression militaire aurait fait 700 morts le 20 août, et les vengeances de civils plus de 2.000 tués les jours suivants (et non les 12.000 revendiqués par le FLN).
Les conséquences de ce soulèvement sont tragiques :
- «C'est la guerre, il faut la faire», déclare le gouverneur Soustelle, qui abandonne l'idée d'une politique libérale (3) ;
- la fracture entre les communautés s'aggrave, elle donne naissance au contre-terrorisme de certains Européens (4) ;
- sans être exactement une répétition des massacres du 8 mai 1945, ces violences préfigurent celles de la guerre civile des années 1990.
Guy Pervillé met en lumière l'objectivité historique de l'auteur (5), qui met à mal les erreurs grossières de Claude Mauss-Copeaux, et la présentation tendancieuse des films de la Fox Moviétone. Cet ouvrage montre que des travaux rigoureux peuvent réviser des idées reçues.
Maurice Faivre
le 23 juin 2012
1 - On peut citer 21 enfants dont les têtes sont écrasées contre les murs, et le témoignage de ce rebelle, qui après avoir égorgé une femme, mange le poisson qu'elle avait préparé.
2 - Roger Vétillard publie les noms de 51 victimes européennes.
3 - Cette déclaration dément la légende de ceux qui prétendent qu'on a attendu la loi de 1999 pour reconnaître la réalité de la guerre d'Algérie. Un Comité de guerre interministériel s'est réuni à Constantine en juillet 1957.
4 - Le terrorisme FLN a précédé le contre-terrorisme. Il n'a pas attendu l'attentat de la rue de Thèbes en août 1956 pour utiliser les explosifs.
5 - dans Algérie, 20 août 1955 (Payot 2011) C. Mauss-Copeaux se référe à un faux témoin d'el Halia et attribue au général Faivre un curriculum fantaisiste. Les films de la Fox Movietone sont des montages que certains présentateurs situent en 1945, sans en montrer les incohérences.
Une commémoration occultée :
les décès causés par les prélèvements
sanguins forcés
à la fin de la guerre d’Algérie
Grégor MATHIAS
Dans le «sang des disparus d’Algérie en mai-juin 1962 – un drame oublié de la guerre d’Algérie» paru dans la revue d’histoired’Outre-mer (1), je faisais état de l’existence d’un document de la sécurité militaire de la Légion étrangère du 13 juillet 1962 n°SP.87.581 (2) relatant l’enlèvement d’un légionnaire le 8 mai dans les environs d’Oran et le prélèvement forcé de son sang à quatre reprises pour les besoins médicaux des hôpitaux du FLN à Oran.
Cette étude était complétée par un second article «Les vampires à Alger, Oran et Tlemcen (avril-juin 1962) : Une rumeur de la guerre d’Algérie ?» paru en 2011 sur le site Études coloniales (3). Cet article faisait un bilan de toutes les mentions sur les prélèvements sanguins et tentait de distinguer les rumeurs des faits avérés sur Alger, Oran et Tlemcen.
Deux publications récentes permettent d’apporter des éléments nouveaux sur les prélèvements sanguins forcés pratiqués par le FLN à la fin de la guerre d’Algérie et complètent ou confirment les deux articles. L’historien Jean-Jacques Jordi a ainsi eu accès à des archives sous dérogation et a pu reproduire ou faire état de documents concernant la fin de la guerre d’Algérie (4).
Dans le flot des publications sur la commémoration de la fin de la guerre d’Algérie un ouvrage est passé pratiquement inaperçu, il s’agit de la correspondance d’un étudiant pharmacien, appelé du contingent, affecté au laboratoire de Tizi Ouzou de février à juillet 1962 (5). Ces deux ouvrages permettent à la fois de préciser la chronologie, d’élargir le champ d’étude de la pénurie de poches de sang à la Kabylie et de mieux comprendre les enjeux de la banque de sang entre le cessez-le-feu et l’indépendance de l’Algérie.
La chronologie des prélèvements de sang forcés confirmée
sur Oran (avril 1962) et Alger (mai 1962)
En dehors du document de la Légion étrangère faisant état du prélèvement forcé du sang d’un légionnaire enlevé à partir d’une lettre qu’il a fait parvenir à son frère, trois autres documents officiels viennent confirmer l’existence de prélèvements sanguins forcés.
Le premier document, provenant probablement de la gendarmerie, évoque la découverte le 21 avril 1962 par des gendarmes à Oran de «quatre Européens entièrement dévêtus, la peau collée aux os et complètement vidés de leur sang». Ces personnes n’ont pas été égorgées, mais vidées de leur sang de manière chirurgicale rajoute l’historien J.-J. Jordi en note (6).
Cette découverte macabre se situe la veille du 22 avril, date à laquelle M. de Laparre, prêtre à Oran, évoque les prélèvements sanguins pour la première fois. Il signale ainsi qu’une clinique au quartier Victor Hugo pratiquerait les prélèvements sanguins sur des Européens : «Pour se procurer du sang frais, il [le FLN] a établi des barrages sur les routes du quartier. Les automobilistes sont amenés à l’hôpital où un médecin français, sur une table d’opération les saigne totalement. Puis on va déposer leur cadavre sur la route» (7).
J’avais à l’époque dans un article (8) douté de la véracité d’une telle rumeur, en raison de deux incohérences : la présence d’un médecin européen qui avait été reconnu par sa propre patiente et du fait que le FLN ne cherche pas à dissimuler les corps. Les informations rapportées par J.-J. Jordi ne nous donnent pas avec précision les circonstances de la découverte (découverte au bord de la route ou perquisition d’un bâtiment), mais elles permettent de dire avec certitude que les décès sont dus à des prélèvements sanguins forcés et de préciser la chronologie, c’est-à-dire le mois d’avril 1962. En revanche, le document n’évoque pas la présence d’un médecin européen.
Le deuxième document est un bulletin de renseignements n°360/BR/SC (du 12 mai ?) reproduit à la page 107 qui provient de la gendarmerie d’Arcole à Oran. Il se base sur des renseignements recueillis les 3 et 4 mai 1962 par trois personnes «n’ayant aucun rapport entre elles».
Ce document donne les deux motifs des enlèvements : «vérifier si la personne appartient ou non à l’organisation subversive [OAS] (…) et collecter du sang au profit des hôpitaux du FLN installés dans l’agglomération d’Oran». Ce document avait déjà été signalé par J. Monneret qui signale que le rédacteur précisait que «cette information n’a jamais été recoupée à ce jour» (9). Ce document a d’ailleurs été mentionné dans mon article sur les rumeurs de prélèvements sanguins forcés.
Le troisième document officiel faisant état de prélèvements sanguins concerne Alger. Il daterait de la fin mai (22 mai, date de recueil du renseignement) ou de début juin (le tampon de réception porte la date du 10 juin) (10). Ce document est d’ailleurs reproduit dans l’hebdomadaire Valeurs actuelles du 3 novembre 2011. Il signale que l’adjudant Gagnaire et le sergent Torres du 21e RT portés déserteurs le 20 mai sont détenus dans un hôpital du FLN à la limite du quartier de Belcourt, où «une quarantaine d’Européens seraient séquestrés au même endroit, jouant le rôle de donneurs de sang».
Valeurs Actuelles, 3 novembre 2011
Il est intéressant de noter la similitude de l’attitude des autorités militaires d’Alger et d’Oran, qui considère les disparitions de ces deux sous-officiers du 21e RT et du légionnaire dans les environs d’Oran comme des désertions et non comme des enlèvements. Les deux enlèvements à Alger ont eu lieu le 20 mai. Nous avions reproduit un témoignage rapporté par Mme Susini évoquant la fuite le 26 mai d’une femme enlevée pour être prélevée de son sang, soit six jours après l’enlèvement des deux sous-officiers. Le quartier de Belcourt est d’ailleurs cité par J. Monneret, comme un des quartiers, où se pratiquent les prélèvements sanguins (11).
Quatre documents officiels (avec celui du légionnaire enlevé) signalent l’enlèvement d’Européens dans le but de pratiquer des prélèvements sanguins forcés. Il nous faut désormais étudier les raisons pour lesquelles le FLN est réduit à utiliser cette méthode barbare.
Comment expliquer la pénurie de banque de sang ?
La raison de la pénurie de sang à Alger et Oran tient au cloisonnement progressif des quartiers européens et musulmans dans un contexte d’insécurité lié aux attentats du FLN et de l’OAS.
Les cliniques et les hôpitaux européens sont progressivement fermés aux Musulmans. Le FLN doit mettre en place des hôpitaux de secours avec peu de moyens médicaux. A. Faucher, étudiant en pharmacie fait son service militaire dans un hôpital à Tizi Ouzou en Kabylie de février à juillet 1962, où il dirige le laboratoire d’analyse médicale et supervise la collecte de sang. A. Faucher nous apporte une autre explication à la pénurie brusque de sang. Il s’agit du retrait du dispositif militaire français lié à l’application du cessez-le-feu. Les unités d’appelés qui donnaient leur sang sont progressivement regroupées et repliées sur la métropole. Les unités restées sur place dispersées ne suffisent plus à remplir le rôle de banque de sang.
A. Faucher nous apporte plusieurs exemples de l’utilisation des militaires du contingent pour servir de donneurs de sang et les conditions de prélèvement. Le 18 février 1962, deux femmes qui préparaient un attentat à la grenade voient le projectile exploser : «c’est une étrange situation ces femmes qui posaient des pièges contre les Français sont soignés par les Français avec du sang de chasseurs alpins !» (12).
Le 26 février, le recensement des donneurs de sang est fait par le moyen de fiches, mais il n’existe aucune inquiétude du côté d’A. Faucher. Cependant, même s’il a constitué des stocks de sang, ceux-ci peuvent rapidement diminuer en raison de cas médicaux graves, comme celui du patient souffrant d’une occlusion intestinale qui nécessite d’utiliser tout le stock de sang A - et de faire appel d’urgence à des donneurs bénévoles pour le compléter (5 mars) (13). La veille du cessez-le-feu, le 18 mars, A. Faucher fait le bilan de sa banque de sang pour la Grande Kabylie : «les frigos sont chargés, j’ai la liste des donneurs dont je dispose pour les urgences». A. Faucher explique que les structures sont prêtes en cas d’urgence : «nous sommes prêts à fournir un gros coup s’il en est besoin» (14).
Mais le 19 mars, A. Faucher laisse percevoir son inquiétude «notre gros souci pour le moment, c’est la question du sang». Il veut établir un service «civil» de donneurs volontaires avec fichier. A. Faucher a-t-il pris conscience qu’avec le cessez-le-feu, les unités de secteur allaient partir et qu’il lui fallait compenser les donneurs militaires par des donneurs civils ?
Les chirurgiens semblent être conscients du problème puisqu’ils l’appellent pour l’avertir du risque de pénurie de sang (15). Le 21 mars, il réussit à mobiliser toutes les unités de Grande Kabylie ce qui lui permet d’inverser la tendance. Il explique cette pénurie conjoncturelle de sang par une mauvaise organisation de la collecte de sang et du service de la banque de sang (erreur de groupe entre donneur et receveur, frigidaire de sang en libre accès, absence de contrôle des poches de sang utilisé), qu’il a pris en charge il y a un mois (16). Cette pénurie temporaire démontre que le système de collecte de sang est entièrement dépendant des militaires de l’armée française.
«on brûle le matériel des SAS, on laisse rouiller
les appareils de radiologie de plusieurs millions…»
En avril 1962, A. Faucher apprend la suppression du service de chirurgie militaire et l’allègement du service de médecine militaire qui doit être confié aux civils (3 avril). A. Faucher reçoit la visite des médecins de campagne qui travaillaient dans les SAS et qui lui racontent qu’«on brûle les meubles des SAS, on laisse rouiller les appareils de radiologie de plusieurs millions, tout est abandonné ou détruit» (17). Les unités partent : le 121e est muté le 26 avril, quant aux Chasseurs alpins, ils restent provisoirement en Kabylie avant de partir sur Alger.
A. Faucher prend conscience que le système de collecte dépend uniquement des civils, puisqu’il évoque l’organisation «du don civil de sang» et s’inquiète sur le devenir de son action (18). En quelques jours, la situation se dégrade puisqu’il signale le 15 avril que «la question des donneurs de sang devient cruciale» : «nous mendions du sang» aux visiteurs des patients du dimanche, mais il n’arrive à obtenir qu’un seul don de sang (19).
L’allègement du dispositif militaire fait que dès le 24 avril, «nous avons de moins en moins de militaires» : il n’y a donc plus de stocks de sang ; il craint de ne plus pouvoir répondre aux urgences médicales (20). À la mi-avril dans une région connaissant une situation calme, on assiste ainsi à une pénurie de poche de sang. À la même période à Oran, touché par la spirale des attentats et des représailles de l’OAS et du FLN, on fait état des premiers enlèvements d’Européens pour compenser le déficit de poches de sang dans les quartiers musulmans.
A. Faucher tente en vain de faire appel à l’assistante sociale pour lui chercher «des donneurs de sang civils», mais il évoque la réticence des Kabyles à donner leur sang, même si un de leurs proches est condamné à mourir. Il arrive pourtant à trouver des donneurs parmi les employés civils de la préfecture (21). Le 6 mai, la pénurie de sang tant de fois redoutée et annoncée touche l’hôpital de Tizi Ouzou. A. Faucher en explique les raisons : les militaires ne veulent plus donner de sang pour les civils et les civils refusent de donner le leur, malgré un appel à la radio.
Les seuls donneurs qu’A. Faucher arrive à trouver à partir de cette période sont le personnel civil des administrations originaire de métropole et les policiers du commissariat. Du côté des Musulmans, il arrive à convaincre les stagiaires chirurgiens et les veilleurs de nuit de l’hôpital de donner leur sang, pour ces derniers, le don est qualifié d’«une victoire sur leurs préjugés». La raison religieuse est avancée pour expliquer le refus des Musulmans de donner leur sang. A. Faucher déplore la passivité des autorités civiles et militaires françaises, de l’administration civile des hôpitaux et évoque aussi le refus des Européens d’Algérie de donner leur sang pour les Musulmans (22).
Le 8 mai, A. Faucher signale pour la première fois la pratique des enlèvements d’Européens par le FLN pour procéder à des prélèvements sanguins forcés. Il reproduit la teneur de la conversation qu’il a eue avec l’assistante sociale : «les autorités FLN se sont préoccupées de la question du sang pour leurs blessés ; pour la trancher, elles ont kidnappé des Européens qui ont été saignés à blanc. À Alger, un hôpital et plusieurs pharmacies ont été pillées» (23). C’est à cette même date que le légionnaire est enlevé dans les environs d’Oran.
«Le modèle kabyle» : la collaboration médicale entre l’armée et FLN
Prenant conscience de l’incompétence de l’hôpital civil et du désintérêt de la hiérarchie civile et militaire, le colonel Peillard, directeur de la santé militaire, met à disposition d’A. Faucher des véhicules et du matériel pour la collecte de sang.
Le colonel Peillard se charge de demander des moyens de propagande aux autorités civiles. A. Faucher souhaite même avertir le FLN pour lui demander de convaincre la population musulmane de donner son sang (24). Le 18 mai, A. Faucher apprend que «la section FLN de Tizi a interdit aux Musulmans de donner leur sang, en attendant les instructions de Belkacem, à qui la question a été soumise».
Le 19 mai, le FLN donne son appui à A. Faucher, qui organise le recensement des donneurs (c’est à dire le groupage, la détermination du groupe sanguin) des Musulmans de l’hôpital. Un adjoint du responsable FLN de la Wilaya III incite d’ailleurs officiellement la population des campagnes à donner son sang (25). Le 21 mai, l’approvisionnement de la banque de sang est enfin assuré.
Le 22 mai, une réunion officialise la collaboration entre les autorités militaires et le FLN pour organiser la collecte de sang. Elle réunit A. Faucher, responsable de la banque de sang, un chirurgien de l’hôpital, un des responsables de la Wilaya III et le docteur Mammeri, responsable de la santé du FLN. Lors de cette réunion, 150 noms de donneurs musulmans sont remis par l’adjoint FLN à A. Faucher et il l’assure de son appui pour toutes ses initiatives. Les Musulmans affluent pour le groupage, A. Faucher écrit «nous avons maintenant gagné la victoire» ; «la bataille du sang est donc gagnée» (26).
A. Faucher, par son énergie et ses initiatives, a réussi à éviter en Kabylie le drame des prélèvements sanguins forcés qui se manifestent par des enlèvements et la mort de donneurs, comme on a pu le voir à Alger, Oran et Tlemcen.
La situation kabyle démontre qu’il existait des alternatives à ces pratiques, mais qu’elles reposaient sur la collaboration entre les autorités médicales, les autorités militaires françaises, le FLN et l’ALN. On peut penser que si la Kabylie est parvenue à cette collaboration, c’est avant tout parce qu’elle n’a pas connu le chaos des attentats de l’OAS et du FLN qui a ravagé les villes d’Oran et d’Alger.
Cette collaboration médicale nécessitait des bonnes volontés et tout indique qu’elles ont manqué dans les «deux camps» à Alger et Oran, alors même qu’A. Faucher écrit «je crois que cette question de sang a contribué à nous rapprocher encore dans de bonnes conditions de la population musulmane de Tizi» (27). Le 15 juin, A. Faucher note qu’à la suite du plastiquage de l’hôpital de Mustapha à Alger, il ne reste plus que deux laboratoires hospitaliers en fonctionnement dans l’Algérois, le sien et celui d’Orléansville situé à 300 km de là (28).
Cette troisième étude sur les prélèvements sanguins forcés permet de faire la lumière sur la situation médicale particulière de la Kabylie. Seule la situation dans le Constantinois n’a pas été étudiée, car nous ne disposons pour l’instant d’aucune information sur l’infrastructure médicale entre le cessez-le-feu et l’indépendance.
Cette étude confirme la pénurie de sang à la fin de la guerre d’Algérie et l’obligation pour le FLN de procéder à des enlèvements d’européens, civils comme militaires, pour répondre à la demande de sang en violation des Accords d’Évian et surtout des Droits de l’homme, alors même que la situation médicale en Kabylie démontre qu’il existait une alternative humaniste à cette pratique barbare.
Gregor MATHIAS
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les souvenirs de Yaha Abdelhafid
général Maurice FAIVRE
- Yaha Abdelhafid, Ma guerre d'Algérie. Au cœur des maquis de Kabylie. 1954-1962, Riveneuve, 2012, 381 pages, 20 euros.
Né en 1933 dans les Ath Illilten au nord du Djurdjura, l'auteur appartient à une famille de cultivateurs, aisés et nationalistes. Scout de tendance MTLD, il a suivi une courte scolarité coranique. À la suite d'un séjour en métropole, il est en désaccord avec Messali Hadj et rejoint le FLN aux côtés de Cheikh Amar, génial organisateur de l'Organisation politico-administrative en Kabylie. Dans un fastidieux bavardage, il livre ses souvenirs de guerre à un pigiste de Ouest-France.
Les années 1955-56 sont consacrées à la prise en main de la population ; la propagande est confortée par une douzaine d'attentats contre les notables. Commissaire politique de la ville de Michelet, il reçoit Krim Belkacem et Ouamrane. Enthousiasmé en 1957 par la montée en puissance de l'armement, il organise des refuges familiaux pour l'accueil des djounoud.
Il condamne la sale besogne de Melouza [28 mai 1957]. Ses fonctions politico-militaires à la 1ère compagnie du Djurdjura le conduisent à monter plusieurs embuscades et à fabriquer des mines artisanales. L'enfer de la bleuïte provoque une mutinerie de cette compagnie, destinée à convaincre Amirouche de mettre fin au massacre de ses subordonnés. Les opérations Jumelles destructurent alors la Wilaya kabyle et déstabilisent la population.
Devenu responsable de la région (nahia) 31, il se montre très combattif et échappe «miraculeusement» à la mort. Il relate ses exploits : des embuscades victorieuses, l'attaque d'un poste militaire, l'enlèvement de la harka d'Aït L'qaid, la pénétration des villages de regroupement, des tirs de provocation en ville de Michelet. Il critique vivement les tortionnaires du 6°BTA, dont il cite les noms. Son père et sept membres de sa famille sont torturés ou tués au combat. Mais d'autres militaires français font preuve d'humanité.
Le 19 mars est pour lui la date emblématique de la victoire. Il minimise le massacre des harkis, dont il organise un centre d'internement à Beni Douala ; quelques harkis participent ensuite à la guerre des sables contre le Maroc, puis à la révolte kabyle contre le gouvernement algérien. Opposé au clan d'Oujda, l'auteur dénonce la prise du pouvoir par des arrivistes qui ont trahi la plateforme de la Soummam. Créateur du Front des Forces Socialistes en 1963, il reprend le maquis avant d'être exilé pendant 24 ans.
Ces souvenirs de guerre relatent bien l'action du FLN-ALN vue de l'intérieur. Mais ce n'est qu'un témoignage dont certaines affirmations devraient être confrontées aux archives et aux anciens du 6° BCA.
Maurice Faivre
le 21 juin 2012
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présentation de l'éditeur
La vie de Yaha Abdelhafidh est un combat. Un combat pour l’Algérie. Pour elle, il a pris deux fois le maquis et vécu vingt-quatre années d’exil. Au soir d’une existence toute dévouée à la révolution démocratique et sociale, l’ancien dirigeant du Front des forces socialistes (FFS) se remémore, avec le concours du journaliste Hamid Arab et à la façon des hérauts antiques, la geste de la guerre d’Indépendance pleine de batailles, de bruits et de fureur en convoquant la liste des héros tombés, anonymes ou connus, que l’historiographie officielle a pris soin de gommer.
Car c’est là toute la thèse de Yaha Abdelhafidh : la joie de l’Indépendance a été de courte durée et la révolution a très vite été confisquée. Pour Yaha Abdelhafidh, la seule élection véritablement démocratique que l’Algérie aura connue est le référendum de 1962 approuvant les accords d’Évian et la fin de la guerre avec la France.
Dans ce premier livre – un second volume suivra – l’auteur revient sur son premier maquis : son enfance dans les rudes montagnes de Kabylie, sa formation militante très tôt indépendantiste et ses combats contre l’armée française dans la wilaya III. Il décrit aussi les querelles internes qui minent le Gouvernement provisoire de la République algérienne jusqu’à la conférence de Tripoli de mai-juin 1962 où le clan d’Ahmed Ben Bella et du colonel Houari Boumediene – le FLN extérieur – évince la résistance intérieure pour imposer un pouvoir sans partage à la tête du nouveau pays. Un témoignage d’un acteur de premier plan. Un document de première main.
- Yaha Abdelhafidh est né en 1933 à Takhlijt Ath Atsou, un hameau de Kabylie, dans une famille très tôt mobilisée contre la colonisation française en Algérie. Officier de l’Armée de libération nationale (Front de libération nationale) en Kabylie lors de l’indépendance, Si Abdelhafidh a été un des fondateurs du Front des forces socialistes (FFS) et surtout négociateur en chef au nom de ce mouvement avec le régime de Ben Bella, puis les hommes du 19 juin. Fin 1965, il part en exil où il poursuit sa lutte politique. Il rentre en Algérie en 1989.
Hamid Arab est correspondant local au quotidien Ouest France et journaliste pigiste pour le site d’information en ligne www.lematindz.net.
Commémoration « cinquantenaire de
l’exode des Français d’Algérie »
Samedi 23 JUIN 2012
ESPLANADE – ATRIA
5, Bd de Pragues – 30000 NIMES
Samedi 23 juin
9h30 Accueil des personnalités - Square du 11 novembre.
10h Monument aux morts - Cérémonie de commémoration
et dépôt de gerbes - Square du 11 novembre.
ESPLANADE CHARLES DE GAULLE
10h15 Moment de convivialité offert
sur l’Esplanade
11h Inauguration de l’Espace Culturel - Dédicaces de livres.
AUDITORIUM DE L’HÔTEL ATRIA
11h30 • Inauguration des expositions photos
présentées par les associations de rapatriés
du Gard et de l’exposition « Les Harkis dans
la colonisation et ses suites ». Salle le Foyer.
Superbe exposition de tableaux en 3D réalisées par Francine PARRA, née CASTANO
• Espace Sainte Perpétue (patio de l’hôtel Atria)
Inauguration de l’exposition de peintures
orientalistes de Josette Spaggia.
Fermeture des expositions à 21 heures
14h « L’agonie de l’Algérie ».
Conférence de Guy Tudury, écrivain.
15h « Il y a 50 ans … l’Exode ».
Conférence de José Castano, écrivain.
17h Projection Film « la Valise ou le Cercueil »
de Charly Cassan et Marie Havenel suivie
d’une discussion avec les réalisateurs.
JARDINS DE LA FONTAINE
21h30 Concert d’Alain Rattier et son big Band
qui interprèteront des airs des années 1950 et 1960.
Billetterie : FNAC et points habituels
Dimanche 24 Juin
Dimanche 24 juin
10h Cérémonie interreligieuse - Dépôt de gerbes.
Sanctuaire de Santa Cruz.
ESPLANADE CHARLES DE GAULLE
11h30 Séance de dédicaces par les écrivains présents.
Espace Culturel.
AUDITORIUM DE L’HÔTEL ATRIA
11 h 30 • Expositions Photos - Salle le Foyer, hôtel Atria.
• Exposition de peintures orientalistes
de Josette Spaggia.
Superbe exposition de tableaux en 3D réalisées par Francine PARRA, née CASTANO
Espace Sainte-Perpétue, patio de l’hôtel.
Fermeture des expositions à 21 heures.
14h30 « Fondements du traumatisme identitaire
des rapatriés » - « La construction de la mémoire
des pieds-noirs et sa mise en conflit dans l'espace
public français ».
Conférence de Quentin Lajus, étudiant à l’Institut
d'Etudes Politiques de Bordeaux.
15h30 Projection du film « Le Choix de mon Père »
de Rabah Zanoun.
17h « Les Harkis, de la guerre d'Algérie à nos jours »
Conférence d’Abderahmen Moumen,
Docteur en Histoire.
18h15 Projection du film « Algérie, Histoires à ne pas dire »
de Jean-Pierre Lledo.
ESPLANADE CHARLES DE GAULLE
19h45 Clôture du 50e anniversaire
Renseignements : Magalie DAUDET – Tel. 04.66.27.76.80
e-mail : magalie.daudet@ville-nimes.fr
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6ème Salon du « savoir faire Pied-Noir » - Port Barcares – 24, 25, 26 Août 2011
Mas de l’Ille – Bd des Rois de Majorque (Sortie 12 de la voie rapide) –
66420 - PORT BARCARES - Entrée gratuite – Entrée pour tous
Renseignements au 04.94.33.68.38 ou 04.68.86.13.62 ou 06.82.22.75.65 ou 06.09.78.58.92
Une magnifique initiative pour un peuple aussi productif que celui des Français D’ALGERIE et surtout, pour que sa mémoire demeure.
activités relatives à l'Algérie et son histoire
Jean MONNERET
Chers Amis,
Cette semaine sera celle de beaucoup d'activités relatives à l'Algérie et aux publications sur l'Algérie.
Je vous recommande d'écouter l'émission du mardi 19 juin sur Radio Courtoisie à partir de 18 heures. "Le Journal des Historiens" dirigé par Philippe Conrad présentera le Hors Série N°4 de la Nouvelle Revue d'Histoire consacré à la guerre d'Algérie et à l'histoire de ce pays. Parmi les participants il y aura outre Dominique Venner et votre serviteur, le général Faivre et Roger Vétillard.
Le samedi 23 à partir de 15 heures, nous nous retrouverons pour une vente-signature à la librairie Notre-Dame de France, 21 rue Monge, Paris 5e. Ces rencontres sont l'occasion de revoir des amis nouveaux et anciens, d'échanger souvenirs et informations dans une atmosphère conviviale. L'achat de livres, s'il est bienvenu, n'est nullement obligatoire. La priorité c'est l'amitié.
C'est elle encore qui présidera, le lendemain 24 juin à l'Espace Champerret, la Fête Annuelle de Radio Courtoisie qui voit défiler chaque année des milliers de personnes pour y rencontrer de trés nombreux écrivains dont beaucoup sont réguliérement boycottés par les médias et le système.Pour ce qui nous concerne, sur le sujet Algérie, Radio Courtoisie a sauvé notre liberté de nous exprimer.
En souhaitant vous y voir nombreux,
Jean Monneret