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études-coloniales

11 novembre 2010

sur le livre de Benjamin Stora, "Le mystère De Gaulle. Son choix pour l'Algérie"

 

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à propos d'un livre de Benjamin Stora

général Maurice FAIVRE

 

Benjamin Stora, Le mystère de Gaulle. Son choix pour l’Algérie, Robert Laffont, 2009, 268 pages.

899678_1064893Benjamin Stora donne ici son interprétation de la décision gaullienne d’autodétermination en Algérie, le 16 septembre 1959. Il considère à juste titre que c’est le tournant décisif de la guerre. Les raisons stratégiques en sont l’isolement diplomatique de la France, le coût excessif de la guerre, et l’échec de l’assimilation des musulmans.

B. Stora reconnaît que De Gaulle a tenu des propos équivoques selon les interlocuteurs rencontrés, que l’entente entre Challe et Delouvrier était parfaite, que l’opinion algérienne était partagée (référence à la thèse de Diane Sambron). Les réactions du GPRA sont bien analysées.

Intéressantes sont les citations du sous-préfet Belhaddad, la lettre de Camus du 19 octobre 1959, le dialogue  Duchemin-Ferhat Abbas, la note des R.G de décembre 1960.

Enfin l’auteur replace parfaitement la décision gaullienne dans le cadre de l’évolution internationale et intérieure (la société de consommation et de divertissement, la modernité de la société, la montée du Tiers Monde, l’attitude ambiguë des Américains, la pression soviétique).

Quelques erreurs ou omissions (1) nuisent cependant à la cohérence de la démonstration (2). La principale concerne l’ignorance de l’action politico-militaire engagée par l’armée. Il est inexact d’affirmer que le général Challe met la priorité sur la destruction de l’ALN. Son action est globale engagée par Salan et Massu, soutenue par Debré, Ely et Delouvrier, elle engerbe :

- l’action militaire par le cloisonnement des frontières, l’infiltration et l’intoxication de l’ennemi (bleuïte), les commandos de chasse, le plan Challe, les opérations des DATE-DATO en Tunisie et au Maroc, les opérations huma et arma, l’interception maritime des trafics d’armement ;

- l’action politique par l’unité d’action au niveau des grandes unités, et entre Challe et Delouvrier, les élections libres, le recrutement massif des FSNA, la formation politique des autodéfenses, l’autodéfense active des quartiers de pacification (plan Victor), la Fédération amicale des U.T. et des autodéfenses ;

- l’action sociale des SAS, des EMSI, des foyers féminins et sportifs, du mouvement de Solidarité féminine, de l’assistance médicale (AMG), la modernisation des 1 000 villages de Delouvrier, l’ordonnance de février 1959 sur la condition féminine ;

- l’action de formation : scolarisation portée à 80%, formation de la jeunesse (SFJA de Gribius et de Segonzac), promotion musulmane civile et militaire ;

- l’action judiciaire du plan Gerthoffer, de la Commission de sauvegarde du droit, et des CMI de Salan.

De Gaulle a-t-il composé avec le réel ? L’indépendance était certes inéluctable, mais on peut s’interroger sur la méthode, et sur les résultats : - les massacres de 1962 - une dictature militaire en Algérie – les révoltes internes des Français, renouvelées en 1968 – l’échec de la politique neutraliste de la France. La question mérite d’être discutée .

Maurice Faivre
le 23 octobre 2010

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(1) Erreurs et omissions relevées :
- silence du général de Gaulle sur Sétif en mai 1945 ;
- 12.000 morts le 20 août 1955, c’est le nombre des manifestants ;
- 100 morts le 17 octobre 1961 à Paris, moins de 30 selon J.-P. Brunet ;
- 30.000 et non 80.000 combattants de l’ALN extérieure en mars 1962 ;
- 1,5 million de soldats français, c’est l’effectif cumulé sur 7 ans ;
- la harka du bachaga Boualem compte 720 hommes et non 2 000 ;
- la personnalité de l’Algérie reconnue par Soustelle avant De Gaulle ;
- le plan de Constantine financièrement supportable selon l’IG René Mayer ;
- le plan Challe approuvé le 15 septembre par le Conseil de défense ;
- la formule "la valise ou le cercueil" attribuée à Ortiz ;
- l’interview de Massu à Kempski non citée ;
- Si Salah pas exécuté, mais tombé dans une embuscade ;
- ignorance de la manipulation de François Coulet en décembre 1960 ;
- sortie de l’OTAN non évoquée.

2) L’incohérence est évidente, elle se situe au niveau de l’action psychologique. Alors que le général Ely préconise une action psychologique gouvernementale antisubversive (directives de mai 1957 et février 1958), qui reçoit l’aval des gouvernements de la IVe République, le général de Gaulle poursuit une action contraire à celle de l’armée et dissout les 5ème Bureaux. Se croyant engagé dans une guerre coloniale du XIXe siècle, il n’exploite pas les fraternisations de mai 1958. Bien mieux, il persuade les opinions, algériennes et françaises, que tous les musulmans sont pro-FLN. C’est lui, et non le FLN, qui gagne la bataille des esprits.

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contrôles militaires à Alger contre l'Oas (source)

 

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28 octobre 2010

Maghrébins dans le cinéma en France

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Dans le cadre des rencontres cinématographiques du "Maghreb des films",

Génériques a le plaisir de vous inviter

aux journées d'études intitulées

"Images et représentations

des Maghrébins dans le cinéma en France"

les 15 et 16 novembre 2010

à la Mairie du 2e arrondissement,

8 rue de la Banque à Paris (Métro Bourse/ Grand Boulevard),

de 9h30 à 17h00

(voir le programme en pièce jointe).

Bien cordialement,

Sarah Clément

_____________________________________________________


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"L'ennemi intime"

 

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"La bataille d'Alger"


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"Le porteur de cartable"

choix iconographique : Michel Renard

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23 octobre 2010

empires coloniaux au XXe siècle

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les empires coloniaux au XXe siècle

 

demande d'info

Bonjour,
Je suis prof et cherche les superficies et population des empires coloniaux européens entre 1850 et 1939.
Possédez-vous ce type de documentation ou savez-vous où je peux le trouver ?
Je vous remercie
Cordialement
EA

Posté par Aujas, jeudi 21 octobre 2010 à 21:13

 

empires coloniaux

En 1939, la GB possédait un empire de 34 363 000 de km2 avec une population de 500 000 000 d'habitants.
La France en 1935 : 11 841 000 km2 et 66 M. d'hab.
La Belgique en 1937 : 2 385 000 km2 et 10 M. hab.
Les Pays-Bas en 1936 : 2 070 000 km2 et 66 M. hab. (comme la France)
Le Portugal en 1936 : 2 098 000 et 10 M. hab.
Cf. Les empires coloniaux dans le processus de mondialisation, Jacques Frémeaux, éd. Maisonneuve & Larose, 2002, p. 24.

Michel Renard


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- cf. "Les empires coloniaux : la question territoriale", Jacques Frémeaux

extraits

L’édification des empires coloniaux, dont on ne souhaite ici qu’indiquer les grand traits, apparaît, lors de leur apogée dans les années 1930, comme le résultat d’un processus plusieurs fois séculaire. En 1934, par exemple, le Portugal commémore (avec quelques années de retard) le cinquième centenaire du premier acte de son épopée coloniale, le débarquement de Ceuta, sur la côte méditerranéenne de l’actuel Maroc (1415). La France célèbre, en 1935, le tricentenaire des Antilles françaises.

Mais toutes les puissances coloniales européennes qui existent alors auraient pu faire remonter aussi haut les dates de leur histoire coloniale, tant sont nombreux les épisodes qui les ont amenées, fût-ce provisoirement, à prendre possession d’une terre africaine, américaine, ou asiatique jusque-là indépendante, pour la placer de manière définitive, peut-on croire, sous domination de l’Europe.

Cette expansion, il est vrai, n’a pas connu une progression régulière et stable : d’abord, loin de recouvrir, du début à la fin, des espaces qui se seraient étendus peu à peu, la zone de domination européenne s’est déplacée à la surface du globe, libérant certains pays, et en occupant d’autres ; par ailleurs, si le mouvement d’ensemble paraît irrésistible, il a connu, pris dans le détail, de nombreuses vicissitudes, le partage du monde qu’il impliquait ayant subi d’incessants remaniements.

Tour à tour, des empires ont été gagnés et perdus par la plupart des puissances, si bien que l’état de fait qu’on peut constater dans les années 1930 ne constitue que le cliché instantané d’une réalité fugitive, et la mémoire ne le privilégie que parce qu’il correspond, ce qu’on ignorait bien sûr à l’époque, à l’instant qui précède le reflux ; de même, les cartes de l’Empire romain les plus fréquentes représentent celui-ci au IIe siècle de notre ère, lors de sa plus grande expansion.

L'empire britannique et l'empire français

Loin d’être l’histoire d’une progression linéaire, le récit de la formation et de la transformation des empires européens est celle d’un labeur sans cesse repris. L’Empire britannique lui-même, le plus illustre et le plus puissant de tous, n’a pas connu une irrésistible ascension : les historiens opposent souvent au «vieil Empire», essentiellement fondé sur les Amériques, et largement perdu avec l’indépendance des États-Unis, l’ «Empire moderne» fondé au XIXe siècle en Asie, en Afrique et dans le Pacifique. Il en va de même d’autres grandes puissances coloniales.

C’est véritablement un nouvel Empire colonial français qui se crée au XIXe siècle et au début du XXe. La France ne conserve de son Empire d’Ancien Régime que les «vieilles colonies» qui remontent au XVIe ou au XVIIe siècle : Saint-Pierre-et-Miquelon, Antilles, Guyane, île de la Réunion, les Comptoirs de l’Inde, soit moins de 100 000 km² et un peu plus d’un million d’habitants, ce qui représente moins de 1 % de la superficie et environ 1,5 % de la population totale de l’Empire.

La même constatation peut se faire pour le Portugal. Pour les historiens portugais, l’Empire, essentiellement africain, fondé sur l’occupation de l’Angola et du Mozambique dans les années 1895, est le «troisième Empire», le premier ayant été celui des Indes orientales, conquis par les Hollandais, et le second celui du Brésil, devenu indépendant en 1880. Des immenses territoires occupés dans les siècles précédents en Asie ne subsistent que des lambeaux (outre Goa, en Inde, la partie orientale de l’île de Timor, partagée avec les Indes néerlandaises, et Macao, en Chine) : au total, 1 % de sa superficie et 13 % de sa population vers 1930.

Si, du moins, pour ceux-ci, la nostalgie des territoires perdus est atténuée par les éclatantes réussites du présent, il n’en va pas de même pour d’autres, auxquels le présent ne fait pas oublier le passé et appelle à des reprises futures. Des immenses possessions des origines, l’Espagne, privée en 1898 des Philippines, de Cuba et de Porto Rico par les États-Unis, ne conserve que quelques miettes, dont les présides de la côte marocaine (Ceuta, Mellila) remontant au XVe siècle.

Le reste n’a été acquis qu’au début du XXe siècle : le Rif, c’est-à-dire la côte méditerranéenne du Maroc, Ifni et le Rio de Oro, actuel Sahara occidental. Mais les milieux nationalistes espagnols ne perdent pas tout espoir de relancer, un jour, l’expansion en Afrique du Nord. D’autres pays, tout aussi revendicatifs, disposent de moyens plus convaincants pour faire aboutir leurs demandes : c’est le cas de l’Allemagne, privée de ses colonies au traité de Versailles, mais aussi de l’Italie, et du Japon, qui s’estiment insuffisamment pourvus par rapport à leurs aspirations à la puissance et à leurs besoins.

Cette situation n’apparaît pas aux observateurs plus avertis de l’époque comme un quelconque aboutissement, une quelconque « fin de l’histoire » coloniale. On y verrait plutôt une des étapes par lesquelles passe une histoire en perpétuel devenir. Georges Hardy parle ainsi d’une «stabilisation, au moins provisoire, du tourbillon colonial»[7] [7] G.  Hardy, La politique...

les empires coloniaux à la fin des années 1930

On peut reproduire ici un tableau des empires coloniaux à la fin des années 1930, qui correspond à leur plus grande expansion :

 

 

À l’exception des États américains, seule une poignée de peuples sont encore indépendants vers 1939. En Afrique, après l’occupation de l’Éthiopie par les Italiens en 1936, il n’y a plus que le minuscule Liberia (100 000 km2, sans doute moins d’un million d’habitants) pour échapper à l’emprise européenne. Encore cette exception n’est-elle due qu’à la protection des États-Unis et le pouvoir appartient-il aux descendants des Noirs américains installés dans le pays à partir de 1847 plus qu’aux autochtones.

En Asie occidentale et centrale, la Turquie, l’Iran et l’Afghanistan doivent leur liberté à des chefs énergiques, mais aussi à leur habileté à manœuvrer entre les ambitions de la Russie au nord et des Anglais au sud. Dans le monde arabe, l’Arabie Saoudite et le Yémen sont à peu près dégagés de la domination étrangère, mais ils restent très marginaux et vulnérables, soumis à la pression britannique, mais aussi aux ambitions italiennes, dont la confrontation leur sera, finalement, bénéfique. L’indépendance récente de l’Égypte (1936), comme celle de l’Irak (1932), impose à ces deux États de nombreuses contraintes, et maintient une tutelle britannique encore pesante.

En Extrême-Orient, la chance du Siam (qui prend en 1939 le nom de Thaïlande) a surtout été de constituer un État-tampon entre Birmanie britannique et Indochine française. Quant à la Chine, si ses dirigeants ont pu réduire les privilèges obtenus par les Européens depuis la «guerre de l’opium» de 1841 et la série de «traités inégaux» qui ont suivi, ils n’ont pu empêcher le maintien des points d’appui européens dont le symbole est le port de Hong Kong. Parmi les 45 canonnières qui croisent encore sur les grands fleuves du pays, et qui sont devenues comme le symbole d’un interventionnisme exercé au mépris de toute souveraineté, 26 sont européennes (dont 18 britanniques et 5 françaises), contre 10 américaines et 12 japonaises[8] [8] B.  Estival, «Les canonnières de Chine»

Des troupes européennes tiennent garnison dans les concessions jusqu’en 1937, où commence l’invasion du pays par les armées japonaises.

la vision idyllique d'une solidarité européenne

Selon l’historien Georges Hardy, les Européens aux colonies «se sont, en général, regardés comme des hommes d’une même race et des représentants d’une même cause. Ils se sont, en mainte circonstance, entraidés, naturellement secourus. Ils ont, par intervalles, oublié la rivalité pour s’opposer en bloc aux indigènes, comme des chasseurs de fauves. En un mot, ils ont, plus ou moins consciemment, établi et souvent observé les devoirs d’une solidarité européenne»[9] [9] G.  Hardy, Les Éléments de l’histoire coloniale...

Certes, il y a là une vision exagérément idyllique. Il n’en reste pas moins que, alors que les ambitions hégémoniques n’ont jamais manqué en Europe, les mondes d’outre-mer ont paru, très tôt, ouverts à un partage plus qu’à une exclusivité.
On peut faire remonter cette conception au traité de Tordesillas de 1494 qui partage le monde entre les deux couronnes ibériques selon une ligne nord-sud d’un pôle à l’autre. La politique coloniale est par excellence le domaine des arbitrages, dont le plus caractéristique est peut-être celui de la Conférence de Berlin de 1885, qui définit les conditions du partage de l’Afrique.

Même après ses victoires de 1815, l’Angleterre, maîtresse des mers, ne cherche pas à priver les autres puissances de leur domaine colonial, tout en s’employant à prendre le contrôle des zones jugées vitales pour ses intérêts. Avant 1914, l’affrontement colonial franco-allemand, en particulier à propos des affaires du Maroc, se règle toujours par des compromis. Le futur maréchal Lyautey, alors résident général au Maroc, déclare à ses officiers, en recevant la nouvelle de la déclaration de guerre en 1914 : «Une guerre entre Européens, c’est une guerre civile... C’est la plus grande ânerie que le monde ait jamais faite !»[10] [10] A.  Maurois, Lyautey, Plon, p.  165. ...

Jacques Frémeaux

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27 septembre 2010

un faux discours de Léopold II, fabriqué en Afrique

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un faux discours de Léopold II (1883)

 

Il circule depuis plusieurs mois sur internet une vidéo mettant en scène et en paroles "le discours ignoble de Léopold II, roi des Belges, aux prêtres chargés d'évangéliser le Congo belge" (1883) : par exemple sur You Tube ici. 

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Ce prétendu discours est un faux...

1) Il aurait commencé à circuler en 1981 au moment des différends entre Mobutu et l'Église catholique ; cf. commentaire de "moi_951" :
http://www.dailymotion.com/video/x5uro3..._colonisation-et-religion-congo-belg_news

2) Par ailleurs, il ne semble pas qu'il y ait eu des missionnaires belges au Congo à cette date, les prêtres et religieux venaient du Congo des Français ; cf. http://books.google.fr/books?id=U47B0mwVU_4C&pg=PA346&lpg=PA346&dq=missionnaires+belges+au+congo+1888&source=bl&ots=MjrpJODtzv&sig=Or883P0FV9OZnKrO_OoGkWIxVBE&hl=fr&ei=Lp6hTPLwGJTL4Aa9vZzVAw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=4&ved=0CCEQ6AEwAw#v=onepage&q=missionnaires%20belges%20au%20congo%201888&f=false

3) une investigation historiographique et critique se trouve sur ce forum de discussion :
http://www.empereurperdu.com/tribunehistoire/viewtopic.php?f=10&t=577

Michel Renard

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26 août 2010

éditions Ibis Rouge

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l'histoire coloniale aux éditions Ibis Rouge

 

présentation par l'éditeur lui-même :

Historique

Jean-Louis Malherbe

Arrivant en Guyane voilà plus d'une quinzaine d'années, Jean-Louis Malherbe, ingénieur des Arts Graphiques, était un observateur attentif de la vie culturelle du département. Force est de constater son profond désarroi face à l'absence quasi totale de publications sous forme de livre en Guyane.

Passionné par le livre «objet», celui qu'on aime avoir entre les mains, qui sent bon le papier et l'encre d'imprimerie, par le livre «plaisir», le livre «creuset du savoir» il décide de 1995 de mettre au service des Guyanais, dans un premier temps, et Antillais par la suite, une vraie maison d'édition, en tous points conformes avec la déontologie de la profession.

 

Politique éditoriale

Ibis Rouge Éditions est implantée en Guyane, Guadeloupe, Martinique et à la Réunion. Cette maison d'édition littéraire offre aux lecteurs des ouvrages de qualité traitant de la réalité spécifique de l'Amazonie, de la Caraïbe et de l'océan Indien. Elle a également pour vocation de fournir aux auteurs sur place les mêmes avantages que les maisons d'édition métropolitaines.

Le fonds éditorial d'Ibis Rouge Éditions possède une multitude de genres (essais, littérature générale, poésie, jeunesse, théâtre, beaux-livres, etc.) dont l'ensemble s'articule autour de l'espace culturel, historique et social créole.

source (août 2010)
 

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- Botanique et colonisation en Guyane française (1720-1848). Le Jardin des Danaïdes

 

 

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25 août 2010

Ali Boumendjel

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Ali Boumendjel (1919-1957)

Malika RAHAL

En mars 1957, la presse annonce la mort d'un "petit avocat musulman" : "Qui a tué Maître Boumendjel" titre France-Observateur. On s'interroge sur un faux suicide. Mais que faisait donc ce "modéré" entre les mains des "paras". Pourquoi a-t-il été assassiné, comme le reconnaîtra le général Aussaresses dans ses mémoires en 2001.

L'homme était un militant de l'Union Démocratique du Manifeste Algérien (UDMA), l'organisation de Ferhat Abbas. Son parti, perçu comme modéré, bourgeois, francophone et intellectuel a été gommé de l'histoire officielle algérienne et largement ignoré par les historiographies française et algérienne. Au moment de son arrestation, Boumendjel faisait le lien entre la direction de l'UDMA et la direction algéroise du FLN. Il conjuguait alors, comme il l'avait toujours fait sans complexe, la culture française avec un nationalisme algérien, républicain et démocratique. Il y a plusieurs histoires dans cette histoire : une histoire française et une histoire algérienne, celle d'une affaire qui a secoué les intellectuels français, et l'histoire d'un héros et d'un martyr. L'une et l'autre éclairent d'une lumière nouvelle les récits existants.

Au mépris qu'Aussaresses exprime à l'encontre de cet intellectuel, aux abracadabrantes explications qu'il donne de son arrestation, il est nécessaire d'opposer un travail d'historien. À l'histoire officielle algérienne, qui tente d'intégrer Ali Boumendjel parmi ses martyrs en schématisant son parcours, il importe d'opposer la richesse d'une biographie familiale, la complexité d'un engagement politique nuancé et d'un idéal à la fois algérien et républicain, partagé par nombre de nationalistes d'alors, et susceptible de trouver aujourd'hui un écho de l'autre côté de la Méditerranée.

Malika Rahal
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- le livre de Malika Rahal sur Ali Boumendjel

- sur Études Coloniales

- Malika Rahal : notice biographique



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Malika Boumendjel, veuve de l'avocat Ali Boumendjel :

"Mon mari ne s'est pas suicidé, il a été torturé puis assassiné"

 

Le Monde, 2 mai 2001

JE NE CONNAIS PAS les circonstances exactes de la mort de mon mari. Je n'ai même pas eu le droit de voir son corps. Seuls, deux médecins de la famille l'ont aperçu, car ils avaient été appelés pour l'identifier à la morgue d'Alger. J'ai su par la suite que l'un d'eux avait dit à ma famille : "Ne la laissez pas voir le corps, elle ne s'en remettrait pas."

Ma vie de femme s'est arrêtée le 23 mars 1957. C'était un dimanche. Mon plus jeune frère est arrivé en criant : "Ali s'est suicidé !" Il tenait un journal à la main. Je me suis sentie comme anéantie et, en même temps, je n'arrivais pas à y croire. Quelques jours auparavant, on nous avait prétendu qu'Ali, arrêté par l'armée quarante-trois jours plus tôt, avait fait une tentative de suicide. Il avait prétendument essayé de se couper les veines avec ses lunettes. Plus tard, j'ai appris qu'il souffrait en réalité de multiples blessures au poignard faites au cours de ses interrogatoires. C'était l'une des méthodes favorites du sinistre lieutenant Charbonnier…

Ce dimanche 23 mars, je me suis précipitée à l'hôpital militaire Maillot, puis au tribunal militaire. J'ai expliqué mon histoire à un jeune du contingent. Il est allé s'informer auprès de ses chefs, et, quand il est revenu, il avait l'air troublé et a bredouillé : "Je ne peux rien vous dire, allez voir au commissariat central." C'est ce que j'ai fait. Là, le commissaire Pujol m'a reçue et il m'a dit tout de suite : "Vous ne le saviez pas ?" C'est comme cela que j'ai appris la mort d'Ali. J'ai eu l'impression de plonger dans des ténèbres absolues.

Je suis rentrée chez moi dans un état second.
Les militaires nous ont annoncé que les obsèques n'auraient lieu que le mercredi suivant, mais le corps ne m'a pas été rendu. Le jour de l'enterrement a été pire que tout. Je suis allée à la morgue. J'y ai aperçu Massu, en train de rendre les honneurs à un militaire tombé au combat. Pendant ce temps-là, on faisait passer en vitesse un cercueil plombé, celui de mon mari, qu'on a chargé à bord d'une fourgonnette, avant de prendre la direction du cimetière, sous escorte policière. Tout a été expédié en un quart d'heure. Ali a été enterré comme cela, sans cérémonie, sans rien. Il avait trente-huit ans.

Je me suis retrouvée seule avec mes quatre enfants âgés de sept ans à vingt mois : Nadir, Sami, Farid et la petite Dalila. J'ai appris peu à peu les activités politiques de mon mari. L'un de ses anciens camarades m'a appris qu'il avait été le conseiller politique d'Abane Ramdane l'"idéologue" de la "révolution algérienne". C'était un avocat engagé, un humaniste et un pacifiste. Bien avant l'insurrection, il était choqué par ce qui se passait en Algérie, en particulier dans les commissariats. La torture y était déjà largement pratiquée, et cela nous scandalisait. Au début, Ali ne souhaitait pas l'indépendance de l'Algérie. Il ne s'y est résolu qu'après avoir compris qu'il n'y avait pas d'autre alternative.

Il était très réservé et ne se décontractait qu'avec moi. On s'adorait. Il me disait : "Tu es un autre moi-même." On s'était connus à l'âge de quatorze ans et, des années après, nous avons fait ce qu'on appelle un vrai, un grand mariage d'amour. Toute cette année 1957 a été un cauchemar. En février, mon frère Dédé avait été arrêté, et on ne l'a jamais revu. Une "corvée de bois". Mon père a fait des recherches désespérées pour le retrouver. Un jour, il s'est rendu à la mairie avec toutes ses décorations d'ancien combattant de la guerre de 14-18, du Chemin des Dames, à Verdun, où il avait perdu ses deux bras. Eh bien, cet homme de soixante-quatorze ans s'est fait jeter par les parachutistes. Ils lui ont lancé ses décorations à la figure et l'ont mis dehors en l'insultant… En mai de cette année-là, il a été arrêté à son tour, et lui aussi a disparu au cours d'une "corvée de bois".

Ce que je souhaite aujourd'hui avec mes quatre enfants, c'est que la lumière   soit faite. Nous l'attendons depuis quarante-quatre ans. Nous avons repris espoir   l'année dernière, avec l'affaire Louisette Ighilahriz, mais le choc, ç'a été les aveux d'Aussaresses. Un peu plus tard, le 12 décembre, Libération a publié un papier désignant nommément Aussaresses comme l'assassin de mon mari et de Ben M'hidi.   Depuis, on n'a plus de doutes là-dessus, mais nous voulons que la vérité soit dite : Ali ne s'est pas suicidé. Il a été torturé puis assassiné. Surtout, qu'on ne nous parle plus de suicide, c'est primordial pour nous ! Nous ne disons pas cela dans un esprit de vengeance, nous estimons seulement avoir droit à la vérité. C'est indispensable pour l'Histoire encore plus que pour nous.

Propos recueillis
par Florence Beaugé

 

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2 juin 2010

Algériens au Canada (Marion Camarasa)

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La Méditerranée sur les rives

du Saint-Laurent

Une histoire des Algériens au Canada


La thèse de Marion Camarasa sur l'émigration algérienne au Canada est parue sous forme d'ouvrage.

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résumé (par l'éditeur) - Au cours de la décennie 1980, des difficultés économiques doublées d'une grave crise politique ont conduit l’Algérie aux portes du chaos. Pays d'émigration, elle s'est adaptée à la globalisation en diversifiant les aires d'émigration, délaissant les zones traditionnelles comme la France pour se tourner vers de nouveaux pays tel le Canada. Comment appréhender ce phénomène migratoire et cette constitution d'une organisation communautaire de l'émigration algérienne dans un environnement nord-américain ?

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Marion Camarasa-Bellaube, docteur en histoire, diplômée de l’université de Toulouse le Mirail, est aujourd’hui membre du groupe de Recherches en études Canadiennes. Séjournant fréquemment au Canada, elle tient une chronique sur le site Ksari.com
Aurélien Yannic, docteur en histoire spécialiste des relations internationales et du monde francophone est diplômé de l’université de Toulouse le Mirail et de l’Université du Québec à Montréal. Il enseigne à l’Université.                                                             
 

- se procurer le livre sur publibook.com

 

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1 juin 2010

les massacres du 5 juillet à Oran

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réponse de Jean Monneret

à Gilbert Meynier

les massacres du 5 juillet à Oran

 

La thèse de Gilbert Meynier sur l'origine des massacres du 5 juillet à Oran est surprenante. Il ne fait en réalité que reprendre ce qu'avait déjà avancé à ce sujet un journaliste du Figaro aujourd'hui disparu,il y a trois décennies. Pour ma part, je n'ai jamais cru à la culpabilité de tireurs de l'OAS dans cette affaire. Je n'ai jamais cru non plus à un complot de l'Armée des frontières et des benbellistes qui aurait résulté en un massacre des Européens.

Un historien se penche sur des faits établis. C'est fort loin d'être le cas ici. Meynier admet qu'il n'a aucun document en l'espèce. Pourquoi nous resservir alors la vieille thèse complotarde fumeuse du tandem Ben Bella-Boumedienne montant une provocation pour assurer ensuite son emprise sur Oran.

J'ai réfuté cette "analyse" dans mon livre. Le professeur Meynier l'a-t-il seulement lu? Il confond en outre la fusillade du 26 mars à Alger et le massacre du 5 juillet à Oran. Mauvais début. Il place en outre la rue d'Isly à Oran. Passons. La thèse de la provocation repose sur deux postulats arbitraires : le premier que le FLN d'Oran était favorable au GPRA et hostile à Ben Bella et à Boumedienne ; rien ne le démontre sérieusement. Le second que l'ALN dite "des frontières" avait besoin d'un prétexte pour entrer à Oran. Tout cela ne repose sur rien en l'état actuel de nos connaissances. Quant à évoquer des témoignages........... anonymes de surcroît !

Ce que nous savons et qui est irréfutable est qu'il régnait un climat d'hystérie dans les quartiers musulmans d'Oran. Que le FLN local était peu et mal organisé et que le "militantisme" de certains se confondait avec un certain gangstérisme (voir pages 48 à 52 de mon livre), que l'ALN locale et les ATO était un ramassis de gens mal formés et incontrôlés, que de nombreux manifestants sont venus en centre-ville armés et que dans une telle situation, il ne pouvait qu'y avoir du sang.

De toutes les responsabilités, la plus lourde fut celle du commandement militaire français et de son chef le général Katz qui appliquant aveuglément des directives de Paris qu'il jugeait pourtant absurdes n'avait rien prévu pour ce jour là. Il donna à deux reprises aux troupes françaises l'ordre de rester consignées dans leurs casernes. Ceci, je l'ai prouvé, documents à l'appui, dans mon livre La phase finale de la guerre d'Algérie. Selon Alain Peyrefitte, le général De Gaulle avait dit : "Si les gens s'entre massacrent ce sera l'affaire des nouvelles autorités, pas la nôtre". Les responsabilités sont là et les chercher ailleurs c'est exonérer les dirigeants français de leurs lourdes fautes.

Jean Monneret

monneret

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31 mai 2010

De Gaulle et l'Algérie, quelques remarques (Daniel Lefeuvre)

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pour De Gaulle, l'Algérie fut toujours

une question subordonnée

Daniel LEFEUVRE

 

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30 mai 2010

les massacres d'Oran en juillet 1962

957864



la responsabilité de "l'armée

des frontières"

dans les massacres d'Européens à Oran

le 5 juillet 1962 ?
 

 

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Cher(e)s ami(e)s,

 
je vous prie de trouver, ci-dessus, la version sur les origines de la fusillade qui devait conduire aux massacres d'Européens, à Oran, le 5 juillet 1962, présentée par Gilbert Meynier, lors d'une journée sur "Paris et la guerre d'Algérie, Une mémoire partagée", le 19 mai 2009.
 
Cette hypothèse est présentée avec toutes les précautions nécessaires. Néanmoins, elle semble suffisamment crédible aux yeux d'un historien scrupuleux comme Gilbert Meynier pour  qu'il ait souhaité l'annoncer publiquement. Cette version témoigne par ailleurs, et une fois de plus, de l'intérêt qu'aurait l'ouverture des archives de l'ALN et du FLN à tous les historiens. Sauf à ce que certains documents soient dérangeants pour l'histoire algérienne officielle !
 
Très cordialement vôtre
 
Daniel Lefeuvre

 

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