Term Hatier Histoire 2014

 

 les incroyables silences

des manuels d'histoire de lycée

Jean MONNERET

 

Pris par des travaux intenses, j'ai tardé à me pencher sur le traitement du terrorisme dans les manuels scolaires, comme souhaité par quelques-uns de vous. Le choc n'en a été que plus rude :

J'ai sous les yeux le manuel Hatier destiné aux Terminales L/ES/S, je suis abasourdi.

Torture : Il n'est question que de cela sur 2 pages entières, 1944 et 1945. Bien entendu, il n'est question que de la torture pratiquée par des militaires français. Alors que tous les protagonistes de cette guerre l'ont mise en oeuvre (FLN , Barbouzes, MNA, etc...). On peut dénoncer la torture, mais, le faire sans rappeler le contexte terroriste est intellectuellement malhonnête. Le problème de la torture touche aux fondements mêmes de la civilisation occidentale et je ne peux l'évoquer pleinement ici.

Je renvoie donc à mon article sur l'Affaire Audin disponible sur mon site. Pour faire simple, disons qu'il est légitime de s'interroger sur la torture. Si le terrorisme ne justifie pas la torture, celle ci ne saurait davantage justifier, à postériori, les méthodes du FLN. Camus, pour sa part, préférait parler des noces sanglantes du terrorisme et de la répression.

 

Pas un mot sur Camus, sur l'Église de France, sur les officiers qui se sont opposés à la torture

Au sujet de la torture, nous avons droit à Alleg, Ighilariz, Servan-Schreiber, de Bollardière, Raphaëlle Branche et naturellement Sartre. Je ne dirais pas qu'il n'y a qu'un son de cloche puisque précisément il y en a un autre : Paul Aussaresses, personnage trés controversé et dont le témoignage discuté tend à confirmer ceux qui précèdent. Pas un mot sur les débats passionnés de l'époque concernant l'emploi de cette torture. Pas un mot sur Camus, sur l'Église de France, sur les officiers qui se sont opposés à la torture, etc.....

Terrorisme : Le mot n'est pas employé une seule fois. Le FLN est complétement exonéré de ses exactions. Si c'est ainsi que l'on prépare les générations futures à lutter contre ce fléau, la France est mal partie.

Les historiens de la Guerre d'Algérie sont : Vidal-Naquet, Raphaëlle Branche déjà citée, Mohammed Harbi et naturellement Benjamin Stora. Pas la moindre allusion à la diversité des opinions sur ce point : Pervillé, Frémeaux, Lefeuvre, Jauffret, Vétillard, Jordi, Faivre, inconnus au bataillon.

Les malheurs des Pieds Noirs sont exposés par J. Roy, M.Cardinal et L'Association des PN Progressistes, un groupuscule sans représentativité mais chéri des media.

Je reviendrai sur tous ces points dans une étude plus détaillée. Ceci est ma réaction à chaud.

Jean Monneret

 

Histoire Lycée
Guillaume Bourel, Marielle Chevallier, Pascal Buresi, Anne Descamps, Ivan Dufresnoy, Axelle Guillausseau, Jean Hubac, François-Xavier Nérard, Xavier Paulès, Tramor Quemeneur, Sandrine Saule, Marie-Bénédicte Vincent
Tle L, Tle S, Tle ES, Terminale
Histoire
Manuel
7 mai 2014

 

 

 

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