Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
études-coloniales
10 janvier 2012

pas de génocide en Algérie

2194049257_small_1
Riad el Fath, le momument aux martyrs à Alger

 

pas de génocide en Algérie coloniale

Roger VÉTILLARD

 

Commentaires sur un épisode franco-algéro-turc récent.

Une séquence remarquée a certainement interpellé les historiens :

- le 22 décembre 2011 le Parlement français vote une loi criminalisant la négation du génocide arménien de 1915.

- la Turquie réagit dès avant le vote, rappelle son ambassadeur le 23 décembre et accuse par la voix de son premier ministre Recep Tayyip Erdogan la France d'avoir réalisé en Algérie entre 1945 et 1962 un génocide en Algérie en éliminant 15% de la population algérienne.

- le 25 décembre Mohamed El Korso membre du Conseil de la Nation (2e chambre du Parlement algérien), nommé par le président, ancien président de la Fondation du 8 mai et accessoirement enseignant d'Histoire saisit le prétexte au bond dans El Watan pour appeler à la criminalisation du fait colonial.

À ces faits, il faut apporter les remarques suivantes :

-  Les historiens sont quasiment unanimes pour dire avec le collectif "Liberté pour l'Histoire" et avec les juristes de l'Appel contre les lois mémorielles du 23 novembre 2006 que l'Histoire ne s'écrit pas sur les bancs du Parlement. D'autant plus que comme le dit Robert Badinter ces lois sont très probablement inconstitutionnelles. Et il n'appartient pas au Parlement de dire l'histoire. Celle-ci est une science qui doit progresser avec les historiens dont la démarche ne doit pas être entravée par des arrêtés souvent purement électoralistes et compassionnels.

- La Turquie s'est beaucoup agitée. On peut la comprendre : que dirait la France si le parlement turc votait par exemple une loi criminalisant le génocide vendéen et sa négation ? Mais parions sur le fait que cette agitation n'est qu'une tempête dans un verre d'eau. La Turquie ayant beaucoup à perdre dans un bras de fer diplomatique.

 

pas d'attitude génocidaire

- Ce n'est pas en répétant que la France a eu une attitude génocidaire en Algérie avec de faux-arguments que la réflexion historique pourra avancer. Il n'y a pas eu, tous les historiens seront d'accord avec moi, 1 300 000 morts en Algérie de 1945 à 1962.

Toutes victimes algériennes confondues (celles de mai 1945, celles de la guerre d'Algérie, celles du FLN, du MNA sans compter les harkis) il est difficile d'arriver à plus de 350 000. Le ministère algérien des anciens moudjahidin fixe même le nombre des moudjahidin tués à 152 863.

Quant aux événements de mai 1945 dans l'Est algérien le consensus des historiens sérieux établit le bilan à moins de 10 000 morts comme je l'ai montré dans mes ouvrages sur le sujet. Et parler comme le fait El Korso des fours crématoires de Guelma au pluriel c'est affabuler. Il y a eu tout au plus un four à chaux qui a servi à incinérer quelques cadavres et l'édifice qui est montré de nos jours dans cette région n'est selon Yasmina Adi qu'une cartoucherie.

- Comme le premier ministre algérien Ahmed Ouyahia l'a suggéré le 6 janvier 2012, conseillons à la Turquie de cesser de faire de la colonisation française en Algérie un "fonds de commerce". Les Ottomans ont occupé le pays durant trois siècles et ils ne peuvent pas être très fiers de leur œuvre.

Faut-il rappeler les agissements de certain commandant des janissaires qui n'hésitait pas à écarteler un enfant de 5 ans qui avait mangé une cuisse de poulet sans son accord, ou les méfaits de ce bey de Constantine du nom de Tchaker au XVIIIe siècle qui exigeait de ses subordonnés que chaque matin en sortant de son palais il puisse voir sur son passage une vingtaine de tête d'hommes plantées sur des piquets ?

Et plus récemment, doit-on se souvenir que la Turquie n'a pas été du côté des indépendantistes algériens au moment de la guerre d'Algérie, qu'elle a même refusé de reconnaitre l'indépendance du pays jusqu'en 1969 car elle soutenait qu'elle avait un droit de souveraineté à exercer. Une mission diplomatique n'est arrivée à Alger que le 30 juin 1963 soit un an après l'indépendance. Et ce n'est que depuis 1970 qu'il y a entre la Turquie et l'Algérie des échanges d'ambassadeurs.

Mais le calme va revenir …

Roger Vétillard

 63438313

 

- retour à l'accueil

Publicité
Publicité
Commentaires
B
Osmanli a encore ses descendants et ses enfants en Algérie. Il y a 5 millions de Turcs en Algérie, des millions d’enfants de Kouloughli et des millions d’enfants de Corsaires et de Janissaires qui restent aujourd’hui très attachés à leurs racines et leurs origines turques et Ottomanes et à la Turquie à qui ils réclament leur identité turco-algérienne, en demandant la double nationalité. Les descendants de Turques et les Ottomanes se trouvent à Alger, Tlemcen, Nédroma, Constantine, Blida, Koléa, Médéah, Boghari, Cherchell, Miliana, Ténès, Mostaganem, Relizane, Mohammadia, Mascara, Boumerdes, Dellys, Palestro, Les Maâtkas, Tizi Ouzou, Bougie, Skikda, Annaba, Guelma. Ce sont les Turcs qui sont venus aux secours de nos ancêtres les Andalous et les Berbères pour protéger l’Islam et les Musulmans et même les Juifs d’Andalousie,lorsque les Espagnols les ont jetés à la mer et les ont pourchassés dans leurs bateaux qu’ils faisaient couler en Méditerranée. Ce sont aussi les Turcs qui les ont escortés et protégés jusqu’à bon port. Les Turcs ont arrosés de leur sang avec bravoure et courage, cette terre qui nous est chère à tous ; en mêlant leur sang aux eaux salées de la Méditerranée, lorsque vos ancêtres sont venus bombarder notre pays pour l’occuper et le christianiser. Tous sont prêts à répondre présents à l’Appel d’Erdogan. Vos ancêtres au contraire, sont venus affamés pour massacrer, perpétrer le génocide et faire le plus grand Hold-up de l’Histoire, en méprisant ce peuple qu’ils appelaient « Les Indigènes et les Mauresques » <br /> <br /> Heureusement qu’il y eu des grands « Hommes français » comme Maurice Audin, LeMoine, le Professeur Chollet et le Professeur Colonna, LeMage et De Latour, des noms à résonance de la noblesse française » qui ont fait comprendre aux Algériens que tous les Français ne sont pas les mêmes et qu’il y a quand même des Hommes Justes parmi les Français » <br /> <br /> Benosmane Es-Semmar Farida
Répondre
M
La France a tout fait en Algérie pour contrer le catholicisme et favoriser l'Islam, jusqu'à introduire ce dernier en pays berbère où les populations n'étaient que de tièdes pratiquants; elle a conservé le droit coutumier pour ne pas heurter les ruraux; elle a laissé se former des associations musulmanes contraires au droit français; elle a financé les medersas au mépris de ses propres lois ;elle a toléré les agissements des oulema interdisant aux musulmans d'envoyer leurs enfants ( à commencer par les filles ) à l'école française ; elle a pratiquement interdit les conversions au catholicisme; les plus grands spécialistes de la langue arabe et berbère étaient des professeurs français de la faculté d'Alger ( on pense à Marçais et Laoust, et bien d'autres )....et l'on vient nous parler de " génocide des âmes " ?! il faut s'informer avant d'écrire !
Répondre
J
Vos remarques sont fausses et injustifiées qui semblent n'imputer la résponsabilité du blocage de l'acces à la pleine citoyeneté Française des musulmans qu'a un groupe d"élus ultra minoritaires et diversifié aux pouvoirs trés limités que la métropole pouvait mettre au pas <br /> <br /> La "loi Jonnart " de 1919 spécifique elle à l" Algérie stipule"" ""que les sujets Français de conféssion Musulmane peuvent accéder à la citoyenneté pleine et entiére<br /> <br /> au moment de leur choix (toujours en vigueur en 1954 ) à la condition qu"ils accéptent de se souméttre comme la totalité des citoyens Français à la seule<br /> <br /> et unique juridiction civile Française .Ce qui implique le renoncement à leur statut personnel codifié par le droit Coranique" La III em Répulique fait tout pour ne pas appliquer cette loi qu"elle a votée ! Mieux alors que la République "laicarde"pourchasse les congrégations<br /> <br /> catholiques (y compris en Algérie) elle donne l'autorisation officielle de fonder "l"Association des Oulémas " le 5 Mai 1931 dont le premier président sera le Cheir<br /> <br /> Ben Baddis en personne avec comme adjoint Si Tewfik el Madani avec comme devise / Ma Religionc"est l"Islam / Ma langue c"est l"Arabe /Ma patrie c"est l"Algérie /<br /> <br /> Tout le reste" "des ersatz; des succédanés ;du vent!" " dont la "loi Blum-Violette" 1919/1936 avortée qui prévoit d"autoriser la citoyenneté Française avec le statut<br /> <br /> civil coranique !(refusée par le sénat et le GOF trés puissant à l'époque) Pour terminer nous ferons remarquer qu"aprés le 13 Mai 58 rares sont ceux qui se sont rendu compte que De Gaulle<br /> <br /> faisait des musulmans Algériens "des Français à part entiére" en leur laissant leur statut coranique incompatible avec la citoyeneté Française Ce qui aurait du nous alerter sur ses véritables intentions<br /> <br /> Mais c"est une autre histoire !<br /> <br /> Donc "génocide des ames" c'est faux La France à trop scrupuleusement respecté les accords de la reddition de 1830 (comme un paravent!)qui garantissait le privilège du code coranique qui établissait 2 collèges Mais allez voir les autres colonies à l'époque;et dans le droit musulman les "Dhimis";l'école;la fonction publique c'était en progression mais en France aussi pour les classe laborieuses ; Mais vous avez raison "la France" en la personne du général de Gaulle" à voulu se séparer d'eux" mais le principal c'est que leurs e chefs d'états et Ex (en ce moment 2 à Paris)<br /> <br /> viennent se faire soigner en France Tout les espoirs sont permis ! <br /> <br /> Jean-François Paya Ref "jf paya" et "jean francois paya" sur Google
Répondre
M
Une "poignée de figue" qui avait le pouvoir de faire tomber un gouvernement... Ceux qui commandaient ne sont pas ceux qu'on pense. En tout cas ils n'ont pas pris d'initiatives. On parle toujours d'agriculture mais il n'y avait pas que cela qui comptait. Il y avait la loi électorale savamment calculée, il y avait l'accès à la haute fontion Publique. Il y avait l'école. la question de l'abandon du statut coranique est une question culturelle qui n'était pas antinomique d'un droit à cogérer. Le "génocide des âmes" il est là, et l'emploi de cette image à traits renforcés est destinée à faire comprendre. "Nos compatriotes" se sont séparés de la France parce que la France s'est, en premier lieu, séparée d'eux.<br /> <br /> <br /> <br /> M. Mathiot
Répondre
J
"Les élus Européens d'Algérie" étaient une" poignée de figues"comme on dit chez nous et c'est la métropole qui commandait ,une réforme agraire aurait <br /> <br /> touché 3% de grandes propriétés bien souvent de compagnies etrangéres comme au Kéroulis près de chez moi et c'était la gauche radicale et socialiste ;voir gaulliste aprés 1945 qui gouvernait en France;<br /> <br /> Ceci dit il n'y a jamais eu autant de Musulmans dans les assemblée Françaises et le Sènatus-Consult de Napoléon III ni la loi Jonnard n'ont vu beaucoup<br /> <br /> de Musulmans opter pour abandonner leur statut civil<br /> <br /> coranique (interdit des Oulémas") que l'Algérie nouvelle à pratiquement conservé . Cela ne veut pas dire que se séparer de la France faisait l'unanimité <br /> <br /> chez nos compatriotes ,c'était plus compliqué !
Répondre
études-coloniales
  • Ce site édite une revue en ligne qui encourage les savoirs et les recherches consacrées à l’histoire coloniale et post-coloniale, à l'histoire des constructions mémorielles et des immigrations d’origines coloniales
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
469 abonnés
Publicité