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études-coloniales
23 juin 2006

Pierre Savorgnan de Brazza (1852-1905) - expo CAOM

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exposition virtuelle du Caom sur Savorgnan de Brazza



Pierre Savorgnan de Brazza (1852-1905)

exposition virtuelle

du Centre des Archives d'Outre-mer (Aix)




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Le retour de M. de Brazza. L'Illustration du 23 Février 1895 (source)

 

 

Savorgnan de Brazza

(Pierre de Brazza-Savorgnan  dit)

Castelgandolfo, 22 janvier 1852 - Dakar, 14 septembre 1905

 

Plus connu sous le nom de Savorgnan de Brazza, Pierre de Brazza-Savorgnan reste une des plus hautes figures de la geste coloniale française. Issu de l’aristocratie romaine, il ressentit très tôt l’appel de la mer en même temps que l’attrait de la France. Fort de l’appui de l’amiral de Montaignac, ami de son père, il entra à l’École Navale à titre étranger en 1868, et obtint ensuite d’être embarqué sur les vaisseaux de l’État. En 1874, il se fit naturaliser et Montaignac parvint à le faire nommer enseigne auxiliaire, mais Brazza, médiocrement noté, en butte aux réticences d’un milieu corporatiste, voire xénophobe, décida de se consacrer à l’exploration du bassin du Congo.(Il avait longé le littoral gabonais à bord de la Vénus).

Au cours d’une première mission (1875-1879), il remonta l’Ogooué constata que ce fleuve n’était pas un émissaire du Congo, puis reconnut le cours supérieur de l’Alima, affluent du Congo, mais dut battre en retraite devant l’hostilité d’une tribu courtière jalouse de son monopole. À son second voyage, il atteignit enfin le Congo et le 10 septembre 1880, au village d’Itiéré (Mbé), il passa avec le chef des Bateké Tio, le Makoko-Ilôo (et non le roi Makoko car il s’agit d’un titre et non d’un nom propre), un traité prévoyant l’établissement d’un protectorat et la cession d’un territoire. (Les notions de protectorat et de souveraineté étaient d’ailleurs dénuées de sens pour ce potentat africain).

Le traité Makoko n’en fut pas moins ratifié le 18 septembre 1882 par la Chambre, unanime à saluer la renaissance coloniale du pays. La popularité de Brazza fut immense. Il avait en effet coupé court aux visées rivales de Stanley, agent  du Comité d’études du Haut-Congo, patronné par le roi des Belges Léopold II. Arrivant devant N’Couna, (Brazzaville) en juillet 1881, Stanley, nanti de gros moyens, vit flotter le pavillon français à la garde du sergent Malamine : il avait été devancé par le «va nu pieds» qu’il avait une fois rencontré à Vivi et en qui il n’avait vu qu’un vagabond romantique et exalté.  C’est ainsi que la rive droite du Congo devint française. Brazza avait affranchi des esclaves et fondé deux stations hospitalières et scientifiques, Franceville sur le Haut-Ogooué et Brazzaville,  futur chef-lieu de la nouvelle colonie.

Commissaire du gouvernement dans l’Ouest africain de 1883 à 1885 (troisième mission) puis Commissaire général au Congo de 1886 à 1897, il jeta les bases de la future Afrique  Équatoriale Française avec l’aide de ses lieutenants, Ballay, Crampel, Gentil, Liotard. Rappelé à la suite de sordides cabales, il ne revint au Congo qu’en 1905 à la tête d’une mission d’enquête. Il dénonça les brutalités de certains fonctionnaires et surtout les méfaits des compagnies concessionnaires qui mettaient la contrée en coupe réglée et asservissaient les populations, si bien que sa mort, survenue sur la route du retour, a pu être imputée à un empoisonnement criminel. Le gouvernement lui fit des obsèques nationales, mais son rapport fut discrètement enseveli. Ce héros naïf et désintéressé n’a pas usurpé l’estime de ses contemporains. Nul n’a sans doute mieux que lui illustré les thèmes, récurrents dans le discours colonial, de la conquête pacifique et de la mission civilisatrice.

 

          Jean Martin
            professeur à l’université de Lille III
            membre de l’École doctorale de Paris-Sorbonne (Paris IV)
(source)

 

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liens :

- "Brazza revient bientôt", article de Pépin Boulou, professeur d'histoire-Géographie au Lycée Victor Augagneur  Pointe-Noire (30 novembre 2005)

- biographie de Pierre Savorgnan de Brazza par Pépin Boulou

 

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Le Petit Journal, 19 mars 1905

 

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le cours de l'Ogooué

 

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l'Ogooué

 

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l'Ogooué

 

 

exposition virtuelle sur Pierre Savorgnan

de Brazza (1852-1905)

 

sur le site du Centre des Archives d'Outre-mer (Aix-en-Provence)

visitez-la

 

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Commentaires
A
Bonjour,<br /> <br /> On trouve quelques timbres sur SAVORGNAN DE BRAZZA<br /> sur mon autre blog :<br /> http://albumdetimbres.blogspot.com/<br /> <br /> Bonne journée
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P
Je suis né en 1934 à Port-Gentil,ce séjour en Afrique fut bref,je revins en France à 6 mois !<br /> Mon Père travaillait pour une société -la SHO( Société du Haut-Ogoué)exploitant le bois,en particulier l'Okoumé,je crois.Il revint en France en 1936,et ne retourna en Afrique qu'en 1948 ( Guinée) et de 1950 jq sa retraite ,1961, au Sénégal.<br /> Personellement j'ai vécu,été soldat, et travaillé au Sénégal de 1959 à 1965.<br /> Je fus, jeune, fasciné par l'Afrique...et le premier film que je vis fut ce film de L.Poirier...et c'est par ce biais que je suis arrivé sur votre site,cherchant le titre et l'auteur!...et ainsi en apprendre un peu sur Brazza.<br /> Et grâce à vous,je vois enfin une photo couleur de l'Ogooué,je me souviens que mon Père parlait parfois de ses "tournées"en "pinasse" sur l'Ogooué.<br /> Ce n'est qu'aujourd'hui que j'apprends que ce fleuve s'écrit avec 2 o ( Il n'est jamais trop tard pour apprendre !<br /> Merci de m'avoir donné aujourd'hui l'occasion de repenser à mes Parents,et de m'imaginer avec Papa sur l'Ogooué.<br /> Mon Père m'avait aussi incité à lire le "coup de lune "de Siménon,excellent,qui se passe au Gabon.<br /> Je suis heureux d'avoir pu écrire cet e-mail et partagé un peu de ces souvenirs,qui avec l'âge,prennent plus d'ímportance.
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A
Amis,<br /> je viens de découvrir qu'il existe, accessible pour la modique somme de 25 €, un DVD reprenant un Film tourné en 1939 par Léon Poirier, Cinéaste doumentariste très appprécié alors, retraçant l'Extraodinaire Aventure Humaine qui fut celle de Pierre Savorgnan de Brazza.<br /> Commande sur www.lesdocs.com.<br /> A toutes et tous, qui avez encore un peu le culte des hommes qui ont façonné notre Pays aujourd'hui perdu, et tout donné jusqu'à ce que la mort les emporte dans la paix, je souhaite une bonne soirée.<br /> Alain Boucherat,<br /> qui s'est promené à Alger,de 1950 à 1961 avec Charles Savorgnan de Brazza, Homme simple et Merveilleux, aquarelliste de talent,non reconnu.<br /> <br /> Accessoirement, il me parait bien douloureux que les lointains "héritiers" de Chambrun et Brazza veuillent aujourd'hui se souvenir de "leur" famille. Et troubler dans leur quiétude, en cette terre du Congo qu'il a tant aimée,où il repose, comme y repose Makoko,la dépouille de Monsieur de Brazza et celle de son épouse,Madame de Chambrun.<br /> Quelle triste dérision. Il est décédé le 14 septembre 1905, il y aura bientôt ...105 ans, assassiné par une poignée de "ploutocrates colonialistes". <br /> C'était un véritable Aristocrate. Qu'il dorme avec son épouse, et peut-être, mais je l'igore, avec Jacques,Antoine, et Marthe...qui fut la marraine de ma Mère, et Charles, assassiné en 1962. Destin tragique pour une Famille de cette qualité.<br /> Resqiescant in pacem, Famille, car "non multa sed multum necesse est".<br /> Cordialement.
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A
Sous le coup de l'émotion j'ai omis hier soir de vous indiquer que je tiens à votre disposition - en photocopie si vous le souhaitez - "L'histoire de BRAZZA racontée par sa fill", écrite par sa fille Marthe. Il s'agit d'un fascicule de 63 pages avec illustration couleur de Gaston RY, édité le 20 décembre 1944 à Alger, que Marthe de Brazza a dédicacé à ma grand-mère le 14 janvier 1945.Revez avec ma reconnaissance, mes salutations distinguées.
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A
J'ai été très particulièreement ému de trouver enfin un hommage à cet homme hors du commun. Ma grand-mère fut la gouvernante de ses enfants à Alger à la villa Dar El Sanga. Sa fille Marthe fut la marraine de ma mère. J'ai connu son fils Charles qui faisait de très belle aquarelles dont j'ai privilège d'en détenir une. Il fut odieusement assassiné en 1962 sur les hauteurs d'Alger.J'ai bien connu le Musée De Brazza, avenue Foureau-Lamy à Alger où j'allais jouer enfant. Il y avait au rez de chaussée tous les équipements et objets personnels de cet explorateur hors norme.J'ai cru comprendre que ce musée avait été pillé à partir de 1962. Je suis passé devant en juin 2009, c'était le siège du parti des Forces Socialistes.Merci pour ce que vous faites et écrivez.Recevez mes sincères salutations.
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