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études-coloniales
18 août 2018

la traite esclavagiste n'est pas à l'origine de la révolution industrielle, Bernard Lugan

Bernard Lugan, 7 avril 2018 (1)

 

la traite esclavagiste n'est pas

à l'origine de la révolution industrielle

Refuser la repentance coloniale

Bernard LUGAN

 

Extrait de l'intervention de Bernard Lugan au colloque "Fiers d'être Européens"

Que nous dit l’école de la culpabilisation européenne ? Elle nous dit que c’est grâce aux profits de la traite européenne que la révolution industrielle européenne s’est produite ; donc la substance volée à l’Afrique est à l’origine de la richesse de l’Europe ; dans ces conditions nous sommes redevables aux Africains d’aujourd’hui qu’il nous faut accueillir… puisque nous les avons pillés et que nous avons bâti notre richesse sur leur dos.

l'Europe ne s'est pas enrichie sur la traite

L’histoire, et notamment l’école anglo-saxonne, a fait litière de cela. L’avantage du libéralisme, au sens anglo-saxon, est qu’il n’a pas de tabou. Les découvertes scientifiques faites dans le monde anglo-saxon passent dans la réalité de tous les jours. Alors qu’en France, nous avons de grands chercheurs – Pétré-Grenouilleau, par exemple – qui ont traité la question mais qui n’arrivent pas à franchir le mur du silence parce qu’il y a le cercle de feu.

Pourquoi ? Parce que tous les programmes du Secondaire sont faits par des bolcheviks ou des post-bolcheviks ; parce que les livres du Secondaire sont faits par des gens qui sont partisans de l’école de la culpabilisation, parce que le corps enseignant est décérébré et parce que nos hommes politiques manquent de volonté.

Donc ce que nous savons, nous historiens, c’est que l’Europe ne s’est pas enrichie sur la traite. Je vais prendre l’exemple des Britanniques, de l’Angleterre, du monde britannique. Nos collègues d’Oxford et de Cambridge ont publié depuis vingt ans des sommes considérables, d’énormes livres que personne, malheureusement, ne lit en France…

L’esclavage a-t-il été à l’origine de la révolution industrielle britannique ? Non. Pour trois grandes raisons. Au XVIIIe siècle, à l’époque de l’apogée de la traite, les navires négriers anglais représentaient seulement 1,5% de la flotte commerciale anglaise, moins de 3% de son tonnage. Deuxième point, les historiens britanniques ont montré que la contribution de la traite esclavagiste à la formation du capital anglais se situe annuellement à 0,11%. Et troisième point, les bénéfices tirés de la traite ont représenté moins de 1% de tous les investissements liés à la révolution industrielle anglaise. Alors, certes, des Anglais s’enrichirent, mais pas l’Angleterre.

En France, nous avons les mêmes études. Pétré-Grenouilleau a démontré cela. Il a démontré que la traite n’est pas à l’origine de la révolution industrielle française.

 

Bernard Lugan, 7 avril 2018 (2)

 

comment expliquer...?

Prenons le problème par l’absurde. Comment expliquer, si la traite avait été à l’origine de la révolution industrielle française – qui n’a pas eu lieu au XVIIIe siècle, à l’époque de l’apogée de la traite et alors que le commerce colonial français était supérieur au commerce colonial anglais – comment expliquer que la France n’a pas fait sa révolution industrielle à cette époque ? Pourquoi la révolution industrielle française s’est produite après l’abolition de la traite ? Et enfin, pourquoi cette révolution industrielle s’est-elle faite non pas à Nantes, non pas à Bordeaux mais en Lorraine, dans la région lyonnaise, loin des ports négriers des siècles précédents ?

Si, véritablement, la traite esclavagiste avait été à l’origine des révolutions industrielles européennes, le Portugal constituerait un contre-exemple. Ce pays occupait une place énorme dans la traite sur toute la zone du golfe de Guinée jusqu’en Angola : 60% de la traite provenait de cette région et le Portugal détenait 45% de ces 60%. Si les profits de la traite expliquaient la révolution industrielle, aujourd’hui le Portugal devrait être une grande puissance. D’autant qu’il a décolonisé beaucoup plus tard. Or, le Portugal n’a jamais fait sa révolution industrielle et, jusqu’à son entrée dans l’Europe, était une sorte de tiers-monde.

Que dire, enfin, de l’industrialisation de pays qui n’ont jamais pratiqué la traite – ou seulement d’une manière anecdotique ? Que dire de l’industrialisation de l’Allemagne ? De la Tchécoslovaquie ? De la Suède ? Pays qui n’ont pas pratiqué la traite. Nous sommes donc face à un pur mensonge.

Et ce mensonge a évolué pour dire nous dire aujourd’hui que nous avons introduit la traite en Afrique, provoqué la vente des hommes. Là encore, nous sommes dans le mensonge le plus total.

 

la traite a toujours existé en Afrique

La traite a toujours existé en Afrique. Elle a existé d’une manière traditionnelle mais aussi d’une manière arabo-musulmane. C’est nous qui avons mis fin à cette traite. La réalité, c’est qu’une partie de l’Afrique s’est enrichie en vendant l’autre partie de l’Afrique. La réalité, c’est que la traite des Noirs a été faite par d’autres Noirs, des Noirs qui ont vendu leurs «frères» noirs.

 

traite Atlantique, carte Bernard Lugan

 

Toutes les taches rouges sur la carte montrent les royaumes esclavagistes partenaires des Européens. En effet, les Européens n’allaient pas chasser les esclaves. Pourquoi prendre le risque des maladies, le vomito-negro, les tribus… ? On attendait dans les bateaux, en bonne pratique commerciale, que les partenaires – maîtres du marché et des flux du marché – viennent livrer les hommes qu’ils avaient capturés ou qu’ils avaient achetés à ceux qui les avaient capturés plus au Nord.

Tous ces royaumes ont tiré une fortune considérable de la traite. D’ailleurs, cette zone s’est appauvrie après l’abolition qui a fait disparaître leurs ressources. Ces royaumes ont été rayonnants aux XVIIe, XVIIIe et début du XIXe siècles puis ont disparu au cours du XIXe quand les Européens ont aboli la traite. C’est le moment de la décadence de la zone côtière et de la renaissance de la zone sahélienne. C’est un phénomène parfaitement connu des historiens, qui a fait l’objet de dizaines de thèses. Mais, à la différence de l’Angleterre, ces idées ne passent pas dans la grand public.

 

nous avons libéré les Africains de la traite

Pourquoi l’Angleterre ne connaît-elle pas ce phénomène de la repentance ? Tout simplement parce que les découvertes des universitaires ne sont pas censurées par la doxa officielle. En France, nous sommes dans une Albanie mentale et dans le dernier pays post-marxiste.

Un exemple. En 1750, Tegbessou, le roi du Dahomey – grand royaume esclavagiste – vend chaque année plus de 9 000 esclaves, que ses forces capturaient plus au Nord, aux négriers européens. Les revenus qu’il en tirait – calculés par les historiens britanniques – infiniment supérieurs à ceux des armateurs esclavagistes de Liverpool ou de Nantes.

Ces points autorisent à dire que nous n’avons pas pillé l’Afrique à l’époque de la traite. Non seulement nous ne l’avons pas pillée mais c’est nous qui avons libéré les Africains de la traite.

Bernard Lugan
historien, universitaire
directeur de la revue L'Afrique réelle
7 avril 2018, source

 

Bernard Lugan, 7 avril 2018 (3)

 

 

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Commentaires
B
évidemment, si la traite esclavagiste était à l'origine de la révolution industrielle, cette dernière aurait eu lieu dans l'Antiquité Occidentale, ou en Afrique elle même (sous esclavagisme interne ou arabe) bien avant la récupération occidentale de ce phénomène local ancien. Et aurait eu lieu aussi en Asie (entre autre lieux d'existence d'esclavagisme).
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V
La révolution industrielle est née avec l ' invention de la machine à vapeur , le rest n ' est que verbiage !!
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B
Commentaire judicieux de Samba Dia. Les textes de l'expéditeur dénommé Personne sont (en plus) totalement contradictoires: il affirme que " les Africains de l’époque impériale n’ont jamais été esclavagistes", mais il énonce, en même temps, toute une longue série d'exceptions qui annule (de fait) son affirmation originelle. Cas aggravant: il accepte l'existence de cas de servitudes réelles, mais il en minimise l'importance (ce que font toujours les ...esclavagistes !). Bref: on peut être anticolonialiste et être, aussi, intelligent: la caricature positive des Colonisés (par le biais d'un faut débat et d'un autre fait historique: ici l'esclavagisme) ne rend pas service à la cause anticolonialiste, elle est au contraire le reflet inversé de la caricature négative faite par le colonialisme fanatique: elle est même son principal allié...
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P
Je tiens à dire à l'auteur de cet article que cet négationnistes des crimes et horreur du passé ( génocide, geurre ) dont l'europe rejette la faute sur ces victimes ne peut marcher, cela est une échec en avant en ce sens que cela ne contribuera qu'a faire attisé la haine anti blanc.plus vous chercherai à vous dedoiner de vos crime plus cette haine monte de façons proportionnel et il faudra tôt ou tard vous attendre à un revers de bâton. L'europe notamment la France ferai mieux encore plus à reconnaître <br /> <br /> Ses erreurs du passé plutôt qu'a chercher à blanchir des crimes d'un degré immoral inacceptables pour tout humains normal et au pire des cas en rejettant l'entière responsabilité sur les Africains.ceci dans l'objectif de se faire défenseur des droits de l'homme qu'il n'a jamais respecter durant son histoire. car tôt ou tard lorsque le continent Africains vas se réveiller ce sera malheureusement les blanc descendant de génocidaires qui en portera les fardeau, d'ailleurs on assiste de plus en plus à un sentiment anti français en Afrique de la part de la jeunesse . il faut mieux donc pour la France de chercher à redorer son image
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P
Comment furent menées les Razzias Négrières Transatlantiques ? : PAR LA VIOLENCEPar le rapt, ou la technique du filhamento<br /> <br /> <br /> <br /> « La capture de ces derniers (les Noirs) était de toute façon considérée comme une action d’éclat méritant l’indulgence de l’Eglise. Ainsi, les premiers Noirs capturés le furent par des hommes convaincus qu’il s’agissait d’un haut fait et d’une bonne action puisqu’ils gagnaient des âmes à Dieu, en baptisant ces malheureux. La technique utilisée au début pour acquérir les premiers esclaves était également héritée du Moyen-Age : le rapt ou filhamento. On attaquait par surprise des campements de nomades isolés, qu’on ramenait au Portugal, avec la « sainte intention du salut des âmes perdues », écrit Françoise Da Veiga Pinto 4.<br /> <br /> <br /> <br /> Par la fourberie grâce au dressage de Noirs christianisés<br /> <br /> <br /> <br /> « Les Noirs qui s’avéraient plus dociles que les Guanches, furent rapidement réexportés au Portugal vers les Iles. La demande s’accrut donc rapidement, ce qui obligea les marchands à mettre au point une technique d’acquisition moins « sauvage » que le rapt. Ils avaient vite compris que le système du filhamento était extrêmement préjudiciable au commerce, car les populations côtières avaient appris à se méfier des navires et évitaient de se rendre sur les plages de peur d’être capturés. Ils cherchèrent donc à établir des relations commerciales normales, sur la base d’un échange de marchandises. Pour cela, ils utilisèrent très tôt les premiers captifs comme interprètes. Ceux-ci jouèrent un rôle important dans l’évolution du système de la traite. Le Vénitien Ca da Mosto, au service de la couronne portugaise, rapporte que certains esclaves, une fois qu’on les avait baptisés et qu’ils parlaient la langue de leur maître, étaient embarqués à bord des caravelles et envoyés auprès de leurs congénères. Ils devenaient des hommes libres après qu’ils avaient ramené quatre esclaves » écrit Françoise Da Veiga Pinto 5.<br /> <br /> <br /> <br /> Par l’implantation sur le sol africain : les métis de l’Ile Sao Tomé, et les lançados en Angola<br /> <br /> <br /> <br /> « Lorsqu’il fut question de peupler des îles, les gens se répandaient en de si grands murmures qu’il semblait qu’on dépensât quelque part de leurs propres biens ; et, fondant sur cela leurs doutes, ils allaient, dans leurs conversations, jusqu’à déclarer l’affaire tellement impossible qu’ils estimaient qu’elle ne parviendrait jamais à sa fin… » note Gomes Eanes de Zurara 6.<br /> <br /> <br /> <br /> Les métis de l’Ile de Sao Tomé<br /> <br /> <br /> <br /> « A partir de 1483, les voyages de Diego Cao ouvrirent aux Portugais les portes de l’Afrique Centrale, par l’intermédiaire du royaume du Kongo. Ainsi naquit un autre foyer de traite, parallèlement à la colonisation de Sao Tomé où, très vite, se développa la culture de la canne à sucre. Les premiers colons de l’Ile furent des déportés et des enfants juifs convertis, des « nouveaux chrétiens », que l’on maria à des esclaves importés de la côte de Guinée d’abord, puis du Kongo. Cette société de métis allait se convertir rapidement en trafiquants d’esclaves, lorsque les habitants de Sao Tomé eurent obtenu du roi le privilège du « rachat », resgate, sur les côtes africaines en face de l’archipel » 7 écrit Françoise Latour De Veiga Pinto.<br /> <br /> <br /> <br /> Les princes marchands portugais ou la terreur des lançados sur l’Angola<br /> <br /> <br /> <br /> La seconde articulation de la politique négrière portugaise à l’intérieur de l’Afrique Noire, se mit en place en 1571, avec la concession à Dias de Novais par le roi du Portugal de la région angolaise qui s’étend du Dande au Cuanza. Le roi du Portugal qui, en se réservant le monopole du commerce des esclaves déporta en Angola, les lançados : sinistres individus surnommés la « semence de l’enfer » par les Portugais eux-mêmes : « Tout ce qu’il y a de mal, assassins, débauchés, voleurs. Avec le temps, ce groupe d’intermédiaires va s’étoffer au point de constituer en plusieurs points de la côte, cette classe de « princes marchands » sur laquelle va reposer la traite » 8, écrit Elikia M’Bokolo.<br /> <br /> <br /> <br /> L’EMERGENCE DES ROYAUMES NEGRIERS VECTEUR DE L’INSECURITE EN AFRIQUE NOIRE<br /> <br /> <br /> <br /> La stratégie européenne d’amplification du système négrier transatlantique, consista principalement en la prise du pouvoir, soit par les Européens eux-mêmes, d’une part, après destitution par assassinat ou par déportation des vrais souverains africains, soit par la mise en tutelle de ceux-ci, avec menace permanente de mise à mort en cas de conspiration ou de refus de se soumettre.<br /> <br /> <br /> <br /> Le roi du Kongo, Nzinga Mbemba, alias Affonso 1er, fut le témoin malgré lui, et la victime de cette tragédie : « La haine vouée par Affonso 1er à la traite des esclaves outre-mer et la vigilance qu’il maintenait pour ne pas voir son autorité s’éroder lui valurent l’animosité de certains des marchands portugais vivant dans la capitale. Le dimanche de Pâques 1540, huit d’entre eux essayèrent d’attenter à sa vie pendant qu’il assistait à la messe. Il en réchappa, une balle ayant simplement traversé la frange de sa tunique royale, mais un des nobles de sa cour fut tué et deux autres blessés » 9.<br /> <br /> <br /> <br /> La fraude électorale<br /> <br /> <br /> <br /> D’autre part, face vraisemblablement à l’agitation endémique des Africains s’opposant à la prise de pouvoir par des Européens, ceux-ci élaborèrent un système de fraude électorale dont l’historienne allemande Béatrix Heintze décrit les mécanismes : « Alors que nous ne savons rien sur l’organisation de l’esclavage à l’époque où le Ndongo était encore puissant et s’étendait quasiment jusqu’à la côte Atlantique, nous voyons apparaître dans le bout d’Etat considérablement réduit qu’était le Ndongo au début du XVIIème siècle, une nette centralisation de l’esclavage. Cette centralisation du pouvoir de disposer d’autrui, ainsi que la part (devenue entretemps ?) importante des esclaves dans la population du Ndongo furent déterminantes pour les Portugais des années vingt, qui n’anéantirent pas complétement cet Etat, mais y établirent un roitelet entièrement à leur solde » 10.<br /> <br /> <br /> <br /> « Au plus tard au début du 17ème siècle les esclaves étaient devenus une institution centrale du Ndongo et étaient un facteur de pouvoir de premier plan. L’importance qu’avaient les quizicos 11 le fait que leurs supérieurs, réunis avec les électeurs proprement dits et les chefs, nommèrent le nouveau roi du Ndongo en 1626. A la vérité, les résultats de ce vote, mis en scène par les Portugais, étaient déjà connus d’avance, mais comme on tenait à tout prix à respecter les règles du jeu – du moins en apparence – afin de légitimer le nouveau roi aux yeux des Mbundus, cette participation – sauf erreur du chroniqueur – ne fut certainement pas initiée par les Portugais » 12.<br /> <br /> <br /> <br /> L’implantation d’une insécurité endémique par le système négrier<br /> <br /> <br /> <br /> Comme assommoir afin de se ravitailler plus facilement en esclaves, les négriers européens, plongèrent l’Afrique Noire dans une insécurité dont le contraste avec le climat général ambiant dans l’Afrique précoloniale, est décrit notamment par le voyageur arabe Ibn Battuta qui, lors d’un périple au Soudan entre 1352 et 1353, note que : « Les actes d’injustice sont rares chez eux ; de tous les peuples, c’est celui qui est le moins porté à en commettre, et le Sultan (roi nègre), ne pardonne jamais à quiconque s’en rend coupable. De toute l’étendue du pays, il règne une sécurité parfaite ; on peut y demeurer et voyager sans craindre le vol ou la rapine. Ils ne confisquent pas les biens des hommes blancs qui meurent dans leur pays, quand même la valeur en serait immense, ils n’y touchent pas ; au contraire, ils préposent à l’héritage des curateurs choisis parmi les hommes blancs et il reste entre leurs mains jusqu’à ce que les ayants-droit viennent le réclamer » 13.<br /> <br /> <br /> <br /> La restructuration de l’économie africaine pour les besoins du système négrier<br /> <br /> <br /> <br /> Après avoir méthodiquement imposé la famine afin d’asphyxier le continent Noir pour la rentabilité maximum de la « traite », les négriers réorganisèrent toute l’économie africaine en faisant appel à la technique de leurs ancêtres de la Rome Antique, le Taux du Fenus Unciarum<br /> <br /> <br /> <br /> Qui s’articulait comme suit :<br /> <br /> <br /> <br /> Celui qui a une dette et qui ne peut se racheter devient esclave ;Il peut cependant se racheter en vendant son fils au créancier ;Le créancier peut vendre son débiteur au-delà du Tibre ;Le créancier peut bénéficier du sectio ; c’est-à-dire, du partage du corps ou des biens de son débiteur.<br /> <br /> <br /> <br /> C’est ainsi que les Africains qui s’endettaient pour survivre, sans aucune possibilité de pouvoir rembourser leur dette, tombaient sous le coup de la « loi » scélérate du taux du Fenus Unciarum, qui en faisait automatiquement des captifs aussitôt déportés.<br /> <br /> <br /> <br /> Une autre tactique de la restructuration de l’économie de l’Afrique Noire, pour les besoins du système négrier, fut de faire de la femme, de l’homme et de l’enfant africain, la marchandise unique et l’unité de change exclusive ; tactique que les Européens appliqueront plus tard aux Indiens, ainsi que le rapporte l’historien Davilla Pavilla : « on a vu un jeune homme vendu pour un fromage, une fille pour une mesure de vin, et un cheval pour cent Indiens » 14.<br /> <br /> <br /> <br /> Le triomphe du phénomène dynamique<br /> <br /> <br /> <br /> Le phénomène dynamique, en tant que mouvement étalé dans le temps dont les origines se perdent dans la nuit de l’Histoire jusqu’à s’évanouir de la mémoire, érigea l’esclave en unité de change et les guerres endémiques et l’insécurité en quotidien du continent Noir. Cette nouvelle culture contraindra un pan important de la population à ne survivre que par l’économie de Traite dont la conséquence immédiate sera l’érection, à partir du XVIIIème siècle 15notamment, d’une nouvelle société produisant et reproduisant des générations d’Africains nés dans l’économie de l’esclavage et ne vivant que par elle, donc ne connaissant aucun autre modèle de société que celle dans laquelle elles évoluent. C’est-à-dire, une société où continuera de triompher la loi des forbans : le brigandage, la dictature et l’iniquité dont les Africains vivent encore aujourd’hui la réalité à travers les dictatures imposées et protégées par l’Occident qui a ainsi substitué aux razzias d’hommes hier, le pillage aujourd’hui, tout aussi violent et sanguinaire, des matières premières agricoles, minières et énergétiques de l’Afrique Noire.
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