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études-coloniales
18 décembre 2012

les enjeux historiens du voyage de Fr. Hollande en Algérie

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la réconciliation au prix de la falsification ?

à propos du voyage de Fr. Hollande en Algérie

Daniel LEFEUVRE

 

Si le président algérien s’est, jusqu’à maintenant, gardé de demander à la France de faire acte de «repentance» pour les crimes qu’elle aurait commis en Algérie durant la période coloniale, en revanche, d’autres dirigeants algériens exigent un tel acte de contrition.

Ainsi, mardi dernier, le ministre des Mouhdjahidins, Mohamed-Cherif Abbas, réclamait-il «une reconnaissance franche des crimes perpétrés» à l’encontre du peuple algérien. De son côté, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme, Farouk Ksentini avait déclaré, la veille, que «La colonisation a été un crime massif dont la France doit se repentir si elle envisage d'établir avec l’Algérie […] de véritables relations délivrées d'un passé tragique, dans lequel le peuple algérien a souffert l'indicible, dont il n'est pas sorti indemne et qu'il ne peut effacer de sa mémoire.»

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Mohamed-Cherif Abbas

Quand on connaît un tant soit peu le fonctionnement du pouvoir algérien, on ne peut pas imaginer que de tels propos aient été tenus sans l’aval du président Bouteflika. Cela révèle une forme de partage des rôles au sommet de l’État algérien entre, d’une part, un président qui souhaite l’essor de la coopération – notamment économique – avec la France, dont son pays a besoin et, d’autre part, le ministre des Moudjahidins et les représentants des associations mémorielles (en particulier la Fondation du 8 mai 1945), dont les discours sont surtout à destination intérieure.

Ces demandes réitérées de repentance ont, en effet, pour fonction première de tenter de détourner le peuple algérien des difficultés qui l’accablent depuis des décennies : chômage massif, touchant en particulier la jeunesse ; crise du logement ; délabrement des services publics scolaires et universitaires, de santé, de transport, etc. Difficultés qui témoignent de l’incurie et de la corruption du parti au pouvoir depuis 1962.

Cette exigence de repentance repose sur une histoire falsifiée de la colonisation française et du nationalisme algérien. Le but : légitimer le pouvoir accaparé par une fraction du FLN lors de l’indépendance de l’Algérie et jalousement conservé depuis.

Falsification de l’histoire coloniale présentée comme une entreprise génocidaire.

Certes, la conquête (1830-1849, 1857) puis la guerre d’Algérie (1954-1962) ont été des conflits meurtriers. Mais en aucun cas génocidaires, ni dans les intentions, ni dans les actes. Le simple constat que la population algérienne a triplé entre 1830 et 1954 (hors populations d’origine européenne et juive) en est la démonstration la plus indiscutable. Faut-il, par ailleurs rappeler, que lors des années de conquêtes, l’émir Abd-el-Kader s’est montré impitoyable à l’égard des tribus qui lui refusaient allégeance ou qui s’étaient rangées aux côtés de la France, n’hésitant pas à les combattre et à en exterminer les hommes – y compris les prisonniers !

Quant au bilan des pertes algériennes, lors de la guerre d’Algérie, il ne s’élève pas à un million, voire à un million et demi de «martyrs», comme l’histoire officielle algérienne s’évertue à en convaincre les Algériens, mais à 250 000 morts au maximum, parmi lesquels au moins 50 000  sont à mettre au compte du FLN : assassinats, en Algérie et en France, de militants nationalistes d’obédience messaliste ou supposés tels, assassinats d’Algériens refusant d’obéir aux ordres du FLN et de ceux favorables à la France, massacres de milliers de harkis, perpétrés pour la plupart au lendemain de l’indépendance, dans des conditions d’indicible horreur.

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harki massacré

L’évocation par certains de «génocides culturels» relève, elle-aussi, de la propagande la plus grossière et non du constat historique. Jamais la France n’a tenté ni voulu empêcher la liberté du culte musulman et sa pratique. N’est-ce pas, au contraire, le seul pays à avoir acquis deux hôtels, l’un à Médine, l’autre à La Mecque, destinés aux pèlerins musulmans venus de son empire colonial ? Sous la colonisation, les Algériens n’ont pas cessé d’être des musulmans et ils ont pu, librement, s’adonner à leur culte et en observer les prescriptions – y compris lorsqu’ils ont été mobilisés dans l’armée française. Une telle tolérance religieuse existe-t-elle dans l’Algérie actuelle ?

Elle n’a pas, non plus, cherché à éradiquer la langue arabe, ni le tamazight, qui jusqu’à la fin de la période coloniale ont été les langues vernaculaires des populations locales. En revanche, c’est l’affirmation de l’arabité de l’Algérie, par le FLN – on se souvient de la déclaration de Ben Bella à l'aéroport de Tunis, le 14 avril 1962 : «Nous sommes arabes. Nous sommes arabes. Nous sommes arabes!» – qui a mis en péril la langue et la culture berbères.

Mais admettre ces réalités est impossible pour les dirigeants algériens, sauf à reconnaître qu’ils n’ont cessé de mentir et que le FLN a dû imposer son autorité – sa dictature - en usant aussi de la terreur contre le peuple dont il s’est proclamé l’unique représentant.

Daniel Lefeuvre
professeur à l'université Paris VIII - Saint-Denis

article publié le 19 décembre sur atlantico.fr

 

 

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à propos du 17 octobre 1961

 

La manifestation organisée par le FLN à Paris, le 17 octobre 1961, donne lieu, depuis quelques années, en France et en Algérie, à un déferlement de contrevérités, sur ses causes, sur son déroulement et sur son bilan.

Sur ses causes, l’appel à manifester aurait été lancé par la fédération de France du FLN pour protester contre le couvre-feu imposé par le préfet de police Papon aux Algériens du département de la Seine – couvre-feu qui fait suite à  l’assassinat par les commandos FLN d’au moins 41 policiers parisiens et de dizaines d’Algériens du département de la Seine, pro-messalistes ou refusant d’acquitter «l’impôt révolutionnaire» et d’obéir aux interdits imposés par le FLN.

En réalité, le couvre-feu n’est qu’un prétexte. Instrumentalisant le mécontentement des Algériens parisiens contre une mesure discriminatoire et qui leur rendait la vie plus difficile encore, les dirigeants de la fédération de France – ou certains d’entre eux - ont voulu faire la démonstration de sa puissance, pour s’imposer à la table des vainqueurs, au moment où la question n’est plus de savoir si l’Algérie sera indépendante dans un avenir proche – le général De Gaulle ayant levé le dernier obstacle à la reprise des négociation lors de sa conférence de presse du 5 septembre 1961 – mais comment se fera la répartition des pouvoirs entre les différentes factions frontistes.

Pacifique la manifestation ? Comment expliquer alors que des coups de feu ont été échangés, notamment au pont de Neuilly, entre militants FLN et policiers ? (Cf. Brunet Jean-Paul, Police contre FLN, Flammarion, 1999, pages 183 et suivantes).

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Quant au bilan, loin des deux cents – voire quatre cents – morts algériens, tués par balle ou des coups reçus, jetés dans la Seine, avancés en Algérie et en France par des auteurs plus idéologues qu’historiens, la seule étude sérieuse et honnête, celle de Jean-Paul Brunet citée précédemment, l’établit en totalisant les morts du 17 octobre et ceux du 18, ainsi que les blessés ultérieurement décédés et les victimes supposées d'éléments incontrôlés de la police en dehors de la manifestation,  à 14 certains, 8 vraisemblables, 4 probables et 6 possibles, soit un total de 32, en comptant large.

Une nouvelle fois, il s’agit de construire un martyrologe artificiel pour dénoncer l’horreur du colonialisme, tout en dédouanant de toute responsabilité les organisateurs de cette manifestation qui ne pouvaient pas ignorer  que la répression serait violente, compte tenu du nombre des policiers victimes les mois, les semaines et les jours précédents, de la guerre que le FLN a menée contre la police parisienne.

Comment, par ailleurs, ne pas s’étonner de voir François Hollande rendre hommage aux victimes algériennes, sans un mot pour les policiers victimes du devoir. Comment justifier que le maire de Paris ait fait apposer une plaque au pont Saint-Michel rappelant la mémoire des victimes de la répression policière, mais qu’il n’a pas jugé bon d’en faire poser dans les rues où des policiers ont été assassinés ?

Pourquoi ce silence officiel sur les centaines de Français enlevés et disparus, en Algérie, après le 19 mars 1962, date d’un cessez-le-feu qui n’a pas été respecté ? 

La France ne doit-elle honorer que ceux qui l’ont combattue ?

Daniel Lefeuvre
source première

diplome medecin colonial

la colonisation n'a-t-elle eu que des effets négatifs ?

 

Le «système colonial» injuste ? Mais alors il faut aller jusqu’au bout et dire que la colonisation arabe de l’Afrique du Nord était injuste ainsi que la colonisation ottomane. Il faut dire que la Régence d’Alger était une société discriminatoire qui imposait aux Juifs l’infâme statut du dhimmi ; une société qui pratiquait l’esclavage,  des captifs européens et des Noirs acheminés d’Afrique. Il faut dire que la masse des paysans et éleveurs de la Régence était impitoyablement exploitée et pressurée par un pouvoir parasitaire. C’est la France coloniale qui a interdit l’esclavage et qui a libéré les Juifs pour en faire des citoyens.

Certes, au temps de l’Algérie française, des inégalités politiques et sociales ont subsisté et même, dans certains domaines, se sont creusées, des injustices ont été commises dont les Algériens musulmans ont été les premières victimes. Mais la présence française en Algérie ne se réduit pas à cela. Et plutôt que de jeter des anathèmes, mieux vaut en faire l’inventaire.

Pour dresser cet état des lieux, c’est d’abord vers le grand historien algérien Mohammed Harbi que je me tourne : «La colonisation a été ambivalente dans ses effets. D'un côté, elle a détruit le vieux monde, au détriment de l'équilibre social et culturel et de la dignité des populations. D'un autre coté, elle a été à l'origine des acquis qui ont créé la modernité algérienne [...] On peut même dire, sans risque de se tromper, que la colonisation a été le cadre d'une initiation à ce qui est une société civile, même si cet apprentissage s'est fait malgré elle et s'est heurté à une culture coloniale, d'essence raciste.»

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Mohammed Harbi


C’est au cours de la période coloniale que les Algériens se sont accoutumés aux libertés de la presse, d’association et de réunion, au pluralisme politique et aux droits de vote, même limités. Le FLN au pouvoir ne les a-t-il pas, longtemps frustrés de ces libertés ? C’est également l’administration coloniale qui a élargit, progressivement et peut-être trop tardivement, les droits des femmes, contre le FLN qui s’est attaché, après l’indépendance, à les ré-enfermer dans les contraintes du cadre islamo-patriarcal.

Quant à l’infrastructure économique, sociale, culturelle, édifiée au temps de la colonisation et laissée en héritage à l’Algérie indépendante, elle faisait de ce pays, non pas un pays sous-développé, mais un pays en voie de développement. Sans doute le mieux équipé, matériellement et intellectuellement, de tous les pays africains.

Aussi, les difficultés que connaît l’Algérie actuelle ne relèvent-t-elles pas de ce legs colonial,  mais des politiques menées depuis l’indépendance et du pillage des ressources de ce pays riche – mais dont le peuple est pauvre – par les caciques du régime.

Daniel Lefeuvre
source première

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débouchés économiques contre reconnaissance

de culpabilité ?

On ne peut que se réjouir de l’approfondissement des relations économiques, mais aussi culturelles, humaines, entre nos deux pays. L’un et l’autre ont tout à y gagner.

Mais quant à l’idée de reconnaître une «culpabilité passée», cela n’aurait de sens que si l’on acceptait la vision erronée d’un passé uniment fautif, conception étrangère à l’analyse historique. La France a été une puissance coloniale, comme l’Angleterre, les Pays-Bas, la Belgique, l’Espagne, le Portugal, l’Italie et l’Allemagne. Comme le Japon, la Russie, les États-Unis et l’Empire ottoman.

La colonisation fut un phénomène complexe, mondial  et l’historien n’est pas un juge, pas même un juge d’instruction, comme se plaisait à le rappeler Lucien Febvre. Son travail, c’est  d’étudier le passé sans a priori – et beaucoup reste à faire dans ce domaine – et l’enseigner. Pas de le juger et encore moins d’en accepter la falsification, fut-ce pour gagner ou conserver quelques marchés à l’exportation.

Un pays qui accepte de s’abaisser, de salir son passé, se priverait de la cohésion et de la force morale nécessaires pour affronter les contraintes de la mondialisation. Les quelques bénéfices immédiats qu’il pourrait, éventuellement, en tirer se paieraient au prix d’une désagrégation du lien social et d’un déclassement définitif sur la scène internationale.

Ce serait, en outre, un mauvais service rendu au peuple algérien. En donnant caution au mensonge historique sur lequel repose encore, en bonne part, son pouvoir, une telle lâcheté conforterait la nomenklatura algérienne.

Daniel Lefeuvre
source première

 

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Commentaires
M
Pour un rapprochement historique.<br /> <br /> <br /> <br /> Si le pouvoir FLN actuel falsifie l’histoire, comme le dit M. Daniel Lefeuvre, il n’est pas sérieux que l’université française se mette à son tour à le faire. Il est affligeant de voir comment un représentant de l’université française, animé d’un sentiment haineux inexplicable après tant d’années, peut se livrer à l’amalgame consistant à justifier le système colonial au moyen des errements du pouvoir FLN actuel. Sa discipline devrait le mettre – en principe - à l’abri du péché d’anachronisme.<br /> <br /> <br /> <br /> Je ne suis pas pour les batailles de nombre de morts. Un mort est un mort et c’est déjà un mort de trop, il suffit à s’indigner. Ce sont des problématiques dépassées. Je préfère qu’on m’explique les systèmes répressifs et les stratégies d’occultation mis en place par le système colonial. Toujours est-il que 250 000 morts Français musulmans – ou ne serait-ce que 200 000 pour faire plaisir à M. Lefeuvre – est un chiffre hors de proportion avec celui des Européens, civils et militaires compris, que d’ailleurs il ne cite pas. Remarquez que je ne parle pas de « Français d’Algérie » car tous, les uns et les autres étaient – depuis le senatus consulte - des Français d’Algérie…<br /> <br /> <br /> <br /> J’avais, il y a quelques mois, jeté un pavé dans la mare au sujet d’un « génocide moral » par la France en Algérie. Cela n’avait pas plu et on avait fait semblant de ne pas comprendre. Mais il est un fait que toute la hiérarchie coloniale, du riche colon parlementaire au petit Pied-noir de quartier, était d’accord – volontairement pour les uns et tacitement pour les autres - pour freiner l’émancipation scolaire, sociale et surtout politique d’une catégorie de Français d’Algérie majoritaire, les Musulmans. Le « génocide », il est là. Ce fut un « génocide » suicidaire. Je raisonne en grandes masses bien sûr, car les négationnistes trouvent toujours tel ou tel exemple pour démonter le contraire. <br /> <br /> <br /> <br /> Le 17 octobre demeure la partie émergée de l’iceberg dans lequel l’insurrection algérienne rencontre la terreur d’Etat. Un ou deux jours extrêmement visibles car il y a cette manifestation de masse. Evoquer le terrorisme FLN ne suffit pas. Il faut expliquer les choses en perspective : un fait insurrectionnel durable nié par un système répressif. Pour exonérer la police, on proclame que la morgue savait déterminer l’origine des auteurs des meurtres. On peut tout aussi affirmer le contraire. La courbe des tués accuse une augmentation alarmiste dès septembre et en octobre. Les policiers connaissaient les méthodes employées par le FLN pour régler ses comptes, ils pouvaient donc les imiter, et s’ils se savaient couverts, ils n’étaient pas idiots au point de ne pas prendre eux-mêmes les précautions voulues. Ce système répressif fut à l’œuvre tout le mois de septembre à Paris. C’est dans cette période et jusqu’à fin octobre qu’on trouve les morts en quantité. Combien ? 300 morts ; 200 morts ; 32 morts ; 4 ou 5 morts ; 2 morts ! Chacun de ces chiffres est vrai. Tout dépend à quelle période on le rattache. Mais il n’est pas sérieux de jouer avec les dates. C’est instrumentaliser les morts et demeure détestable. La bataille des chiffres est dépassée. Décrire le système répressif et expliquer les stratégies d’occultation serait plus sérieux. Le terrorisme FLN est utilisé comme écran de fumée pour nier l’insurrection politique et la terreur d’état de septembre 1961. Cinquante ou soixante ans après on en est toujours là. Deux fois plus de temps s’est écoulé depuis le début de la guerre d’Algérie qu’entre le début de la guerre de 14 et la fin de la guerre de 40 (R. Branche)… Le système colonial est toujours vivace. Les Algériens d’aujourd’hui attendent autre chose des Français. Des hommes d’Etat lucides commencent à le comprendre. Que les historiens prennent garde de se montrer à la hauteur de leur discipline.<br /> <br /> <br /> <br /> Vraiment, mais vraiment on ne peut trouver meilleur accusateur du système colonial que M. Mohamed Harbi lui-même à travers ses propos rapportés par M. Lefeuvre. « D'un côté, elle a détruit (la colonisation) le vieux monde, au détriment de l'équilibre social et culturel et de la dignité des populations » dit-il, ce qui n’est pas rien. Quant à ces « acquis [qui] ont créé la société algérienne », et « l’initiation à ce qui est une société civile », il s’agit de l’essence même de ce qui aurait dû être une « bonne colonisation », laquelle n’a jamais existé en Algérie car elle eût dû se mettre un terme à elle-même, pour remettre le territoire entre les mains des Autochtones, devenus « civilisés ». Mais tout a été fait pour entraver ce processus, d’où la guerre et d’où l’exode. Et, conclut M. Harbi, « même si cet apprentissage s'est fait malgré elle (la colonisation) et s'est heurté à une culture coloniale, d'essence raciste »… Il n’y a rien à ajouter à ce qu’écrit M. Harbi et on ne comprend pas très bien l’argumentation de M. Lefeuvre…Quant à l’infrastructure « économique, sociale, culturelle », la seule question à se poser est de savoir pour qui ? Il y eut, par exemple, à Philippeville un aéroport ultra-moderne inauguré le 3 mars 1958. Il est aujourd’hui fermé à cause de la zone industrielle pétrochimique qui l’a phagocyté, alors que cette zone aurait pu – à juste raison – être créée quelques kilomètres à l’écart vers l’Est. C’est bien la preuve qu’il n’avait été construit que pour les Français (Sic). En ce qui concerne la légende de la population qui a été multipliée par… Il faut tout de même reconnaître que ce sont les Algériens qui ont fait les enfants à leurs femmes, et non les Français… pour une fois. <br /> <br /> <br /> <br /> Curieuse cette méthode qui consiste à regarder ce qu’ont fait les voisins pour mieux cacher ce qu’on a fait – ou pas fait - soi-même (« l’Angleterre, les Pays-Bas, etc. »). Ce n’est pas « salir son passé » que de dire la vérité. Un exemple au passage : un viol par l’armée française, occulté volontairement et d’un commun accord, dans le rapport officiel par la plus haute autorité militaire et la plus haute autorité judiciaire du département, ça c’est de la falsification. Une quinzaine de prisonniers ALN mis à l’abri des représailles par les soins de la plus haute autorité militaire du département, alors que le ministre de l’Intérieur et – au diable l’avarice – le président du Conseil français lui-même avaient préféré une « corvée de bois » et passé pour cette raison un solide savon au général, cela a existé et le nier c’est de la falsification de l’histoire. Les archives secrètes ne mentent pas.<br /> <br /> <br /> <br /> Bref, un chapelet bâclé de poncifs éculés, sous signature universitaire, mis en ligne à la va-vite et à la veille de la visite officielle du président de la République. De cette visite, les Pieds-noirs espèrent que les relations avec l’Algérie vont enfin changer. Parce qu’il s’agit de leur pays natal, tout simplement. Au bout de cinquante ans, ce n’est pas exagéré. Ils ne peuvent accepter que certains, ne souffrant pas de l’exil, cherchent à y faire obstacle. L’Algérie française a été perdue parce qu’elle n’avait pas évolué politiquement comme elle aurait dû le faire. Ainsi, il était normal que ce soit politiquement que la guerre d’Algérie le soit également. Cinquante ans après la fin du conflit armé, souhaitons qu’une attitude politique déterminante favorise enfin un rapprochement entre les deux pays. <br /> <br /> <br /> <br /> M. MATHIOT
Répondre
J
Cher Profésseur Lefeuvre Bravo pour votre prestation ce soir au débat de Calvi à la téléheureusement que vous etiez là je suppose vu l'absence de l"inévitable Stora en Algérie avec Hollande vous avez pu pour la colonisationévoquer le droit d inventaire au grand dam de vos interlocuteurs mais particuliérement pour l Algérie "création française"<br /> <br /> je soulignerai les points de vue suivant que j'avais exprimer dans "Etudes coloniales "à propos du livre <br /> <br /> La France en Algérie " de Guy Pervillé <br /> <br /> La question est posée par ce livre de G Pervillé (EXTRAITS)<br /> <br /> la France aurait'elle pu coloniser ce territoire <br /> <br /> qu'elle appellera "Algérie" de la méme manière s'il avait été un Etat constitué comme le Maroc et la Tunisie ? que sera il advenu du sahara qu'elle y a annexé arbitrairement alors que plusieurs pays riverains pouvaient y prétendre ? difficile de refaire l'histoire! les ailes Est et Ouest n'auraient elles pas etées absorbées par les Pays voisins si proches culturellement?après la dislocation de l'empire Otoman. Ci dessous un résumé de "l histoire de l'Algérie" de l'historien <br /> <br /> X Yacono mis à jour certainement contesté par les <br /> <br /> Nationalistes Algériens du 20em siecle ---------- <br /> <br /> "Précèdement cette région qui n'etait pas un Etat était appelée soit Afriqya (Par les pays Arabes) ou Berberie(par les pays Européens) <br /> <br /> Le nom d'Algérie correspond à un pays immense (le deuxième de l'Afrique par la taille), pays au moins dix fois plus étendu que le territoire sur lequel s'étendait l'autorité fictive et partielle du dey de l'ancienne Régence Turque en 1830, date de l'intervention française. Pour les géographes arabes du Moyen Age, seule existait «l'île du Couchant» (djeziret el Maghreb), ensemble montagneux, forestier et steppique de l'Atlas, isolé entre, d'une part, l'océan Atlantique et la Méditerranée et, d'autre part, les vastes étendues, mono- tones et désertiques, de ce qu'on nomme actuellement le Sahara septentrional. Le mot Maghreb a la même étymologie que le mot Maurétanic désignant le pays du couchant, de l'occident par rapport au lieu saint de l'Islam, La Mecque. Appelée concomitamment ou successivement tout au long des siècles Maurétanie, Berbèrie ( de Berbères), Barbarie (qui donnera Barbares), la fraction de cette île du couchant, l'Algérie du nord n'avait pas de nom particulier avant de devenir au XVe siècle, avant l'installation des Turcs, la Régence d'Alger, domaine politique aux limites assez floue ------------------<br /> <br /> <br /> <br /> Indéniable le territoire central entre la Tunisie et le Maroc qui n·etait pas encore "lAlgerie" fut colonisé par la France avec l'aide d'une moitié des tribus contre l'autre moitié ,stratégie classique héritage de la gestion Turque(avec une belle frontiere a l ouest au détriment du Maroc!) au depart a cause ou au pretexte de la piraterie protégée par l·occupation Ottomane (voir les tours de guéts sur les cotes d·Europe) d·aucun parlent "de Marine Algerienne" elle n·existait pas ,un Etat et une armée encore moins,donc "colonisable"comme la Gaule par les Romains c·est un fait et non une justification a une certaine periode tout le monde a colonise tout le monde et les Arabos berberes sont montes jusqu a Poitiers et restes 800 ans dans le sud de l·Espagne et surement pas avec des fleurs! <br /> <br /> Mais personne ne répond a ma question quant fut il dans les pays similaires a l Algerie sans colonie de peuplement ? pas de misere pas d·injustice pas d·esclavage et de traite des noirs africains pas de massacres? C est une drole de position a la limite raciste de ne pas condamner cela parce qu·entre soi,Ci joint un texte remarquable retrouvé en archives ;(source non définie) <br /> <br /> """l faut voir dans ce siècle de -300 à 1830 aux années d’errances, de tâtonnements, la véritable nature de la Régence d’Alger. Une ENTITE ETRANGERE à cette terre et à ses populations qui ne se sentait aucun devoir de résistance ; pas même au titre confessionnel(Islamique) pourtant seule légitimation de son existence. Le seul engagement qu’elle s’est astreinte à respecter c’est celui qui l’a continuellement engage vis-à-vis de la sublime porte.(l" Empire Ottoman) <br /> <br /> S’il fallait considérer la Régence d’Alger comme «,L ANCETRE DE L'ETAT ALGERIEN il aurait fallu aussi trouver trace d’un effort de fédération des populations locales ; une volonté d’unification de ce territoire au-delà de sa différenciation, de la Tunisie et du Maroc, en tant que seul espace de collécte d Impots et une oeuvre de développement de ces contrées.(au lieu de jouer sur les oppositions tribales) <br /> <br /> Pour les populations qui occupaient cet espace le temps semble s’être figé jusqu’au moment fatidique de l’occupation française. Une longue parenthèse durant laquelle, sous le contrôle de la régence d’Alger et de ses baylek, les populations musulmanes, juives, citadines, montagnardes ou nomades, berbérophones ou arabophones, issues des lignées amazigh millénaires, venues d’orient, ou chassées d’Andalousie, n’avaient aucune prétention à un vivre en commun encore moins à un devenir semblable. <br /> <br /> Comment dès lors considérer le renoncement au combat comme autre chose que la continuité de cette existence en marge et dans le mépris des populations locales qui a caractérisée la présence Ottomane au Maghreb central ? Si, la régence était un tant soit peu un proto-Etat la résistance au colonialisme en aurait été radicalement transformée, plus unie, coordonnée. La résistance aurait été celle d’un Etat face à un autre, et non celle de Tribus face à un Etat !"""<br /> <br /> Posté par JF Paya,
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M
même si c'est vrai la France a apporté des améliorations en Algérie( le but n’était pas pour les algériens de l’époque )il n’empêche qu'envahir un pays s’approprier ses biens , nier sa culture ...on ne peut pas dire que cela soit une œuvre civilisatrice!!!!!!!
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J
Qu’est ce que la France attend pour présenter ses excuses pour avoir testé 17 fois ses bombes atomiques en Algérie ? Ces essais n’ont rien apporté d’autres à ce pays que la contamination de son sol et de sa population pour encore des siècles.
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K
250.000 morts c'est l'estimation la plus basse que vous retenez Daniel Lefeuvre l'estimation haute va jusqu’à 400.000 morts...par ailleurs pratiquer sa religion ou parler sa langue ne suffisent pas pour balayer d'un revers de main l'accusation de génocide culturel. Il faut aussi parler par exemple des médinas et des maisons mauresques, ottomanes détruites pour laisser place à des villes européennes.
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