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études-coloniales
14 mars 2012

Stora et Zeghidour

 

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rencontre avec

Benjamin Stora et Slimane Zeghidour

 

Benjamin Stora et Slimane Zeghidour participeront à un débat au 27, rue Jacob à Paris (siège des éditions les Arènes) à 19 heures.
Toutes les informations sur le lien suivant :


http://www.27ruejacob.fr/STORA-ZHEGUIDOUR

 

Commentaire :
Voici deux hommes d'honneur, car ils ont la particularité d'avoir la force de rester impartiaux, en dépit des pressions émanants de ceux qui ont "les plus grands bouches"...

Aussi, croyez bien que j'aurais été infiniment ravi d'être à vos côtés pour pouvoir très dignement témoigner de l'histoire de ma famille.

Aussi, pour information, voci le texte que j'avais préalablement mis en ligne, à la veille du débat télévisé, qui devait faire suite au merveilleux documentaire de Messieurs Stora et Le Bomin :
"Comme beaucoup de citoyens français, à part entière ;  j’ai l’immense crainte que le prochain débat relatif à cette guerre ne soit encore et invariablement réduit à une tribune offerte à des représentants de rapatriés et de fils et de filles d'harkis.
Aussi, dans un souci du respect du contradictoire et au nom de l'Histoire, il serait pour le moins nécessaire d'inviter, non pas seulement ces personnes, aussi louables soient-elles et des historiens, mais également des enfants de ces combattants algériens, qui ont vu à là la suite de ces évènements leur vie à jamais changer ...
De la même manière, il serait pas mal de dire quelques mots sur l'appui de ces Algériens, qui déjà en 1917 avait apportés leurs concours à la France, espérant en retour leur indépendance.
En effet, bien des familles marocaines, algériennes, sénégalaises et autres, ont payé un très lourd tribu pour défendre notre grande nation et ses valeurs.
À titre d'exemple et dans ma propre famille, ce n'est pas moins de 17 membres sur 21 qui, en avril 1917 sont morts dans les Ardennes, dont certains à Verdun. Dans les 3 années qui suivirent la fin de la guerre, deux autres décéderont en raison des gaz moutardes ...
Ces gens là on en parle si peu ! Pourquoi une telle chape de plomb, y compris à une époque où l’on nous stigmatise parfois, un peu plus que de raison ?
Ceci est d'autant plus absurde et incompréhensible, lorsque l'on observe nos pays voisins nous montrer l'exemple. Lorsque l'on sait que ces personnes, à double culture sont peut-être nos meilleurs Ambassadeurs pour commercialiser nos produits et nos services hors de nos frontières !
Et, ici, je voudrais dire, en toute humilité à nos amis républicains qu’il est catégoriquement faux de laisser croire que ces personnes seraient pour bon nombre arrivées en France, à la suite de cette guerre. À titre d’exemple, mon père est arrivé en France en 1956 et le premier Préfet «musulman», issu de l'immigration a été Chérif Mecheri ..... en 1946 !
À cette suite, il eu l’honneur et l’immense privilège de devenir tour à tour conseiller spécial de deux Présidents, secrétaire général de l'Union française et secrétaire général à la Présidence de la république et ce pendant 10 années !
Au besoin, je tiens à votre disposition les homélies rendues par l’état français, dont la préfectorale ainsi que la Cour des comptes et vous l’aurez compris, je serais ravi d’être invité sur votre plateau, pour tenter de donner un autre visage à cette population française, un peu trop souvent occultée".

Très Cordialement.

Auteur : Mécheri
15 mars 2012

 

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14 mars 2012

Pierre Schoendoerffer

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Pierre Schoendoerffer,

auteur de la 317e section est mort

 

 

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- L'historien Pierre Brocheux a évoqué, pour Études Coloniales, "toute la sympathie et l'admiration qu['il] éprouve pour Pierre Schoendoerffer en tant qu'homme et cinéaste. Schoendoerffer a porté un témoignage inoubliable et lucide pour l'Indochine de "mon époque" même si nos opinions sur le fond étaient diamétralement opposées." Pierre Brocheux

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Études Coloniales

 

- en retrouvant les images de ce film, on ne peut être que frappé - c'est une remarque peut-être marginale - par l'image christique de Jacques Perrin... Intention délibérée de l'auteur Pierre Schoendoerffer ?

Michel Renard

 

Le réalisateur et écrivain s'est éteint mercredi à l'hôpital militaire Percy de Clamart.

L'écrivain et cinéaste Pierre Schoendoerffer est mort cette nuit, à 6 heures du matin, à l'âge de 83 ans, entouré de ses proches, à l'hôpital militaire Percy, de Clamart où il avait été transféré il y a quelques jours après une intervention chirurgicale.

Né à Chamalières (Puy de Dôme), il s'était engagé à 17 ans comme mousse sur un chalutier suédois avant de rejoindre le corps expéditionnaire français en Indochine comme caméraman aux armées au sein du prestigieux 1er régiment de chasseurs parachutistes. Fait prisonnier à la bataille de Diên Biên Phu, le 7 mai 1954, il est libéré après trois mois de détention dans un camp vietminh. En 1956, il réalise son premier film en Afghanistan, La Passe du diable, d'après un scénario de Joseph Kessel.

En 1963, il publie son premier roman, La 317ème section, inspiré de cette expérience indochinoise qui hantera toute son œuvre. Deux ans plus tard, il en réalise l'adaptation au cinéma avec Bruno Cremer et Jacques Perrin - prix du scénario au Festival de Cannes. Jusqu'au début des années 2000, il poursuivra en parallèle une carrière d'écrivain et de cinéaste moultes fois récompensée. En 1968, il obtient l'oscar du meilleur documentaire avec La Section Anderson, récit d'une unité de combat américaine durant la guerre du Vietnam.

Son roman L'Adieu au Roi, publié aux éditions Grasset à qui il restera fidèle toute sa vie, obtient le Prix Interallié, dont il rejoindra le jury quelques années plus tard - le réalisateur américain John Milius le portera à l'écran avec Sean Connery après s'en être inspiré pour écrire le scénario d'Apocapyse Now. Le Crabe-Tambour, lui, est honoré par le Grand Prix de l'académie française et glanera trois césars pour son adaptation sur grand écran. En 1992, il réalise son film le plus ambitieux, Diên Biên Phu, tourné au Vietnam. Amis des écrivains et journalistes Joseph Kessel, Lucien Bodard et Jean Lartéguy, grand lecteur de littérature maritime et des œuvres de Kipling, Malraux, Loti - qu'il adapta deux fois au cinéma -, il faillit porter à l'écran dans les années 90 le roman de Joseph Conrad, Typhon.

Marié à l'ancienne journaliste de France-Soir, Pat Chauvel, qu'il avait rencontrée lors d'un reportage au Maroc en 1955, il était père de trois enfants dont le réalisateur Frédéric Schoendoerffer (Scènes de crime, Agents secrets, Switch) et l'oncle du grand photographe de guerre Patrick Chauvel.

Il avait été élu en 1988 à l'Académie des Beaux-Arts et appartenait à l'Académie des écrivains de marine. Pour tous, il restera l'écrivain d'aventure par excellence et le cinéaste ayant décrit avec le plus de justesse les souffrances, les mélancolies et les tragédies de l'armée française de la deuxième moitié du XXe siècle.

 
 
Par Jean-Christophe Buisson
14 mars 2012

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- La 317ème Section ou le « cinéma-vérité » de Pierre Schoendoerffer, par Delphine Robic-Diaz

 

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13 mars 2012

culture du maintien de l'ordre (Jean-Marc Berlière)

metro-charonne

 

policiers et manifestants, années 1950-1960

Jean-Marc BERLIÈRE

 

Dans le climat particulier de la guerre froide et de la guerre d'Algérie, les années 1950 et 1960 démontrent la permanence d'une culture de maintien de l'ordre largement marquée par la violence parfois démesurée. Le 14 juillet 1953, le 17 octobre 1961, le 8 février 1962 constituent autant de drames humains dont la police parisienne porte une grande responsabilité [...]

Observons d'abord que ces déchaînements de violence meurtrière concernent des Nords africains et des militants de gauche, en majorité communistes. Ce n'est pas par hasard.

Les représentations policières de Français musulmans systématiquement perçus comme des fauteurs de troubles et des délinquants, déjà fortement teintées d'influences "coloniales" en 1953 ont été encore noircies par les attentats perpétrés contre les policiers par le FLN à partir de 1960.

Quant à l'anticommunisme des policiers de la Préfecture de police qui s'est déchaîné à Charonne, déjà très développée avant la guerre par les affrontements qui opposaient depuis les années 1920 la police municipale aux "salopards en casquette", il est sorti exacerbé de l'Occupation par les attentats individuels commis par les "communo-terroristes" contre les policiers et par le rôle des communistes dans l'épuration de la Préfecture de police à la Libération.

Le déchaînement d'une violence largement partagée par les deux camps lors des affrontements liés à la guerre froide, par exemple à l'occasion de la manifestation contre le général Ridgway en mai 1952 (cf. Michel Pigennet, Au coeur de l'activisme communiste des années de guerre froide. La manifestation Ridgway, L'Harmattan, 1990), ont définitivement envenimé des rapports difficiles.

 

violences institutionnalisées et débordements

Aux désirs obsessionnels de vengeance couvant dans les commissariats et les cars de police, il faut certes ajouter les tensions au sein du FLN ou la stratégie de provocation de l'OAS.

Mais les événements, indignes d'un État de droit du 17 octobre 1961 et du 8 février 1962 résultent également d'une volonté délibérée de choc frontal de la part de la Préfecture de police, de la violence d'État institutionnalisée par un pouvoir gaullien autoritaire, et de la perte de contrôle par la hiérarchie de troupes conditionnées puis déchaînées par l'attitude du gouvernement et du préfet de police ressentie comme un encouragement tacite, une tolérance, un droit de tuer. Entre des débordements dramatiques que le premier ministre Michel Debré n'ignore pas et un risque de subversion par l'OAS d'un des derniers remparts de l'État, le choix du gouvernement est vite fait : la raison d'État, la volonté d'imposer l'ordre public dans une situation lourde de menaces commandent une fermeté sans rapport avec les manifestations concernées, comme elles imposeront ensuite le mensonge, le silence.

Si la dimension politique de ces tueries, assimilées par certains analystes à des "meurtres d'État" (cf. Alain Dewerpe, Charonne, 8 février 1962 : anthropologie historique d'un massacre d'État, Paris, Gallimard, 2006), ne surait être minorée, on se contentera ici d'apprécier les événements au regard de l'histoire du maintien de l'ordre, notamment en terme de fautes ou d'aberrations techniques.

L'étude des archives internes, les témoignages des acteurs démontrent l'incompétence, les erreurs tactiques, les fautes techniques accumulées et surtout la perte de contrôle de leurs troupes par les différentes hiérarchies. C'est très net pour la répression de la manifestation algérienne du 14 juillet 1953 marquée par un usage irraisonné et illégitime des armes hors de tout contrôle, mais c'est également vrai du 17 octobre 1961 et de la tuerie de Charonne. Des policiers déchaînés, aidés par une partie de la population le 17 octobre, se sont livrés, de longues heures durant, à des représailles et àdesactes de barbarie hors de tout contrôle ou en ignorant délibérément les rappels à l'odre de commissaires dépassés, parfois menacés par ses [sic !] propres troupes.

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Il semble légitime de lire ce déchaînement sans frein de brutalité sauvage, ces scènes de meurtres et de barbarie comme la négation radicale d'un demi-siècle de réformes et d'efforts pour apaiser et civiliser le maintien de l'ordre. On notera toutefois que ces exactions furent le fait "d'amateurs" : pour l'essentiel les gardiens de la paix des compagnies d'intervention dites de district de la Préfecture de police.

Armés de "bidules" redoutables, mal ou peu encadrés, ces policiers n'avaient ni la formation, ni l'entraînement, ni la discipline des "professionnels" - CRS, Gardes mobiles - qui, présents sur chacun de ces événements, ne semblent pas avoir participé aux exactions et notamment aux charges et chocs frontaux que tout leur entraînement et leur culture leur apprenaient à éviter, pas plus qu'aux "ratissages" et déchaînements qui succédèrent aux affrontements et n'épargnèrent ni les badauds ni les passants."

Jean-Marc Berlière, Policiers et manifestants : un siècle de mutation,
in Danielle Tartakowsky, Paris Manif', les manifestations de rue à Paris de 1880 à nos jours,
Comité d'Histoire de la Ville de Paris, Presses universitaires de Rennes, p. 255 à 257.

 

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7 mars 2012

l'éclatement de la Libye

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l'éclatement de la Libye ou

le retour à une longue histoire

Bernard LUGAN

 
L'éclatement de la Libye que j'avais annoncé dès le 1er avril 2011 [1] a été officialisé le 6 mars 2012 avec la déclaration d'autonomie de la Cyrénaïque. Chaque jour qui passe, les résultats de l'intrusion franco otanienne dans la guerre civile libyenne apparaissent ainsi de plus en plus catastrophiques, deux réalités ayant été totalement ignorées par ceux qui décidèrent de cette insolite expédition :
 
1) La Libye n'existe pas. 
 
2) Ses deux principales composantes, la Tripolitaine et la Cyrénaïque ont toujours été opposées.
 
Au début de l'année 2011, ce ne fut pas à un soulèvement «démocratique» que nous avons assisté, mais à une tentative de sécession de la Cyrénaïque. Sur ce mouvement vinrent ensuite se greffer les islamistes arabistes radicaux, puis les Berbères arabophones de Zentan et leurs cousins berbérophones de Zouara et du Jebel Nefusa désireux d'en découdre avec un régime qui avait constamment nié leurs droits.
 
Ainsi donc, dans l'ignorance bétonnée du dossier, l'Élysée prit-il le parti d'un camp contre un autre, croyant, ou pire, feignant de croire, que le CNT était l'émanation d'un peuple en lutte pour ses droits démocratiques alors qu'il n'était qu'un conglomérat d'intérêts contradictoires.
 
Le colonel Kadhafi massacré dans les conditions que l'on connaît, ses «vainqueurs» se déchirèrent ensuite à belles dents :
 
- En Tripolitaine, le faible CNT navigua à vue entre les milices islamico-mafieuses de Misrata, les milices islamiques  de Tripoli, les Berbères de Zentan et du jebel Nefusa et les Warfalla [2].
 
- En Cyrénaïque, les chefs de tribus virent dans le CNT une émanation de la Tripolitaine et ils s'en affranchirent. Ce fut cependant un problème local qui hâta leur décision de proclamer l'autonomie de leur région. Les tribus supportaient en effet de plus en plus mal le climat anarchique résultant des agissements de certaines  milices islamistes fondamentalistes soutenues par une partie du CNT et qui s'en prenaient à leurs pratiques religieuses coutumières.
 
Dans cette région à forte caractéristique confrérique, l'islam salafiste ou wahhabite voulut en effet interdire le culte rendu aux saints aux les marabouts du Maghreb -  allant jusqu'à détruire leurs tombeaux (voir mon communiqué du 18 janvier 2012).
Tout ceci fit que ce qui devait arriver «arriva» avec la déclaration d'autonomie du 6 mars 2012 prononcée par l'assemblée des tribus de Cyrénaïque qui reconnut comme chef Ahmed Zubaïr al-Sanussi, parent du roi Idriss Ier renversé en 1969 par le colonel Kadhafi, et membre éminent de la famille-confrérie sénoussiste qui régnait sur la région à l'époque ottomane.
 
En Libye, c'est donc à un retour à la longue histoire que nous assistons. Face à ce puissant mouvement de fond, la démocratie individualiste ou les droits de l'homme apparaissent pour ce qu'ils sont, des modes occidentales passagères bien éloignées des réalités locales. Il est cependant regrettable que les dirigeants français y aient une fois de plus cédé avec pour conséquence le bouleversement de toute la géopolitique sur l'arc de tension saharo-sahélien. 
 
Bernard Lugan
7 mars 2012


[1] Voir mon communiqué du 1° avril 2011 ainsi que les articles de l'Afrique réelle sur toute l'année 2011.
[2] Voir à ce sujet le numéro de  janvier 2012 de l'Afrique Réelle.

http://bernardlugan.blogspot.com/p/reabonnement-2012.html

 

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6 mars 2012

le nouveau site des archives d'Outre-mer

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un nouveau site pour les ANOM

d'Aix-en-Provence

 

Découvrez le nouveau site des Archives nationales d'outre-mer. Ce cadeau n'arrive pas seul, puisque 2000 photos viennent d'être rajoutées dans la base d'images "Ulysse". Elles concernent les DOM mais aussi l'Indochine, les Comores, Madagascar, le Sahara,le Mali et l'Algérie. De nombreux d'inventaires nouveaux sont également accessibles en ligne.

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page d'accueil du nouveau site

 

Toutes les rubriques seront utiles au chercheur comme au curieux : présentation, fonds, les instruments de recherche en ligne (IREL) : site des Archives d'Outre-Mer

 

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