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études-coloniales
4 juin 2013

Un silence d'État : les disparus de 1962

Disparus DVD

 

un DVD sur les Français disparus

en Algérie en 1962

un outil d’information indispensable

Jean MONNERET

 
Pendant longtemps, la tragédie des Français disparus, durant l’année 1962 fut l’immense non-dit de la Guerre d’Algérie. Après le 19 mars 1962, en effet, alors que les protagonistes du conflit, réunis à Evian, y avaient signé un accord de cessez-le-feu, les troubles persistèrent en Algérie.

À partir du 17 avril, les commandos du FLN, en Oranie  et dans l’Algérois, se mirent à enlever des civils européens. Ceci contribua à déclencher chez ces derniers une panique considérable. Elle accentua notamment leur exode massif et chaotique vers la métropole.

Après le 3 juillet 1962, jour où fut reconnue par la France l’indépendance de l’Algérie et alors qu’un nombre relativement important d’Européens continuait à résider dans les grandes villes de la côte, les exactions contre eux se poursuivirent. Par endroits, elles s’amplifièrent même. Le 5 juillet 1362, la ville d’Oran fut le théâtre de centaines d’enlèvements et de massacres de Pieds-Noirs perpétrés dans le centre et à la périphérie de la ville.

Quelques articles furent publiés à l’époque dans des organes de presse comme Le Parisien Libéré ou L’Aurore. Des interpellations eurent lieu au Parlement et des chiffres furent cités au Sénat par M. de Broglie, alors chargé des Affaires Algériennes. Au delà de 1964, un silence épais se mit à régner sur le sujet. Les familles touchées furent abandonnées à leur chagrin et à leurs difficultés.

Le caractère à la fois tabou et mystérieux de ce problème, le passage des années et l’indifférence tant de la grande presse que des milieux officiels reléguèrent le problème au milieu associatif des Français d’Algérie. Très actif mais pas toujours bien inspiré.

ouverture des archives

Le peu d’écho extérieur, le découragement qui gagnait les victimes, le vieillissement des gens concernés, la lente et inexorable extinction des témoins menèrent cet épisode à un quasi-oubli. Sur ce terrain presque déserté, toutes sortes de fantasmes et d’interprétations hasardeuses proliférèrent.

En 1992, l’ouverture des archives aux chercheurs permit de créer une situation nouvelle. Des ouvrages divers virent le jour dans les deux décennies qui suivirent. Plusieurs étaient de qualité et appuyés sur des données de plus en plus précises...

Les efforts du général Faivre, l’activité de Monseigneur Boz, l’intervention discrète mais efficace du sénateur Guerry permirent de faire sortir ce drame du confinement. Une recherche approfondie menée par l’historien Jean-Jacques Jordi permit également de mieux cerner le problème.

La consultation d’archives nombreuses, la publication de chiffres sérieux furent à l’origine d’un livre précieux Un silence d’État (éditions Sotéca). Le tout marqua une avancée significative sur le plan historique.

Aujourd’hui, nous voudrions attirer l’attention sur l’existence d’un DVD intitulé Histoire d’un silence d’État qui prolonge et approfondit la connaissance du problème. Il est réalisé par Claire Feinstein, une vidéaste qui avait participé, il y a quelques années, au film Pieds–Noirs. Histoire d’une blessure. Elle a réussi à analyser et à présenter avec beaucoup de précision et d’intelligence cette tragédie longtemps occultée.

Les historiens, les familles, toutes les personnes attachées à la vérité disposent désormais d’un document irremplaçable pour faire connaître cet épisode dramatique dont les conséquences furent gigantesques. C’est aussi une arme contre ceux qui ont entretenu le silence officiel et voudraient prolonger l’omertà.

 Jean Monneret

jean monneret 2

 

Les Disparus. Histoire d’un silence d’État par Claire Feinstein.

13productions. 1 rue Elie Pélas, 13016 Marseille. 

Tel : 04 91091423

contact@13productions.fr          www.13productions.fr

disparus

 

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Commentaires
C
Entièrement d'accord....De Gaulle a laissé sciemment les accords d'Evian se faire violer par le FLN et a abandonné tous ceux de toutes confessions qui voulaient rester Français<br /> <br /> D'ailleurs le decret du 20 mars 1962 interdit aux populations des DOM d'Algerie de voter pour ratifier ou non les accords d'Evian.
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M
En tant que Oranais ayant vécu les derniers moments de l'Oranie Française je ne peux que ressentir un malaise à la lecture du livre de J Monneret beaucoup de subjectivités et d apparences ;il semble mème qu'il fut logique que les représailles <br /> <br /> de la population musulmane s'exerce sur les européens à l'occasion de cette manifestation et de citer Hel Halia et Melouza pendant le conflit JUSTEMENT organisés et provoqués par une fraction Nationaliste . Pas assez souligné la responsabilité énorme du commandement militaire (F) qui devant la carence connue de la "force locale" SEULE PREVUE pour le maintien de l ordre (accords Evian) aurait du sortir d'une neutralité criminelle et se mettre en avant (respecté chaque fois minime qu'il l a fait ) Enfin il n'y a aucun rapport de synthèse sur les "enlevés" recensés par le 2em Bet aucune fiche de signalement comme celle du 27 Mai à Blida ! signalée plus haut par Monneret .Pour nous résumer il n'etait pas fatal sans complaisances et "coup monté"que les "émeutes" et massacres aient eu lieu à Oran ;surtout si lALN d Oujda <br /> <br /> avait su que ce faisant elle passait la main aux Forces Françaises qui avaient un prétexte en Or et International pour sécuriser la zone d Oran !(c est ici qu il faut <br /> <br /> creuser!)<br /> <br /> Posté par M.Garcia,
Répondre
R
Monneret écrit "Le caractère à la fois tabou et mystérieux de ce problème, le passage des années et l’indifférence tant de la grande presse que des milieux officiels reléguèrent le problème au milieu associatif des Français d’Algérie. Très actif mais pas toujours bien inspiré"il en dit trop où pas assez ! dans sa critique du"milieu associatif PN " si nous reprenons les 3 volumes de "l Agonie d'Oran" oeuvre magistrale issue de ce milieu d'après une somme de témoignages d'Oranais l'essentiel avait été dit si on prend soin de recouper et d'assembler le puzzle qui n'a fait que ètre confirmé par les conclusions de Jordi plus de 20 ans après ! et les nouveaux éléments donnés par Paya ;Manifestation ;défilé organisé; sentiment d'une provocation orchestrée qui à pu faire prendre l'effet pour la cause ! passivité des forces <br /> <br /> Françaises; démonstration contrairement à certaines affirmations qu'elles avaient<br /> <br /> le droit (si non le devoir) d intervenir ;état des rares archives disponibles mais essentielles (non citées par Monneret)<br /> <br /> Le document du groupe FLN de l’exécutif provisoire adressé au GPRA en date du 27 juin 62 qui faute de directives se plaint de ne pouvoir signer " le protocole de maintien de l’ordre " D'où risques d’interventions de l’Armée française après le 2 Juillet en cas de débordements " (citation sources archives du FLN M Harbi) <br /> <br /> <br /> <br /> Le document Note no 99 du 20 juin 62 du Général Kartz à ces unités Qui prévoyait l’intervention en cas d’agressions de nos ressortissants (non appliqué ;suite ordres supérieurs) après l’indépendance dans la période transition vers un pouvoir Algérien élu prévu par les accords d Evian ! <br /> <br /> <br /> <br /> Le document classifié du 2em bureau d’Oran présentant <br /> <br /> L’ordre du jour du 5 Juillet 62 de L’ALN d’Oujda prévoyant de manière prémonitoire sa vocation de maintenir l’ordre ! et sa condamnation du GPRA (texte intégral volume 3 de "Agonie d Oran" <br /> <br /> http://etudescoloniales.canalblog.com/archives/2011/12/15/22986756.html<br /> <br /> Voici des éléments d’archives chères aux historiens mais négligés par certains qui reprochaient à ces recherches de ne s'appuyer que sur la Mémoire ! <br /> <br /> Mais il y avaient d'autres témoignages peu prisés par ceux qui ne jurent que par les papiers estampillés officiels et qui si il n'y en a pas concluent qu'il ne c'est rien passé ! <br /> <br /> c'est là le dilème des "archivores" pourtant il plusieurs écrits de presse comme celui de l'hebdo "Carrefour" dont le correspondant à vu et décrits des massacres ;de la presse américaine qui à vu et filmé des films disparus rachetés par on ne sait quels" services" <br /> <br /> il existe un recueil d'écrits de présse (edit Galic 4em T 62); non réédite des articles autours de cette journée du 5 juillet qui signale les provocations et les dissensions de ALN: et du FLN à Oran et les massacres qui vaut bien les omissions des archives officielles<br /> <br /> Certes devant les obstructions et la disparitions de vraies archives d'origines comme celle du consulat d Oran); il y a pu exister une inflation du chiffre des disparitions et des victimes ;mais on est à ce jour passé des quelques dizaines du<br /> <br /> Général Katz (seul chiffre officiel) ;des 365 disparus de J Monneret;à prés de 800 <br /> <br /> avec Jordi et donc pas loin du millier de Paya avec la controverse sur les non signalés isolés ce jour à Oran .<br /> <br /> Voici quelques observations d un "non Historien" qui en valent bien d'autres!<br /> <br /> Mais c'est bien que l'on recommande ce DVD "Outil d'information indispensable"
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J
Interwiu J J JORDI<br /> <br /> JJ Jordi conforte la thése de la provocation par l'ALN exterieure <br /> <br /> Réponse <br /> <br /> : Le 5 juillet 62 à Oran c’est une manifestation, des coups de feu qui éclatent, et une véritable chasse à l’européen qui s’ensuit. <br /> <br /> Mais ce qui se déroule ce jour-là n’est pas un orage qui éclate dans un ciel serein. D’après les archives, il y avait, à partir de fin juin, une volonté des dirigeants de la wilaya, surtout du groupe d’Oujda, Boumédienne et Ben Bella, de contrôler tout les accès qui mènent à Oran. (voir témoignages récents sur disparition et enlévement d unité entiéres de la force locale la veielle du 5 juillet en oranie)<br /> <br /> Et dès le 23 juin on note de nombreux enlèvements. En analysant les archives on se rend bien compte que tout est en place pour que quelque chose se passe le 5 juillet. <br /> <br /> La volonté était de discréditer le GPRA (Gouvernement Provisoire de la République <br /> <br /> Algérienne) en démontrant son impuissance à mettre de l’ordre. Car après Oran, l’objectif était d’intervenir sur Alger.
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A
Bonjour ! <br /> <br /> <br /> <br /> La guerre d'Algérie était trés complexe à ses débuts, au milieu des douloureux évènements et encore plus à sa fin pour des motifs mélangés entre les questions militaires, civiles d'un côté comme de l'autre et politiques par la suite. La politique est un ART difficile encore plus complexe qu'il ne l'est entre un général de l'armée française voulant en finir avec cette guerre atroce à sa manière, quatre autres de ses camarades qui ont une autre idée opposée à lui d'un côté et la course au pouvoir dans l'autre camp. Les civils des deux côtés subissent les conséquences de tout ça. D'ailleurs pourquoi le refus ou la réticence du partage des photographies souvenirs des scènes de vies civiles des endroits les plus isolés du bled d'u n côté et de l'autre des démolitions des réalisations héritées en tant que patrimoine historique commun ? La politique est le passe-partout que favorisent les différentes forces de l'argent en plus ou en moins selon le rapport de forces des uns et des autres. C'est pourquoi nait le jargon qui dit, je le reprends des autres : " Dans toute révolution, il y a confusion." Comment peut-on concevoir l'évolution dans ce cas ?
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