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études-coloniales
15 décembre 2012

Benjamin Stora à Saint-Chamond (Loire)

france-algérie

 

 

la "nécessaire réconcilation France/Algérie" ?

une conférence-débat avec Benjamin Stora à Saint-Chamond

 

L'historien Benjamin Stora dont la notoriété, les travaux et la production livresque sont largement reconnus, était l'invité de la MJC de Saint-Chamond ce samedi 15 décembre 2012. Je connais Benjamin depuis plus de vingt ans et j'ai été content de le voir dans notre province.

Je regrette que la MJC : 1) ait demandé un droit d'entrée de 15 euros (même si cette somme permettait d'assister au concert qui suivait... tout le monde ne pouvant pas forcément rester pour le spectacle) ; 2) que les collèges et lycées de notre ville n'aient pas été prévenus et associés à la mobilisation de participants jeunes intéressés par la question. Il n'y avait aucun "jeune" à cette conférence...! Dommage...

Benjamin Stora a expliqué les obstacles toujours persistants à cette réconcilation tant du côté de l'opinion française que du côté du régime algérien. Personnellement, je n'ai pas partagé toutes ses analyses (notamment sur "l'assimilation" culturelle et religieuse qui aurait été entreprise par la France coloniale en Algérie), mais l'exposé était nourri et argumenté. Il aurait beaucoup appris à de jeunes élèves.

Stora 15 déc 2012 (1)
Benjamin Stora au cours de sa conférence à Saint-Chamond


la réconcilation des mémoires ne pourra être que postérieure à l'accord sur la vérité historique

La question est de savoir si la "réconciliation" des "mémoires" est opportune et envisageable. Je ne suis pas convaincu par la substitution, en marche depuis des années, de la notion de "mémoire" à celle "d'histoire". Les mémoires sont segmentées, subjectives, auto-justificatives. L'histoire tend vers une objectivité qui, certes, écoute les mémoires, mais réfléchit avec une mise à distance des plaidoyers partisans.

Par ailleurs, le contentieux entre "la France" et "l'Algérie" n'est pas suffisamment déblayé par les travaux historiques et, surtout, fait l'objet d'une surenchère et d'un chantage côté algérien. Les reconnaissances exigées par Alger de "génocide" de "dépossession culturelle", de "pillage économique"... ne relèvent pas de l'histoire mais de la politique d'un régime incapable d'assumer son échec depuis plus de cinquante ans... Rendre la France encore responsable de tous les maux de la société algérienne, cinquante ans après l'indépendance, est une imposture à visée idéologique.

La réconcilation des mémoires ne pourra être que postérieure à l'accord sur la vérité historique. Encore faudrait-il que le régime algérien évolue vers la démocratie et reconnaisse la liberté d'investigation historienne à ses chercheurs. Encore faudrait-il qu'en France le lobby universitaire, intellectuel et journalistique "repentant" accepte une vision plus rigoureuse de l'histoire de la présence française en Algérie.

Michel Renard
professeur d'histoire
au lycée de Saint-Chamond

 

Stora 15 déc 2012 (2)
au premier rang, face à la tribune, à gauche, Mohamed Zenaf ;
à ses côtés, Philippe Kizirian, maire de Saint-Chamond

 

 

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Commentaires
M
Aziz à raison sans honte aujourd hui massivement les anciens combattants de la guerre d Algérie demandent leur cartes et leur décoration (croix du combattant)<br /> <br /> dans les consulats de france en algérie bientot plus nombreux que les anciens moudjahidines de l ALN ce qui prouve bien que ceuxc i etaient minoritaires
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M
L’Algérie française a été une expérience unique de société ayant fait cohabiter en harmonie durant un siècle les trois grandes religions du bassin méditerranéen. Pour briser cette réussite, il a fallu le contexte de la « guerre froide » et 7 années de « guerre civile » menée par un mouvement révolutionnaire minoritaire usant d’une violence « barbare », selon l’expression de Jacques Chirac, tournée principalement contre ses propres coreligionnaires. Car s’il avait été majoritaire, la voie démocratique lui aurait permis de prendre le pouvoir sans violence, certains de ses leaders, comme Ferhat Abbas, étant déjà des élus et notables ayant bénéficié de tous les bienfaits du système républicain français (cf. Le Livre d’Or de l’Algérie, Ed. Baconnier 1937). Le général De Gaulle, avant d’être le créateur de l'Algérie algérienne du 3 juillet 1962, fut longtemps un farouche partisan de l’Algérie française. Le texte de sa déclaration à la presse du 18 août 1947 résume, dans son style inimitable, les raisons objectives d’une position qui semblait alors définitive (cf. pièce jointe 3). En 10 siècles de colonisation arabo-turque menée à la politique du sabre (emblème de l'islam conquérant), la population indigène berbère fut réduite de 3 millions à 1 million de personnes. L’introduction du Guide Michelin de l'Algérie française édition 1956 (cf. pièce jointe N°4) donne quelques chiffres clés de l'évolution de l'Algérie durant la souveraineté française. En un siècle la population arabo-berbère a été multipliée par plus de cinq ! Qui peut encore croire à l'Histoire officielle algérienne, et peut-être bientôt française, qui assimile l’Algérie française à un vaste camp de concentration ? Ce pays « sans nom », selon l’expression imagée d’E-F Gautier (cf. pièce jointe N°5), parcouru en tous sens dès 1830 par des peintres, des écrivains, des savants, des voyageurs ou des curistes étrangers, aurait été le lieu de massacres jamais vus et dénoncés ? Même le révolutionnaire très bourgeois Karl Marx, qui y séjourna deux mois en 1882 pour s’y soigner, n’a rien vu ! (cf. pièce jointe 6).<br /> <br /> <br /> <br /> Aujourd’hui, qui mieux que les Français d'Algérie de toutes confessions pourraient, proposer une approche humaine et réaliste pour harmoniser de nouveau les relations entre la France et l’Algérie qui reste, malgré les épreuves, leur seconde patrie ? N'est-il pas en effet dramatique que le seul espoir des jeunes algériens réside dans l'exil vers l'ancienne puissance coloniale ou au rêve qu’exprimait déjà en 1994, à son ami venu de France, un jeune Algérien de Sidi-Ferruch en regardant l’horizon : « Tu sais que c’est ici que les Français ont débarqué en 1830. Avec un peu de chance, nous les verrons revenir » (L’Evénement du Jeudi, 29 septembre 1994). Vous ne débarquerez pas à Sidi-Ferruch, comme l’aurait aimé ce jeune Algérien, qui a 18 ans de plus maintenant, mais à l’aéroport de « Maison Blanche » créé par la France.
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A
La France a crée l Algerie de toutes pieces au détriment du Maroc à l ouest La moitié de la population s'est rangée du coté des Français contre Abdel Kader l 'esclavagiste <br /> <br /> féodal soit les tribus marghsen collaboratrices de turcs;les intellectuels etaient pour lla majorité pour la francisation ce sont les obscurentistes religieux et oulémas qui voulaient diriger le pays comme ailleur dans le monde arabe où la situation etaent bien pire que la colonisation française qui apportait "les lumiéres" il n'y a pas eu "d'erreur" car au départ la majorité de la population sans oublier les natifs européens <br /> <br /> qui comptent aussi (comme les beurs en france aujourd hui)<br /> <br /> pour répondre aussi àu pseudo Karim 200000 soldats par an ce n'est pas trop pour maintenir la paix d 'une guérre que nous avions gagnée mais perdu politiquement <br /> <br /> vous oubliez aussi le million de musulmans qui ont combattus avec l armée française<br /> <br /> plus nombreux que ceux de l ALN planqués au Maroc et en Tunisie attendant qu on leur ouvre les portes en 62 (j y etait) et puis la leçon du jour "DES VISAS HOLLANDE" <br /> <br /> " H'ammar khemmem oualoukan"
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J
LE 17 OCTOBRE 1961 LE FLN ETAIT EN GUERRE CONTRE LA REPUBLIQUE FRANCAISE OUI OU NON ? DEBAT HISTOIRE le FLN montait une provocation (ces cadres etaient non participants a l abris) et la repression ordonnee par De Gaulle etait surement disproportionnee et aussi instrumentalisee alors qu on se preparait a"larguer2 l Algerie NATURE DE LA GUERRE D 'ALGERIE -- Il faudrait se demander qu’elle est cette notion de "guerre"qui admet que l’Armée d’un des deux belligérants se trouvait à l’abri de frontières voisines (Maroc Tunisie) pouvant intervenir alors que l’autre ne le pouvait pas ? Y a t’il eu des situations similaires dans l’Histoire ? D autre part y a t’il eu en cas de guerre avec un Etat Etranger ? La tolérance de soutien ouvert à cet Etat comme ce fut le cas en France envers la rébellion Algérienne ? Y COMPRIS MANIFESTER POUR L' ADVERSAIRE SUR SON INJONCTION COMME A PARIS EN 1961 LE 17 OCTOBRE par exemple (le FLN tuait encore nos soldats et policiers en Algérie et en France !) QUE SE PASSERAIT IL SI EN ALGERIE UNE MANIF EN FAVEUR DU MAROC POUR RECTIFIER LA FRONTIERE OUEST A SON PROFIT ?(promésse non tenue) En principe un "état de guerre" suppose des règles strictes et draconiennes avec la notion "d’intelligence avec l’ennemi" sévèrement réprimée ! Dans ce cas le cessez le feu du 19 Mars 62 fut "un Armistice" avec similitudes de responsabilités De Gaulle / Pétain sauf que ce dernier avait l’excuse de la défaite CE QUI NE FUT PAS LE CAS POUR L ARMEE FRANCAISE EN ALGERIE AVEC UNE ALN CONFINEE AUX FONTIERES JUSQU AU 3 JUILLET 62 ! !MAIS TOUTES LES EXACTIONS DE CETTE GUERRE ETANT AMNISTIEES L FAUDRAIT SE PREOCUPER SURTOUT DES MASSACRES "NON AMNISTIES" SURVENUS APRES LE 3 JUILLET 1962
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K
Excuses à l'Algérie ? <br /> <br /> J'ai trente-sept ans, je suis fils de résistants algériens et je ne vois pas l'intérêt de présenter des excuses a l'Algérie à moins que le gouvernement algérien lui-même ne présente des excuses à son peuple pour 250 000 mille mortssans la présence d'un seul colon, pour une démocratie ratée parce que trop militaire, pour avoir laissé et laisser les richesses de tout un pays aux mains d'une minorité d'apparatchiks sanguinaires, pour avoir utilisé les islamistes comme un contre-feu à la démocratie réclamée par la rue. <br /> <br /> <br /> <br /> Alors peut-être l'Algérie aura un intérêt à se retourner sur son passé français aussi cruel qu'il a put être. L'ennemi français n'a pas vu cette guerre comme fratricide, celle qui a suivi et qui laisse le peuple exsangue et les dirigeants gras et grossiers, aura fait bien plus de mal. Enterrons les excuses et les amertumes nous avons tous mieux à faire que d'entretenir des feux inutiles qui couvent encore malgré le temps et l'eau coulée entre les deux rives. Je pense aussi à ceux qui malgré tout le mal éprouvé se sentent encore algériens : Les harkis, les pieds noirs, sans oublier les juifs algériens antérieurs à la colonisation. Que doit-on a ces gens là ? Ils sont plus algériens et plus français que moi, je leur donne ce qu'ils réclament sans même connaître leurs exigences tellement leur sort m'afflige. A l'heure des concordes avec les islamistes, quand le sang du peuple a peine sec, ce ministre de la honte voudrait orchestrer les mémoires pour faire passer la pilule. Ne croyez pas que je vole maladroitement au secours de NS, non ces difficultés me font jubiler. Marianne elle n'est plus comptable de ces dettes là, il ne fallait pas boire l'eau d'Évian, il ne fallait pas livrer la blanche dame a l'oued de sang. Je ne prends pas de souffrance en héritage avec tout le respect dû à ceux qui sont mort en libérant l'Algérie ou en défendant la France. Il est seulement triste que vous n'ayez pas partagé leur sort puisque vos projets morbides montrent le fantôme que vous êtes monsieur le ministre. L'Algérie doit couper le cordon avec la France, cesser d'y puiser des excuses pour expliquer ces maux qui sont de l'entière responsabilité du pouvoir en place. C'est pour toutes ces raisons que je signe l'appel du contentieux historique.<br /> <br /> Posté par Karim, i
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