17 août 2012
Algérie, référendum 1er juillet 1962 : gigantesque fraude électorale
1962, arithmétique électorale algérienne
général Maurice FAIVRE
Lors des élections de 1951 à l'Assemblée nationale (ou algérienne?), les candidats du docteur Bendjelloul, partisan de l'intégration, l'avaient emporté. Les nationalistes algériens, et leurs amis, avaient alors parlé de fraude électorale, dont le journal Le Monde du 3 avril 1952 donna l'explication suivante :
"Le choix n'était pas entre des élections libres et des élections fabriquées. Il était entre des élections fabriquées par des meneurs messalistes, et des élections fabriquées par le Gouvernement Général. nous avons choisi les secondes ".
Cette tradition ne s'est pas perdue, et l'on sait qu'en novembre 1995, les islamistes modérés, et les autres, ont porté plainte pour le même motif.
référendum du 1er juillet 1962
Monsieur Kaddour Sator, Président de la Commission de contrôle du référendum, a proclamé les résultats suivants :
Inscrits 6.549.736 Nuls 25.565
Votants 6.017.800 Oui 5.975.581
Exprimés 5.992.115 Non 16.534
Il convient de retirer du total des inscrits les électeurs européens, environ 600.000, dont la plupart n'ont d'ailleurs pas participé au vote. Il reste alors 5.950.000 inscrits musulmans.
Or la population musulmane résidant en Algérie, qui était de 8,47 millions au recensement de 1954, et 12,017 millions au recensement de 1966, a progressé d'environ 3% par an pendant la guerre d'Algérie, malgré les pertes dues au combat, aux attentats, aux disparitions et à l'émigration. Elle est estimée en juillet 1962 à 10,6 millions par l'Union médicale algérienne (chiffre repris per El Moudjahid du 1-2 mai 1981).
Sachant qu'environ 55% de cette population avait moins de 21 ans et ne pouvait donc voter, le nombre des inscrits aurait dû être :
10,6 x 45/100 = 4,77 millions, et le bourrage des urnes est égal à :
5,99 - 4,77 = 1,18 million, soit 24,7% du nombre des électeurs réels.
Un record inégalé !
On pourra contester la précision de ces chiffres, dont il faut retenir l'ordre de grandeur, et reconnaître que "L'Algérie, ajoute Yacono, a pris un mauvais départ dans le domaine de la régularité électorale ".
Maurice Faivre
décembre 1995
Il faut rappeler que le délégué du FLN Mostefai avait imposé à l'Exécutif provisoire, contre l'avis de B. Tricot, une question unique au référendum, et avait souligné : "le résultat est connu d'avance". On peut penser qu'une 2ème question sur le maintien de la coopération aurait été majoritaire et aurait imposé au FLN le respect des accords d'Évian. Mais ceci est de l'uchronie.
Maurice Faivre
août 2012
août 2012
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