26 janvier 2012
Festival des images, partis-pris et contrevérités
Monsieur le Président de l'Espace parisien
"Histoire Mémoire Guerre d'Algérie"
général Maurice FAIVRE
Réflexions historiques
Les historiens que vous avez sélectionnés pour le Festival des images sont dans leur grande majorité de sensibilité anticolonialiste.
Bénéficiant de la même liberté d'expression, d'autres historiens ne partagent pas la même idéologie et considèrent que le terme de colonialisme, inventé en 1905, était ignoré au XIXe siècle, où l'on considérait la colonisation comme une valeur républicaine, attachée aux droits de l'homme. Victor Hugo en faisait l'apologie : "Un peuple éclairé va trouver un peuple dans la nuit".
Au XXe siècle, Léon Blum et Pierre Messmer ont exprimé la même volonté de civiliser des peuples arrièrés. Comme tous les faits historiques, la colonisation présente des aspects négatifs et positifs ; privilégier les uns sans reconnaître les autres constitue une sorte de déni.
Séance du 19 janvier
Cette différence de perception est apparue après la projection du film "Mémoires meurtries". Alors qu'un débat était refusé aux spectateurs, le professeur (Quemeneur ?) a été invité à parler de l'enseignement de l'histoire de la guerre d'Algérie. Au contraire, il a entrepris de démolir le film de l'UNC.
Or ce film présentait des témoins intéressants et divers :
- un appelé (Hillairet) qui regrettait sa jeunesse perdue,
- une EMSI et des officiers SAS attachés à la population musulmane,
- des officiers combattant le terrorisme FLN et revendiquant une Algérie nouvelle, égalitaire,
- un pied noir accueilli en Algérie par ses camarades d'école,
- un aumônier qui s'interroge sur le traitement des prisonniers,
- un ministre (Chevènement) qui condamne les soldats perdus,
- un secrétaire d'État (Mekachera) qui admire la politique clairvoyante du général de Gaulle,
- un ministre (Rocard) qui énonce des contre-vérités (Voir pièce jointe)
La mémoire partagée et l'histoire discutée
Il me semble qu'un débat entre historiens de sensibilité différente serait nécessaire à la fin du Festival (ou plus tard lors du rendez-vous des Ecrivains). Je suis prêt à y participer, aux côtés de Guy Pervillé, Daniel Lefeuvre, Jean Monneret, François Meyer et d'autres à votre convernance.
Je vous prie d'agréer l'expression de mes sentiments dévoués.
Maurice Faivre
membre de l'Académie des Sciences d'outremer
et de la Commission française d'Histoire militaire
membre de l'Académie des Sciences d'outremer
et de la Commission française d'Histoire militaire
Contre-vérités
Arrivant à Alger début 1959, M. Rocard visite 15 centres de regroupement et fait le constat d'un enfant mort tous les deux jours.
Faisant une péréquation non scientifique, il en conclut au décès de 150 à 200.000 enfants (contraire aux statistiques démographiques). Il communique son rapport au ministre de la Justice (E. Michelet), qui le fait publier par le Monde.
Or il y avait à l'époque 900 regroupements, qui avaient été contrôlés par 5 inspecteurs généraux. Delouvrier fait une conférence de presse le 16 mai affirmant que "le document publié a été rédigé par un fonctionnaire qui n'avait pas reçu mandat de le faire, et que la mortalité dans les regroupements était inférieure à celle que l'on enregistrait auparavant dans les mechtas".
Il écrit en août à la LDH Paris que "ce rapport constitue une information partielle, dont les conclusions n'ont pas été reprises".
Il n'y a aucune trace dans les archives d'un crédit de 100 millions qui aurait été débloqué grâce à Michel Rocard. Delouvrier, patron du plan de Constantine, disposait de 5 milliards et n'avait pas n'avait pas besoin d'un crédit exceptionnel.
Le rapport Rocard a été très apprécié du FLN, des pays du Tiers monde et des complices français de la rébellion.
Pour plus de détails, voir Les mille villages de Delouvrier, Edit. L'Esprit du Livre, 2009, p. 135.
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