Le "Tata" sénégalais de Chasselay dans le Rhône (film de Patrice Robin)
le Tata (1992 ), un film censuré
par "la télé"
de Patrice ROBIN et Evelyne BERRUEZO
- fiche technique du film "Le Tata"
- Le tata (Les tirailleurs sénégalais)
de Patrice Robin et Evelyne Berruezo. Fr. 1992. / h 00.
En juin 1940, durant la seconde guerre mondiale, des tirailleurs sénégalais résistent à l'ennemi nazi. L'affrontement dure deux jours. La réaction des Allemands, vainqueurs, est terrible de fureur et de sauvagerie. Aujourd'hui, un cimetière africain, un tata, érigé en pleine campagne française, témoigne de cette lutte. 50 ans après, les témoins du drame se souviennent... “En se concentrant sur la seule parole des survivants, ce documentaire magnifie une culture que la télévision de jadis partageait avec l'Afrique éternelle : la tradition orale et son faramineux pouvoir d'évocation." (Télérama)
Tirailleurs sénégalais à l'exercice, Beni Ounif (Algérie)
- Le Tata (1992 - France - 60') Un film, censuré par "la télé", présenté par ses auteurs-réalisateurs, Evelyne Berruezo et Patrice Robin.
L'histoire incroyable d'un cimetière africain, un tata, érigé en pleine campagne française nous replonge dans la Seconde Guerre mondiale.
«Il y a le "massage de la mémoire", auquel se livre la plupart des documentaires sur le dernier conflit mondial, et le "travail de mémoire" qui prend tout son sens quand il ne se contente pas d'enfoncer des portes ouvertes. C'est précisément le cas de cet exercice en micro-histoire. La caméra tourne autour d'un cimetière militaire d'architecture sénégalo-malienne, planté dans un champ de maïs à Chasselay, au nord de Lyon, tel un décor d'exposition coloniale. Petit à petit, les récits de quelques témoins de la région nous font revivre, par bribes, la résistance héroïque de la 3e compagnie du 25e régiment de Tirailleurs Sénégalais qui, les 19 et 20 juin 1940, tint tête à l'armée allemande pour maintenir coûte que coût la ligne de défense française et limiter les dégâts dus à l'armistice. La bataille perdue, les prisonniers blancs auront la vie sauve, tandis que les Noirs seront liquidés par les SS, faisant brutalement les frais du racisme hitlérien.
Il existe des archives montrant, du côté français, le paternalisme amusé (dans le meilleur des cas) du regard porté sur ces tirailleurs et, du côté allemand, un dégoût scélérat vis-à-vis de tels "barbares". Mais ce documentaire n'en fait pas usage, et c'est tant mieux. En se concentrant sur la seule parole des survivants, il magnifie une culture évanouie que la télévision de jadis partageait avec l'Afrique éternelle : la tradition orale et son faramineux pouvoir d'évocation.» Antoine Perraud, in Histoire de DOCS. (source)
Tirailleurs sénégalais, guerre 1939-1945,
illustration Edmond Lajoux
- En juin 1940, à Chasselay (Rhône), un régiment de tirailleurs sénégalais résiste héroïquement pendant deux jours à une colonne allemande. En vain. Les SS laissent la vie sauve aux prisonniers blancs et fusillent tous les soldats noirs. Que reste t-il de cet épisode sanglant ? Un cimetière militaire en pleine campagne française, le Tata, "enceinte de terre sacrée où sont inhumés les guerriers morts pour leur pays".
Un long travail a été nécessaire pour recueillir les témoignages, faire resurgir des émotions... Le documentaire de Patrice Robin et Eveline Berruezo, Le Tata (1990), a été montré dans quelques festivals mais est resté censuré depuis quinze ans sur les chaînes publiques françaises. Il est programmé par le festival "Les Soldats noirs dans les guerres françaises", du 13 au 19 avril [2005], au cinéma Images d'ailleurs à Paris (le 13 à 22 h 15, le 17 à 14 heures, le 18 à 19 heures).
Le Monde, 13 avril 2005
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ce qui s'est passé à Chasselay
Du 19 au 20 juin 1940, à Chasselay, l'armée Française et ses troupes coloniales Sénégalaises, à 1 contre 100, ont retardé l'entrée des troupes allemandes dans Lyon, déclarée "ville ouverte", le 18 juin 1940.
Non prévenue par l'armée, la défense s'organise, le 17 juin à Chasselay. Des barricades sont dressées, grâce aux soldats du 405° R.A.D.C.A. de Sathonay et du 25° régiment R.T.S de tirailleurs Sénégalais et aussi à l'aide de civils.
N'ayant rencontré que très peu de résistance depuis Dijon, les Allemands arrivent le 19 juin 1940, à Montluzin. Durs et violents combats entre les Allemands et les troupes Françaises et Sénégalaises. Bilan : 51 morts dont une civile du côté français, et plus de 40 blessés pour les Allemands.
Le 20 juin 1940, à l'issue d'une deuxième bataille, au château du Plantin, les prisonniers (environ 70), furent divisés en deux groupes, d'un côté les soldats Français blancs et de l'autre les Sénégalais noirs.
Après avoir parcouru, deux kilomètres à pied, les soldats Français couchés dans l'herbe, le long d'un pré, assistèrent au massacre des soldats Sénégalais par des mitrailleuses et pour certains écrasés par des chars d'assaut Allemands. Les Français furent emprisonnés à Lyon. Les habitants de Chasselay, horrifiés par le massacre, enterrèrent les corps des Sénégalais dans un cimetière, inauguré le 8 novembre 1942.
À Chasselay, dans le lieu dit " vide-sac", reposent 188 tirailleurs sénégalais morts en juin 1940. En sénégalais, "Tata", signifie "enceinte de terre sacrée", où l'on enterre les guerriers morts au combat. Toutes les années, à Chasselay, a lieu une cérémonie officielle, où sont présents des représentants Sénégalais et Français.
source : site de la mairie de Chasselay
liens
- le "Tata" rituel de Chasselay sur le site histoire-genealogie.com/
- le massacre des tirailleurs sénégalais en mai-juin 1940 (Raffael Scheck)
L’endroit précis où a été interceptée la tête de colonne du Régiment
Grossdeuschland, le 19 juin 1940 à 9 h 30. Au second plan,
à 200 mètres, le point d’appui du couvent (source : photo F. Lescel)