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études-coloniales
31 mai 2007

Note au sujet des territoires coloniaux de l'Allemagne (Gérard Molina, 2005)

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Note au sujet

des territoires coloniaux de l'Allemagne

Gérard MOLINA (2005)

 

M. Gérard Molina (Paris) conteste, dans l’article intitulé «Commémorations» (Le Monde diplomatique, mars 2005), la formulation selon laquelle l’Allemagne aurait été «oubliée» en matière de colonies.

L’Allemagne est venue tard à la colonisation, mais, après la conférence de Berlin (1884-1885), elle établit rapidement sa sphère d’influence sur quatre vastes territoires d’Afrique (Togo, Cameroun, Sud-ouest africain et Afrique orientale allemande), ce qui en fit la troisième puissance sur ce continent. C’est le traité de Versailles (1919) qui la jugea «indigne de coloniser» et lui retira tous ses territoires. Il ne s’agit pas ici d’érudition, car l’Afrique servit de laboratoire aux politiques de ségrégation, d’espace vital et d’extermination.

Au début du XXe siècle, les colonies allemandes étaient les seules en Afrique à interdire les mariages entre Blancs et Noirs, y compris les métis chrétiens. C’est dans sa colonie du Sud-ouest africain (l’actuelle Namibie) que l’Allemagne accomplit en 1904-1905 un génocide contre les tribus hereros, qui se rebellaient régulièrement. Après la mise à mort de plus des trois quarts des 70 000 Hereros, les 16 000 survivants ne durent leur salut qu’à l’exil vers d’autres contrées. Quand on connut en métropole l’ordre d’exterminer les Hereros, l’émotion de l’opinion obligea le gouvernement de Berlin à le désavouer, mais c’était trop tard. Une même politique ethnocidaire fut déclenchée contre les Namas, descendants des Khoïkhoï ou «Hottentots».

von_Trotha
Lothar von Trotha

(...) Souligner ces faits ne doit pas conduire à relativiser la singularité de la Shoah, mais montre que celle-ci ne surgit pas comme un événement incompréhensible devant lequel tout essai d’explication serait a priori impossible, voire obscène. Hannah Arendt, très au fait de l’histoire allemande moderne, reconnut explicitement ce lien : «Les premiers à comprendre l’influence décisive de l’expérience sud-africaine furent les leaders de la foule qui, tel Carl Peters, décidèrent qu’ils devaient eux aussi faire partie d’une race de maîtres. Les possessions coloniales africaines offraient le sol le plus fertile à l’épanouissement de ce qui devait devenir l’élite nazie.»

Gérard Molina
agrégé de philosophie
Le Monde Diplomatique
, avril 2005,
page 2 (en ligne)

 

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Die Kriegsgeschichtliche Abteilung des Großen Generalstabs veröffentlichte 1907 eine umfangreiche Dokumentation über "Die Kämpfe der deutschen Truppen in Südwestafrika", deren 1. Teil dem "Feldzug gegen die Hereros" gewidmet war, während der 2. Teil den "Feldzug gegen die Hottentotten" dokumentierte (Bundesarchiv, Bibliothek).

La guerre des troupes allemandes dans le Sud-Ouest Africain.
L'expédition contre les Hereros
, Berlin, 1906

 

liens

- l'Allemagne et le Sud-Ouest africain, la répression de la révolte des Hereros (en langue allemande)

 

- The Revolt of the Hereros, Jon M. Bridgman, University of California Press, 1981 

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