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études-coloniales

25 mai 2006

Répertoire des historien(ne)s du temps colonial (nouvelle adresse)

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Répertoire des historien(ne)s

du temps colonial

nouvelle adresse



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Le Répertoire des historien(ne)s du temps colonial, édité par l'association Études Coloniales compte désormais 211 notices, 588 images et 1109 "liens". Il est loin d'être terminé. Des noms d'auteurs et leurs travaux doivent encore être intégrés, particulièrement provenant d'autres pays. Les portraits d'auteurs sont encore trop peu nombreux.
L'importance, en volume, du fichier a conduit à le placer sur un autre blog :

Répertoire des historien(ne)s du temps colonial

La recherche des éléments à l'origine de la production historiographique "coloniale", et cette synthèse provisoire qui en est le résultat, signalent l'étendue et la diversité des travaux universitaires ou d'autre nature consacrés à l'étude du temps colonial.

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construit en 1931 dans le cadre de l’exposition
coloniale internationale

L'image d'un affrontement entre nostalgiques de l'ordre colonial et tenants de la "repentance" est une caricature du débat à l'oeuvre en histoire coloniale. La rigueur de l'investigation et le refus méthodologique du primat passionnel (amertume, moralisme, idéologisme...) caractérisent l'essentiel du travail de connaissance sur cette période. Employons-nous à ce qu'il soit plus connu et discuté.

Merci aux auteurs qui se sont manifestés pour formuler des corrections, proposer des ajouts et compléments, et indiquer l'intérêt de cette recension.

Michel Renard

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Dellys (Algérie) au temps colonial
         

 

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24 mai 2006

À propos du quôc ngu et d’agression culturelle (Pierre Brocheux)

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Phan Van Truong
(1875-1933)

À propos du quôc ngu

et d’agression culturelle

Pierre BROCHEUX

 

Je viens ajouter mon grain de sel au commentaire de Patrice sur le quôc ngu. «L’indigène de la république» auquel Patrice fait allusion confond visiblement langue et écriture. La langue des Viet fait partie de la famille austrasiatique différente de la famille chinoise. Les «mille ans» de la domination han ont fait naître une transcription par idéogrammes à partir de laquelle les Viêt ont mis au point une écriture démotique, le nôm, dont on peut dire qu’il fut le premier quôc ngu (littéralement : langue nationale). Au XVIIème siècle et matteoricci_cl1pour les besoins de l’évangélisation, les jésuites portugais et français, parmi lesquels Alexandre de Rhodes, ont mis au point une transcription par l’alphabet latin. Par la suite, on en a attribué le mérite au seul jésuite français, attribution qu’il faut replacer dans le contexte de la domination française.  Quoiqu’il en soit cette opération est indépendante de l’arrivée des conquérants français au milieu du XIXème siècle.

Pour des raisons à la fois pratique (apprentissage et outil d’administration) et politique, les Français officialisèrent et généralisèrent cette écriture latinisée (à partir de 1897). L’apprentissage de celle-ci était plus simple et rapide que celle des caractères chinois ou sino-viet, il était accompagné de l’adoption de la syntaxe française et facilitait ainsi la traduction et aussi le passage à la connaissance du français. Du même coup les Français faisaient sortir la culture viet de l’orbite si ce n’est de la matrice culturelle chinoise. En011 1917, les concours de recrutement du mandarinat sur la base des dissertations en caractères chinois furent supprimés ; l’enseignement franco-indigène fut créé, l’université de Hanoi ré-ouverte, mais l’apprentissage des caractères ne fut jamais complètement éliminé, encore moins interdit par les Français. Ainsi le lettré et mandarin Nguyen Sinh Sac enseigna les caractères à son fils (le futur Hô Chi Minh) mais il l’inscrivit aussi à l’école franco-indigène de Quy Nhon avant que le jeune homme ne s’embarque pour la France en 1911.

Si, incontestablement, les Français considéraient le quôc ngu comme un instrument de leur pouvoir, de leur influence et comme un moyen de communication subalterne, une infra-langue destinée aux indigènes pas assez évolués pour accéder à la langue du maître, les Vietnamiens eux mêmes en firent le ciment de la nation viet* en créant très tôt (au début des années 1900) un journalisme d’opinion et une littérature moderne inspirée par la littérature occidentale (dans les années 1920). Un homme a joué un rôle capital dans l’adoption et l’évolution du quôc ngu et illustré de façon éclatante «le retournement des armes» (André Nouschi) : cet homme se nommait Phan Van Truong (1875-1933).

phan_van_truong1Issu d’une famille de lettrés du Tonkin, Truong était naturalisé français et avocat inscrit au barreau de Paris. En 1912, il fonde la Fraternité, «association d’Indochinois ayant pour but de travailler à l’instruction du peuple indochinois par la vulgarisation au moyen d’ouvrages en quoc ngu des connaissance utiles, scientifiques et littéraires». Il justifie son propos «La vaillante race annamite… a une langue originale» qui dispose dorénavant du quôc ngu : un merveilleux instrument. Reste à le doter d’un vocabulaire technique et scientifique». Truong encourageait ses compatriotes à lui envoyer des manuscrits en quoc ngu que l’association se chargerait de publier.

 Truong s’opposa vigoureusement à l’inspecteur des colonies Salles qui était aussi le secrétaire général adjoint de l’Alliance française. Salles avait clairement exposé l’enjeu du choix entre l’enseignement dunguyen_an_ninh Français en Indochine et le perfectionnement du quôc ngu, en ces termes : «l’Annamite (le quôc ngu) tel qu’il est est un outil utile à employer. L’Annamite enrichi que rêvent certains deviendrait vite un puissant levier pour le nationalisme indigène» (1911). Rentré en Cochinchine en 1923, Truong (qui fut emprisonné à deux reprises pour «menées antifrançaises») poursuivit son travail d’avocat et surtout de traducteur et journaliste aux côtés de Nguyen An Ninh, militant anticolonialiste que l’on peut qualifier de radical libertaire, qui ne cachait pas son admiration pour la Révolution française.

tutuong_cachtan_sangtao_phanchautrinhCes patriotes modernisateurs (dans le sillage du lettré Phan Chu Trinh) avaient compris tout le parti qu’ils pouvaient tirer de «l’agression culturelle française». Ces deux hommes comptent parmi la centaine d’intellectuels vietnamiens qui, dans les années 1920, 1930, 1940, ont fait passer leur culture dans la modernité…avec l’aide du quôc ngu.

Pierre Brocheux
Paris, le 21 mai 2006

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* et le quôc ngu fut le lien permanent entre  deux populations, deux États et deux cultures dans un Vietnam divisé entre 1955 et 1975.

 

Nguyen An Ninh, militant anticolonialiste que l’on peut qualifier de radical libertaire, qui ne cachait pas son 2846030057.08.lzzzzzzzadmiration pour la Révolution française (ci-dessus, photo de 1926 - tirée du livre de Ngo Van : Viêt-nam, 1920-1945, révolution et contre-révolution sous la domination coloniale, éd. L'insomniaque, 1995/2000)

 

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                    «L’oppression nous vient de France,
                    mais l'esprit de libération aussi
»
                    Nguyên an Ninh (cité par Ngo Van)

 

le livre de Phan van Truong

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- Phan van Truong,
Une histoire de conspirateurs à Paris, ou la vérité sur l'Indochine,
éd. L'insomniaque, 2003

 

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23 mai 2006

Les révoltes dans les espaces colonisés

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Les révoltes

dans les espaces colonisés



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El-Mokrani (1815-1871)




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21 mai 2006

Soutien à Benjamin Stora

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soutien à Benjamin Stora

 

Communiqué

Les membres du comité scientifique et du comité d’organisation du colloque d’histoire franco-algérienne de Lyon (École normale supérieure, 20, 21, 22 juin 2006, site web : http://ens-web3.ens-lsh.fr/colloque...), informés des attaques dont sont l’objet de divers côtés plusieurs historiens de l’Algérie devant participer au colloque, tiennent à exprimer leur consternation et leur condamnation de telles attaques.

Il n’est, en particulier, pas admissible qu’un historien comme Benjamin Stora,benjaminstora qui œuvre sans relâche depuis plus de deux décennies pour une meilleure connaissance de l’histoire de l’Algérie contemporaine, soit, ici, traité ignominieusement de différent noms, ou encore, là, de compagnon de route du FLN, voire, ailleurs encore, être la cible de méprisables attaques antisémites.

C’est pour avoir refusé de se plier au manichéisme que des historiens comme Benjamin Stora sont cloués au pilori.

Tous les historiens visés, Benjamin Stora notamment, peuvent être assurés de notre total soutien.

Signataires :

  • Frédéric ABECASSIS, Maître de conférence, École Normale Supérieure LSH Lyon
  • Linda AMIRI, Doctorante en Histoire, IEP de Paris
  • Nicolas BANCEL, Professeur, Université de Strasbourg II-Marc Bloch, directeur du laboratoire EASS
  • Gilles BOYER, Enseignant, IUFM Lyon
  • Omar CARLIER, Professeur, université Paris VII
  • Luc DEWEHELS, Directeur du département d’arabe à l’INALCO.
  • Bruno ETIENNE, membre de l’Institut universitaire de France, directeur de l’Observatoire du religieux à l’IEP d’Aix-en-Provence
  • Benoît FALAIZE, Chargé d’Études, Institut National de la Recherche Pédagogique
  • Olivier FARON, Directeur École Normale Supérieure LSH Lyon
  • Marc FERRO, Directeur d’études à l’EHESS, co-directeur des Annales
  • Jacques FRÉMEAUX, Professeur, Sorbonne-université Paris IV
  • Fatima Zohra GUECHI, Professeur, Université de Constantine (Algérie)
  • Mohammed HARBI, Professeur émérite université Paris VIII
  • Ugo IANNUCCI, ancien Bâtonnier, Président Chaire lyonnaise des Droits de l’Homme
  • Jean-Charles JAUFFRET, Professeur Institut d’Études politiques Aix en Provence et Uni-versité Montpellier III
  • Olivier LE COUR GRANDMAISON, Université d’Evry-Val-d’Essonne
  • Claude LIAUZU, Professeur émérite université Paris VII
  • Gilbert MEYNIER, Professeur émérite université Nancy II
  • Radia MOUSLI, Cadre, membre de CARA (Cercle des Algériens en Rhône-Alpes)
  • André NOUSCHI, Professeur émérite université de Nice
  • Zohra PERRET MADANI, Psychanalyste, présidente de France-Algérie Rhône-Alpes
  • Nadine PICAUDOU, Professeur d’Histoire à l’INALCO.
  • Annie REY-GOLDZEIGUER, Professeur émérite université de Reims
  • Daniel RIVET, Paris 1 et IISMM-EHESS
  • Fouad SOUFI, Archiviste, Archives nationales d’Algérie
  • Véronique STACCHETTI, Professeur de lycée/Institut Nal de la Recherche  Pédagogique
  • Mohamed TAYEBI, Cadre, président de CARA (Cercle des Algériens en Rhône-Alpes)
  • Pierre VIDAL-NAQUET, Directeur de recherche émérite, École des Hautes Études en Sciences Sociales
  • Michel WILSON , Conseiller technique au Cabinet du Président, région Rhône-Alpes
  •   Afifa ZENATI, Ingénieur d’Études, École Normale Supérieure LSH Lyon

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19 mai 2006

La colonisation n'est pas née d'un projet prédateur (Paul-François Paoli)

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La civilisation complète des peuples, et des chefs qui les commandent,
la réforme désirable des gouvernements, des moeurs, des abus
ne peuvent être que l'ouvrage des siècles, des efforts continuels de l'esprit humain,
des expériences réitérées de la société (D'Holbach, Système social, 1773)

 

La colonisation n'est pas née d'un

projet prédateur

Paul-François PAOLI *

 

Le Point : Au moment où l'on fête l'abolition de l'esclavage, vous définissez la colonisation comme un «projet émancipateur né des Lumières». N'avez-vous pas l'impression de céder à la provocation ?
Paul-François Paoli : Il ne s'agit pas de provoquer mais de rappeler que la colonisation n'est pas née d'un projet prédateur, mais qu'elle a été pensée par des gens habités par Rousseau et Voltaire, issus de la gauche radicale, qui considéraient que l'Occident avait une mission civilisatrice. C'était évidemment une erreur que de croire que l'autre devait absolument vous ressembler, mais c'était une erreur, et pas un crime.

Vous accusez les médias et l'Education nationale de vouloir «purifier» l'histoire de France en cédant aux «pressions des minorités» ? Mais reconnaître les erreurs d'un pays, est-ce pour autant le dénigrer ?
Non, mais je déplore cette tendance à la contrition. À ma connaissance, le rétablissement de l'esclavage par Napoléon n'est pas absent des livres d'histoire. En revanche, on parle très peu des guerres de Vendée, dont Emmanuel Le Roy-Ladurie a dit pourtant qu'on pouvait parler, à leur sujet, de «crime contre l'humanité». Or le traumatisme vendéen ne s'est pas érigé en devoir de mémoire. Et vous savez pourquoi ? Parce que les Vendéens n'ont pas de problèmes identitaires : ils se sentent français.

Pensez-vous que Christiane Taubira ne se sent pas française ?
Il semble en tout cas que nous ayons chacun notre conception de la France. Pour elle, elle commence en 1848. Pour moi, c'est une histoire de 1 000 ans. Maintenant, je crois que notre intérêt en tant que Français est de réconcilier ces conceptions de la France et de les rendre compatibles pour ne pas repartir indéfiniment dans des guerres idéologiques contre le passé. Je suis pour la commémoration de l'abolition de l'esclavage, mais il faudrait aussi considérer que c'est une bonne chose pour l'histoire de ce pays qu'il ait été le premier au monde à avoir tenté de l'abolir.

Propos recueillis par Christophe Ono-dit-Biot


9782710328780

 

* Journaliste, auteur de : Nous ne sommes pas coupables. Assez de repentances ! La Table ronde, 2006

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- source de cet article : © Le Point  11 mai 2006

 

 


 

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Condorcet (1743-1794)

 

Des progrès futurs de l'esprit humain

CONDORCET

 

Si l'homme peut prédire, avec une assurance presque entière les phénomènes dont il connaît les lois ; si, lors même qu'elles lui sont inconnues, il peut, d'après l'expérience du passé, prévoir, avec une grande probabilité, les événements de l'avenir ; pourquoi regarderait-on comme une entreprise chimérique, celle de tracer, avec quelque vraisemblance, le tableau des destinées futures de l'espèce humaine, d'après les résultats de son histoire ? Le seul fondement de croyance dans les sciences naturelles, est cette idée, que les lois générales, connues ou ignorées, qui règlent les phénomènes de l'univers, sont nécessaires et constantes ; et par quelle raison ce principe serait-il moins vrai pour le développement des facultés intellectuelles et morales de l'homme, que pour les autres opérations de la nature ? Enfin, puisque des opinions formées d'après l'expérience du passé, sur des objets du même ordre, sont la seule règle de la conduite des hommes les plus sages, pourquoi interdirait-on au philosophe d'appuyer ses conjectures sur cette même base, pourvu qu'il ne leur attribue pas une certitude supérieure à celle qui peut naître du nombre, de la constance, de l'exactitude des observations ?

Nos espérances sur l'état à venir de l'espèce humaine peuvent se réduire à ces trois points importants : la destruction de l'inégalité entre les nations ; les progrès de l'égalité dans un même peuple ; enfin, le perfectionnement réel de l'homme. Toutes les nations doivent-elles se rapprocher un jour de l'état de civilisation où sont parvenus les peuples les plus éclairés, les plus libres, les plus affranchis de préjugés, tels que les français et les anglo-américains ? Cette distance immense qui sépare ces peuples de la servitude des nations soumises à des rois, de la barbarie des peuplades africaines, de l'ignorance des sauvages, doit-elle peu à peu s'évanouir ?

Y a-t-il sur le globe des contrées dont la nature ait condamné les habitants à ne jamais jouir de la liberté, à ne jamais exercer leur raison ?

Cette différence de lumières, de moyens ou de richesses, observée jusqu'à présent chez tous les peuples civilisés entre les différentes classes qui composent chacun d'eux ; cette inégalité, que les premiers progrès de la société ont augmentée, et pour ainsi dire produite, tient-elle à la civilisation même, ou aux imperfections actuelles de l'art social ? Doit-elle continuellement s'affaiblir pour faire place à cette égalité de fait, dernier but de l'art social, qui, diminuant même les effets de la différence naturelle des facultés, ne laisse plus subsister qu'une inégalité utile à l'intérêt de tous, parce qu'elle favorisera les progrès de la civilisation, de l'instruction et de l'industrie, sans entraîner, ni dépendance, ni humiliation, ni appauvrissement ; en un mot, les hommes approcheront-ils de cet état où tous auront les lumières nécessaires pour se conduire d'après leur propre raison dans les affaires communes de la vie, et la maintenir exempte de préjugés, pour bien connaître leurs droits et les exercer d'après leur opinion et leur conscience ; où tous pourront, par le développement de leurs facultés, obtenir des moyens sûrs de pourvoir à leurs besoins ; où enfin, la stupidité et la misère ne seront plus que des accidents, et non l'état habituel d'une portion de la société ?

Enfin, l'espèce humaine doit-elle s'améliorer, soit par de nouvelles découvertes dans les sciences et dans les arts, et, par une conséquence nécessaire, dans les moyens de bien-être particulier et de prospérité commune ; soit par des progrès dans les principes de conduite et dans la morale pratique ; soit enfin par le perfectionnement réel des facultés intellectuelles, morales et physiques, qui peut être également la suite, ou de celui des instruments qui augmentent l'intensité et dirigent l'emploi de ces facultés, ou même de celui de l'organisation naturelle de l'homme ?

observateurs_de_l_homme1En répondant à ces trois questions, nous trouverons, dans l'expérience du passé, dans l'observation des progrès que les sciences, que la civilisation ont faits jusqu'ici, dans l'analyse de la marche de l'esprit humain et du développement de ses facultés, les motifs les plus forts de croire que la nature n'a mis aucun terme à nos espérances.

Si nous jetons un coup d'oeil sur l'état actuel du globe, nous verrons d'abord que, dans l'Europe, les principes de la constitution française sont déjà ceux de tous les hommes éclairés. Nous les y verrons trop répandus, et trop hautement professés, pour que les efforts des tyrans et des prêtres puissent les empêcher de pénétrer peu à peu jusqu'aux cabanes de leurs esclaves ; et ces principes y réveilleront bientôt un reste de bon sens, et cette sourde indignation que l'habitude de l'humiliation et de la terreur ne peut étouffer dans l'âme des opprimés.

En parcourant ensuite ces diverses nations, nous verrons dans chacune quels obstacles particuliers s'opposent à cette révolution, ou quelles dispositions la favorisent ; nous distinguerons celles où elle doit être doucement amenée par la sagesse peut-être déjà tardive de leurs gouvernements, et celles où, rendue plus violente par leur résistance, elle doit les entraîner eux-mêmes dans ses mouvements terribles et rapides.

Peut-on douter que la sagesse ou les divisions insensées des nations européennes, secondant les effets lents, mais infaillibles, des progrès de leurs colonies, ne produisent bientôt l'indépendance du nouveau monde ? Et dès lors, la population européenne, prenant des accroissements rapides sur cet immense territoire, ne doit-elle pas civiliser ou faire disparaître, même sans conquête, les nations sauvages qui y occupent encore de vastes contrées ?

Parcourez l'histoire de nos entreprises, de nos établissements en Afrique ou en Asie ; vous verrez nos monopoles de commerce, nos trahisons, notre mépris sanguinaire pour les hommes d'une autre couleur ou d'une autre croyance ; l'insolence de nos usurpations ; l'extravagant prosélytisme ou les intrigues de nos prêtres, détruire ce sentiment de respect et de bienveillance que la supériorité de nos lumières et les avantages de notre commerce avaient d'abord obtenu.

Mais l'instant approche sans doute où, cessant de ne leur montrer que des corrupteurs et des tyrans, nous deviendrons pour eux des instruments utiles, ou de généreux libérateurs.

Condorcet, Esquisse d'un tableau des progrès de l'esprit humain,
Vrin, 1970, p. 203-204.

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16 mai 2006

La France perd la mémoire (un livre de Jean-Pierre Rioux)

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La France perd la mémoire

un livre de Jean-Pierre Rioux



Jean-Pierre Rioux vient de faire paraître : La France perd la mémoire (Perrin, 2006)

- Quatrième de couverture : 
Notre débâcle intime et collective, celle du souvenir et de l'art de vivre, est en cours. Nous assistons à l'exténuation du vieux rêve qui faisait de la France un héritage et un projet. Tout se passe comme si ce pays était sorti de l'histoire vive pour entrer en mémoire vaine, comme si la rumination avait remplacé l'ambition et qu'on expédie par pertes et profits Austerlitz, la laïcité ou un demi-siècle de paix en Europe. Hier, nous célébrions la nation républicanisée, l'histoire laïcisée et l'intérêt général ; aujourd'hui, nous valorisons les mémoires et les "devoirs" de mémoire, mais nous ne savons plus saisir l'âme de la France. Résultat : ce pays vit à l'heure du n'importe quoi mémoriel.

 

  - Description de l'éditeur :
Titre provocateur ? Peut-être. Mais qui dit bien ce que l'on veut dire dans cet essai : ce pays bousculé, angoissé, coincé entre un présent sans héritage et un avenir sans projet, renonce à toute gestion nationale du passé. Sous des apparences triomphales et dans le flot des commémorations à tout va, la mémoire nationale et collective a été dépecée depuis trente ans par les groupes de pression intéressés, les localismes hagards et les politiques inconséquents, à grand renfort d'idéologies informes qui exaltent à tout hasard les identités comme les différences, les uns comme les autres, sans jamais dire "nous". Bref, les2266097830.08.lzzzzzzz1 Français ne s'aiment plus aussi parce que leur mémoire gîte et sombre. Se souvenir de travers, refuser l'oubli, travestir la mémoire : tout cela contribue à répandre ce fatalisme collectif qui tétanise le pays.
Voilà ce qui apparaît à l'examen de trente années d'effervescence et de déliquescence de notre mémoire française, du succès du Cheval d'orgueil à la non-commémoration d'Austerlitz, de la vogue du maingraphicpatrimoine au refus du Dieu de nos pères et des racines chrétiennes, de l'Europe, de l'affirmation de la Shoah au gâchis du "devoir" de mémoire, du règne des témoins à celui des faussaires et des négateurs, de la classe d'histoire aux studios de la télé-réalité, de la mère Denis à Dieudonné.
Historien, Jean-Pierre Rioux a ouvert au CNRS dans les années 80, avec Gérard Namer, un des premiers séminaires de recherches sur la mémoire collective. Il n'a pas cessé depuis de piocher la question au titre d'une nouvelle histoire plus "culturelle", aujourd'hui en plein essor. Chemin faisant, son inquiétude civique est allée grandissant. Il l'expose ici sans détours, au nom d'un devoir d'intelligence et de vérité qui revient à l'histoire et non à la mémoire.

 

Jean-Pierre Rioux, inspecteur général de l'Éducation nationale, ancien directeur de recherche au CNRS, directeur de la revue d'histoire Vingtième rioux2 Siècle, chroniqueur à La Croix et à Sud-Ouest, est un spécialiste consacré d'histoire politique et culturelle de la France contemporaine. Il a récemment publié Au bonheur la France (prix Guizot de l'Académie française) et Jean Jaurès.

 

* commander : La France perd la mémoire  9782262024536

* l'itinéraire de Jean-Pierre Rioux : Le bonheur de regarder le passé pour comprendre le présent (juin 2004)

 


* rencontre avec Jean-Pierre Rioux à Pau (Pyrénées-Atlantiques)

La France perd la mémoire

Mercredi 17 mai à 19h - HOTEL CONTINENTAL - Entrée libre.imageservlet

2, rue du Maréchal Foch 64000 Pau

Rencontre débat avec Jean-Pierre Rioux présentée par Marc Bélit. Cet ouvrage est une étude sur les difficultés à faire vivre la mémoire collective.

 

 

 

 

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15 mai 2006

Jean-Louis Planche à Paris VIII le mardi 30 mai 2006

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Jean-Louis Planche à Paris VIII

le mardi 30 mai

 

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Le mardi 30 mai 2006, de 9 h à midi, l'historien Jean-Louis Planche, auteur de Sétif, 1945 (Perrin, 2006), sera à l'université de Saint-Denis/Paris VIII, invité par Daniel Lefeuvre, professeur : salle D 003 (nouveau bâtiment Recherche). Entrée libre.

 

 

 

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            carte des environs de Sétif (Algérie) en 1956

 

Messali et Ferhat Abbas

- Les mythes autour du PPA sont plus anciens que le PPA. depuis longtemps, Périllier, préfet d'Alger, réclame le transfert de Messali en France. Augustin Berque, pour qui Messali est un facteur d'équilibre, s'y oppose. Transférer Messali en France serait lui ôter le contrôle sur les activistes de son parti. Mieux vaut lui laisser des libertés, l'autoriser à rencontrer des militants, garder la main. Il ne s'échappera pas. "La population musulmane saine" y veille.
Augustin Berque sait ce qu'il s'est dit lors de la visite que Fehart Abbas a rendu à Messali, le 23 décembre 1944. Un accord a été passé. Messali va donner l'ordre à ses militants d'entrer aux AML pour les transformer en un véritable parti politique, Ferhat Abbas convaincra les oulémas d'amener les foules en réduisant les réticences des notables.
Messali s'était préparé depuis un certain temps à ce rapprochement. À sa sortie du bagne de Lambèse en avril 1943, il s'était arrêté à Sétif chez Ferhat Abbas pour y passer la nuit. Celui-ci s'était étonné de le voir porter une longue barbe, d'être habillé d'une djellaba et coiffé d'un fez. Massali lui avait répondu : "Cela fait partie du programme".
Augustin Berque cède d'autant moins qu'il vient de neutraliser sans bruit un maquis PPA. (...)

extrait de Sétif, 1945, Jean-Louis Planche (Perrin, 2006), p. 94-95.

 

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- université Paris VIII/Saint-Denis - Métro : Saint-Denis Université

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15 mai 2006

origines géographiques des connexions à "Études Coloniales"

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la bannière d'Études Coloniales, depuis le 28 février 2006

origines géographiques

des connexions à "Études Coloniales"

journée du 15 mai 2006



Le lundi 15 mai 2006, à 22 h 30, l'origine géographique des connexions à ce site étaient les suivantes :

 

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Attention ! Il ne s'agit que des 100 dernières connexions... De nombreux autres pays fournissent des lecteurs. On le verra prochainement.

La mise en ligne d'une revue - qui est l'objectif principal de l'association Études Coloniales - permettra indéniablement d'atteindre des lecteurs qu'aucune revue traditionnelle de support papier ne saurait toucher aujourd'hui.

Association "Études Coloniales"

 

 

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jardin de l'ancienne résidence du sultan Moulay Ismaïl à Tanger
(photo : © Mohammed El Joumri)



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14 mai 2006

Contre toutes les menaces sur la liberté de l’histoire de la colonisation

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carte postale ancienne


l’indispensable travail de recherche

sur les enjeux du passé colonial

et des migrations

Les historiens à l’origine de la protestation contre la loi du 23 février 2005 sur le rôle positif de la colonisation attirent l’attention sur les menaces qui hypothèquent l’indispensable travail de recherche et de diffusion concernant les enjeux du passé colonial et des migrations, domaines sensibles de notre société et des relations scientifiques avec l’Afrique du Nord. Les tensions révélées par les mouvements des banlieues, le caractère structurel du racisme et de la xénophobie, la dérive des continents et la guerre des cultures appellent un regain des études et exigent leur liberté face aux instrumentalisations politiques. Chercheurs, enseignants  et journalistes, ainsi que tous les citoyens sont concernés. Notre seul moyen de défendre la liberté de l’histoire est l’information : merci de nous y aider en faisant connaître ce dossier le plus largement possible.

 

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Contre toutes les menaces

sur la liberté de l’histoire de la colonisation

 

Les historiens spécialistes du Maghreb contemporain sont actuellement soumis à d'inacceptables pressions mettant en cause la liberté de la recherche et de l'échange des idées.

- Le colloque «Pour une histoire critique et citoyenne. Le cas de l’histoire franco-algérienne» qui se tiendra à Lyon les 19-21 juin est accusé de «négationnisme» par une campagne de nostalgiques de l’Algérie française.

- Des manifestations d’antisémitisme ont entaché l’inauguration du fonds légué par Paul Sebag à l’université de Tunis et visent les études de certains collègues sous prétexte de leur «origine».

Professeurs des universités, signataires de l’appel des historiens contre la loi du 23 février 2005, nous dénonçons ces pratiques qui voudraient interdire tout débat historique et aboutiraient à la négation même de notre métier.

Jean-Charles Jauffret, Claude Liauzu, Gilbert Meynier,
Benjamin Stora, Lucette Valensi, Colette Zytnicki

 

 

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Contre des manifestations d’antisémitisme

dans les universités du Maghreb*

Le 10 mars, un hommage à la mémoire du sociologue Paul Sebag, qui a fait don d’une partie de sapaul_sebag_1955_561 bibliothèque à l’université de Tunis, a été troublé par des manifestations d’antisémitisme de la part d’étudiants. Le malaise de cette université ne peut expliquer ni permettre de «comprendre» cette obscénité, pas plus que l’exploitation qu’en tire une dictature contre ses opposants pour améliorer son image à l’étranger, ni le conflit israélo-palestinien.
Le nom de Paul Sebag est méconnu en France, en raison de sa modestie, en raison aussi du choix à la fois scientifique et existentiel qu’il a fait de consacrer son travail à la Tunisie. Ceux qui l’ont connu et ceux qui oeuvrent à une coopération scientifique avec l’Afrique du Nord savent le rôle pionnier qu’il a joué dans la naissance de la sociologie en Tunisie dans les années 1950, de la sociologie du travail et des milieux populaires en particulier. Il a été l’un des premiers à étudier les bidonvilles. C’était aussi un engagement dans la cité. Militant communiste arrêté et torturé sous Vichy, s’il est revenu de ses illusions sur les «lendemains qui chantent», il est resté fidèle à ce pays qui fut aussi le sien, celui de ses racines, et le militant s’est transformé en analyste de sa société, pour contribuer à son progrès. Cette œuvre s’appuyait sur une érudition qui n’avait et n’aura aucun équivalent, sur une passion dont témoigne aussi son livre sur la ville de Tunis. Dans ses études consacrées aux juifs, il était animé par la volonté de rendre compte de la richesse que représentait pour la Tunisie la pluralité culturelle. Sans ignorer la réalité d’un antijudaïsme et d’un antisémitisme profond, le statut inférieur des dhimmi («protégés», c’est-à-dire des croyants de la Bible, dont le culte était toléré). Bebel disait que l’antisémitisme est le socialisme des imbéciles, et  le roi du Maroc Moulay Hassan l’aphrodisiaque des Arabes. Triste vérité !

Chercheurs et historiens, certains d’entre nous engagés contre le colonialisme et pour les droits de l’homme au Maghreb, nous dénonçons cet antisémitisme et nous savons qu’il peut parfois s’affirmer dans des postures anticolonialistes.
Nous dénonçons aussi les campagnes cycliques de calomnies et d’insultes dont font l’objet certains d’entre nous sous prétexte de leur origine. Benjamin Stora en est une cible. Dernièrement, Le Courrier d’Algérie du 10 mars a mis en cause son travail sur cette base. Cela s’appelle racisme, et nous en dénoncerons désormais systématiquement, publiquement et collectivement les manifestations, comme nous le faisons à l’égard des tares de notre propre société.
Nous déplorons le silence, voire les complaisances, dont certains collègues français font preuve devant des attitudes antisémites au Maghreb. Cela a malheureusement été le cas lors du colloque consacré aux massacres de Sétif le 8 mai 1945, où les officiels algériens ont parlé mensongèrement de génocide, de fours comme à Auschwitz. De telles outrances de l’arsenal de légitimation de la bureaucratie algérienne sont cautionnées par Olivier Le Cour Grandmaison pour qui coloniser est exterminer et donc préparerait au nazisme.
Notre but est de contribuer à des passerelles entre des pays obsédés par le spectre des guerres de part et d’autre de la Méditerranée et non de cultiver les démons des sociétés du tiers monde comme de la nôtre.

Claude Liauzu professeur émérite, Paris 7. S’associent à ce texte :
Claude Martinez Gros, professeur, Paris VIII ; Gilbert Meynier, professeur Nancy II, Pierre Signoles professeur, Tours ; André Nouschi professeur honoraire, Nice ; Colette Zytnicki professeur Toulouse

*Texte paru dans Esprit mai 2006

 


 

 

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Paris, Exposition universelle, 1900 :  Trocadéro, palais de l'Algérie

 

Le colloque

«Pour une histoire critique et citoyenne.

Le cas de l’histoire franco-algérienne»

Il s’inscrit dans le mouvement des historiens contre la loi du 23 février 2005 et ses articles 4 qui imposait l’enseignement du «rôle positif» de la colonisation et 3 qui crée une Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie. Si l’article 4 a été abrogé, demeure la menace que fait peser la Fondation sur la liberté de la recherche historique. Le colloque a pour objectif de dresser et de faire connaître un état des savoirs sur des problèmes qui sont l ’enjeu de guerres de mémoires.

Pour marquer leur souci d’objectivité, les organisateurs se sont référés explicitement aux historiens de l’époque coloniale qui ont contribué à un progrès des recherches – qu’ils aient été anticolonialistes comme Charles-André Julien ou attachés à l’Algérie française comme Xavier Yacono. À l’encontre des histoires officielles et de la tyrannie des mémoires, ce colloque a l’ambition de contribuer à l’élaboration d’une histoire croisée entre Algériens et Français. Or, il devient la cible d’un lobby attardé de l’Algérie française qui agite la menace d’un procès en négationnisme, et, de manière plus inquiétante, de faire pression sur les institutions finançant ce colloque, voire de perturber le déroulement de débats scientifiques en empêchant le bon déroulement des travaux.
Les enjeux du colloque intéressent la discipline dans son ensemble.

 

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Bordj-Bou-Arreridj (Algérie), au temps de l'Algérie coloniale

 

 

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Marc Bloch (1886-1944)

 

La méthode historique et la vérité

 

Contre toute instrumentalisation de l'histoire, qu'elle provienne des clientélismes visant les rapatriés, des nostalgiques de l'ordre colonial ou qu'elle traverse les courants de la "repentance", de la dénonciation d'une "colonisation génocidaire" et/ou des "indigènes de la République", la méthode historique doit affirmer l'intangibilité de ses procédures de validation de la vérité. Il n'est pas inutile de se ressourcer dans la réflexion de Marc Bloch (1886-1944) :

- Tous les faits humains un peu complexes échappent à la possibilité d'une reproduction ou d'une orientation volontaire.

- Le passé est, par définition, un donné que rien ne modifiera plus.

- Quand le savant a observé et expliqué, sa tâche est finie.

- Longtemps, l'historien a passé pour une manière de juge des Enfers, chargé de distribuer aux héros morts l'éloge ou le blâme. Il faut croire que cette attitude répond à un instinct puissamment enraciné.

- Robespierristes, antirobespierristes, nous vous crions grâce, par pitié, dites-nous simplement quel fut Robespierre.

2200016948.01.lzzzzzzzMarc Bloch, Apologie pour l'histoire (1941)

Michel Renard




 

 

 

 

 

 

 

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14 mai 2006

Afrique-histoires

 

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art rupestre au Sahara, mi-holocène
(période commencée il y a 10 000 ans)



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