un officier de la Force locale et ses soldats, 1962
un héros du 5 juillet 1962 à Oran :
Ramdane BECHOUCHE
par Jean Monneret
Fait inhabituel, j’ai connu Ramdane Bechouche par les archives militaires. Un colonel y signalait l’action positive d’un jeune lieutenant, dans les rues d’Oran en ce funeste 5 juillet 1962. (Dossier 1H 3206 consultable à Vincennes).
À différentes reprises, j’eus l’occasion de citer ce miltaire dans des livres ou des articles. Je citais aussi naturellement son ami, Rabah Khellif qui sauva héroïquement de nombreux pieds-noirs à l’ancienne Préfecture. Or, je constatais que ce dernier était connu de tous, ce qui n’était pas le cas de Ramdane Bechouche. Lequel avait pourtant, lui aussi, sauvé nombre de nos compatriotes. Je rappelais donc ses mérites en toute occasion.
J’eus il y a quelques années une surprise de taille. Un appel téléphonique tout simple me parvint un beau matin : «Je suis Ramdane Bechouche» entendis-je au bout du fil. Depuis, mon interlocuteur et moi sommes devenus d’excellents amis. Il m’a raconté en détail sa journée du 5 juillet 1962 à Oran.
Maître Ramdane Bechouche, aujourd’hui retraité, fut avocat à Paris durant de nombreuses années. En juillet 1962, il vivait une autre vie. Officier dans l’armée française, il fut versé dans une unité de la Force Locale, la 502e UFO (unité de la Force de l'Ordre locale, appelée communément Force localel. On l’envoya à Oran. Il y fut accueilli et installé avec ses hommes au Groupe Scolaire de Médioni par Rabah Khellif lui-même. (Lequel appartenait à la 430e UFO).
Le 5 juillet au matin, Ramdane Bechouche se trouvait avec plusieurs sections de sa compagnie à l’entrecroisement de la rue de Tlemçen et du boulevard de Mascara.
arrêter des voitures pour en libérer des Européens
À maintes reprises, il dut arrêter des voitures pour en libérer des Européens que leurs ravisseurs, souvent des ATO (auxilaires temporaires occasionnels), conduisaient en Ville Nouvelle où un sort peu amène les attendait. Le lieutenant abrita les Européens libérés dans des couloirs d’immeubles et sous des portes-cochères.
Toutefois, en début d’après-midi, un événement l’inquiéta. Une foule de Musulmans surexcités et armés de couteaux et de machettes se dirigeait droit sur lui et ses hommes. Leur intention était de prendre le Boulevard Joffre afin de gagner le Centre-Ville. Un second massacre eût alors succédé à celui du matin.
Ramdane Bechouche se demandait si sa troupe suffirait à contenir le flot qui avançait. Une main se posa alors sur son épaule : des gens du FLN, porteurs de treillis usagés et équipés de fusils et de mitraillettes se placèrent spontanément à ses côtés. Il leur procura un haut-parleur et les invita à se rapprocher de la foule menaçante pour les inciter à retourner en Ville Nouvelle. Faute de quoi, le lieutenant Bechouche n’avait pas caché qu’il ferait ouvrir le feu. La détermination de la Force Locale comme celle des gens qui l’assistaient dissuadèrent les manifestants d’avancer. Ils finirent par rebrousser chemin, ce qui évita très certainement une nouvelle tuerie.
Les pieds-noirs libérés furent protégés jusqu’au bout. Le courage et l’énergie de Ramdane Bechouche avaient permis d’éviter le pire. Rabah Khellif autre héros du 5 juillet n’est plus de ce monde mais Maître Bechouche est toujours parmi nous et il mérite, ô combien, notre reconnaissance.
Jean Monneret
2 Officiers rescapés de justésse ;évacués en catimini vers la métropole par le général Katz aprés les massacres du 5 Juillet à Oran
“Dans la nuit du 4 juillet 1962, vers 3h du matin, notre compagnie a été investie par un détachement de l’ALN arrivant du Maroc. Nous avons été désarmés manu militari et, sans explications aucune mais avec des regards menaçants, emmenés les mains en l’air dans une banlieue lointaine du quartier arabe. Nous nous sommes arrêtés vers 5h du matin dans un endroit désert. Le capitaine et moi même avons été séparés de nos hommes et tout laissait présager que nous allions être éxécutés car les conciliabules entre les chefs de l’ALN de notre groupe semblaient ne faire aucun doute sur leur issue.
Nous avons été sauvés par l’intervention in extremis des chefs locaux du FLN que nous connaissions bien pour avoir été en contact quotidien avec eux.aprés le cessez le feux
Le jour même le général Katz nous a fait tous deux embarquer définitivement pour la métropole .Que sont devenus les 200 tirailleurs algériens ? J’aimerais bien le savoir. Si quelqu’un peut me renseigner sur ce point, j’en serais ravi car j’avais de très bons amis parmi tous ces hommes placés sous mon commandement.”
Force locale 0ran juillet 62
J'avais 21 ans, sous- lieutenant du contingent détaché depuis le 6è RTA de Tlemcen à la Force Locale à ORAN de mars à juillet 1962.
Ma compagnie commandée par le capitaine NEVEU, dont j'étais le seul officier adjoint, était basée dans une école désaffectée, dont j'ai oublié le nom, située près du ravin dit de "Ras El Ain", au sud de la ville
Nous avons passé trois mois avec nos 200 hommes, tous algériens recrutés d'office dans les régiments de tirailleurs, à faire le tampon et la police entre les deux communautés arabe et européenne ( la seconde, animés par de très jeunes gens de l'OAS surexités pratiquant une politique aveugle de terreur et d'assassinats, tirant au bazooka la nuit sur les bidonvilles arabes et les chefs de la première s'efforçant, avec succès, de contenir l'envie légitime de vengeance de leur population afin de ne pas compromettre l'indépendance).
Dans la nuit du 4 juillet 1962, vers 3h du matin, notre compagnie a été investie par un détachement de l'ALN arrivant du Maroc. Nous avons été désarmés manu militari et, sans explications aucune mais avec des regards menaçants, emmenés les mains en l'air dans une banlieue lointaine du quartier arabe. Nous nous sommes arrêtés vers 5h du matin dans un endroit désert. Le capitaine et moi même avons été séparés de nos hommes et tout laissait présager que nous allions être éxécutés car les conciliabules entre les chefs de l'ALN de notre groupe semblaient ne faire aucun doute sur leur issue.
Nous avons été sauvés par l'intervention in extremis des chefs locaux du FLN que nous connaissions bien pour avoir été en contact quotidien avec eux. Ils ont pu témoigner de notre travail de trois mois pour contenir les débordements de l'OAS ainsi que de notre parti pris pour l'indépendance de l'Algérie.
Le jour même le général Katz nous a fait tous deux embarquer définitivement pour la métropole .Que sont devenus les 200 tirailleurs algériens ? J'aimerais bien le savoir. Si quelqu'un peut me renseigner sur ce point, j'en serais ravi car j'avais de très bons amis parmi tous ces hommes placés sous mon commandement.Posté par margolis gerard, lundi 12 mars 2012 à 00:26>+
QUESTION 1 POURQUOI LES 2 UNITES CITEES 502 UFO ET 430 UFO ne purent etre neutralisées par l ALN du MAROC la veille du 5 juillet comme la 511 UFO pour les empécher d'intervenir contre un désordre programmé ? LA 430 UFO du lieut Khéliff ETAIT ISSUE DU 30 em BCP PRESENT A ORAN à MEDIONI avec la 502 UFO donc proches de l"armée française
Tandis que la 511 UFO dépendait du 6em RTA basé à Tlemcen était isolée au bas quartier de la marine à ORAN donc pas de risque d'affrontement avec l'armée française !
QUESTION 2 que sont devenus Ces soldats musulmans aprés le 5 juillet ?
à part leurs officiers récupérés par l armée Française?
NB la 430 UFO de Khéliff intervint prés de la Préfecture "nouvelle" située prés du centre alors que l'ancienne dans le bas quartier de la ville *
MAIS CECI DEMONTRE QU'IL SUFFISAIT que LES UNITES DE L ARMEE FRANCAISE SE MONTRENT POUR EVITER LES MASSACRES