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études-coloniales
12 avril 2013

information et désinformation : Djamila Bouhired

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la vérité sur Djamila Bouhired ?

général Maurice FAIVRE

 

Une désinformation oubliée
L'avocat Jacques Vergès vient de publier sa biographie : De mon propre aveu. En ce qui concerne sa période algérienne, elle devrait être comparée à ce qu'en dit Michel Debré dans ses archives (disponibles à Sciences PO - voir P.J.). Les  avocats cités par M. Debré sont les suivants : Vergès, Halimi, Dechezelles et Stibbe. On sait que Vergès a défendu Djamila Bouhired, et qu'il a publié en 1959 une plaquette avec Georges Arnaud : Pour Djamila Bouhired. En 1965, il a épousé Djamila dont il a deux enfants. Il divorce plus tard.

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l'avocat Jacques Vergès

La thèse médiatique
Blessée par Yacef Saadi, Djamila est arrêtée le 9 avril 1957, torturée par les paras qui vrillent (sic) un couteau dans la plaie. Elle est dénoncée par le chimiste Abderhamane, et par Djamila Bouazza pour le dépôt d'une bombe au Milk Bar.
Ses aveux sont démentis par ses avocats. Elle est condamnée à mort le 15 juillet 1957. Cette thèse est reprise par Mauriac dans l'Express du 14 novembre 1958, par la plaquette de 1959, et par Vidal-Naquet dans La raison d'État, en 1962.

La thèse des médecins-militaires
Le médecin-capitaine Brisgand, qui l'a soignée à l'hôpital Maillot, déclare que des paras sont venus observer Djamila, mais ne l'ont pas interrogée. Le médecin-chef Delvoye constate le 16 avril que le pansement est intact et la plaie cicatrisée. Elle sort de l'hôpital et ne formule aucune plainte. La cicatrisation en sept jours contredit la plaie ouverte par les paras. Le 22 novembre, Delvoye dément les accusations de Mauriac et Georges Arnaud. Jean Pouget et Claude Paillat confirment les témoignages des médecins.

Le reportage de Jean Larteguy
(l'Intransigeant du 11 avril 1958)
Larteguy visite le 4 avril 1958 (un an plus tard) les condamnées à mort à la prison de Maison-Carrée. Il rencontre Djamila Bouhired qui déclare avoir été torturée, ce que dément le colonel Godard. Zora Driff reconnaît que la torture n'avait plus cours quand elle a été arrêtée en septembre 1957. Djamile Bouazza accuse Djamila Bouhired de lui avoir remis une bombe pour la rue Michelet.

Témoignage de Graziani
Larteguy rencontre le capitaine Graziani qui a interrogé Djamila Bouhired le 17 avril 1957. Traité par elle de salaud et de colonialiste, il lui a envoyé deux gifles. Elle dévoile alors trois caches où se trouvent 13 bombes et dénonce Djamila Bouazza. Graziani l'invite à déjeuner au mess des officiers. Elle lui est attachée et ne veut plus le quitter ! Elle lui déclare : je ne serai pas guillotinée, je serai libérée par mon peuple et deviendrai une héroïne nationale. Ce qu'elle deviendra en effet ! Par lettre du 19 avril 2012, elle revendique son passé de moudjahidate, et demande des fonds au gouvernement algérien pour être soignée "en France".

La Plaquette de Georges Arnaud et de l'avocat Vergès
Pour Djamila Bouhired
Publiée en 1959, cette plaquette est contredite par le conseiller juridique du Commandant en chef. Selon lui, le jugement s'est déroulé de façon légale, l'avocat a pu s'entretenir avec sa cliente. Aucune atteinte n'a été portée aux droits de la défense. Les aveux de Djamila ont été transmis au Conseil supérieur de la magistrature. Les deux bombes déposées par Djamila ont fait 4 tués et 88 blessés. 13 bombes ont été récupérées sur ses indications.

Leçon d'histoire
Nous sommes en face de témoignages contradictoires : Vergès et Mauriac contre Debré et Graziani. Chacun les croira en fonction de sa sensibilité. La Commission de Sauvegarde du président Patin n'aborde pas l'affaire Bouhired. La consultation des archives du Conseil supérieur de la magistrature s'avère souhaitable. Est-ce possible ?
général Maurice Faivre
22 mars 2013
Extrait des archives de Michel Debré (2DE22)

djamila-bouhired
Djamila Bouhired, 2012

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Commentaires
C
j'adore , perfect !
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B
djamila bouhired cést une femme d'origine juif son vrais nom cést bouyer fait parti des gens de cremieux
Répondre
A
"Par lettre du 19 avril 2012, elle revendique son passé de moudjahidate, et demande des fonds au gouvernement algérien pour être soignée "en France"<br /> <br /> <br /> <br /> Du pur venin.
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J
Sur les crimes de guérre <br /> <br /> Demande une aide sur "Etudes Coloniale"et Réponse JF PAYA<br /> <br /> je suis l'étudiant Ali Boutera, classe doctorat je prepare ma these pour histoire d'Algerie titre: les crimes france coloniale en Algerie du: 1945 à: 1962 <br /> <br /> manque de documentation d'origine ( archive francaise ) Merci Ali Boutera.<br /> <br /> Posté par ali45, | B Ali Réponse de JF PAYA<br /> <br /> votre sujet de thèse est très banal et défonce des portes ouvertes dans votre pays où Il suffit de prendre les revues de presse pour le " meubler "Mais Puisque " La guerre d’Algérie " est admise par les deux camps :pourquoi ne pas titrer " crimes de guerre pendant la guerre de libération nationale " ? en partant de la Définition internationale communément admise et en particulier comme des violations graves de la convention de Genève . Ceci inclut les cas où une où les deux parties en conflit s'en prennent volontairement à des objectifs (aussi bien humains que matériels) non militaires. Un objectif non-militaire comprend les civils, les prisonniers de guerres et les blessés. ;tortures opérationnelles où gratuites ;mutilations volontaires et massacres de civils pour terroriser souvent<br /> <br /> sur une base ethnique où religieuse ;une épuration ethnique où politique s’apparentant " aux crimes contre l’humanité " imprescriptibles surtout une fois le conflit terminé Alors que les autres crimes de plus de 10 ans sont prescriptibles et de plus couverts Par les fameux " Accords d’Evian " qui prévoyaient une amnistie réciproque ;signés par les deux parties et votés Massivement par les deux Peuples Ce qui ne vous empêche pas de les étudier quant aux archives difficile d’en trouver coté FLN en Algérie je vous le concède On annonce (Mohammed Harbi) Prochaine sortie en 2013 (à 50 Ans) des archives du MALG (services secrets Algériens) que ce dernier à qualifié " d’explosifs " Bon travail et bon courage<br /> <br /> Autre commentaire à propos d un passage du livre deGuy Pervillé à propos de l'additif( vérifié) d Evian qui amnistieles actions violentes avant le 30 Octobre 1954 (certainement pour Sétif Actions et répréssions) mais par extension puisque pas de précision tout ce qui c'est passé avant de part et d'autre !<br /> <br /> > L'historien G Pervillé dans son dernier livre "la France en Algérie" indique P373 (note 582) en parlant des exactions réciproques "ces condamnations ont été amnistiées soit par la loi du 9 mars 46 soit par décret du 22 Mars 62 pris en application Accords d’Evian (adoptés ensuite par les Algériens le 1er juillet 62) Nous fait remarquer justement l'additif "Seront amnistiés toutes infractions commises avant le 30 Octobre 1954 dans le cadre d’entreprises tendant à modifier le régime politique de l'Algérie" Euphémisme adopté par les 2 Parties qui amnistie tous les actes de violence mais aussi de MANIÈRE RÉCIPROQUE COMME TOUJOURS DANS CE CAS POUR LA RÉPRESSION Délictueuse / Nationalistes/ anti Nat FLN anti/ FLN pendant la guerre dans les articles précédents et avant le 30 octobre 1954 pour tous les autres événements antérieurs !<br /> <br /> > Sujets: Conférences d'Évian -- 1961-1962 –<br /> <br /> > Description: Regroupe les textes, notes et procès-verbaux relatifs aux négociations franco-algériennes de mai 1961 à mars 1962 qui ont abouti à la paix et à l'indépendance de l'Algérie. Le texte des accords d'Évian est également reproduit. Éditeur: Bruxelles : Bruylant, date de publication: 2003<br /> <br /> > On peut remarquer que les crimes et exactions après le 3 Juillet 62 ne sont pas <br /> <br /> couverts par les amnisties.!
Répondre
N
Formellement nous n'étions pas "en guerre" en Algérie et donc des procédures judiciaires devaient etre mises en route malgré " l'etat d'urgence" loi du 3 avril 1955<br /> <br /> (toujours en vigueur si activée) et "Pouvoirs spéciaux "votés par Assemblée qui avait accordé le 16 Mars 56 à la vaste majorité les pouvoirs spéciaux au gouvernement Guy Mollet (455 voix dont 146 votes communistes contre 76). Le texte adopté énonce : "Le <br /> <br /> gouvernement disposera en Algérie des pouvoirs les plus étendus pour prendre toutes les mesures exceptionnelles commandées par les circonstances, en vue du rétablissement de l'ordre, de la protection des personnes et des biens et de la sauvegarde du territoire".Si on comprend bien ce que dit Capitaine on devait quand me me continuer de procéder à des arrestations et à des instructions judiciaires<br /> <br /> alors qu'en" guerre"on peut cibler l'adversaire et le détruire (comme au Mali par ex ) <br /> <br /> si j'ai bien compris à moins qu'il ne se rende volontairement ?
Répondre
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