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études-coloniales
3 septembre 2012

l'honneur d'Hélie de Saint Marc

st marc

 

déclaration du Commandant de Saint Marc

devant le Haut tribunal militaire,

le 5 juin 1961

 

Ce que j’ai à dire sera simple et sera court. Depuis mon âge d’homme, Monsieur le président, j’ai vécu pas mal d’épreuves : la Résistance, la Gestapo, Buchenwald, trois séjours en Indochine, la guerre d’Algérie, Suez, et puis encore la guerre d’Algérie…

En Algérie, après bien des équivoques, après bien des tâtonnements, nous avions reçu une mission claire : vaincre l’adversaire, maintenir l’intégrité du patrimoine national, y promouvoir la justice raciale, l’égalité politique.

On nous a fait faire tous les métiers, oui, tous les métiers, parce que personne ne pouvait ou ne voulait les faire. Nous avons mis dans l’accomplissement de notre mission, souvent ingrate, parfois amère, toute notre foi, toute notre jeunesse, tout notre enthousiasme. Nous y avons laissé le meilleur de nous-mêmes. Nous y avons gagné l’indifférence, l’incompréhension de beaucoup, les injures de certains. Des milliers de nos camarades sont morts en accomplissant cette mission. Des dizaines de milliers de musulmans se sont joints à nous comme camarades de combat, partageant nos peines, nos souffrances, nos espoirs, nos craintes. Nombreux sont ceux qui sont tombés à nos côtés. Le lien sacré du sang versé nous lie à eux pour toujours.

Et puis un jour, on nous a expliqué que cette mission était changée. Je ne parlerai pas de cette évolution incompréhensible pour nous. Tout le monde la connaît. Et un soir, pas tellement lointain, on nous a dit qu’il fallait apprendre à envisager l’abandon possible de l’Algérie, de cette terre si passionnément

aimée, et cela d’un coeur léger. Alors nous avons pleuré. L’angoisse a fait place en nos coeurs au désespoir.

Nous nous souvenions de quinze années de sacrifices inutiles, de quinze années d’abus de confiance et de reniement. Nous nous souvenions de l’évacuation de la Haute-Région, des villageois accrochés à nos camions, qui, à bout de forces, tombaient en pleurant dans la poussière de la route.

Nous nous souvenions de Diên Biên Phû, de l’entrée du Vietminh à Hanoï. Nous nous souvenions de la stupeur et du mépris de nos camarades de combat vietnamiens en apprenant notre départ du Tonkin. Nous nous souvenions des villages abandonnés par nous et dont les habitants avaient été massacrés. Nous nous souvenions des milliers de Tonkinois se jetant à la mer pour rejoindre les bateaux français.

Nous pensions à toutes ces promesses solennelles faites sur cette terre d’Afrique. Nous pensions à tous ces hommes, à toutes ces femmes, à tous ces jeunes qui avaient choisi la France à cause de nous et qui, à cause de nous, risquaient chaque jour, à chaque instant, une mort affreuse. Nous pensions à ces inscriptions qui recouvrent les murs de tous ces villages et mechtas d’Algérie :

«L’Armée nous protégera, l’armée restera ». Nous pensions à notre honneur perdu.

Alors le général Challe est arrivé, ce grand chef que nous aimions et que nous admirions et qui, comme le maréchal de Lattre en Indochine, avait su nous donner l’espoir et la victoire.

Le général Challe m’a vu. Il m’a rappelé la situation militaire. Il m’a dit qu’il fallait terminer une victoire presque entièrement acquise et qu’il était venu pour cela. Il m’a dit que nous devions rester fidèles aux combattants, aux populations européennes et musulmanes qui s’étaient engagées à nos côtés.

Que nous devions sauver notre honneur.

Alors j’ai suivi le général Challe. Et aujourd’hui, je suis devant vous pour répondre de mes actes et de ceux des officiers du 1er REP, car ils ont agi sur mes ordres.

Monsieur le président, on peut demander beaucoup à un soldat, en particulier de mourir, c’est son métier. On ne peut lui demander de tricher, de se dédire, de se contredire, de mentir, de se renier, de se parjurer. Oh ! je sais, Monsieur le président, il y a l’obéissance, il y a la discipline. Ce drame de la discipline militaire a été douloureusement vécu par la génération d’officiers qui nous a précédés, par nos aînés.

Nous-mêmes l’avons connu, à notre petit échelon, jadis, comme élèves officiers ou comme jeunes garçons préparant Saint-Cyr. Croyez bien que ce drame de la discipline a pesé de nouveau lourdement et douloureusement sur nos épaules, devant le destin de l’Algérie, terre ardente et courageuse, à laquelle nous sommes attachés aussi passionnément que nos provinces natales.

Monsieur le président, j’ai sacrifié vingt années de ma vie à la France. Depuis quinze ans, je suis officier de Légion. Depuis quinze ans, je me bats. Depuis quinze ans j’ai vu mourir pour la France des légionnaires, étrangers peut-être par le sang reçu, mais français par le sang versé.

C’est en pensant à mes camarades, à mes sous-officiers, à mes légionnaires tombés au champ d’honneur, que le 21 avril, à treize heure trente, devant le général Challe, j’ai fait mon libre choix.

Terminé, Monsieur le président.

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Saint Marc en Algérie

 

algerie33

 

 

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Commentaires
P
Non, elle n'en a tué que 300 000 ou 400 000 40 ans plus tôt, sans compter toutes celles qui ont précédé.
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Y
Aloua , tu raconte n'importe quoi et tu refuse de repondre sur le pourquoi ne pas parler des colons arabes aujourd'hui qui occupe l'Algérie berbère ? pourquoi donc l'arabe officiel , l'islam religion d'etat mepris de l'amazighité et exclusion et racisme de la part des arabes ou faux arabes ...?? tu ne dis rien ...l'arabe a fait pire que la france ..la France n'a pas tué 200 000 personne durant les années 90 !!
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A
Tout est bien qui fini bien
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A
Pour la même raison que les fanatiques de Vichy et leurs larbins français se sont élevés contre leur propre peuple, au service de l'occupant nazi de sinistre mémoire. Ce sont ces traitres qui donnèrent aux allemands l'une des figures les plus nobles et les plus glorieuses de France : le Préfet Jean Moulin.<br /> <br /> <br /> <br /> Dois-je vous rappeler Ya Si Roger l'ordonnance que le GPRF installé alors à Alger, promulgua le 18.8.1943 légalisant l'exécution de cette engeance de criminels par la résistance, sous le commandement du CFLN. C'est ce que fit le FLN pendant la Guerre de Libération. Et se peut-il que vous ayez oublié qu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, des milliers de ces traitres (9000 selon le chiffre officiellement) furent sommairement exécutés par les résistants, les vrais et ceux faux de la "dernière heure". Non Ya Si Roger vous devriez faire un peu plus d'efforts et vous comprendrez que la trahison n'est le monopole d'aucun peuple. <br /> <br /> <br /> <br /> Quant aux raisons pour lesquelles les arabes sont venus en Algérie... C'est un point qui méritent d'être discuté en effet mais sans passion et en remettant les choses dans leur contexte. Je vous invite à lire la "Cité Musulmane" de Pierre Rossi. Vous y trouverez la réponse complète. On ne peut pas en parler ici. D'abord parce que le sujet qui nous préoccupe ici est la plaidoirie du Commandant Saint Marc et des raisons historiques qui l'y ont amené, ensuite, vous ne me semblez pas suffisamment au fait de l'histoire médiévale pour en parler utilement.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour ma part, j'observe que non seulement et souvent vous n'avez aucune idée du sens des mots et des formules que vous utilisez (langue de bois par exemple), mais que vous écrivez pour le plaisir de construire des phrases.<br /> <br /> <br /> <br /> Sachez Monsieur, qu'en ce qui me concerne et c'est, je pense, valable pour tous les algériens:<br /> <br /> <br /> <br /> 1. je ne suis pas votre compatriote contrairement à vous qui êtes, a priori, prêt à faire n'importe quoi pour être le mien. Vous vous méprenez sur l'admiration et le respect que je témoigne malgré tout à la France...<br /> <br /> <br /> <br /> 2. Pour vous, je ne suis ni arabe, ni berbère, ni musulman, ni chrétien, ni juif, ni mouzabite, ni chaoui, ni kabyle ni rien de tout cela en particulier. Parce que je suis résolument et définitivement algérien. Et donc parce que je suis tout cela à la fois. Et si la Guerre 1954-1962 était à refaire, je la revivrai avec bonheur et sans la moindre hésitation pour jeter les ultras de l'Algérie française à la mer. Je parle des ultras et de personne d'autre. Car je ferais tout ce qui serait en mon pouvoir pour éviter que les ALGERIENS d'origine européennes s'en aillent. <br /> <br /> <br /> <br /> Avec mes excuses pour la commission de modération du site, un site que j'apprécie, je dis bonsoir et, <br /> <br /> <br /> <br /> Combat fini faute de combattants.
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A
Toujours les memes "copiés collés" du méme individu<br /> <br /> sur les horreurs avancées des troupes Francaise :il y en a autant des hordes arabes en Bérbérie et en Espagne où il fallu se convertir béssif à une religion inventée de toute piéce dans le désert <br /> <br /> par des pilleurs de caravanes alors ne pas discuter avec ce provocateur 9a ne sert à rien <br /> <br /> qu'en était il comme tu le dit dans les pays Arabo Musulmans dans la méme période Historique ;pas de brimades? pas de massacres?pas de traite Esclavagiste des Noirs Africains? pas d'exploitation,?Des éléctions, mémes partielles à 2 colléges ??? et puis aprés sans colons chrétiens se fut pire qu"au maghreb central <br /> <br /> qui ne s'appelait méme pas Algérie Alors laisse le se débrouiller avec ses problémes il repond ùeme pas à tes questions !comme on dit chez nous en Kabylie "laisse pisser le mouton,"<br /> <br /> http://www.algeria-watch.org/fr/article/tribune/aube_verite_massacres.htm <br /> <br /> <br /> <br /> 8 mai 54/2 sur ce Blog
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