à propos du film "Troufion"
général Henry-Jean FOURNIER
Il y a des films qui portent bien leur nom. Ainsi en est-il du documentaire que la chaîne de télévision France 2 a présenté mardi 27 mars 2012, à 23 h 00.
Car ce sont bien des «troufions» que l’on nous a complaisamment présentés pour témoigner de leur guerre d’Algérie. Sans aller jusqu’à rappeler l’origine étymologique de ce terme qui s’apparente plus à «trou-du-cul» qu’au sympathique ami bidasse, on notera que le discours de ces grands-pères repentants (à l’exception de celui qui, ayant perdu une jambe, aurait eu de bonnes raisons de critiquer la guerre qu’on lui a fait faire….) était uniformément convenu et que l’on entendait sans surprise leur témoignage, tant il était manifestement le fruit d’une restitution.
L’un citant le général de Bollardière (combien de soldats ont entendu parler de lui en Algérie ?), l’autre évoquant l’exploitation des algériens et la richesse des colons….
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Et inévitablement, chacun évoque la torture et les viols qui ont été, bien entendu, l’activité permanente des soldats du contingent en Algérie, en dehors des scènes de beuverie qui doit accompagner, dans l’esprit des réalisateurs, toute image de l’armée.
Mais, bizarrement, ces témoignages sonnent faux. Comme s’ils étaient le résultat d’une leçon bien apprise, que l’on récite avec des regards faux-fuyants, en employant les termes que 50 ans de matraquage médiatique ont fini par imposer aux mémoires défaillantes, occultant notamment tout ce que les soldats de français ont réalisé dans ce pays. La pacification est citée, mais uniquement de manière ironique. Pas un de ces témoins n’a rencontré un médecin dans les douars et un seul évoque son rôle d’instituteur.
On y parle en revanche des «soldats» du FLN, alors que le terme couramment employé dans la troupe était les «fells» ou les «fellouzes». On y parle aussi d’armée d’occupation imposant sa violence à des résistants.
On y parle de baignoire… sous la tente, dans le djebel.
Pour faire sérieux, on évoque d’un air entendu les «bidons» de napalm.
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Et dans tout cela, on se demande où étaient les cadres de ces «troufions» livrés à eux-mêmes ?
L’on n’épargne même pas au spectateur le long plan final d’un homme vaincu, cherchant ses larmes en baissant la tête, comme s’il récitait son acte de contrition.
Triste image que celle donnée par ces hommes qui, au soir de leur vie, se sont laissés influencer pour dénoncer une guerre qu’ils n’ont en fait jamais acceptée (mais dont ils se font remettre volontiers les décorations) et dont ils n’ont tiré aucun motif de fierté, pas même celle de leur engagement au service de la France.
Il est vrai qu’ils ont combattu pour rien, puisque la France a perdu et ne peut justifier les sacrifices accomplis par ceux qui, eux, ne sont pas revenus.
Heureusement, tous les soldats français en Algérie n’ont pas ressemblé à ceux-là. On attend que MM. Demaizière et Teurlai leur donnent la parole, car ils auraient aussi beaucoup à dire….
Général (2S) Henry-Jean FOURNIER
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Le 31 mars 12 à 16:35, breton.veuillac a écrit [adressé au général Maurice Faivre] :
Mon général,
Merci de m'avoir adressé votre commentaire sur le film Pour Djamila. J'ai été très intéressé par vos remarques sur le film lui-même (que je n'ai pas vu) et je partage tous vos avis sur le débat (que j'ai vu). Ce soit-disant débat violait les règles élémentaires de la déontologie : des intervenants unanimes dans leur idéologie anticolonialiste dirigés par un animateur complaisant, qui, par exemple, qualifie l'armée française "d'armée d'occupation". Le message est clair : disculper le terrorisme du FLN et discréditer encore la France et son armée.
J'ai aussi pris connaissance de votre "Mise au point" concernant "La Déchirure" et j'y adhère totalement (j'ai vu le film et le débat). J'avais par ailleurs constaté dans ce film la volonté de caricaturer les SAS en réduisant leur rôle à une action humanitaire intéressée, ayant pour but de recruter des harkis. Et quel débat inadmissible : cinq compères et commères anticolonialistes derrière Stora, parfois devant, et un Pujadas incompétent sollicitant de l'auteur des éloges sur son film. Seul impartial, seul contre tous, Jean-Jacques Jordi s'est forcément peu exprimé.
Cette semaine a eu aussi son lot de désinformation sur la guerre d'Algérie avec la projection le mardi 27 mars à partir de 23 heures (heureusement) de deux films sur France 2. Le premier, "Les Troufions ", met en scène des anciens appelés français pitoyables (sauf un), encore écœurés et honteux des "atrocités" commises par les autres à cause de la France (ah si, l'un avait tourné " la gégène" une fois!).
Le deuxième film, "Guerres secrètes du FLN en France", consiste en une série d'entretiens avec "des acteurs majeurs de la lutte pour l'indépendance algérienne". Ces "acteurs majeurs" sont des anciens cadres FLN en France, responsables du terrorisme vis-à-vis de leurs coreligionnaires et de combien d'assassinats. Eux, ils n'ont pas de repentir et sont fiers de leur "lutte" (intervient aussi Vergès, exposant avec fierté sa double trahison, envers la France et envers sa déontologie d'avocat).
Il me semble que toute cette désinformation sur la guerre d'Algérie vise à inculquer dans la tête des Français l'idée fausse suivante : pendant la guerre d'Algérie, il y a eu de la violence des deux côtés (français et FLN), mais elle était justifiée du coté FLN par une belle cause, celle de l'indépendance, et condamnable du coté français où elle servait l'affreux colonialisme.
Que la télévision nationale diffuse une telle propagande antifrançaise est évidemment contraire à sa mission, contraire aussi à l'engagement écrit pris par son président de "veiller à l'expression de toutes les sensibilités sur nos chaînes" (lettre du 11/1/11, privée, donc confidentielle).
Que puis-je faire actuellement ? Seulement, je crois, être un pion dans une éventuelle action collective (j'avais fait une proposition précise à l'UNC, il y a un an : elle n'a pas été retenue).
Mon Général, je vous remercie pour ce que vous faites, pour votre oeuvre historique mais aussi parce que vous êtes souvent la seule voix de la France et de la vérité, une voix qui fait autorité.
Je vous prie d'accepter, Mon Général, mes sentiments de respectueuse sympathie.
Jean-Marie BRETON
Veuillac 19300 Darnets
ancien chef de SAS en Oranie
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