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études-coloniales
31 mars 2012

critique du documentaire "Troufions"

troufions_affiche 

 

à propos du film "Troufion"

 général Henry-Jean FOURNIER

 

Il y a des films qui portent bien leur nom. Ainsi en est-il du documentaire que la chaîne de télévision France 2 a présenté  mardi 27 mars 2012, à 23 h 00.

Car ce sont bien des «troufions» que l’on nous a complaisamment présentés pour témoigner de leur guerre d’Algérie. Sans aller jusqu’à rappeler l’origine étymologique de ce terme qui s’apparente plus à «trou-du-cul» qu’au sympathique ami bidasse, on notera que le discours de ces grands-pères repentants (à l’exception de celui qui, ayant perdu une jambe, aurait eu de bonnes raisons de critiquer la guerre qu’on lui a fait faire….) était uniformément convenu et que l’on entendait sans surprise leur témoignage, tant il était manifestement le fruit d’une restitution.

L’un citant le général de Bollardière (combien de soldats ont entendu parler de lui en Algérie ?), l’autre évoquant l’exploitation des algériens et la richesse des colons….

la_guerre_d_algerie_010

Et inévitablement, chacun évoque la torture et les viols qui ont été, bien entendu, l’activité permanente des soldats du contingent en Algérie, en dehors des scènes de beuverie qui doit accompagner, dans l’esprit des réalisateurs, toute image de l’armée.

Mais, bizarrement, ces témoignages sonnent faux. Comme s’ils étaient le résultat d’une leçon bien apprise, que l’on récite avec des regards faux-fuyants, en employant les termes que 50 ans de matraquage médiatique ont fini par imposer aux mémoires défaillantes, occultant notamment tout ce que les soldats de français ont réalisé dans ce pays. La pacification est citée, mais uniquement de manière ironique.  Pas un de ces témoins n’a rencontré un médecin dans les douars et un seul évoque son rôle d’instituteur.

On y parle en revanche des «soldats» du FLN, alors que le terme couramment employé dans la troupe était les «fells» ou les «fellouzes». On y parle aussi d’armée d’occupation imposant sa violence à des résistants.

On y parle de baignoire… sous la tente, dans le djebel.

Pour faire sérieux, on évoque d’un air entendu les «bidons» de napalm.

cartepost09_3886c

Et dans tout cela, on se demande où étaient les cadres de ces «troufions»  livrés à eux-mêmes ?

L’on n’épargne même pas au spectateur le long plan final d’un homme vaincu, cherchant ses larmes en baissant la tête, comme s’il récitait son acte de contrition.

Triste image que celle donnée par ces hommes qui, au soir de leur vie, se sont laissés influencer pour dénoncer une guerre qu’ils n’ont en fait jamais acceptée (mais dont ils se font remettre volontiers les décorations) et dont ils n’ont tiré aucun motif de fierté, pas même celle de leur engagement au service de la France.

Il est vrai qu’ils ont combattu pour rien, puisque la France a perdu et ne peut justifier les sacrifices accomplis par ceux qui, eux, ne sont pas revenus.

Heureusement, tous les soldats français en Algérie n’ont pas ressemblé à ceux-là. On attend que MM. Demaizière et Teurlai leur donnent la parole, car ils auraient aussi beaucoup à dire….

Général (2S) Henry-Jean FOURNIER

 
28026766
 
 
________________________
 
 
Le 31 mars 12 à 16:35, breton.veuillac a écrit  [adressé au général Maurice Faivre] :
 
Mon général,
 
Merci de m'avoir adressé votre commentaire sur le film Pour Djamila. J'ai été très intéressé par vos remarques sur le film lui-même (que je n'ai pas vu) et je partage tous vos avis sur le débat (que j'ai vu). Ce soit-disant débat violait les règles élémentaires de la déontologie : des intervenants unanimes dans leur idéologie anticolonialiste dirigés par un animateur complaisant, qui, par exemple, qualifie l'armée française "d'armée d'occupation". Le message est clair : disculper le terrorisme du FLN et discréditer encore la France et son armée.
 
J'ai aussi pris connaissance de votre "Mise au point" concernant "La Déchirure" et j'y adhère totalement (j'ai vu le film et le débat). J'avais par ailleurs constaté dans ce film la volonté de caricaturer les SAS en réduisant leur rôle à une action humanitaire intéressée, ayant pour but de recruter des harkis. Et quel débat inadmissible : cinq compères et commères anticolonialistes derrière Stora, parfois devant, et un Pujadas incompétent sollicitant de l'auteur des éloges sur son film. Seul impartial, seul contre tous, Jean-Jacques Jordi s'est forcément peu exprimé.
 
Cette semaine a eu aussi son lot de désinformation sur la guerre d'Algérie avec la projection le mardi 27 mars à partir de 23 heures (heureusement) de deux films sur France 2. Le premier, "Les Troufions ", met en scène des anciens appelés français pitoyables (sauf un), encore écœurés et honteux des "atrocités" commises par les autres à cause de la France (ah si, l'un avait tourné " la gégène" une fois!).
 
Le deuxième film, "Guerres secrètes du FLN en France", consiste en une série d'entretiens avec "des acteurs majeurs de la lutte pour l'indépendance algérienne". Ces "acteurs majeurs" sont des anciens cadres FLN en France, responsables du terrorisme vis-à-vis de leurs coreligionnaires et de combien d'assassinats. Eux, ils n'ont pas de repentir et sont fiers de leur "lutte" (intervient aussi Vergès, exposant avec fierté sa double trahison, envers la France et envers sa déontologie d'avocat).
 
Il me semble que toute cette désinformation sur la guerre d'Algérie vise à inculquer dans la tête des Français l'idée fausse suivante : pendant la guerre d'Algérie, il y a eu de la violence des deux côtés (français et FLN), mais elle était justifiée du coté FLN par une belle cause, celle de l'indépendance, et condamnable du coté français où elle servait l'affreux colonialisme.
 
la_guerre_d_algerie_013
 
Que la télévision nationale diffuse une telle propagande antifrançaise est évidemment contraire à sa mission, contraire aussi à l'engagement écrit pris par son président de "veiller à l'expression de toutes les sensibilités sur nos chaînes"  (lettre du 11/1/11, privée, donc confidentielle).
Que puis-je faire actuellement ? Seulement, je crois, être un pion dans une éventuelle action collective (j'avais fait une proposition précise à l'UNC, il y a un an : elle n'a pas été retenue).
 
Mon Général, je vous remercie pour ce que vous faites, pour votre oeuvre historique mais aussi parce que vous êtes souvent la seule voix de la France et de la vérité, une voix qui fait autorité.
 
Je vous prie d'accepter, Mon Général, mes sentiments de respectueuse sympathie.
 
Jean-Marie BRETON
Veuillac 19300 Darnets
ancien chef de SAS en Oranie
 

la_guerre_d_algerie_016 

 

 

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Commentaires
M
Un film mensonger qui donne du contingent une image caricaturale et orientée, toujours dans le même sens bien sur. Un débat truqué et malhonnête.<br /> <br /> Merci de l'avoir dénoncé....
Répondre
G
au Général Henry-Jean Fournier,<br /> <br /> <br /> <br /> Je viens de lire par hasard votre commentaire sur le film de Thierry Demaizières: ''Les Troufions'' et je ne m'attendais pas à trouver de la part d'un officier général un vocabulaire aussi trivial; Bref je ne m'attendait pas à être traité de ''trou du cul'' mais je n'en ferai pas une maladie.Par contre je ne vous reconnais pas le droit de mettre en doute ma sincérité et comme vous prétendez que j'ai récité une leçon bien apprise, sachez que cette leçon je l'ai apprise dans le djebel kabyle comme aspirant puis sous-lieutenant au cours des années 1956 et 1957 sachez aussi que ma mémoire n'est pas défaillante tant sur nos actes que sur les actes de ceux que nous avions en face quand ce n'était pas dans le dos .Comme je le dis dans le reportage, étant passé par l'école normale d'Alger à Bouzharéa, j'ai enseigné le français aux petits algériens ; J'ai soigné le trachome dévastateur chez les petits mozabites; Je ne confonds pas les exploiteurs de tous bords et les exploités. <br /> <br /> Un seul des cinq témoins interrogés évoque une décorations, celui qui a été atteint dans sa chair et c'était pour dire qu'il la refusait.<br /> <br /> Ce drame algérien a provoqué des traumatismes si profonds que les plaies ne sont pas encore cicatrisées et je considère que mon devoir est de témoigner en mettant en garde mes petits enfants et les autres sur les dangers mortels déclenchés ,dans une ambiance de haine et de peur par l'escalade de la violence. C'est Camus qui disait qu'il faut essayer de comprendre l'autre. <br /> <br /> Bien que je sois très choqué par votre commentaire,mais pour me faire pardonner la véhémence de mes propos je vous offre un recueil de mes poèmes qui racontent en douze épisodes des faits qui m'ont directement concerné pendant ces ''évènements'' d'Algérie.<br /> <br /> Je vous signale que je reverse le montant de ma retraite à des oeuvres humanitaires.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Georges Garié<br /> <br /> <br /> <br /> Arrout le 17 juin 2012
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D
C'est un amie a moi , Driss sur la photo des militaire . A droite . Meskin . Gagne pas 2000 euros par moi tu te souviens quand tu sortais sa ... :'(
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M
Bravo à J.M. Breton !<br /> <br /> pas un mot à ajouter, pas un mot à retrancher...<br /> <br /> On ne peut qu'être écoeuré par la partialité de France 2, la médiocrité de ses journalistes, la soumission de ses patrons...
Répondre
M
oui pourquoi pas ,mais je lis implicitement que vous remettez en cause les témoignages de ces personnes ? <br /> <br /> plus personne maintenant ne peut nier qu'il y a eu des atrocités commises durant la guerre d' Algérie .<br /> <br /> est il impossible de réconcilier les 2 mémoires des différents protagonistes et de parvenir à l’écriture dédramatiser sur la base des travaux d'historiens ?
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