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études-coloniales
19 mai 2011

les erreurs d'une "historienne"

9782228906050FS

 

un livre à éviter...

Maurice FAIVRE

 

Claire Mauss-Copeaux a publié en février 2011 un livre intitulé : Algérie 20 août 1955, Insurrection, Répression, Massacres, éd.Payot, 279 pages.

Cet ouvrage contient de grossières erreurs concernant le massacre d'El Halia :
- il surestime la population européenne du village (250 au lieu de 180).
- Il présente une situation calme du Constantinois, alors que le terrorisme a commencé en mai (huit bombes à Constantine).
- Il se réfère à la version de Brahim Ayachi, selon lequel tous les habitants d'El Halia étaient armés et se sont défendus :
- or un seul assaillant a été tué ; 
- le dépôt d'explosifs n'a pas été visité, alors que le but était de récupérer de l'armement.
Ayachi, qui n'avait aucune responsabilité dans l'ALN de 1955, se réveille 50 ans après les faits.
- les ouvriers sétifiens de la mine n'étaient pas des rescapés de mai 1945, ils venaient de M'sila, localité qui n'avait pas connu de soulèvement en 1945.

D'autres erreurs concernent :
- les soi-disant vengeances familiales de la famille Mello à Ain Abid,
- l'ignorance des victimes du Khroubs,
- les cadavres écrasés par un half-track à Guelma,
- l'audition du général Faivre par Patrick Rotman (chronologie inexacte, faits incomplets, archives consultées, action sociale de l'armée ignorée).

Le livre à paraître de Roger Vétillard, préfacé par Guy Pervillé,  fait un point précis de l'insurrection du 20 août 1955. Il s'appuie sur des archives inconnues, et sur près de 80 témoignages de Français et d'Algériens.

Maurice Faivre
le 18 mai 2011

 

 El_Halia
enfants assassinés par le FLN à El-Halia en 1955,
dans sa "glorieuse guerre d'indépendance"

 

- retour à l'accueil

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Commentaires
A
merci clair pour ce travail
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J
"Etablir des faits et tenter de les expliquer"<br /> Bien sur "aucune comparaison avec la résistance Française" pour l'action "terroriste" une grande majorité des actions FLN/ALN n'étaient pas ciblées sur des objectifs de prés où de loin militaires c"est la la grande différence qu'il faudrait étudier avec les raisons esquissées ci dessus <br /> Toute la presse s'est interrogée sur "les racines du terrorisme islamique": dans un Figaro certains vont les chercher dans "la chute du mur de Berlin"; dans le Marianne n 430 on évoque plus opportunément "des prémices Algériens avec le GIA des années 90" Allez ......encore un effort remontons plus avant, tout le monde oublie que le terrorisme pour la PREMIÈRE FOIS dans l'histoire fut "apparemment" vainqueur lors de la guerre d'Algérie, même s'il ne s'agissait surtout que d'une capitulation politique.<br /> A partir de ce fait, la Mythologie d'une victoire de l'action terroriste pris naissance dans le Monde Musulman, pour se perpétuer et se retourner aujourd'hui contre ses "sponsors" Russes, Américains, Anglais et même Espagnols {aide de tous au FLN et attentats Islamistes virulents dans tous ces Pays et aussi dans les pays d"origine !)<br /> Mais personne à de rares exceptions ne s'est beaucoup préoccupé des victimes et des milliers de "disparus" européens et musulmans enlevés surtout après LA FIN DES HOSTILITES, exactions sanglantes que rien ne justifiait, alors qu'une amnistie réciproque {scrupuleusement respectée par la France) avait été entérinée par les "accords d'Evian" devenu de facto traité international {déposé à l'ONU). La duplicité fut patente, une des racines du mal aussi :<br /> Pistes de Réflexion<br /> Ce "terrorisme" qu'il faut distinguer des actions de "francs tireurs" légitimes où pas contre des forces armées où des opposants et adversaires civils ciblés (types résistance / guerre civile) non ciblé et de masse il a comme objectifs soit de provoquer la répression contre un catégorie de population avec parfois signaux de cruauté apparemment inutiles! (Amorcer un processus) faire peur / faire infléchir la politique de l'adversaire / faire fuir (nettoyage ethnique) toutes ces propositions furent appliquées en Algérie avec une victoire apparente qui fit recette dans le Monde accompagnée d"un changement qualitatif l’apparition de plus en plus de "volontaires de la mort" fanatisés improprement nommés "kamikazes" du nom de combattants Japonais qui ne s"attaquaient qu"a des objectifs militaires!
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M
Quels massacres ! oui, mais lesquels ?<br /> Henri-Irénée MARROU, grand historien du 1er 20ième siècle, aujourd'hui oublié, disait qu'on pouvait faire de l'histoire avec tout, même de la m..... Tout témoignage doit être pris en compte, mais analysé et critiqué suivant la méthode historique. Voilà le travail de l'historien. Ecouter, oui. Mais comprendre ensuite, et expliquer enfin. Certains attendent des historiens ce qu'ils aimeraient entendre. Faire de l'histoire c'est montrer que les choses ne sont pas aussi simples qu'on aimerait le penser et le faire croire. Apporter du neuf, même s'il doit être discuté. Non pas ânnoner en répétant ce qui nous paraît - aujourd'hui - faussement logique et, plus grave encore, commettre le péché d'anachronisme. Toute séquence de l'histoire s'analyse en fonction du contexte de l'époque et non pas de l'idéologie présente. Faire de l'histoire c'est avant tout établir des faits et ensuite essayer de les expliquer, sans se fourvoyer dans des généralisations hatives qui sortent franchement du domaine de l'histoire.<br /> Oui, quel gachis ! mais par qui ? et pour qui ? Que de Français d'Algérie sont déjà morts et combien d'autres vont mourir sans même en avoir la moindre idée des raisons et des responsables de leur exode, ou, ce qui est encore plus grave, une idée fausse.<br /> <br /> M. MATHIOT
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P
Nous savons clairement aujourd'hui par les témoignages méme des protagonistes Algériens <br /> (dont le film de JP Lledo) et les missives du FLN/ALN captés par lArmée Française signalées par M Harbi ouvertes en 2012(celles du Maroc et de Tunisie impossibles à avoir si pas détruites)que les massacres avec mutilations volontaires étaient <br /> exécutés sur directives des responsables de "la révolution" ;anisi que les attentats non ciblés sur des objectifs militaires pour la plus part ex mitraillage du Bdv National à Ain Témouchent <br /> des bléssés au hazard + 3 morts 2 musulmans +1 Espagnol qui passait par là Attaque des fermes et massacres des ouvriers en 56 par des groupes vites retournés au Maroc dans la nuit Tout cela parceque la population étaient réticente pour combattre <br /> contre le Français et pour succiter la répréssion <br /> la haine et creer le fossé entre communautés <br /> Ce fut une des caractéristique essentielle de "cette lutte de libération" que certains osent comparer à la Résistance Française contre l'occupation Allemande qui sauf "bavure" fut toujours ciblée contre des sites où des adversaires <br /> engagés et combattants En se souvenant que la "Déclaration du 1 er Novembre" du FLN s'adressait<br /> à toute la population vivant en Algérie non sur une base raciale où religieuse!Mais depuis on a vérifié ce double langage permanent qui perdure de nos jours avec des rejets véhéments par ex de la double nationalité considérée comme une honte que beaucoup revendiquent aujourd'hui au plus haut niveau Alors quel gachis !
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M
La thèse défendue par Claire MAUSS-COPEAUX est celle de l’insurrection, primant sur « les massacres » d’Européens. Elle "décortique" ce qu’ont vécu les villages martyrs d’El-ALIA et AÏN-ABID. S’appuyant sur le témoignage d’acteurs toujours en vie, Claire MAUSS COPEAUX explique le massacre d’EL-ALIA par des alea de l’insurrection indigène ayant entraîné une émeute mal maîtrisée, et celui d’AÏN ABID par de la rancune entre rivaux dans le milieu des gros possédants – européens et musulmans - de la contrée, ayant impliqué une vengeance à l’occasion de cette insurrection. Des massacres "à chaud". Elle avance ce qu’EL ALIA et AÏN-ABID ne seraient pas : une élimination, sur ordre de l‘Armée de Libération Nationale (A.L.N.), de civils européens (hommes, femmes, enfants). <br /> Le texte renouvelle la vision du 20 août 1955. Certaines des hypothèses qu’elle pose sont autant de présomptions convergentes, d’intimes convictions à même d’être approfondies par d’autres. Nous voulons parler de l’origine des massacres d’Européens.<br /> Tout en critiquant ceux qui restent campés sur des positions que l’on peut comprendre (celles des Français exilés), mais qu’en historienne elle ne peut faire siennes, Claire MAUSS-COPEAUX élargit le champ des sources et donne dans un même récit la parole à une histoire bipartite : celle des anciens Français d’Algérie et celle des Algériens. <br /> Le lecteur averti regrette que les témoignages soient moins nombreux qu’espérés. Pour autant, le chef de groupe du commando d’El ALIA, critiqué par les siens et les mémorialistes, et questionné par Claire MAUSS COPEAUX, figure dans l’organigramme A.L.N. local établi par le 2ème Bureau. Pour l’auteur l’insurrection est première, et les chapitres de tête sont là pour l’annoncer, analysant les causes qui s’enracinent dans le mythe des « trois départements français ».<br /> Le « massacre » perpétré par l’A.L.N. stigmatise la violence aveugle, toujours idiote et insupportable mais si humaine car, on l’a vu, la cause en serait du domaine du "fait divers sanglant" et non de la "Guerre Sainte", même si le "djihadisme" a certainement joué un rôle. Cette violence a frappé majoritairement une première communauté, la communauté européenne. Claire MAUSS COPEAUX la décrit et l’assimile à un « crime de guerre ».<br /> Enfin, la question des représailles, jusqu’alors restée dans le flou, est démontrée dans son intention. Pas de preuve écrite émanant du pouvoir civil. En revanche, une panoplie d’ordres déclinés en langage codé par la hiérarchie militaire. Dans ce cas, les archives ont parlé. Cette répression – ce deuxième massacre accompli "à froid" - a touché l’autre communauté, celle des Français musulmans d’Algérie. L’auteur rééquilibre le discours sur la violence, traditionnellement monopolisé par la mémoire des civils d’El-ALIA et d’AÏN ABID, au détriment de ceux des autres banlieues martyres de PHILIPPEVILLE, eux aussi victimes – dit-elle en conclusion – de « crimes de guerre ».<br /> Les explications jusqu’à présent apportées sur les raisons de ce qui est considéré comme le véritable enracinement de la guerre ne seraient donc que des rationalisations a posteriori, reconstruites en fonction de ce que l’on sait depuis. C’est ce que l’on peut déduire du récit de Claire MAUSS-COPEAUX. L’historienne met à mal la principale des théories reprises jusqu’alors par les auteurs pour expliquer la sauvagerie des massacres de civils européens : Il ne s’agirait pas d’une préméditation stratégique devant entraîner, à coup sûr, des représailles gigantesques comme en 45, pour servir à la survie de la "Révolution". Il n’en serait rien. Remarquons que nul auteur Algérien n’avait d’ailleurs défendu cet argument, et on savait à partir des échos rapportés de la réunion F.L.N. du 20 août 1956, dite "Congrès de la SOUMMAM", que ces massacres de civils avaient été désavoués par d’autres chefs F.L.N. A ce titre d’ailleurs Ali KAFI, personnalité bien placée comme ancien bras droit de ZIGHOUT Youssef, n’en fait état dans la liste des objectifs livrée dans ses mémoires. <br /> Les lecteurs curieux pardonneront à Claire MAUSS-COPEAUX de ne pas trouver dans son texte des réponses systématiques à toutes leurs questions, ni une énumération exhaustive de tous les événements ni tous les lieux touchés par l’insurrection. Un traité d’histoire est une démonstration, non pas une encyclopédie. Pour cela d’autres livres suivront sans doute, utilisant notamment d’autres sources disponibles. Les témoignages permettent à l’auteur de formuler des hypothèses et de les argumenter. Car ce livre devrait être l’instrument de discussions entre historiens, pour aider la connaissance historique de cette question emblématique de l’enracinement de la Guerre en Algérie. La discussion est utile, salutaire, non pas la polémique stérile. Il est important de regarder ce que ce livre apporte à l’Histoire, en dépit d’inexactitudes factuelles comme par exemple le nombre sous-estimé des civils tués depuis le 1er novembre, ou d’autres manques à relever, et à corriger éventuellement.<br /> <br /> Cette question, il était temps d’enfin l’aborder avant que les derniers contemporains ne s’éteignent. Mais après avoir tourné la dernière page du dernier chapitre, on est frappé par la violence qui s’exprime en début de conclusion, de l’attaque à l’égard des « activistes de la mémoire ». Il faut croire que dans l’esprit de Claire MAUSS-COPEAUX, nombreux ont dû pécher contre l’Histoire pour avoir rendu son propos à tel point incisif. Souhaitons que d’autres auteurs viennent nourrir cette discussion dans un esprit de construction historique. Ce texte parait humain. Est-ce le fait d’une femme ? Le fait divers y surpasse la politique, et les morts tous les morts – y redeviennent égaux entre eux.<br /> <br /> Dans un livre d’Histoire, regardons avant tout ce qu’il apporte à l’Histoire.
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études-coloniales
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