notes de lecture
général Maurice Faivre
Deux livres de témoignages enrichissent notre connaissance de la guerre d'Algérie.
Serge Cattet, La tourmente. La France en Algérie, 1830-1964, annexe sur accords d'Évian, photos ECPAD, éd. LBM, 381 pages, 29 euros.
L'Union nationale des combattants a demandé aux Savoyards, anciens d'Algérie, de faire un travail de recherche sur leur participation à la guerre. Ce travail, richement illustré par les photos de l'ECPAD, met en parallèle l’Histoire et la Mémoire.
L’histoire, c’est d’abord la synthèse du professeur Serge Cattet, ancien officier d’Algérie, qui met en évidence la complexité de la guerre d’Algérie et la diversité des situations auxquelles ont été confrontés les combattants. Ce sont aussi les documents et les déclarations du diplomate Bruno de Leusse, qui montrent les reculs consentis par le chef de l’État et le grave échec de la solution associative.
La mémoire, ce sont les témoignages de 167 Savoyards, qui ont passé 6 à 28 mois en Algérie, la plupart dans des unités combattantes (infanterie alpine, paras, arme blindée, artillerie), et dont environ 28% ont exercé des responsabilités de commandement. 45 témoignages sont reproduits in extenso.
Les sentiments exprimés vont de la réprobation des rappelés et des appelés pour une guerre inutile, à la résignation de ceux qui ont fait leur devoir de citoyens, et même à la fierté de ceux qui ont découvert un pays nouveau et ont aidé sa population à survivre. Le souvenir dominant est celui de la solidarité qui les a aidés à supporter l’angoisse, l’inconfort, l’insécurité, et surtout la disparition des camarades morts au combat.
Au retour, tous les témoins ont rapidement trouvé un emploi et créé une famille, tout en gardant le silence face à un entourage resté indifférent à leur aventure.
Beaucoup se remettent à parler et expriment leur exaspération quand certains médias les accusent injustement et globalement d’exactions qu’ils n’ont pas commises et souvent ignorées. Le grand mérite de ce livre est de mettre en lumière ce refus de la médisance.
Georges Fleury, Nous les combattants d’Algérie, 1954-1964, éd. Bourin, 2010, 392 pages, 23 €.
Sous l’égide de l’association des écrivains combattants (AEC), Georges Fleury présente et commente 70 témoignages qui ont été sélectionnés par trois autres écrivains.
Certains textes sont extraits d’ouvrages connus de Jean Vaujour, Jean Delmas, Hélie de Saint-Marc, du professeur Godeau, de Francine Dessaigne, Isabelle Henry, François Meyer, Pierre Pélissier, Henry de Wailly, Michel Lemonnier, et des souvenirs des Haut-Marnais combattants. Quelques correspondances familiales sont reproduites.
Ces témoignages relatent la complexité du conflit, la diversité et le caractère inhumain de certaines situations. Les anciens SAS expriment en particulier la honte ressentie lors de l’abandon des harkis et moghaznis.
On regrettera cependant la surestimation des effectifs et des pertes.
Maurice Faivre
le 9 décembre 2010
1er) Les Accords d’Evian prévoyaient l’ouverture des frontières Est (« Ligne Morice » Tunisie) et Ouest (Maroc) dés la proclamation de l’Indépendance (12 H / 3 Juillet 62)
Donc passage des réfugiés Algériens de Tunisie et du Maroc et des éléments de la puissante ALN extérieure précieusement préservée par son État Major en vue de ces Journées (quelques harcèlements factices de propagande début Mars 62) Certains ont Prétendu « que les représentants du GPRA avaient demandé l’aide de l’armée Française contre l’ALN « (voir communiqué de l’EMG d’ Oujda du 5 Juillet cité P158 De «l’ Agonie Oran » volume 3 et archives M Harbi ) et même de bloquer les frontières temporairement en sachant que les accords d’Evian ne prévoyaient pas l’intervention de cette ALN à l’intérieur mais seulement de « la force locale » sous les ordres de « l’exécutif provisoire » jusqu’à l’election d’une Assemblée Nationale Constituante.
Pour ce que nous savons à l’Ouest l’ALN ne disposait pas d’une logistique de transport suffisante et comme nous l’avons signalé dans notre enquête du réquisitionner des véhicules divers (camions ;bus ) pour aller sur Oran (certains témoins avancent même avoir vu des camions militaires Français de nuit ? ) confirmé par certains films archivés notamment entrée de ces troupes à Alger en Sept 62 et par moi même le 8 Juillet à Oran.
Alors « arrangements entre l’EMG et Paris « ? Plusieurs témoignages (mais pas d’archives bien sur) avancent que De Gaulle préférait la prise du pouvoir par « l’extérieur « (présence de son ami F Abbas et de l’ex adjudant Ben Bella) par rapport au GPRA jugé par les services Français plus « Marxisant » Son président Ben Khedda est donné même « comme un admirateur de la Chine et de la Yougoslavie »(ouvrage « la guerre d’Algérie » du Colonel Le Goyet du service historique de l’ Armée) alors que c’est un Musulman pratiquant ! On sait aussi que l’EMG d’Oujda comme nous l’avons dit craignait la création « de facto » d’une enclave Française dans la région d’Oran provoqué par l’afflux des européens dans la seule ville où ils étaient majoritaires et que par ailleurs les autorités Françaises voulaient s’assurer du respect des accords d’Evian pour le contrat sur la base de MersEl Kébir et sur la zone d’essais du Sud signé par d’autres que ceux qui allaient prendre le pouvoir Alors Deal ? on en a aucune preuve pour l’instant :mais tout ce passe comme si !….. et on en revient A LA TRAGIQUE JOURNÉE DU 5 JUILLET A ORAN et à l’immobilisme ordonné à l’Armée Française par le pouvoir central qui permit à l’ALN extérieure de jouer un rôle de premier plan à Oran et d’étouffer toute opposition pendant que Ben Bella s’installait à Tlemcen avec le « Bureau Politique » crée pour la circonstance.
2em / Ferhat Abbas nommé Président du GPRA dés sa création Le 19 Sept 58 était connu comme « l’homme de De Gaulle » au sein de la « rébellion » il fut évincé par Ben Khedda et son équipe le 26 Août 61 après avoir amorcé les négociations avec le gouvernement Français (Evian et Lugrin) Il en conserva une amertume profonde et en désaccord avec les tendances apparemment gauchistes de la nouvelle direction Il préféra rallier la tendance plus islamiste ;dés Juillet 62 qui avait plus de chance de l’emporter. Premier président de l’Assemblée Nationale èlue le 20 Sept 62 il fut assigné a résidence par Ben Bella chef de l’État après sa démission le 14 Août 63
( voir son ouvrage « La Révolution confisquée « )
Il faut remarquer que l’ALN des frontiéres devenue ANP (armée nationale populaire) ne put entrer à Alger que le 9 Sept 62 après des accrochages sérieux avec certaines Willayas de l’intérieur
On peut en déduire que l’appui de la France fut décisif
J Chirac à rendu à Bouteflika ( qui était acteur auprès de Boumediene à cette époque)
le sceau du Dey d'Alger mais les clefs de la ville sont toujours exposées au musée
des Invalides à Paris Bien cordialement JF Paya ____