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études-coloniales
12 novembre 2010

les harkis : histoire impossible ?

9782708241176FS

 

 

un ouvrage inégal sur l'histoire des harkis

général Maurice FAIVRE

 

Fatima Besnaci-Lancou, Benoit Falaise et Gilles Manceron (sous la direction de), Les harkis, histoire, mémoire et transmission , Éditions de l’Atelier (ex-Ouvrières), septembre 2010, 222 pages, 19,90 €.

Dix-sept auteurs ont participé à l’écriture de cet ouvrage collectif, qui est présenté par son préfacier comme un beau travail conjoint d’histoire et de mémoire. La Ligue des droits de l’homme et l’Institut national de recherche pédagogique se sont unis pour produire cet ouvrage qui prétend renouveler la connaissance d’un sujet qui, abordé dès 1989, s’est peu à peu enrichi au début du siècle.

D’emblée, il faut distinguer deux historiens qui n’appartiennent pas à la LDH et qui proposent des analyses objectives du problème. Mohamed Harbi replace l’histoire des harkis dans l’évolution d’une nation en formation ; l’attachement à la famille, au clan et à la religion précède en effet le sentiment national ; cette diversité de la société algérienne est ignorée par les ulemas qui ont imposé la doctrine antidémocratique d’une nation préexistant avant 1830 ; quant à certains chefs de l’ALN, ils ont porté atteinte à l’honneur des populations rurales, lesquelles se sont protégées en répondant aux campagnes de recrutement de l’armée française.

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Fils de harki, Abderhaman Moumen expose de façon claire les massacres de 1962 et les lieux de mémoire qui commémorent le passage des harkis dans divers centres d’accueil ; ayant retrouvé le rapport Massenet qui proposait un rapatriement massif, son analyse de la notion d’abandon des harkis est argumentée ; elle appelle à de nouveaux développements fondés sur les archives disponibles du CICR, des Affaires algériennes (Comité et ministre), et sur le témoignage des assistantes sociales et monitrices de hameaux forestiers.

En revanche, deux auteurs font la démonstration de leur incompétence et (ou) de leur mauvaise foi. Il s’agit du Britannique Mac Master qui critique l’idéologie de deux officiers de supplétifs : l’ethnologue Jean Servier, qui aurait monté – et raté - l’opération Oiseau bleu, et dont les connaissances manquent de fondement scientifique (sic), et le colonel Montaner, fondateur de la Police auxiliaire de Paris, dont les méthodes autoritaires s’affranchissaient du respect de la loi. Jean-Paul Brunet et Rémy Valat ont montré le manque de méthode et de morale de ce sociologue.

«L’humaniste de la LDH» Manceron, critique lui aussi les illusions de Jean Servier, et énonce un certain nombre de contre-vérités qui font sourire les anciens harkis et leurs chefs. Méconnaissant les effectifs et les modalités du recrutement des supplétifs, il affirme que les plus nombreux n’ont servi que dans des emplois civils (maçons, jardiniers …etc).

Opposés à l’indépendance, soumis à la méfiance de leurs chefs, recrutés pour la gamelle, désarmés après chaque opération, ils ont rejoint les maquis en 1962 avec armes et bagages (sic). Dans un chapitre comparant les mémoires et l’histoire, il se livre à  des attaques personnelles, inexactes et diffamatoires, contre le rédacteur de cette recension : inspirateur de la loi sur les aspects positifs de la colonisation, MF justifierait le recours à la torture, se livrerait à de violentes attaques contre l’islam dans des publications d’extrême-droite, et manquerait de rigueur scientifique.

Les chapitres consacrés à la transmission de l’histoire des harkis confirment que cette histoire est un sujet difficile, la colonisation étant un fait ambigu, les supplétifs sont pratiquement absents des manuels scolaires ; les enseignants ont peur d’être contestés et présentent les harkis comme des victimes de la colonisation, des anti-héros et des marginaux. Quant aux manuels algériens, ils évitent de parler de ces hommes affectés aux sales besognes et contradicteurs du mythe de la nation unanime.

Une bibliographie détaillée conclut cet ouvrage, dans laquelle ne figurent pas les ouvrages de Jean-Paul Brunet, les articles de l’anthropologue Khemisti Bouneb et les films d’Alain de Sédouy.

 Maurice Faivre
le 26 octobre 2010
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Commentaires
R
Très juste tous les musulmans d'Algérie "rapatriés" en France en 62/63 sauf ceux qui étaient de" statut civil de doit commun "durent à ma connaissance renoncer au statut coranique dans un site administratif (tribunal;mairie? ) Le gag c'est que De Gaulle lorsqu'ils les avaient déclarés "Français à part entière" n'avait pas supprimé leur code coranique ce qui aurait du nous alerter sur ces véritables intentions !
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J
En Algérie Francaise de par le traité de 1830 avec la régence d'Alger la France s'etait engagée à maintenir le statut civil coranique aux musulmans quin'etaient donc pas Francais de droit commun ceux qui voulaient le devenir devaient abandonner leur statut coranique ce qu'avait permis un sénatus consult de Napoléon 3 puis la loi Jonnart de 1917 pour certaines catégories léttrés A/Combattants etc.; ceci etait tres mal vu par les chefs religieux et tres peu le firent alors que le décret Crémieux dont vous parlez en1870 s'appliquait d'autorité aus Israelites de par la demande du consistoire de France qui durent abandonner leur statut civil mosaique procédure autoritaire combattue par les autorités musulmanes arguantdu traité de 1830 C'est pour cela qu'il etait juste de dire Francais Musulmans <br /> Bien sur ce n'est plus vrai aujourd'hui depuis 1962 pour ceux qui choisirent la France mais pour L'Algérie et son code civil coranique ils sont avec leur filiation toujours Algérien et peuvent donc avoir la double Nationalité puisque c'est la loi du sang et la religion musulmane qui priment<br /> Donc "le décret Crémieux" ne s'appliquait pas aux musulmans de par la volonté de leurs chefs religieux; des Oulémas etplus tard des chefs nationalistes Le musulman qui abandonnait son statut coranique etait cosidéré comme apostat la fracture vient de là ,Pour en revenir aux harkis et autres musulmans francais d'algérie ils durent déclarer renoncer a leur statut en venant en france pour rester Francais ;l'Algérie etant indépendante le statut de"français musulmans' n'existait plus
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M
Ce n'est pas la religion ni l'origine qui détermine la Nationalité du moins dans notre Pays bien aimé n"est ce pas ?<br /> c'est ce que dit Mr Robert un peu plus haut mais alors pourquoi parler de "musulmans d'Algérie" et pas tout simplement des français car l'Algérie "c'était la France " sous la forme d'un département ..... mais il est vrai que le décret Cremieux leur a refusé car ces musulmans d'Algérie, sont maintenus dans le statut d'indigène.<br /> C'est le début d'une fracture douloureuse et irréductible entre les deux communautés.
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A
azul fellawen,<br /> toutes les revolutions ,toutes les guerres sont affreuses et injustes.nous sommes tous et toutes des nordistes de qu'ilqu'un (es) et des aghriv de qu'ilqu'un(es).<br /> les harkis a vrai dire ne sont pas tous des collaborateurs et collaboratrices. surtout en ce qui concerne l'algerie.<br /> -il ya certainment les harkis d'occasion<br /> - ls harkis pousses par les betises humains a etre de l'autre coté.<br /> -harkis d'ingnorance( inconcients de ce se qui se passaint auteur d'eux).<br /> - imsblen ou les miltants du premier heures qu'un mauvais leadership , une exaction,une injustice dans son village d'origine peut le pousser a changer de camp...<br /> tous ces harkis cités en general des pauvres issues des ruralites. ils sont d'un coté et de <br /> l'autre que pour se proteger et proteger sa famille et son environnement.... <br /> -les harkis calculateurs et intelligents sont peu nombreux. ont faits les etudes, consients du drame et du devenir de la decolonisation...<br /> - certains ont fait un choix pour la france<br /> - d'autres ont fait un chois pour l'algerie.<br /> _ un chois entre la france e l'algerie.<br /> un titre d'exemple: militairs et cadres qui travaillent en algerie, a l'age de retraite sont en france pour une nouvelle nationalité... un nouvelle carriere en france avec leurs enfants. ces harkis d'un certain niveau social et culurel sont admis partout... avec des privilleges.<br /> par contre les harkis pauvres qui n'ont pas fait d'etuds sont meprisés par la france et pael'algerie... ces pauvrs n'ont personne a les defendre... souffrent de mepris, n'ont pas de chance... d'humiliation... des deux cotes.... certainmnt ils regrettent un situation dont ils ne maitrisent ni les debuts ni les aboutissants....<br /> par contre les harkis de haute classe ne regrettent en rien leur engament... en france sont bien placés...<br /> en algerie ce ceux eux qui sont au commande du pays de l'independance a nos jours et jouissent de relations privilligiiees avec la metropole.<br /> voila en resumé la situation de nos harkis.<br /> il ya une autre categorie qui ont un travail dangereux et colossales... avec le coeur stressé d'etre decouvert synonyme de liquidation lui et sa famille, peut etre le village rase, incendie... grace a cette categorie il ya economie de egats, et de victimes.<br /> mon pere et ma mere etaint effelagen. on etait la base logistique de beaucoup de communes.... pour la distribution d'armement,aides en argents des familles , distribution de denrees, de nourritures,de vetements sans ces harkis en realite des heros...on serait denoncé...<br /> denonciation voulait dire liquidation detout un monde.<br /> grace a ces gens que de villages epargnes des bombardements, de destruction, que de vies humaines epargnees. parfois ils se retrouvent entre deux flammes l'armee exigeante d'un coté et les moujahidines exigeants l'autre grace a leur genie ils ont se frayer un chemin entre deux enfers pour sauver leur dingnité ou leur TIRUGZA . en ce novembre. mes sincres hommage a ceux qui ont embrasse cette revolution sans calcul, a ceux qui sont pouusses par la betise d'etre du cote de france,mais ont continues a nous aider dans l'adversite et l'abnegation... a la famille revoltionnaire,a certains harkis sans eux on ne serait pas la aujour'hui....les uns et les autres ont soufferts pour nous chacun de son coté... dommage 56 ans apres les plaies sont ouvertes... que de familles dechirees d'un coté comme d'un l'autre.... encore une fois que betise humaine...!!! tanmirth ar timlillith.
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R
Encore un jugement passionnel! Des musulmans d'Algérie avaient le droit de vouloir rester Francais comme d'autres aujourdh'hui en France et vous seriez trainé en justice à juste titre si vous parliez "de gamelle"Ce n'est pas la religion ni l'origine qui détermine la Nationalité du moins dans notre Pays bien aimé n"est ce pas ?
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