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études-coloniales
20 janvier 2009

palais du gouverneur du Cambodge

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visite du palais du gouverneur

du Cambodge

à Phnom Penh le 30 décembre 2008

par J.-M. et M. Rocard

 

«Il y a deux histoires : l’histoire officielle, menteuse, puis l’histoire secrète, où sont les véritables causes des événements» (Honoré de Balzac). Ô combien vrai en ce qui concerne Jean de Raymond !

Le 30 décembre 2008, nous sommes allés rendre visite à l’ex-palais du Gouverneur français du Cambodge, occupé actuellement par des services administratifs du gouvernement cambodgien. À l’entrée les gardiens ne savent pas qu’ils gardent l’accès de l’ex-Palais. Ils appliquent les consignes qu’on leur a données : interdiction de photographier sauf les samedi et dimanche.

Un peu plus loin à l’intérieur nous avons rencontré un «fonctionnaire cambodgien» qui, lui (voir photo), nous confie l’histoire «secrète» du meurtre de Jean de Raymond par sa maîtresse vietnamienne qui lui aurait dérobé un document qu’elle aurait ensuite transmis aux partisans de Ho Chi Minh.
Ce fonctionnaire nous montre la chambre où le meurtre a eu lieu et le stupa qui fût élevé à la mémoire du dernier Commissaire de la République au Cambodge par les autorités du pays. Aucune plaque officielle cependant n’identifie ce monument qui se trouve à l’entrée même du Palais.

L’histoire officielle, racontée par les autorités cambodgiennes, : un terroriste vietnamien (Vietminh) s’est mêlé au personnel de la maison du gouverneur, l’aurait tué pendant sa sieste et aurait pu s’enfuir sans donner l’alarme…

Jean-Michel Rocard

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Présentation des photos

L’architecture du Palais est restée identique à elle-même. Volonté de grandeur et de puissance (coloniale !) Le gouvernement cambodgien, sans rien changer de sa structure, utilise ses nombreuses pièces pour abriter certains de ses services administratifs.

 

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intérieur du parc, entrée par la place du Wat Phnom ;
le gardien ne connaît pas l’histoire du Palais qu’il garde ni celle
du stupa que l’on aperçoit au fond !

 

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façade du Palais donnant sur le Tonlé Sap

 

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Au rez-de-chaussée, salle de réception,
au 1er étage 4ème fenêtre à partir de la gauche chambre à coucher
où Jean de Raymond a été assassiné

 

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même vue mais sous un autre angle

 

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anciennement pièce de réception (42m x 12m) transformée en
salle de réunion à l’usage du gouvernement cambodgien

Bouddha
Bouddha au pied (rez-de-chaussée) de l’escalier qui monte
vers l’appartement privé de l’ex-gouverneur

stupa
le stupa érigé dans les années 1950 à la mémoire
du gouverneur assassiné

 

- l’assassinat de Jean de Raymond, dernier Commissaire de la République au Cambodge, et l’indépendance du royaume, par Jean-Michel Rocard

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____________________________

 

Cf. aussi

 

Mise au point

Les propos de la rubrique «Commentaires sur Indépendance du Cambodge. Histoire officielle, histoire secrète» ci-dessus, exigent une mise au point devant des insinuations infondées et indignes.

Le Gouverneur Jean L. de Raymond, Commissaire de la République au Cambodge depuis mars 1949, a été assassiné le 29 octobre 1951 à l’Hôtel du Commissariat de la République par un domestique vietnamien engagé depuis un mois en remplacement d’un agent qui avait demandé son affectation à Saïgon.

Ce nouveau domestique  n’avait pas été soumis au contrôle de sécurité du Commissariat. Or il avait adhéré au Comité des démarches du Viet-Minh de Phnom Penh depuis février, avait reçu une formation politique en mars et était inscrit au Parti communiste depuis septembre. Il s’associa un Chinois appartenant au même Parti, un autre Chinois et un boy vietnamien du Commissariat en vue d’effectuer l’attentat qui avait été décidé depuis plusieurs semaines par le chef de la Section de contrôle de ce Comité où il participa à une réunion le 28 octobre. Ce domestique vietnamien commit le crime le lendemain avec le Chinois pendant la sieste de Jean L. de Raymond et déroba des documents avant de  rejoindre le Nord Vietnam.

Les meurtriers ont été condamnés à mort par contumace par le Tribunal militaire de Phnom Penh, et le complice vietnamien du Commissariat, à dix ans de travaux forcés et vingt ans d’interdiction de séjour. L’identité des terroristes, les interrogatoires de ceux qui furent arrêtés par la police, les messages du Viet-Minh interceptés et les documents saisis par les services de sécurité français sont  conservés dans les fonds des  Archives nationales.

Le Viet- Minh félicita  «l’agent des cadres du Nambo»  et donna l’instruction de ne pas divulguer l’information dans des zones dont les habitants «avaient quelque sympathie pour la politique khmérophile de M. de Raymond». Le meurtrier précisa qu’il n’avait pas agi par haine personnelle car «M. de Raymond  avait été un très bon maître, mais bien pour l’intérêt général et pour celui de la résistance». L’assassinat aurait été «désapprouvé» par le Comité des cadres du Cambodge dont le chef, qui l’avait commandé, a été limogé.

Le Commissaire de la République s’était attiré la sympathie des Cambodgiens et celle des Indochinois avec qui il avait eu depuis longtemps à coopérer et à négocier, comme l’attestent de multiples témoignages. Cet attentat provoqua une grande émotion et «l’indignation unanime de tout le Royaume» selon les termes du Président du Conseil, notamment à Phnom Penh où le Commissaire de la République était très estimé et où sa bonté était connue, au point que sa confiance a été trompée.

Le roi Norodom Sihanouk pleura ; il rappela les «qualités de courtoisie et le sens élevé de l’humanité» dont  faisait preuve le gouverneur de Raymond qui était «un des rares Français ayant toujours su lui dire avec courtoisie, la vérité, ce qui a évité beaucoup de déboires au Cambodge», et il témoigna : «son nom est intimement lié à l’indépendance de mon Royaume dont il est un des artisans français».

Le Souverain le cita à l’ordre du Cambodge. Il voulut même faire supprimer, en signe de deuil, les cérémonies traditionnelles du «Tang Tôc» et il fit annuler les réjouissances populaires organisées devant le Palais et au Phnom.

La vie et l’œuvre du gouverneur Jean L. de Raymond, Mort pour la France, seront mieux connues grâce à sa biographie complète en préparation, qui en précisera les réalisations et présentera les témoignages utiles à l’histoire.

Jean-François de Raymond
fils de Jean L. de Raymond,
Docteur d’État-ès lettres et sciences humaines,
professeur d’université honoraire, ancien diplomate
(novembre 2012)

 

 

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12 janvier 2009

le nouveau roman historique d'Arlette Schneider

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De l'oranger à l'érable,

un roman d'Arlette Schneider

Brigitte Ravaud Texier, journaliste  à Bordeaux.
      

Idée originale, chère à l’auteur, de mélanger l’histoire au vécu. Cela fait «la pause café» et rebondir. Les pages «oscillent à la manière d’un pendule», notent ses premiers lecteurs.

Les collines de l'espoir, précédent livre documentaire, historique et anecdotique a déjà révélé aux lecteurs combien l'Algérie «colle à la peau» d'Arlette Schneider. L’ouvrage s'articulait tout naturellement sur des faits historiques truffés de nombreuses anecdotes

Son premier roman, De l’oranger à l’érable vous laisse découvrir le destin qui guide Robert, l'Américain et Ariane, la Française, pied-noire depuis l'Alsace en passant par l'Algérie, le Texas pour arriver aux États-Unis. Trois continents les relient. Ce n'est pas par hasard mais conformément aux numéros caractéristiques de leur patrimoine génétique : date de naissance, nom, prénom etc. Séparés à leur naissance à Alger, «les jumeaux de berceau» se retrouveront-ils un jour?

L'intrigue est serrée et d'épisode en épisode, vous découvrez des aspects souvent insolites de la vie des premiers pionniers. D'abord en Algérie où les villageois n'ont pas de montre parce qu'ils vivent en dehors du temps, au milieu des collines. Puis au Texas où plusieurs similitudes sont retrouvées.  Pionniers d'Algérie et du Texas, même combat. Le voyage s'achève à New York à la date terrible du 11 septembre 2001.

Beaucoup de recherche historique, un soupçon d'ésotérisme qui associe la numérologie pour faire rebondir l’intérêt du lecteur, une sensibilité à fleur de peau : ne secouez pas. Dégustez avec gourmandise. Ajoutez le suspens qui tient en haleine et découvrez ce roman passionnant. Il vous laissera sûrement pantois.
      
Arlette Schneider a le talent de la mémoire et de la plume. Son style est concis, poétique, précieux comme la fine dentelle, tonique et doux comme l'écume cotonneuse, quelquefois même lyrique. Le texte s'enrichit à tout moment d'images, de couleurs, de sons et d'odeurs des plus réalistes aux plus suaves.

Brigitte Ravaud Texier

 

 



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l'auteur

Arlette Schneider est née à Alger. Sa famille était installée sur le sol algérien depuis quatre générations. Elle vécut donc 15 ans dans le premier village français, Dély-Ibrahim, avant de rejoindre la France en 1962. Professeur en Lettres/Espagnol, elle exerce au collège Alain Fournier à Bordeaux. Reliant le pinceau à la plume, elle est membre d’associations artistiques, poétiques et littéraires en Aquitaine. Ses poèmes et nouvelles paraissent régulièrement dans des revues culturelles. Primée à plusieurs concours littéraires, les membres du jury de «Arts et Lettres de France» lui ont décerné un diplôme, au Concours international littéraire 2006, dans la section Nouvelles avec «Une page de Mélanie», texte qui figure dans Les collines de l’espoir.

- site d'Arlette Schneider


Prix littéraires

- Association Culturelle Humanitaire  - Béziers 2005

Prix spécial du jury pour son poème Mon doux oreiller.

- «L’appel», Association des Peintres, Poètes Européens Libres

Biscarosse  2005 - Premier prix de l’acrostiche Biscarosse.

- Le  «CIELA», Cercle International d’Expression Littéraire et Artistique

Eauze 2005 - Diplôme d’honneur

Particulièrement remarquée pour sa nouvelle :

Les jardins (texte qui figure dans Les collines de l’espoir)

- Association Culturelle Internationale - Arts et Lettres de France 2006

Mention avec diplôme en section Nouvelles

Une page de Mélanie (texte qui figure dans Les collines de l’espoir)

- Association Les Amis de La Poésie - Bergerac 2006-05-06

1er prix de l’Anecdote dans la série  "Arts de la table"

Le vin, la vigne (texte qui figure dans Les collines de l’espoir)

2e prix Poésie libre pour Les galets.

 

- bon de souscription

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contact

- éditions Hugues de Chivré: commander le livre

- éditions Gandini : commander le livre

LA_ROMANCIERE_DE_TOUS_LES_CONTINENTS

 

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2 janvier 2009

Faut-il avoir honte de l’identité nationale ? (J.-P. Renaud)

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Faut-il avoir honte de l’identité nationale ?

"Historiquement raison et politiquement tort" ? (Le Point du 11/12/2008)

Ou la politique de l’autruche macrocosmique

Jean-Pierre RENAUD



Tel a été le jugement catégorique du journaliste et politologue Alain Duhamel dont on voit le visage et la signature, depuis plus de cinquante ans, aussi bien dans les journaux que sur les chaînes de télévision ! Plus intéressé par la philosophie politique que par notre problématique nationale !
N’aurait-il pas été plus juste d’écrire historiquement raison et politiquement raison ?

Il est vrai qu’on peut être surpris de voir deux historiens retracer l’histoire de notre identité nationale, mais au moins, comme le reconnaît le journaliste, ce livre vient à propos. Il  a le grand mérite de remettre les pendules à l’heure, avant qu’il ne soit trop tard pour la France. Car en qualité d’enseignants, ils sont sans doute bien placés pour apprécier l’évolution de cette question nationale sensible !

Un constat historique robuste, sans faille, fondé sur une très grande abondance de sources, toujours citées.
Au cœur du sujet se trouve le paradoxe, ou en tout cas, la dualité entre le message universel, messianique de la nation française, et la nécessité qui est la sienne, pour continuer à exister, de sauvegarder son enracinement territorial et identitaire.

Les auteurs citent à ce sujet deux historiens, Pierre Nora et Sophie Wahnich : Le premier écrit : «la France n’est pas universelle, comme Michelet lui a fait croire, au grand dérangement des autres nations. Mais elle est cette nation qui a eu l’universel dans son particulier.»
La deuxième incrimine «l’impraticable articulation entre un horizon idéologique universel et une identité souveraine empiriquement caractérisable ».
Un piège dans lequel cherchent à nous enfermer tous ceux qui prônent une mutation de notre identité nationale vers un méli-mélo national qui ferait litière des valeurs cardinales de la République, la séparation de l’Eglise et de l’État, la laïcité, l’égalité des hommes et des femmes, une langue nationale, notre belle langue française, ainsi que les trois devises inscrites au fronton de toutes nos mairies.

Est-ce que le pays va répéter, sur le plan intérieur, les erreurs de la politique coloniale du microcosme parisien de la Troisième République, en proclamant qu’il allait civiliser, apporter la République aux peuples d’outre mer, alors qu’il était bien incapable de tenir cette promesse, qu’on nous reproche aujourd’hui, à satiété ?
Alors on peut faire le pari de M. Duhamel, et sans doute de la majorité des responsables politiques qui, depuis plus de trente ans, haut conseil de l’intégration compris, ont feint de nous faire croire, que la nation française avait assez de vitalité pour assimiler ces nouvelles générations d’immigrés, mais a-t-on le droit de faire un tel pari ?

Alors qu’une partie de ces immigrés ne semblent pas disposés, comme le montrent maints exemples, à accepter ce fonds commun et imprescriptible de notre République !
Ce livre de lettrés vient donc effectivement à son heure pour éclairer l’opinion publique et éviter que la République ne vogue vers des lendemains incertains, et que la France que j’aime, avec beaucoup d’autres, ne perde son âme. Il suffit d’interroger les démographes sur l’évolution probable des populations de certains territoires urbains.

Alors, j’écris, oui, ces auteurs ont historiquement raison et politiquement raison, et au surplus, ce qui ne gâte rien, ils ont du courage !

Jean-Pierre Renaud
1er janvier 2009

 

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