Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
études-coloniales
3 septembre 2008

décès de Charles-Robert Ageron

Diapositive1

 

Charles-Robert Ageron,

un grand historien

Benjamin STORA
       

Je viens d'apprendre aujourd'hui, mercredi 3 septembre, le décès de mon maître en histoire de l'Algérie, Charles-Robert Ageron. Voici le texte que je lui ai consacré dans mon livre Les guerres sans fin, à paraitre aux éditions Stock.

Une rencontre

J’ai commencé à m’intéresser à l’histoire algérienne en préparant ma thèse, en 1974, sur Messali Hadj, l’homme qui avait construit les premières organisations nationalistes algériennes, puis avait été vaincu par le FLN pendant la guerre d’Algérie. Le choix d’un directeur de recherches était délicat, peu de professeurs d’universités s’intéressaient dans le début des années 1970 à l’histoire algérienne.

Un nom cependant s’imposait, celui de Charles-Robert Ageron, auteur d’une monumentale thèse sur les Algériens musulmans et la France soutenue en 1968. Je l’avais croisé pour la première fois dans un séminaire d’histoire à la faculté de Nanterre. Il était grand, impressionnant par sa corpulence physique, un mince collier de barbe entourait son visage. Mais il ne fallait se fier à ce physique de géant.

Discret, quasi effacé, il était constamment à l’écoute de ses étudiants ou d’autres universitaires, et de sa voix calme s’attachait à révéler, par des expressions simples, les fissures et les ombres de l’histoire. Affable, souriant, il ne laissait rien paraître de ses désaccords intérieurs, sans pour autant renoncer à n’en faire qu’à sa tête, bref il était à l’opposé des tribuns, des orateurs aux voix assurées et puissantes que je pouvais entendre du haut les tribunes des meetings de l’époque.

Né en 1923 à Lyon, Charles-Robert Ageron, agrégé d’histoire, avait rencontré l’Algérie en pleine guerre, au moment de la fameuse «Bataille d’Alger» en 1957, alors qu’il enseignait au lycée de cette ville. Il appartenait au groupe des «libéraux», ces hommes et ces femmes qui avaient cru possible une réconciliation des communautés en Algérie, et, qui, sans se prononcer de manière explicite pour l’indépendance de l’Algérie, se battaient pour la paix. Sa position, à la charnière des camps qui se déchiraient, complexe et ambiguë, m’intriguait rétrospectivement.

J’étais convaincu que l’indépendance algérienne était inéluctable, et que cette idée d’une conciliation sans rupture avec la France, manquait de réalisme. Cette position était toujours sévèrement jugée par les historiens de l’après indépendance. Les questions qu’Ageron soulevaient alors, celles des «occasions perdues» et des «bifurcations échouées» dans l’Algérie coloniale, m’apparaissaient plus pertinentes, à l’époque, que les certitudes définitives de ceux qui regardaient l’histoire déjà accomplie. En procédant de la sorte, il donnait plus d’épaisseur humaine aux situations historiques, en mouvement, en devenir, loin des victoires spectaculaires données d’avance.

C’est lui que j’ai choisi pour commencer mes recherches, il était alors professeur d’histoire contemporaine dans une université de province, à Tours, n’ayant pas pu imposer un enseignement d’histoire de la colonisation à la Sorbonne où il avait été assistant. En 1975, rue Richelieu, à Paris, dans le silence et le calme de la Bibliothèque Nationale, mes rencontres avec lui étaient des moments de coupure dans le tourbillon de la vie militante des années 1970. Nous allions dans la cour de la BN, ou au café, et il écoutait mes démonstrations laborieuses sur «la révolution algérienne» et la mise à l’écart des messalistes, les algériens adversaires du Front de Libération Nationale (FLN)[1]. Puis il posait quelques questions me ramenant toujours aux faits, aux dates, aux personnages, aux archives.

Tout dans son récit était d’une logique irréfutable. Nous étions de part et d’autre d’un continent, l’histoire de l’Algérie et de la France, à explorer : j’étais dans la débrouillardise nomade de celui qui croit savoir, et va enfin révéler une vérité dissimulée ; il avait l’espièglerie de l’érudit qui patiente, face au culot désinvolte du jeune chercheur. Je lui apparaissais certainement comme un «cosaque de l’histoire» parcourant un siècle d’histoire algérienne à bride abattue, et il m’incitait, avec patience, à construire des typologies de faits,une sociologie des acteurs des mouvements politiques en situation coloniale. Il me demandait de ne pas concevoir cette histoire comme une machinerie à dénoncer perpétuellement sans préciser qui étaient les acteurs, comment fonctionnait le pouvoir colonial, bref, de construire des nuances.

Je possédais l’impatience du néophyte avançant en territoire inconnu, nouveau de cette histoire (l’élimination de militants algériens par d’autres militants….), et il me disait qu’il fallait s’appuyer sur les textes, suivre leur sédimentation, leur constitution, d’étudier les archives autrement. J’ai aussi découvert, au fur et à mesure de nos entretiens un chercheur capable, contrairement aux apparences, de se remettre en question, de bousculer les certitudes acquises et d’accepter les critiques pour faire avancer les connaissances. La relation entre un étudiant et son directeur de recherche est, on le sait, éminemment complexe, toujours forte et particulière. À évoquer ce souvenir, c’est sans doute l’idée de confiance qui me vient d’emblée à l’esprit. Une confiance qui, une fois acquise allait de soi.

Le professeur Ageron m’a montré comment dissocier l’écriture de l’histoire de ses enjeux idéologiques. J’étais alors profondément marqué par mes engagements politiques à l’extrême gauche, dans la période toujours bouillonnante de l’après 1968[2]. Il m’a appris à traquer les faits, à me défier des idéologies simples et «totalisantes», à chercher et croiser des sources, à ne pas me laisser séduire par les discours enthousiastes des acteurs-militants. Bref, à aller à la recherche du réel, à écrire l’histoire, à m’éloigner des rivages de la pure idéologie. Sous sa direction, j’ai soutenu en mai 1978 ma thèse à l’EHESS, avec un jury présidé par le regretté Jacques Berque, et où siégeait Annie Rey Goldzeiguer, auteur d’un grand livre sur le Royaume Arabe au temps de Napoléon III [3].

Puis il m’a encouragé à poursuivre dans le sens d’un plus grand dévoilement des histoires algériennes, ou françaises. C’était l’époque des séances du GERM (Groupe d’Etudes et de Recherches Maghrébines) qu’il animait. Je me souviens, en 1979-1983, des réunions de travail du samedi matin à la MSH où nous nous retrouvions en petit comité, en général une quinzaine de chercheurs. Il invitait les jeunes à livrer le fruit de leurs réflexions, ce que nous faisions bien volontiers. Puis il s’exprimait à son tour et parvenait, en quelques phrases, à structurer notre propos, explicitant les liens qui les sous-tendaient.

Au GERM, nous avons aussi écouté les interventions de l’historien Mohamed Harbi, du sociologue Abdelmalek Sayad avec qui je me suis lié d’amitié, ou les propos contradictoires de Charles-André Julien et René Gallissot, sur les rapports conflictuels entre nationalisme et communisme au Maghreb dans la période coloniale. Puisque j’étais saisi, depuis l’âge de dix sept ans, et pour si longtemps, de cette passion typique du XXe siècle qu’est la politique, il parait raisonnable de se demander quel part cet engagement occupait dans mon activité universitaire, intellectuelle. C’est difficile à reconstruire.

Ma génération a vécu dans une atmosphère imprégnée de politique, et les affaires du vaste monde occupaient en permanence nos esprits. Le problème consistait à faire la distinction entre mes lectures personnelles, académiques, et les personnes que je voyais alors, engagées dans une activité militante. Avec Charlesb-Robert Ageron, il me fallait pratiquer les distances, les écarts voulus par le travail de l’historien avec les fidélités des milieux d’où je venais et que je fréquentais.

Benjamin Stora

Benjamin_Stora_Photo_Club

 

 

[1] Le FLN, qui a lancé la guerre contre la France le 1er novembre 1954 s’est affronté à d’autres militants indépendantistes algériens, les partisans du Mouvement National Algérien de Messali Hadj. Le FLN l’emportera dans cette guerre fratricide.

[2] Sur mon engagement à l’extrême-gauche, voir La dernière génération d’octobre, op. cit., Hachette, poche, 2008.

[3] Annie Rey Goldzeiguer, Le Royaume arabe, Alger, SNED, 1977

________________________________________________________

 

Obsèques de Charles-Robert Ageron

 

Chers collègues,

 

Nous avons la tristesse de vous faire part du décès de Charles-Robert Ageron dans la nuit du 2 au 3 septembre.

Nous vous informons que ses obsèques auront lieu le mardi 9 septembre à 10h30 en l'église Saint Léonard à l'Häy-les-Roses.

Pour s'y rendre, si vous êtes disponible à ce moment-là, vous pouvez emprunter le RER B en descendant à Bourg-la-Reine (autobus n° 172 : arrêt à l'église de l'Haÿ-les-Roses) ou bien prendre, place d'Italie, le bus n° 186 (arrêt Henri Thirard).

Notre liste d'adresses écrite dans la précipitation est très incomplète. Pouvez-vous répercuter la nouvelle, en particulier auprès de ses collègues et amis algériens ?

Avec nos sentiments cordiaux.

Guy Pervillé, Daniel Rivet, Benjamin Stora

 

 

comm22g

 

 

 

 

 

 

 










église Saint-Léonard
11, avenue Aristide Briand
94240 - L'Hay-les-Roses

 

________________________________________________________

 

Charles-Robert Ageron : bio-bibliographie

 

ageron_photo

ageron_miroir
Charles-Robert AGERON
ancien professeur à l'université Paris-XII
- bibliographie : catalogue des bibliothèques du service historique de la Marine
- bio-biblio : SFHOM
- hommage à Charles-Robert Ageron sur le site des éditions Bouchène
commander les livres de Charles-Robert Ageron réédités chez Bouchène

ageron_portrait_1

Charles-Robert Ageron  ageron_puf

commander : La guerre d'Algérie et les Algériens, 1954-1962 (Colin, 1997)
commander : Histoire de l'Algérie contemporaine (Puf, "Que sais-je ?", 1999)
commander : L'ère des décolonisations : colloque "Décolonisations comparées", Aix-en-Provence, 1993 (avec Marc Michel, Karthala, 2000)
commander : L'Algérie des Français (dir., Seuil, 1993)2020203030.08.lzzzzzzz1
commander : La décolonisation française (Colin, "Cursus", 1994)

article : Le "parti" colonial (L'Histoire, hors-série n° 11, avril 2001)
page personnelle de Pierre Ageron (fils de Charles-Robert)

2200018959.08.lzzzzzzz2130421598.08.mzzzzzzz

ageron_musulageron_bouch_ne_1   

 

le parcours de Charles-Robert AGERON
Professeur au lycée Lakanal de Sceaux (1957-1959)
Attaché de recherches au CNRS (1959-1961)
Assistant puis maître-assistant à la Sorbonne (1961-1969)
Doctorat d'État ès-lettres (1968) : Les Algériens musulmans et la France (1871-1919)
Maître de conférences, puis professeur à l'Université de Tours (1969-1981)
Professeur, puis professeur émérite à l'Université Paris XII (1981-)

président d'honneur de la SFHOM
membre de l'Académie des sciences d'outre-mer 

 

Ageron couv Puf
Charles-Robert Ageron, Histoire de l'Algérie contemporaine, 2 / 1871-1954, Puf, 1979

 

9782200018955FS

 

9782912946683FS

 

9782200215767FS

 

9782020203036FS

9782130421597FS

 

________________________________________________________

 

liens

 

- La Tribune d'Alger, 4 septembre 2008

- Algérie-Express, 4 septembre 2008

- Sur deux livres de Charles-Robert Ageron (1981), Guy Pervillé

- liste des articles parus dans la REMMM (Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée)

- Charles-Robert Ageron sur dzlit

- le professeur Charles-Robert Ageron n'est plus (Amar Naït Messaoud)

- Mohammed Harbi : "Nous avons une dette à son égard" (Quotidien d'Oran)

- "Spécialiste de l'histoire de l'Algérie : décès de l'historien Charles-Robert Ageron" (El Moudjahid)

- Charles-Robert Ageron, historien de l'Algérie coloniale. Le chercheur nous laisse une oeuvre riche et rigoureuse (Gilbert Meynier, L'Humanité, 8 septembre 2008)

 

____________________________________________________________

 

hommages

 

en souvenir de Charles Robert Ageron

J'étais responsable éditorial de la Revue française d'Outre-mer (puis Outre-mers. Revue d'Histoire) lorsque C-R Ageron présidait la Société française d'Histoire d'Outre-mer. J'ai conservé un excellent souvenir de cette collaboration confiante qui a duré presque une décennie. Pour moi, Charles-Robert Ageron est un grand historien et mieux, un authentique historien qui fait honneur à l'école historique française. Chapeau bas devant lui !

Pierre BROCHEUX

La souplesse d'esprit

J'ai connu Charles-Robert AGERON à travers ses écrits sur l'histoire de l'Algérie coloniale. Vers les années 70 du dernier siècle, je l'avais connu comme conférencier à l'université de Tunis alors que j'étais encore étudiant. Vers les années 80 du même siècle, il venait à Tunis lors des colloques annuels et internationaux sur l'histoire de la Tunisie contemporaine et notamment celle du mouvement national tunisien.

Charles-Robert AGERON s'imposait à tous les niveaux. La Fondation TEMIMI (en Tunisie) lui a offert des mélanges de valeur et à sa hauteur ; il avait servi la science historique de l'école républicaine ; sa modestie et son savoir-faire le rapprochaient beaucoup des chercheurs et des étudiants. Il méritait et mérite encore tout le respect et toute la reconnaissance.

Ahmed JDEY, Historien, Universitaire, Tunisie



Ageron_portrait_1
Charles-Robert Ageron, 1923-2008

 

 

- retour à l'accueil

Publicité
Publicité
Commentaires
M
Nous avons perdu un maitre, un grand historien. C'est grâce à ses travaux que la mémoire et l'histoire de la colonisation refont surface. Le sujet de la colonisation algérienne est devenu, ces dernières années, un objet digne d'étude et d'intérêt. Sa réflexion est un outil indispensable pour comprendre ce retour du passé refoulé et saisir la portée des interrogations historiques complexes.<br /> <br /> Qu'il repose en paix.
Répondre
E
C’est ce que je redoutais, MIKEL est incapable de comprendre les différences entre la colonisation française au 19e siècle et l’annexion de la Gaule par les Romains avant JC. Par contre, le racisme de la France coloniale a sévi à la même époque que celui des nazis qui ont écrasé, humilié et massacré les français en 1939-45. <br /> <br /> Ces allemands nazis, qui étaient unanimement considérés par les français de l’époque comme des racistes, ont appliqué aux peuples de France exactement le même traitement que celui dont ces français ont utilisé jusqu’en 1954 contre les Indochinois et jusqu’en 1962 contre les Algériens.<br /> <br /> Ainsi l’affirmation selon laquelle «Fanon manifestait à l’encontre du petit personnel européen le mépris le plus ouvertement raciste » devient maintenant « notre héros s'était fait auprès du petit personnel de l'hôpital et de ses confrères une réputation peu sympathique, d'arrogance et de discourtoisie ». Quelle amélioration !<br /> <br /> MIKEL a même le culot d’affirmer qu’il « a pu l'entendre dire maintes fois sur place ». Qui a-t-il pu entendre ? Le mari de la copine du beau frère de l’infirmière ? C’est quand même surprenant qu’on ne voit aucun témoignage dans aucun livre d’histoire.
Répondre
M
V. mon commentaire du 7 dec. ( faut lire avant de pérorer ! ) où je mentionnais l'engagement militaire de Fanon, non dans la Resistance, mais dans l'Armée régulière ( il avait commencé dans les FFL, fusionnées ensuite avec l'Armée d'Afrique ), où il fut blessé et décoré. Cela n'a rien d'un " drôle d'engagement !<br /> <br /> L'affirmation selon laquelle un pays colonial est un pays raciste est quelque peu simplette ! Les Romains colonisant la Gaule étaient ils "racistes" ? L'astuce de Fanon, rongé par son complexe racial mais à la vive intelligence, est d'avoir habillé sa doctrine d'un charabia pseudo scientifique qui ne pouvait manquer de séduire les gobe-mouche de l'anti colonialisme de l'époque. La mayonnaise a pris ! Il faut dire que A.Cesaire avait bien ouvert la voie, dans un style plus romanesque....<br /> <br /> Pour être concret : lors de son passage à Blida, notre héros s'était fait auprès du petit personnel de l'hôpital et de ses confrères une réputation peu sympathique, d'arrogance et de<br /> discourtoisie. C'est peut être hors sujet mais assez révélateur...<br /> J'ai pu l'entendre dire maintes fois sur place.
Répondre
M
Franz Fanon s'est engagé ds la résistance lors de la guerre de 1945 ,vous oubliez cela Mr Mikel ;<br /> drôle d'engagement pour un mulâtre (comme vs dites !)antifrançais .<br /> la haine vs aveugle
Répondre
E
Je n’ai pas dit qu’il s’agit nécessairement de mensonge. J’ai dit que cela pourrait aussi être de l’inculture, d’une capacité intellectuelle insuffisante peut être, … ou que sais-je encore ?<br /> <br /> Si les textes de wikipedia, basés sur des sources précises, claires et vérifiables, sont à prendre « avec circonspection » alors que doit on fait avec les affirmations gratuites de MIKEL ? <br /> <br /> Soyons concret. MIKEL est il capable de nous citer des sources sérieuses lui permettant de conclure que Fanon « manifestait à l’encontre du petit personnel européen le mépris le plus ouvertement raciste » ? Que Fanon a été écarté par des FLN ?<br /> <br /> Ce n’est pas le fait d’accuser une personne décédée qui est indécent. C’est le manque de rigueur dans l’argumentation, le manque de sources sérieuses, ou un manque de QI tout simplement.<br /> <br /> Je propose à MIKEL de méditer sur ces phrases de Fanon : <br /> <br /> “Un pays colonial est un pays raciste […]<br /> il n'est pas possible d'asservir des hommes<br /> sans logiquement les inférioriser de part en part.”
Répondre
études-coloniales
  • Ce site édite une revue en ligne qui encourage les savoirs et les recherches consacrées à l’histoire coloniale et post-coloniale, à l'histoire des constructions mémorielles et des immigrations d’origines coloniales
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
469 abonnés
Publicité