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études-coloniales
1 mai 2007

Réponse au compte rendu d'Éric Roussel (Claude Liauzu, Vincent Joly, Maria Romo-Navarette)

Diapositive1

 

 

Réponse au compte rendu d'Éric Roussel (Figaro)

à propos du Dictionnaire de la colonisation française 

Claude LIAUZU, Vincent JOLY, Maria ROMO-NAVARETTE

 

Qu’un livre de 646  pages et 700 notices contienne des erreurs, qu’il soit nécessaire de les corriger est une évidence ; affirmer que cet «ouvrage multiplie erreurs, lacunes et approximations» n’est pas juste et appelle une réponse.

Sur Boisson, nommé par la gauche, il sert fidèlement Vichy, en particulier en septembre 1940 quand il fait ouvrir le feu contre les gaullistes et les poursuit de sa haine jusqu’à son éviction en 1943, alors que Félix Eboué rallie la France libre,.

Sur Pierre Mendès France et la «trahison» de sa politique tunisienne, il faut lire le chapitre IV – «Carthage dépassé et trahi» - dans La politique de Carthage rédigé par Simone Gros en 1958 sous la dictée de PMF. On trouve les références dans les archives de PMF, utilisées par la thèse de Maria Romo-Navarrette que Éric Roussel ignore, et c’est dommage !

Les critiques de celui-ci concernant la notice de Gaulle (qui souligne l’évolution de sa pensée dans le volume restreint imparti) sont contradictoires avec la reconnaissance par le même du fait que «les développements d’ordre événementiel (guerre d'Indochine, guerre d'Algérie) apparaissent honnêtes et de bonne facture».

Quant au PCF, que Éric Roussel affirme ignoré dans ce dictionnaire, il fait l’objet de 27 occurrences ! Sétif en 1945, l’état d’urgence, le vote des pouvoirs spéciaux sont traités par des notices. L’ambiguïté du parti communiste face à la guerre d’Algérie est étudiée sans complaisance (pp. 322, 324, 326), et dans les notices Alger Républicain et Henri Alleg etc., contrairement à ce que laisse entendre le compte rendu.

Surtout, cette critique du Figaro (qui ne concerne que les aspects politiques métropolitains des années 1936-1962 pour un livre allant de la fin du XVIIIe aux décolonisations et traitant les réalités françaises mais aussi les pays colonisés) laisse de côté toutes les mises au point sur les principaux dossiers économiques et sociaux (traites, esclavage, capitalisme et colonisation, démographie, mutations sociales...) et les aspects nouveaux (le corps, les dimensions culturelles, l’histoire des femmes...) qui n’avaient pas été intégrés jusqu’ici dans une synthèse sur la colonisation.

Enfin, elle ne signale pas que ce livre se veut délibérément pluraliste et a donné la parole, avec comme seul critère leur compétence, à 70 spécialistes, dont 30 non métropolitains. Nous espérons que les lecteurs du Figaro auront connaissance de cette mise au point. Car notre objectif, refusant les guerres de mémoires et tout parti pris idéologique, est d’apporter des réponses aux problèmes que se pose une société en crise, en montrant la place du passé colonial dans le devenir de la société française.

Claude Liauzu,
Vincent Joly, Maria Romo-Navarrette

 

La guerre à Madagascar, Gali
Affiche en couleurs illustrée. Publicité pour le livre de H. Galli,
La guerre de Madagascar. Sur fond de carte de Madagascar, Un soldat
des troupes coloniales plante le drapeau français tricolore à Tananarive. 1897

(source : Caom, base Ulysse)

  

- Dictionnaire de la colonisation française, dir. Claude Liauzu, éd. Larousse, 2007. 

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