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études-coloniales
12 juin 2006

L'apogée délirant d'un "anticolonialisme" ethnicisé et raciste (Michel Renard)

 L'apogée délirant

d'un «anticolonialisme» ethnicisé

et raciste

kemi_seba
Kemi Seba, leader de la «tribu Ka»

 

l'«afrocentrisme» obscurantiste

et haineux de Stellio Gilles Robert,

alias Kémi Séba,

fondateur de la «tribu Ka»

Michel Renard

 

Dimanche 28 mai 2006, des militants de la «tribu Ka» ont opéré une «descente» raciste dans le quartier de la rue des Rosiers à Paris, et proféré des insultes antisémites. Cette agression a attiré l'attention sur le discours que tient le groupement de fait appelé «tribu Ka». Le leader de cette organisation, Stellio Gilles Robert, alias Kémi Séba, a accordé plusieurs interviews dont la retranscription circule sur internet. Notamment, l'une en novembre 2005 au site Africamaat, et l'autre au site Novopress.info en juin 2006.

Ces propos relèvent d'un obscurantisme dévastateur ("(...) 4 000 ou 3 000 ans avant ce que vous appelez Jésus. Au moment ou Kemet [l'Égypte pharaonique] commençait à prospérer, en Europe les Leucodermes [les "hommes blancs"] vivaient dans des cavernes, le feu était là pour les réchauffer. C’était [sic] des gens qui mangeaient des mets de porcs, qui mangeaient même parfois leur propre progéniture. C’est une réalité qui est attestée par différents paléontologues"). De telles affirmations s'inscrivent dans la dérive non maîtrisée d'un sl_zhdanov_bnéo-lyssenkisme qui ne prendrait plus les "sciences" comme champ de bataille opposant une "science prolétarienne" et une "science bourgeoise" (URSS des années 1940 et 1950), mais qui polariserait de manière essentialiste le savoir historique "occidentalo-blanc" (des dominants) et le savoir historique "africain" anticolonial (des victimes). Si du temps de Jdanov (photo ci-contre), la "science était avant tout une affaire de parti", le savoir historique sur le passé de l'Afrique - de l'Antiquité à la période coloniale - serait aujourd'hui affaire de "civilisation". L'appartenance à l'une ou l'autre "civilisation" dicterait, dans un cas la "supercherie et l'escroquerie intellectuelle" (dixit cheikh Anta Diop), dans l'autre cas la pertinence et le vrai.

 

Toute intelligibilité scientifique est déniée à "l'Occident" (ou à l'Europe) et le dialogue est impossible car, selon cheikh Anta Diop (1923-1986) : "lescadw1 intérêts matériels priment sur l’humanisme le plus minime. En attendant, les spécialistes africains doivent prendre des mesures conservatoires. Il s’agit d’être apte à découvrir une vérité scientifique par ses propres moyens en se passant de l’approbation d’autrui, de savoir conserver son autonomie intellectuelle jusqu’à ce que les idéologues qui se couvrent du manteau de la science, se rendent compte que l’ère de la supercherie, de l’escroquerie intellectuelle est définitivement révolue, qu’une page est tournée dans l’histoire des rapports entre les peuples" (cité dans la profession de foi du site africamaat.com).

L'idéologie délirante d'un Kémi Séba prend appui sur cet afrocentrisme paranoïaque (au sens intellectuel, pas au sens psychologique) et le dépasse en ajoutant la menace haineuse d'une "guerre civile" visant à la restitution de ce qui a été "volé" au peuple kémite (noir) : "La Tribu KA est dans une logique d’arracher ce qu’on lui doit. Et de toute façon, que vous vouliez l’entendre ou pas, ce qu’on demande, on l’obtiendra ! D’une façon ou d’une autre… Si on ne nous entend pas, ne vous étonnez pas que ça se passe d’une autre façon pour obtenir justice". On pourrait euphémiser ces propos en les rapportant à l'irresponsabilité d'un vibrion que personne n'écoute. Détrompons-nous ! Leur diffusion et leur reprise s'effectuent au sein de couches larges de jeunes scolarisés - je puis en témoigner - par l'effet "démultiplicateur" (Chaunu disait cela de l'imprimerie) qu'autorise la circulation sur l'internet. Aujourd'hui, Claude Ribbe peut traiter Olivier Pétré-Grenouilleau d'historien "ignorant et menteur", Kémi Séba peut qualifier le travail de Jacques Marseille de "négrophobe"... La haine se distille. Elle sera suivie d'actes : "là où certains ne conçoivent la «lutte» que par le biais de colloques ou autres conférences toutes plus soporifiques les unes que les autres, la Tribu KA de par son activisme d’essence atonien affiche une fois de plus sa différence." (source).

L'histoire du temps colonial, sa rigueur méthodologique, son ambition de rendre compte d'une réalité complexe, son refus de l'idéologie, sont menacés. L'heure est à l'histoire jdanovienne. Et l'anticolonialisme tout à la fois l'alibi et le fourrier d'un appel raciste et haineux.

Michel Renard

 

20060530.obs0753
logo de la "tribu Ka"

 

Extraits des déclarations de Kémi Séba

Novopress : Kemi SEBA, vous voulez redonner au peuple noir, que vous appelez le peuple Kémite, «la place qui lui revient». Quelle est cette place selon vous ?

Kemi SEBA : C’est la place du chef de famille. Lorsque le père ou la mère prennent des directives, normalement la famille suit. Mais quand, à un moment donné, il y a déstructuration de cette famille, les enfants se comportent comme des parents et les parents sont opprimés par ces mêmes enfants. Nous sommes les parents de l’humanité en tant que kémites, que noirs comme vous nous appelez. Partant de ce principe là, qu’on le veuille ou non, nous avons donné la civilisation à l’humanité, nous avons donné des valeurs de dignité, de justice, de rectitude. Malheureusement, il y a quelque chose de très freudien : à un moment donné les enfants ont voulu tuer le père pour pouvoir exister. Ils ont colonisé ces parents qui leur avaient donné la vie, la civilisation. Voilà pourquoi il est temps de remettre les pendules à l’heure, de remettre les choses à leur place. Il ne s’agit pas de se lancer dans l’esclavagisme ou la colonisation vis-à-vis des Blancs. La haine à rebours n’a jamais rien donné. On va avec nos moyens rendre au peuple kémite sa place de chef de famille, tout simplement. C’est vous qui parlez de terre-mère, mère de tout. Le peuple qui est à l’origine, qui marchait et qui marche encore aujourd’hui sur cette terre a essaimé aux quatre coins du globe. Mais avant de retourner sur notre terre, on va reprendre ce qu’on nous a volé afin qu’on puisse recommencer à prospérer.

mentouhotep
Moutouhotep II (2061-2010 av.)

la couleur noire de cette statue est prise comme prétexte

par l'afrocentrisme pour affirmer que les pharaons étaient noirs ;
en réalité, cette statue n'est pas un portrait (...!)

mais une évocation du statut divin de pharaon, symbole de fertilité

Novopress : Vous écriviez sur le site du parti Kémite (dont vous étiez le porte parole jusqu’en 2004) : «à une époque où le Leucoderme [c’est-à-dire le Blanc] marchait encore à quatre pattes dans les cavernes, nous [les Kémites] étions déjà les rois et les propriétaires de ce globe. Par conséquent, nous rejetons l’intégration et proclamons notre droit à reprendre toutes nos possessions». Vous pouvez développer ?

Kemi SEBA : Je crois qu’il faut étudier un minimum la paléontologie, c’est-à-dire l’histoire des comportements humains (sic) pour voir à quoi renvoie cette situation. On va s’arrêter sur une date, certains parlent de 4.000 ou de 3.000 ans avant ce que vous appelez Jésus. Au moment ou Kemet (l'Égypte) commençait à prospérer, en Europe les Leucodermes vivaient dans des cavernes, le feu était là pour les réchauffer. C’était des gens qui mangeaient des mets de porcs, qui mangeaient même parfois leur propre progéniture. C’est une réalité qui est attestée par différents paléontologues.
Est-ce que ça a empêché l’Occident de prospérer par la suite ? Là n’est pas la question. Ces faits sont constatés par ceux-là mêmes qui se revendiquent d’une logique de suprématisme occidental. Hérodote qui est le père de l’Histoire disait lui-même qu’avant que l’empire grec ne puisse prospérer l’Occident était le Royaume des morts. Parce qu’Occident vient du verbe «occire» qui veut dire «tuer». Parce qu’à un moment donné, ils [les Leucodermes] ont dû se tuer entre eux pour survivre et pour pouvoir résister à un climat qui leur était hostile. Voilà quelle était la situation à une époque où, quand nous avions notre civilisation, les Occidentaux marchaient à quatre pattes dans les cavernes en mangeant des mets de porcs pour pouvoir résister à cette réalité. Je recommande à tout le monde un livre qui s’appelle Isis Papers, de Frances Cress Welsing, qui parle de l’évolution des Occidentaux jusqu’aux comportements d’aujourd’hui et qui explique que face à cette adversité dans laquelle ils ont été installés, ils ont été obligés de créer des comportements tels que l’individualisme, par opposition à l’altruisme, l’avidité, la cruauté, parce qu’ils sont nés dans un environnement qui leur était hostile de par son essence même.
(...)

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Frances Cress Welsing

Novopress : Vous affirmez que Kemet, l’Egypte ancienne, est le berceau historique du peuple kémite et la source de toute civilisation…

Kemi SEBA : Je n’affirme pas, je sais lire et je connais un minimum l’Histoire. Kemet était la terre des noirs. Hérodote, le père de l’Histoire – qui était blanc – a lui-même concédé que l’Egypte était une Nation «nègre». Champollion, votre père de l’égyptologie, a constaté à son grand désarroi que l’Egypte était une Nation noire.

 

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Novopress : Pourtant, en 1976 la momie de Ramsès II fut hébergée durant huit mois au Musée de l’Homme à Paris. Durant son séjour, une cinquantaine de spécialistes de toutes disciplines se sont penchés sur elle, ses tissus et son sarcophage. Selon le rapport final : «Ramsès II était leucoderme et ses cheveux étaient roux. Son profil d’aigle au nez bourbonien et au menton court lui donnait un air autoritaire.» Et, de fait, lorsque l’on regarde une photo de la momie, elle ne semble pas avoir un profil très kémite. Qu’en dites-vous ?

Kemi SEBA : Tout le monde sait aujourd’hui que lorsque des égyptologues viennent en Egypte faire des prélèvements ADN sur certaines momies, la logique d’utiliser des colorants ou des marqueurs de dépigmentation leur permet de raconter n’importe quoi. C’est comme si moi je vais dans votre musée- par rapport au peu de bons rois que vous avez en France, il faut dire les choses – je passe un coup de colorant noir pour que la mélanine puisse être plus bronzée, plus foncée et je dis que Louis XVI était sénégalais. Il faut être sérieux à un moment donné, Monsieur ! Vous avez si peu d’Histoire que vous êtes obligé de vous persuader que dans une Nation qui n’a rien à voir avec les Leucodermes, il puisse y avoir des rois leucodermes. Je pense qu’il faut être un minimum intelligent.
Beaucoup d’Occidentaux craignent que si l’humanité se rend compte que l’Egypte était noire, leur civilisation sera perdue d’avance. Malheureusement, désormais, nous autres le savons, des millions de personnes le savent. Et c’est pour ça que ce genre de singeries (on ne va pas appeler ça autrement) sont propres à ces dits égyptologues qui ont peur que la vérité n’éclate. Mais malheureusement elle a déjà éclaté. Vous pourrez même dire demain que Ramsès II est chinois ou du Groenland. Les Kémites en souriront. C’est comme si je dis que Louis XIV est sénégalais. Si demain je mets un colorant qui fait que Louis XIV est foncé de peau, vous allez me dire quoi ? J’appelle à l’intelligence de chacun, et même si vous n’êtes pas intelligent sachez que vous pouvez raconter ce que vous voulez puisque de toute façon l’Occident repose sur un mensonge historique, qu’il soit religieux, qu’il soit culturel ou quoi, l’Occident s’est construit sur un rêve. Donc maintenant si vous voulez croire que Ramsès II, c’était Superman, qu’il était blond aux yeux bleus, qu’il volait, vous pouvez croire ce que vous voulez ! L’essentiel, c’est que nous autres nous sachions ce qu’il en est.

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la momie de Ramsès II

Novopress : Donc, selon vous, le Musée de l’Homme a falsifié son étude ?

Kemi SEBA : Mais tout le monde le sait ! Evidemment qu’il l’a falsifié ! Ce qui est assez exceptionnel avec l’Homme Blanc, le Leucoderme, et là on va dire les choses telles qu’elles sont, c’est que lorsque nous, nous cherchons les vestiges de notre civilisation dans notre pays, on nous appelle des «pilleurs de tombes», quand l’Homme blanc vient avec son titre d’égyptologue (drôle de profession, d’ailleurs) et cherche ou prend nos propres vestiges pour les emmener chez lui, on appelle ça un archéologue. C’est quand même assez exceptionnel ! Pilleurs d’un côté, archéologues de l’autre ! Mais la vérité, c’est que l’Homme blanc cherche des preuves pour nier le fait que la Civilisation n’est pas issue de son propre sang. L’Homme blanc vivait dans des cavernes, voilà la réalité ! L’Homme blanc n’a pas d’Histoire réelle. Votre plus grand roi, c’est peut-être Vercingétorix. Et nous avons nos rois, ça il faut le dire, je le dis.
(...)

Novopress : Vous en revenez toujours à la colonisation et à l’esclavage…

Kemi SEBA : Je parle de la situation d’aujourd’hui qui est une situation d’oppression avérée que tout le monde connaît. Trouvez-vous normal qu’aux Antilles, où 90 % de la population est noire, es richesses appartiennent à une minorité de descendants d’esclavagistes alors que c’est notre peuple qui a travaillé cette terre ? Le présent est la suite logique du passé.

 

Novopress : L’esclavage est l’un des fondements des récriminations du peuple noir à l’encontre des Blancs. Pourtant les négriers d’Europe (dont vous affirmez que beaucoup étaient de confession juive) achetaient leur « bois d’ébène » (c’est-à-dire leurs esclaves) aux Arabes musulmans…

Kemi SEBA : La question n’est même pas qu’il y ait eu beaucoup de négriers juifs. Nous disons que le Judaïsme - par la malédiction de Cham rédigée en 398 avant J.C. par Esdras, un scribe juif sacrificateur – est à l’origine de la colonisation, de l’esclavage et de la situation actuelle que nous vivons. Mais on n’a jamais nié l’intervention des Arabes dans la traite négrière. Ils étaient vos collègues dans la logique de cette traite. Nous sommes les premiers à dénoncer ce qui se passe au Darfour.

 

Novopress : Mais ces négriers musulmans avaient eux-mêmes acheté leurs esclaves à d’autres Noirs, lesquels étaient animistes. En conséquence, nierez-vous que les premiers à avoir réduit des noirs en esclavage soient les noirs eux-mêmes ?

Kemi SEBA : Non ! Il faut faire très attention à ce que vous appelez «acheter». Vous pouvez faire du révisionnisme avec des guignols comme les Belaya, les Dominique Sopo (leader de SOS-Racisme) ou les «Jérusalem Désir» (Harlem Désir), mais vous ne ferez pas de révisionnisme avec nous ! Vous pouvez essayer de falsifier l’Histoire, mais lorsque la violence de la vérité va venir et va faire en sorte que ceux qui ont menti seront agressés, là je peux vous assurer que certains propos tenus ne pourront plus être constatés. C’est une réalité !


Novopress : Donc vous niez le fait que des noirs aient vendu d’autres Noirs ?

Kemi SEBA : Il y a eu des traîtres partout ! Lorsque vous parlez d’ «être vendus», il faut faire très attention aux termes que vous employez. Il faut expliquer comment s’est passée l’histoire de l’esclavage. Il y avait des guerres entre différentes tribus, différentes familles. Des prisonniers étaient faits. Et puis une tierce personne arrive et dit : «je vais vous soulager de ces prisonniers. Je les prends et je m’en occupe». Entre prendre ce prisonnier et dire que l’on vend son frère à l’Homme blanc, il y a une différence, une chose à ne pas confondre ! Des prisonniers de guerre sont livrés mais en aucun cas on ne capture un noir pour le vendre en esclavage. Je le dis, il n’y a pas de participation de l’Etre kémite, de l’Entité kémite à l’esclavage. Elijah Muhammad parlait de l’art du démon, c’est-à-dire diviser pour régner. Des gens se battent et vous, vous venez et vous en profitez, vous accomplissez votre forfait ! C’est le propre du démon que d’avoir ce comportement.

Novopress : Et le démon, pour vous, c’est…

Kemi SEBA : Le Leucoderme, là-dessus, s’est comporté comme un démon, vous ne pouvez pas le nier, c’est la réalité !

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Abdoulaye Wade, président du Sénégal

Novopress : Pourtant Abdoulaye Wade, le président du Sénégal, a déclaré : «J’ai montré que l’esclavage est un phénomène aussi ancien que l’humanité (…) Nos anciens royaumes et empires étaient largement fondés sur l’esclavage dont les séquelles existent encore plus ou moins dans nos propres sociétés. Si les descendants de ces esclaves devaient demander des indemnités, beaucoup d’entre nous seraient traînés devant les tribunaux pour avoir été des descendants d’anciens régnants du continent. (…)» Il reconnaît la responsabilité des Kémites, ou du moins de certains d’entre eux, dans la traite négrière. Vous n’êtes pas d’accord avec lui ?

Kemi SEBA : Je fais appel à votre intelligence. Considérant que Wade, est le porte-parole de la Françafrique, ces présidents qui ont été installés en Afrique pour être les porte-parole de la France, quand vous l’entendez parler demandez-vous qui a écrit le texte qu’il a prononcé. Et vous comprendrez aisément pourquoi cet abruti raconte des stupidités.
Les propos de Wade me confortent encore plus dans ce que nous disions auparavant, c’est-à-dire que l’Entité kémite n’a en aucun point participé à la traite négrière. Cette logique de négationnisme qui consiste toujours, chez l’Homme blanc, à trouver soi-disant des traîtres chez les nôtres, va faire en sorte que, tôt ou tard, quand les nôtres en auront marre que l’Homme blanc essaye de minimiser sa faute, ça ne pourra que lui sauter en pleine figure, à lui comme à ses vassaux qui sont les Abdoulaye Wade et consorts. Parce que l’Entité kémite n’est plus disposée aujourd’hui à entendre n’importe quoi. Durant la seconde guerre mondiale, la France était un pays qui, à 90 % était composée de traîtres, de vichystes, même si aujourd’hui tout le monde dit qu’il était résistant. Il n’y avait que des traîtres, il n’y avait que des vichystes ! Et ce n’est pas parce qu’il n’y avait que des vichystes dans ce pays, que vous devez croire que chez les nôtres il n’y avait que des vichystes. Je souris des propos de Wade. La France est en train de plaquer son sentiment de culpabilité (parce qu’il y a une tradition de culpabilité et de lâcheté dans ce pays) sur la situation des autres peuples. Je pense que c’est risible.
(...)

Novopress : Cette évaluation des réparations que l’on vous devrait, comme toute évaluation, est toujours discutable. Concernant justement le coût économique de la colonisation, l’historien Jacques Marseille démontre dans sa thèse d’Etat que la colonisation, loin d’avoir été une source de revenus2020108941.08.lzzzzzzz1 pour la France, a entravé au contraire son développement économique en raison des investissements publics considérables que celle-ci a nécessités (Routes, ports, hôpitaux, écoles…). Qu’en pensez-vous ?

Kemi SEBA : Je vous arrête de suite ! C’est une thèse d’Etat négrophobe ! C’est une thèse d’Etat antikémite ! Pour moi, quand on parle de réclamations, ce n’est pas au coupable d’estimer ce qui a été positif et ce qui a été négatif par rapport à son crime. C’est comme si vous aviez violé une femme et que vous disiez devant le juge qu’elle n’a pas le droit d’obtenir réparation parce que ce n’était pas un bon coup ! Vous vous foutez de ma gueule ? Ce n’est pas à vous d’estimer si vous avez pris votre pied lorsque vous avez violé ! Vous avez violé, vous payez, c’est tout ! Sinon on vous coupera votre sexe, moi je vous le dis ! Si ce pays veut se comporter comme un chien, comme c’est le cas depuis des siècles, qu’il le fasse ! Mais aujourd’hui les descendants des victimes, et les victimes actuelles (mais parlons d’opprimés parce que le terme «victime» a une connotation péjorative), eux, les comptes, ils vont les faire ! Contrairement aux stupidités racontées par Marseille et autres, sans l’esclavage et la colonisation, la France ne serait pas là où elle est. Sans l’esclavage et la colonisation, la France n’est rien, c’est la Roumanie ! Et Chirac serait Ceausescu, Chiracescu ! Vous pouvez me parler de Jacques Marseille ou de qui vous voulez, mais aujourd’hui les opprimés réclament leur dû. Et si vous ne voulez pas que ça se transforme en pillage de vos banques, de vos bijouteries et de toutes les richesses concentrées ici, que la France rende ce qu’elle doit au peuple kémite !.

source

 

une interview vidéo de Kémi Séba sur dailymotion

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- la retranscription d'une interview de Kémi Séba sur Kamayiti.com (octobre 2005)

- site du "parti kémite"

* 26 juillet 2006 : le gouvernement décide la dissolution de la "tribu Ka" (info LCI) (article dans Marianne-en-ligne)

                                                                                            Kémi Séba

 


 

Afrocentrismes et histoires d'Afrique :

bibliographie

 

2845860080.08.lzzzzzzz12865379043.08.lzzzzzzz5

2845864744.08.lzzzzzzz12845863896.01.lzzzzzzz1

 

- Afrocentrismes : l'histoire des Africains entre Égypte et Amérique, François-Xavier Fauvelle-Aymar, Jean-Pierre Chrétien, Claude-Hélène Perrot, Karthala, 2000.

- Histoire d'Afrique : les enjeux de mémoire, Jean-Pierre Chrétien et Jean-Louis Triaud (dir.), Karthala, 1999.

- L'impossible retour : à propos de l'afrocentrisme, Clarence E. Walker, Karthala, 2004.

- Les ethnies ont une histoire, Jean-Pierre Chrétien et Gérard Prunier (dir.), Karthala, 2003.

 

africnil

 

 













 

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Commentaires
N
Je viens de prendre connaissance des propos de "Kémi Seba" après avoir entendu, presque fortuitement, la nouvelle des "actions" de la "tribu de Ka"" sur France Inter. Je ne peux qu'être effrayée de lire des propos venus? revenus? de temps que l'on aurait aimé voir disparus. Je me contente de conseiller à ce personnage et à ceux qui se reconnaissent dans son "discours" la lecture d'un article paru dans le Monde diplomatique de mai 2006 "Regards sans tabous sur l'esclavage" par Steven Hahn. Il s'agira peut-être, aux yeux de cette "tribu de Ka" d'une falsification de l'histoire? Mais qui falsifie l'histoire???
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études-coloniales
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